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William C .Quantrilll...William (« Bloody Bill » ) Anderson… Deux noms qui sonnent lugubrement aux oreilles des historiens et des descendants de leurs victimes. Anderson était particulièrement pervers. Le général John B. Sanborn l’a décrit comme « le plus cruel et impitoyable des chefs de la guérillas ». Quantrill, lui, fut un « fléau »pour1es autorités confédérées. Le mépris de ces hommes et de leurs émules pour la vie humaine devait avoir des répercussions après la guerre.
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William "Bloody Bill" Anderson, photographié quelques instants après sa mort. On remarque les impacts de balles.
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1861 Constitution, au Kansas, des « Reds Legs » destinés à combattre la bande à Quantrill. 1865 Entre autres méfaits, Quantrill met à sac la ville de Hickman au Kentucky. Il est abattu le 6 juin. |
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L'image que l'on se fait souvent de la guerre de Sécession est celle d’un conflit qui se déroula essentiellement dans les États de l'Est et, dans une moindre mesure, dans le Midwest et le Nord-Ouest. Mais il y eut une autre guerre, aussi meurtrière sinon plus, qui se livra dans les montagnes du Missouri et de l'Arkansas, ainsi que dans la partie orientale du Kansas. Ce fut un conflit ouvert entre factions loyales à la Confédération ou à l'Union ; les deux camps y firent preuve d'un mépris de la vie humaine qui perdura au-delà de la paix officielle. Lorsque, dans les premiers temps de la guerre, l'armée de l'Union s'empara de la majeure partie du Missouri - en particulier de Saint Louis et du réseau de voies ferrées -, bon nombre de jeunes gens, écartelés entre la fidélité qu'ils vouaient à leur État et leurs convictions pro-sudistes, ne tardèrent pas à prendre la fuite pour rejoindre l'armée confédérée. Ceux qui demeurèrent sur place ne pouvaient supporter de se trouver enrôlés dans un régiment de l'Union, donc ils se joignirent aux bandes d'irréguliers qui s'efforçaient de faire des ravages dans les rangs des « ventres bleus». Le plus renommé chef de ces bandes d'irréguliers fut William Clarke Quantrill, un ancien enseignant, qui compta parmi ses coupe-jarrets des célébrités telles que William « Bloody Bill » (Bill le sanglant) Anderson, que l'on a dit plus pervers encore que Quantrill. Il participa au raid sur Lawrence, au Kansas, en août 1863, au cours duquel la bande massacra plus de 150 hommes et garçons, désarmés pour la plupart. Par la suite, Anderson constitua sa propre bande et justifia amplement le qualificatif de "sanglant" attaché à son nom, en organisant des raids de sinistre mémoire. Dans les États où sévissaient les irréguliers, les gens ne savaient plus à qui se fier, même au sein de leur propre famille. Les visites nocturnes n'étaient pas rares, après lesquelles l'occupant De la maison était retrouvé au matin pendu ou abattu. De part et d'autre, on perpétrait volontiers ses méfaits sous l'uniforme du camp adverse, et cela ne faisait qu'ajouter au trouble de la population. L' « uniforme " de l'irrégulier type, du Nord comme du Sud, était un assemblage hétéroclite de chapeau mou, parfois piqué d'une plume, bottes à tige haute, chemise à jabot et ceinturon supportant jusqu'à huit revolvers, glissés dans des étuis suspendus ou coincés sous la bande de cuir. Les sacoches de selle renfermaient souvent des armes supplémentaires ou des barillets chargés. Les "guérilleros" égalaient au combat les forces régulières. Excellents cavaliers, ils étaient capables de chevaucher avec les rênes entre les dents, de façon à pouvoir tirer des deux mains. Ni Quantrill ni Anderson ne virent la fin de la guerre, mais bon nombre de leurs semblables, notamment les frères James, survécurent au conflit et se reconvertirent dans le banditisme. A la tête d'un ramassis d'individus asociaux, ils pillèrent et tuèrent pour assouvir leur goût du meurtre. Plus tard, devenus vieux, les irréguliers survivants prirent l'habitude d'organiser des réunions annuelles commémoratives, gommant de leur mémoire les atrocités commises pour ne se souvenir que de la "cause" au nom de laquelle ils s'étaient lancés dans le combat. |
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