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L'or... Les millénaires successifs ont vu les hommes avoir soif de lui, se battre, voire mourir pour lui. Au milieu du siècle dernier, ces hommes n'ont pas hésité, pour le métal jaune, à traverser un continent de part en part. Certains l'on convoité comme on convoite une femme. Il a fait la richesse de quelques uns ; il a apporté la malheur et la mort à d'autres. Mais, le danger ne pesait guère dans la balance face à la demande en métal précieux. Seul l'appât du gain comptait. La nouvelle de la découverte de filons aurifères dans la vallée du Sacramento, en janvier 1848, s'ébruite en quelques semaines. En moins d'un an, elle fera le tour du monde, provoquant l'une des plus grandes migrations de l'histoire. En trois mois, San Francisco passe brusquement de trois cents à Vingt-cinq mille habitants et, durant les trois premières années de cette ruée vers l'or, on estime que plus de deux cent mille personnes font le voyage en Californie. |
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De l'Or dans Fort Sutter | ||||||
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Le
24 janvier 1848, James Marshall découvre une pépite d'or dans le
bief de la scierie qu'il construit à Coloma pour John Sutter, un
Suisse arrivé en Californie en 1839, devenu citoyen mexicain
en 1841 et possédant 25 000 ha dans Central Valley (Nouvelle
Helvétie). Ne pouvant garder la nouvelle secrète, il verra ses terres
confisquées et mourra misérable. |
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La Forêt de Mâts | ||||||
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En 1849, une nuée de bateaux convergent à San Francisco, le port le plus proche des filons aurifères. Trois-mâts, goélettes, baleiniers, steamers, souvent en piteux état, sont abandonnés par les marins qui partent prospecter dans la Sierra Nevada. A la fin de 1849, plus de six cents navires reposent ainsi dans le port de San Francisco, devenu un véritable cimetière de bateaux. |
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Trois Routes | ||||||
Il
y a trois routes pour rallier San Francisco. La majorité des gens viennent
par bateau, soit en doublant le cap Horn, le voyage le plus long (six
à huit mois) et le plus économique, soit en passant par l'isthme de Panama,
périple le plus court mais le plus onéreux. La traversée du continent
se révèle tout aussi meurtrière. |
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Le "Flying Cloud" | ||||||
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En 1850, un nouveau bateau sort des chantiers navals de New York : le clipper. |
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Il est capable de faire le voyage depuis la côte Est en 89 jours au lieu de 182 jours. |
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Les "Quarante-Neuvards" | ||||||
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Les premiers candidats à la fortune qui débarquent à San Francisco en 1849 sont baptisé "Quarante-Neuvards". Déshérités, aventuriers ou indésirables politiques, ce sont surtout des hommes qui viennent tenter leur chance dans cet Eldorado du Nouveau-Monde. Mais, pour un bon nombre, il s'agissait de gens honnêtes, durs à la tâche qui avaient quittés les leurs dans l'espoir de pouvoir les retrouver ensuite, fortune faite. Certains, cependant, avaient tout abandonné, famille et travail, pour fuir vers les gisements comme drogués par l'appât du métal précieux.
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L'Or | ||||||
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Les plus chanceux trouvent des pépites, les autres se contentent de paillettes ou de poussière d'or. On instaure des bureaux où on établit le titre d'or contenu dans le minerai. Pour éviter les excès, l'Hôtel des Monnaies de San Francisco établit un cours officiel de l'or à 16 dollars l'once en 1854. |
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Les Concessions | ||||||
L’État accorde des concessions, ou claim, de 15 à 20 m'. En 1850, le gouvernement édicte la Foreign Miners Licence Tax, taxé de 20 dollars que doivent payer les étrangers pour pouvoir prospecter. Les mines se vident et San Francisco se remplit d'étrangers ruinés. La loi sera abolie en 1851 | ||||||
Les Camps | ||||||
Ce tableau de C. Nah1, Dimanche matin à 10 mine, illustre la société cosmopolite des camps de mineurs. La vie y est très dure. Mal nourris, exposés au soleil le jour et à l'humidité la nuit, ils souffrent de fièvre et de dysenterie, découvrant trop tard l'envers du mirage. Beaucoup y trouveront la mort. |
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"Empire Gold Mine" | ||||||
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Les Prospecteurs | ||||||
Les prospecteurs sacrifient toutes leurs économies pour acheter l'attirail de l'orpailleur : baquet à cerclage et poignée de fer, lanterne à huile en verre et métal, masse, marteau, barre à mine, pioche et battée. Mais, ils faisaient également l'acquisition d'une bonne paire de bottes et d'un mulet. Les prospecteurs bien décidés à protéger leur concession ou leur poussière d'or durement gagnée, étaient systématiquement armés, de sorte que les fabricants d'armes de l'ouest firent fortune. |
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L'Orpaillage |
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Les premiers arrivants trouvent de l'or en abondance dans le lit des rivières. Ils leur suffit de laver la terre d'alluvions dans une battée, avec l'eau du torrent : c'est la technique dite de la poêle à frire. mais ce travail épuisant se révèle vite de faible rendement et les prospecteurs remplacent la battée par le long tom. |
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"Long Tom" |
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Sorte
de caisse en bois à deux étages. La
terre est placée dans la partie supérieure du long tom, percée
de trous, pour y être Les paillettes d'or sont recueillies dans la partie
inférieure, légèrement inclinée
et munie de traverses qui retiennent les alluvions. Le rendement est quatre
fois supérieur à celui de la battée. Par la suite, les orpailleurs agrandiront
le tamis supérieur (de 6 à 7 m de long) pour recevoir directement l'eau
du torrent, grâce à des gouttières de bois appelées sluices. |
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Autres techniques |
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Le lavage dit «à l'écluse» consiste à creuser le sol à l'endroit où le courant est fort afin que les particules lourdes se déposent au fond. Vers 1850, les mineurs inventent le coyotinh, technique qui consiste a creuser des puits et des galeries pour parvenir jusqu'au lit rocheux d'une rivière afin d'y trouve une poche aurifère. Toutes ces techniques nécessitent beaucoup d'eau, élément indispensable à toute extraction. En 1849, les orpailleurs ont ramassé l'équivalent de 10 millions de dollars, 40 millions en 1850 et 80 millions en 1852, année record. Mais en 1854, la manne est déjà épuisée ! |
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Le "Mother Lode" |
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Les filons de Mother Lode, principale veine aurifère de la Sierra Nevada (entre Fort Sutter et Mariposa) sont vite recensé. Pour s'y rendre depuis San Francisco, il faut remonter la rivière San Joaquim jusqu'à Fort Sutter, puis continuer à pied à dos de mulet. |
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