Les Texas Rangers
   
   
   

Nés modestement dans les années 1820, les Texas Rangers se sont taillé une place dans l'Histoire et font l'objet, de la part des Texans, d'une adulation qui ne se

dément pas. Les étrangers ne comprennent généralement pas cette renommée, dans laquelle ils croient déceler une volonté de régression à un état moins achevé de la société. Les rangers d'aujourd'hui (ils ne sont plus que soixante­deux) continuent à lutter activement contre le crime. Ils sont rompus aux techniques les plus modernes, mais, lorsque la situation l'exige, ils n'hésitent pas à se lancer à cheval à la poursuite des « méchants ».

   

   

1823

Pour se défendre contre les Comanches hostiles, les colons de ce qui deviendra le Texas créent les rangers, qui, dans les premières décennies du siècle, interviennent dans plusieurs conflits.

 

 1847

Les rangers sont équipés du revolver Colt-Walker de calibre .44, qui leur confère une formidable puissance de feu.

 

 1861

Le déclenchement de la guerre de Sécession voit la dissolution momentanée des rangers. Le corps est reconstitué dès que J'armée de l'Union quitte le Texas.

 

1874-1890

Les rangers continuent à faire régner la loi et l'ordre jusqu'aux frontières du Texas. 

   

   

 A l'image de la police montée canadienne ou des marshals américains, les Texas Rangers sont entrés de plain-pied dans la légende, se voyant attribuer, vis-à-vis des hors-la-loi, le triple statut de « juges, jury et exécuteurs des hautes oeuvres". Les rangers sont aujourd'hui une unité de police tout à fait officielle, mais, lorsqu'ils furent créés, en 1823, par les immigrants du futur Texas, il ne s'agissait guère que d'une milice destinée à proté­ger les colons des belliqueux Comanches. En 1826, les fermiers, qui avaient eu le loisir d'apprécier l'effi­cacité des rangers, décidèrent de conserver en permanence vingt à trente d'entre eux en activité. Ce nombre était augmenté temporairement en fonc­tion des besoins.

La défaite de Santa Anna, consécutive à la chute d'Alamo, et l'accession du Texas au statut de répu­blique conduisirent à la constitution d'un corps de rangers stationnés, par mesure de prévention contre les Indiens, dans les régions les plus reculées. En 1846, lors du déclenchement de la guerre entre les États-Unis et le Mexique, les rangers représentaient déjà une force avec laquelle il fallait compter. Ils étaient, depuis la fin des années 1830, équipés par l'État du Texas de fusils-revolvers et de revolvers Colt, qui firent la différence, en 1844, contre une importante bande de Comanches. En 1847, le capi­taine Samuel Walker négocia l'achat du nouveau Colt-Walker de calibre .44, qui donna une nette supériorité de feu aux troupes et aux rangers du Texas.

Le corps des rangers fut dissous au début de la guerre de Sécession. Celle-ci achevée, l'armée d'occupation de l'Union décréta la loi martiale et prit en main le maintien de l'ordre au Texas. Élu gouverneur en 1870, F. J. Davis créa une « police d'État ", composée en majorité de Noirs placés sous commandement d'officiers blancs. L'institution se vit bientôt accuser de toutes les exactions, en vertu de l'argument selon lequel les Noirs prenaient leur revanche sur ce qu'ils avaient subi en tant qu'esclaves. L'opinion était divisée entre ceux qui soutenaient et ceux qui rejetaient la nouvelle police. La solution ne fut trouvée qu'après le départ des forces d'occupation et la reconstitution du corps des rangers. Entre 1874 et les années 1890, les Texas Rangers réussirent à faire régner l'ordre jusqu'aux frontières de l'État-mission essentiellement accomplie par le " Frontier Battalion ", tandis qu'une " Special Force " se chargeait des tâches policières courantes.

Vers 1900, les Texas Rangers s'étaient tissé une réputation sans pareille au service de la répression crime. Ils conservèrent leur prestige et leur indépendance jusqu'en 1935, date à laquelle ils furent finalement intégrés au sein du Département de la sécurité publique, auquel ils sont toujours rattachés.

Certains voient en eux un anachronisme, une régression vers une époque où une justice taillée à la serpe imposait dans sa mise en oeuvre des mesures expéditives, une période où, disait-on, il suffisait d'"un ranger pour mater une émeute". En dépit de récents efforts accomplis pour dissoudre le corps des rangers, ils sont toujours là pour rappeler aux Texans un temps où leurs prédécesseurs maintenaient bien haut, face à la pire adversité, le flambeau du combat pour la liberté.

   
   
   
Texas