Empereurs, Rois et Présidents d'Italie
     
     
     
     
 

1er TRIUMVIRAT

 
Triumvirat (Rome antique), à Rome, conseil ou commission composé de trois hommes appelés triumviri.

Ce terme est employé pour désigner l’alliance politique réalisée, à la fin de la République romaine, en 60 av. J.-C. par Pompée, Jules César et Crassus, pour obtenir le pouvoir des hautes magistratures malgré l’impossibilité législative et malgré l’opposition du Sénat. Cette alliance, dite premier triumvirat, ne constituait pas un triumvirat à proprement parler, car elle n’avait pas d’existence légale. Elle permit cependant à César d’être élu consul, puis d’obtenir un commandement en Gaule et de conquérir ce très riche espace (58-52) ; à Pompée et à Crassus d’obtenir des commandements exceptionnels qui leur permirent, pour Pompée, de s’imposer temporairement comme l’homme le plus populaire et le plus puissant de Rome (il exerça seul la magistrature consulaire en 49) et, pour Crassus, d’entreprendre une désastreuse campagne contre les Parthes où il perdit la vie. L’aboutissement du triumvirat fut une guerre civile dont César sortit vainqueur et dictateur à vie.

     
 
60 av. J.C - 48 av. J.C
 
     

POMPEE

Pompée (106-48 av. J.-C.), général et homme politique romain. Gnaeus Pompeius Magnus, connu sous le nom de Pompée, est né à Rome le 29 septembre 106 av. J.-C. d'une famille sénatoriale ; son père, Gnaeus Pompeius Strabo, fut consul en 89 av. J.-C. À dix-sept ans, Pompée combattit avec son père au côté de Sylla opposé à la faction de Marius et de Cinna. En 84 av. J.-C., il leva trois légions et vainquit le parti de Marius. On l'envoya ensuite détruire ce qui restait de la faction de Marius en Afrique et en Sicile. À son retour triomphal à Rome, il reçut le titre de Magnus (le Grand). Par la suite, Pompée battit et chassa d'Italie les partisans de Lépide (v. 120-77 av. J.-C.), un ancien défenseur de Sylla, et anéantit le parti de Marius en Espagne (76-71 av. J.-C.). De retour en Italie, Pompée mit fin à la révolte servile menée par Spartacus. Il devint l'idole du peuple et fut élu consul en 70 av. J.-C., en compagnie de Crassus. Entre 67 et 66 av. J.-C., Pompée décima les pirates qui ravageaient la Méditerranée et reçut la charge des provinces de l'Est ainsi que la conduite de la guerre contre Mithridate VI Eupator. Pompée vainquit non seulement Mithridate (65-62 av. J.-C.) mais aussi le roi d'Arménie Tigrane le Grand et Antiochos XIII dont il annexa le royaume de Syrie, doublant ainsi les revenus du Trésor et augmentant considérablement sa fortune personnelle. Il soumit également les Juifs et captura Jérusalem. À son retour en Italie, il démantela son armée et, en 61 av. J.-C., fit une troisième entrée triomphale à Rome. Il espérait alors que le Sénat ratifierait ses actions en Asie et distribuerait certaines terres aux vétérans de son armée, mais ayant essuyé un refus, Pompée se retourna contre le parti aristocratique et forma le premier triumvirat (60 av. J.-C.) avec César et Crassus. César donna sa fille Julie en mariage à Pompée puis, laissant ce dernier à Rome, il entreprit en Gaule une campagne qui allait durer neuf ans.
Malgré ses mauvaises relations avec Crassus et sa jalousie suscitée par les succès de César en Gaule, Pompée renouvela le triumvirat en 56 av. J.-C. et obtint le gouvernement de l'Espagne à la tête de sept légions. Julie mourut en 54 av. J.-C. Après la mort de Crassus, tué en Syrie en 53 av. J.-C., Pompée fut nommé seul consul et chargé de combattre l'anarchie et la guerre des clans qui régnaient à Rome (52 av. J.-C.). Il gagna également le soutien du parti aristocratique, dont les membres souhaitaient mettre un frein aux ambitions de César et lui retirer son commandement. César consentit à abandonner sa fonction et à revenir à Rome, à condition que Pompée, qui possédait une armée près de Rome, fît de même. Alors que le Sénat insistait pour obtenir une démission inconditionnelle, César traversa le Rubicon en 49 av. J.-C., défiant ainsi le Sénat et ses armées placées sous le commandement de Pompée. Celui-ci se retira avec ses troupes à Brundisium (auj. Brindisi), puis en Grèce. Pendant ce temps, César prit le contrôle de l'Italie et anéantit le soutien de Pompée en Espagne avant de traverser l'Adriatique à la poursuite de son rival. Ce dernier, ayant rassemblé une forte armée, remporta les premiers combats mais fut finalement battu à Pharsale, dans le Nord de la Grèce, en 48 av. J.-C. Pompée s'enfuit en Égypte, où il fut assassiné le 28 septembre 48 av. J.-C.

     
  48 av. J.C - 44 av. J.C  
     

CESAR

Né à Rome, Caius Julius Caesar appartient à la prestigieuse gens Julia. Lié aux milieux plébéiens par son oncle Caius Marius, il refuse de répudier son épouse Cornélie, fille de Lucius Cornelius Cinna, comme l’exige le chef des optimates, Sylla, lorsqu’il accède à la dictature (82 av. J.-C.). Pour éviter les proscriptions, il se rend à Rhodes où il étudie la rhétorique et est élu au collège des pontifes.
Rentré à Rome après l’abdication de Sylla (78 av. J.-C.), il entreprend une brillante carrière politique dans les rangs des populares : tribun militaire (71), questeur (69), édile curule (65), grand pontife (63), préteur (62), puis gouverneur en Espagne (61-60), il se joint aux forces de Pompée et de Crassus pour former le premier triumvirat. Consul en 59 av. J.-C., il se fait attribuer le proconsulat de l’Illyrie, de la Gaule cisalpine et transalpine, et fait voter des lois agraires qui lui assurent l’appui de la plèbe.
En 58 av. J.-C., il s’engage dans la guerre des Gaules, au cours de laquelle il réprime l’insurrection dirigée par Vercingétorix (voir bataille de Gergovie et siège d’Alésia en 52). Cette difficile conquête lui donne l’occasion de se forger une armée entraînée et dévouée, et de s’attirer gloire et richesse. À l’issue de la guerre, en 51 av. J.-C., la souveraineté de Rome est établie sur l’Europe centrale et occidentale à l’ouest du Rhin. En son absence, Crassus, après être entré en guerre contre les Parthes, est battu et tué à Carrhes (53) : seul Pompée, nommé consul unique par le Sénat (52), sépare alors César d’un pouvoir sans partage.
En janvier 49 av. J.-C., César, refusant de céder aux injonctions de son rival et de démanteler son armée, franchit le Rubicon. Il marche sur Rome, où il se fait nommer dictateur jusqu’à son élection au consulat (48). Il pousse ensuite Pompée à quitter l’Italie avant de l’écraser à Pharsale en août de la même année. En butte aux révoltes de la plèbe d’Alexandrie et aux problèmes de succession du trône vacant, César fait de l’Égypte un protectorat romain en offrant le trône à Cléopâtre. En 47 av. J.-C., il vainc aisément le roi du Bosphore, Pharnace, puis réorganise l’Asie Mineure. Lorsqu’il retourne à Rome, il décrit aux sénateurs sa victoire en des termes devenus célèbres, « Veni, vidi, vici » (« Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu »), avant d’obtenir à nouveau la dictature.
De 47 à 44 av. J.-C., César entreprend, entre ses campagnes contre les fils de feu Pompée (assassiné en Égypte), de profondes réformes : il affaiblit les pouvoirs du Sénat, des comices et des magistrats en multipliant le nombre de ces derniers ; sur le plan économique, il prend des mesures en faveur des travailleurs agricoles libres, en réduisant le nombre des esclaves, et en fondant des colonies à Carthage et à Corinthe. Enfin, sa réforme du calendrier fournit à Rome un outil rationnel d’enregistrement du temps.
Habile et sage, César s’attribue des pouvoirs sans partage, mais dans le respect de la légalité : il prend soin de se faire octroyer soit la dictature (49 et 47), soit le consulat (48 et 46), soit les deux fonctions simultanément (45 et 44) pour une période d’abord limitée (dix ans en 46) puis à vie (44). Chef de la religion d’État en tant que Pontifex Maximus (« Grand Pontife »), il est également le chef suprême de l’armée ; en tant que préfet des mœurs, il peut dresser la liste des sénateurs ; il reçoit enfin l’inviolabilité tribunicienne et le titre d’imperator permanent. De fait, comme le souligne l’historienne Claude Nicolet, ce mélange d’absolutisme et de démagogie caractérise le « césarisme ».
Néanmoins, soupçonné d’aspirer à la royauté, Jules César est assassiné le 15 mars 44 av. J.-C. (ides de mars) par un groupe de sénateurs, dirigés par Caius Cassius et Marcus Junius Brutus.

     
     
 
2ème TRIUMVIRAT
 
Le partage du gouvernement de Rome entre Octave (le futur empereur Auguste), Antoine et Lépide en 43 av. J.-C., à la suite de l’assassinat de César, fut le second triumvirat, tout à fait officiel cette fois. Antoine recevait un pouvoir sur l’Orient, Lépide sur l’Afrique, Octave sur l’Occident. Leur administration conjointe fut sanctionnée par le Sénat. Elle était destinée à durer cinq années, soit le temps séparant deux recensements sénatoriaux, et fut renouvelée en 38 av. J.-C., sur des bases qui montraient un nouveau rapport de forces : Lépide voyait son domaine restreint à une seule province au principal profit d’Octave. Lépide en fut exclu en 36 av. J.-C., et le triumvirat fut dissous en 32 av. J.-C. : les tensions entre Antoine et Octave aboutirent alors à la guerre civile.

     
  43 av. J.C  
     

OCTAVE

Futur empereur Auguste

 
     
  43av. J.C  
     
 

ANTOINE

Né vers 83 - mort en 30 av. J.-C.

Général et homme politique romain.

Membre — aux côtés d’Octave et de Lépide — du second triumvirat qui a marqué la fin de la République romaine, Marc Antoine est également resté dans l’histoire pour l’amour qu’il porte à la reine d’Égypte Cléopâtre.
Né à Rome, Marc Antoine (en latin Marcus Antonius) est d’origine plébéienne par son père et apparenté à la gens Julia par sa mère. Après avoir découvert la Grèce, il sert comme officier de cavalerie durant les campagnes romaines en Palestine et en Égypte (58-56 av. J.-C.), puis en Gaule sous les ordres de Jules César (54-50). Avec l'appui de son supérieur devenu son ami, il obtient les charges de questeur (52), augure (50) et tribun de la plèbe (49).
En 49 av. J.-C., lorsque la guerre civile éclate entre Jules César et Pompée, Marc Antoine est nommé commandant en chef de l’armée césarienne en Italie. L’année suivante, il s’illustre à la bataille de Pharsale aux côtés de son ami, ce qui lui vaut le titre de « maître de cavalerie » du dictateur — c’est-à-dire son lieutenant et représentant en son absence — lorsque César brigue la magistrature. Après l'assassinat de ce dernier, en 44 av. J.-C., l'oraison funèbre de Marc Antoine — immortalisée par William Shakespeare dans Jules César — tourne le peuple romain contre les conspirateurs, laissant Marc Antoine pratiquement seul maître à Rome.
Un rival apparaît toutefois en la personne d’Octave (futur empereur Auguste), le petit-neveu de César et son héritier désigné. Les deux hommes se réconcilient pendant un temps et forment, avec Lépide, le second triumvirat. En 42 av. J.-C., à Philippes, le triumvirat écrase les forces de deux des assassins de César, Brutus et Cassius.
La même année, Marc Antoine fait venir la reine d'Égypte Cléopâtre à Tarse, en Cilicie (aujourd'hui en Turquie), la sommant d’expliquer son manque d’entrain à aider les triumvirs dans la guerre civile romaine. Mais il s’éprend de passion pour la jeune reine et repart avec elle en Égypte (41 av. J.-C.). L’année suivante, Marc Antoine prend part aux réunions du triumvirat en Italie, au cours desquelles une nouvelle répartition du monde romain est décidée : il en reçoit la partie orientale, de l'Adriatique à l'Euphrate ; parallèlement, il tente de cimenter ses relations avec Octave en épousant la sœur de ce dernier, Octavie.
Marc Antoine retourne néanmoins en Égypte et reprend sa vie avec Cléopâtre, permettant à Octave de faire campagne contre lui et de susciter l’indignation du peuple romain. La désapprobation populaire grandit encore lorsque Marc Antoine est battu lors d'une expédition militaire contre les Parthes. En 34 av. J.-C., il déclare Césarion (le fils que Cléopâtre prétend avoir eu avec Jules César) héritier de César au lieu d'Octave et partage l'Orient entre Cléopâtre et leurs enfants. Une guerre inévitable s'ensuit.
En 31 av. J.-C., les forces de Marc Antoine et Cléopâtre sont battues par celles d'Octave lors de la bataille navale d'Actium. En 30 av. J.-C., assiégé à Alexandrie et trompé par un faux rapport relatant le suicide de Cléopâtre, Marc Antoine se jette sur son glaive.

     
  43 av. J.C  
     

LEPIDUS

Né vers 90 - mort en 13 av. J.-C.

Homme politique romain, fils du consul Lépide qui fut battu par Pompée

Lépide le Jeune, en latin Marcus Aemilius Lepidus, fut un allié de Marc Antoine durant la guerre civile qui suivit l'assassinat de Jules César ; il commanda à ce moment la seule armée à proximité de Rome. Avec Marc Antoine et le consul Octave, le futur empereur Auguste, Lépide forma le gouvernement appelé le 2e triumvirat. Son autorité provinciale fut usurpée par ses corégents. Mécontent, il fomenta une révolte contre Octave en Sicile en 36 av. J.-C., mais fut battu et contraint de se retirer de la vie publique.

 
     
     
     
     
EMPEREURS ROMAINS
     
PERIODE IMPERIALE
     
Dynastie Julio-chrétienne
 
27 av. J.C - 9 apr. J.C
 
     

AUGUSTE OCTAVE

Né en 63 avant J.C. - empoissonné en 14 après J.C

Petit-neveu de Jules César

Caius Octavius C. f., devenu par adoption C. Julius Caesar Octavianus, officiellement appelé Augustus à partir de 27 avant J.-C. , est né à Rome en 63 avant J.-C. et mort à Nola le 14 août 14 après J.-C. Héritier de Jules César, il fonda sous le nom de « principat » l’Empire romain , qui devait durer, avec bien des avatars, presque cinq siècles. On a donné le nom de « siècle d’Auguste » à la période marquée par son long règne qui, après les excès des guerres civiles, vit fleurir, dans le domaine des lettres et des arts, des œuvres devenues classiques.
L’aventure politique d’Auguste est l’une des plus extraordinaires qui soient. Alors qu’il n’avait ni l’audace de Sylla, ni les talents de César, il a réussi là où ils avaient échoué et, comme l’a bien vu Tacite, il a établi sur Rome – c’est-à-dire, pour l’époque, sur le monde entier – à son profit et à celui de ses héritiers, une monarchie de fait. La plupart des formes politiques et presque toute l’idéologie du régime impérial romain résultent de ses initiatives. Ce régime durera cinq siècles et marquera pour toujours l’histoire de l’Europe : le titre d’Augustus, qu’il fut le premier à se faire octroyer, fut porté par tous ses successeurs, ainsi que le nom de César, qui était le sien, et qu’on retrouve encore dans le Kaiser allemand ou le czar russe.

     
 
9 - 37
 
     

TIBERE

Né vers 42 avant J.C - assassiné en 37 après J.C

Fils aîné de Tiberius Claudius Nero et Livie Drusilla.
Fils adoptif d'Auguste

Tibère naquit à Rome le 16 novembre 42 av. J.-C. Quatre ans plus tard, sa mère divorça et épousa le triumvir Octave, le futur empereur Auguste, qui supervisa l'éducation de Tibère. Celui-ci commanda une expédition en Arménie en 20 av. J.-C., et se battit contre les Rhètes et les Pannoniens (12-9 av. J.-C.). En 11 av. J.-C., Tibère, à la demande de son beau-père, rompit son mariage heureux avec Vipsania Agrippina, fille du général romain Marcus Vipsanius Agrippa, et épousa la fille d'Auguste Julie, qui était la veuve d'Agrippa. Entre 6 av. J.-C. et 2 apr. J.-C., il vécut pratiquement en exil sur l'île de Rhodes, où il se consacra à l'étude.
Lorsque Tibère retourna à Rome en 2 apr. J.-C., Julie avait été bannie pour adultère, et les deux petits-fils d'Auguste, Lucius et Caius, étant morts en bas-âge, Auguste fut obligé de reconnaître Tibère comme seul successeur possible au titre impérial. Il fut formellement adopté par Auguste en 4 apr. J.-C. et partit alors diriger une expédition contre les Marcomans dans le nord de la Germanie. Tibère réussit également à mater de terribles insurrections en Pannonie et en Dalmatie, à sécuriser la frontière et à se venger des Germains, qui avaient anéanti l'armée du général romain Varus dans la forêt de Teutoburg en 9 apr. J.-C. Accompagné de Germanicus, qui était son neveu et fils adoptif, Tibère pénétra à deux reprises au cœur de la Germanie, retournant à Rome plusieurs années plus tard pour recevoir un triomphe, la plus haute récompense officielle accordée à un soldat vainqueur.
Lorsque Auguste mourut à Nola, près de Naples, en 14 apr. J.-C., Tibère lui succéda sur le trône. Le règne de Tibère fut celui d'un bon empereur. Il augmenta le service civil, imposa une stricte discipline dans l'armée et géra les finances de l'Empire avec une grande sagesse ; les provinces furent également mieux gérées que par le passé. Progressivement, toutefois, des révoltes et des rébellions éclatèrent en Pannonie, en Germanie, en Gaule et dans d'autres régions de l'Empire. La dernière période de son règne fut marquée par des complots et des exécutions. Jésus-Christ fut crucifié sous son règne.
En 26 apr. J.-C., Tibère quitta Rome, qu'il s'était mis à détester profondément, et se retira en Campanie. L'année suivante, il se rendit sur l'île de Capri, laissant Rome sous l'autorité de Lucius Aelius Sejanus, le préfet de la garde prétorienne. Réalisant en fin de compte que Sejanus tentait de s'approprier le pouvoir impérial, Tibère l'exécuta avec ses partisans en 31 apr. J.-C. L'empereur continua à vivre à Capri jusqu'en 37 apr. J.-C. Il mourut le 16 mars 37 apr. J.-C., à Misène, près de Naples, lors d'un de ses rares déplacements sur le continent. On murmura à l'époque qu'il avait été étouffé par le préfet de la garde prétorienne.
Le caractère réservé de Tibère et la mise en place de strictes mesures d'économie le rendirent impopulaire. En outre, sa dépravation supposée contribua à ternir sa réputation. Aujourd'hui, la plupart des historiens rejettent les récits de cruauté, d'hypocrisie et de débauche dus à Tacite et Suétone et accréditent la thèse selon laquelle Tibère aurait été un soldat et un gestionnaire avisé qui maintint autant que possible les formes républicaines du gouvernement.

     
 
37 - 41
 
     

CALIGULA

Né en 12 - assassiné en 41

Petit-neveu de Tibére

Empereur fou

Caligula (12-41 apr. J.-C.), le troisième empereur romain (37-41 apr. J.-C.), tristement célèbre pour sa folie sanguinaire. De son vrai nom Caius Caesar Germanicus, Caligula fut le plus jeune fils du général romain Germanicus et le petit-neveu de l'empereur romain Tibère. Il fut élevé parmi les soldats, dans un camp de Germanie, et dut son surnom aux petites chaussures militaires, les caliga (en latin « petites bottines »), qu'il portait. Il succéda à Tibère en 37, à l'âge de vingt-cinq ans. Clément durant les six premiers mois de son règne, il se transforma ensuite en un tyran brutal. Ce changement radical est en général attribué à la maladie. Il dilapida sa fortune en finançant de coûteux divertissements et des projets de construction audacieux. Il se livra en outre à toutes sortes d'excès. Il voulut être adoré comme une divinité, entretenant comme certains dieux des relations incestueuses avec ses sœurs. Il fit tuer de riches citoyens pour confisquer leur fortune et assassina la plupart de ses parents. Il décerna à son cheval favori le titre de consul. En 41, les soldats de sa garde prétorienne complotèrent contre lui et l'assassinèrent.

     
 
41 - 54
 
     

CLAUDE

Né en 10 avant J.C - empoissoné par Agripine en 54

Oncle paternel de Caligula, époux de Messaline

2 enfants : Octavie et Britannicus

Claude, de son vrai nom Tiberius Claudius Nero Drusus, surnommé Germanicus, est né à Lugdunum (aujourd'hui, Lyon) dix ans avant Jésus-Christ. Son père, Nero Claudius Drusus, était le frère cadet de Tiberius Claudius Nero Caesar, plus connu sous le nom de Tibère. Claude n'occupa aucune charge publique majeure jusqu'à quarante-sept ans, âge auquel il devint consul pendant le règne de son neveu Caligula. Après l'assassinat de ce dernier en 41 apr.J.-C., Claude fut proclamé empereur par la garde prétorienne, qui l'imposa au Sénat. Il débuta son règne en promettant un gouvernement juste et modéré.
Il renforça les frontières du royaume par la conquête des provinces de Judée (voir Palestine) et de Thrace, puis de la Bretagne. Il développa également l'administration, dont il affranchit le personnel, renforçant par là son pouvoir au détriment des magistrats républicains. Enfin, il facilita l'accès au Sénat, et accorda plus largement le droit de cité aux élites locales. Toutefois, il se laissa gouverner par sa femme Messaline et ses affranchis Pallas et Narcisse. En 48, Claude ordonna l'exécution de Messaline, qui l'avait bafoué en célébrant publiquement ses noces avec son amant. Il encourut la désapprobation publique en épousant sa nièce, Agrippine la Jeune, qui usa de son influence pour l'obliger à déshériter Britannicus, né de son union avec Messaline, afin qu'il adoptât l'enfant qu'elle avait eu d'un premier mariage, Néron, futur empereur de Rome. Claude fut empoisonné peu après, probablement par Agrippine. Les historiens de l'Antiquité le décrivent comme un être négligé et épileptique, ridicule avant même d'accéder au pouvoir. Il fut dépeint, pendant ses années de règne, en empereur ignorant et malveillant. Toutefois, il est considéré aujourd'hui comme un politicien perspicace et compétent.

     
 
54 - 68
 
     

NERON

Né en 37 - se suicide en 68

Fils adoptif de Claude

Né Lucius Domitius Claudius Nero, le 15 décembre 37 à Antium et appelé à l'origine Lucius Domitius Ahenobarbus, Néron était le fils du consul Cneius Domitius Ahenobarbus et d'Agrippine la Jeune, arrière-petite-fille d'Auguste. En 49, Agrippine épousa son oncle, l'empereur Claude Ier, et l'année suivante le persuada d'adopter son fils, dont elle changea le nom. En 53, Claude maria Néron à sa fille Octavie et le désigna comme son successeur, évinçant son propre fils, Britannicus. À la mort de Claude en 54, la garde prétorienne commandée par le préfet Sextus Afranius Burrus, un agent d'Agrippine, proclama Néron empereur, qui était alors âgé de dix-sept ans.
Sous l'égide de Burrus et de Sénèque, son tuteur, les cinq premières années du règne de Néron furent marquées par la modération et la clémence, bien que Néron ait peut-être fait empoisonner son rival, Britannicus. En 59, il fit assassiner sa mère qui avait critiqué sa maîtresse, Poppée Sabine. En 62, il répudia (et plus tard fit exécuter) Octavie et épousa Poppée. Burrus mourut, peut-être empoisonné, et Sénèque se retira.
En juillet 64, les deux tiers de Rome brûlèrent tandis que Néron était à Antium ; on l’accusa d’ailleurs à tort d’en avoir été responsable. Les pères de l’Église en firent le premier persécuteur des chrétiens sur la foi de textes peu clairs de Suétone et Tacite, deux histoires peu favorables à l’empereur. Il abrita les sans-abri et reconstruisit la cité en prenant des mesures de protection contre les incendies. Ses programmes de construction, ainsi que les spectacles et les distributions de grain à la population, étaient financés par le pillage de l'Italie et des provinces. Il se voulait un artiste et un visionnaire mystique, scandalisant l'armée et l'aristocratie en jouant en public dans des drames religieux.
Entre-temps, l'Empire était dans la tourmente. Néron fit de l'Arménie un État tampon contre les Parthes, mais au prix d'une guerre coûteuse et sans succès. Des révoltes éclatèrent en Bretagne (60-61) et en Judée (66-70). En 65, Caius Calpurnius Pison fomenta un complot contre l'empereur ; dix-huit des quarante et un Romains de haut rang impliqués périrent, dont Sénèque et son neveu, le poète épique Lucain. On raconte que Poppée mourut des suites de violences que lui infligea Néron (65), qui épousa Messaline après avoir fait exécuter son mari. En 68, les légions de Gaule et d'Espagne, avec l'appui de la garde prétorienne, se rebellèrent contre Néron, le forçant à s'enfuir de Rome. Déclaré ennemi public par le Sénat, il se suicida le 11 juin 68.

     
Empereurs de la Guerre Civile
     
 
68 - 69
 
     

GALBA

Né vers 5 - assassiné en 69

     
 
69
 
     

OTHON

Né en 32 - se suicide en 69

     

VITELLIUS

Né en 35 - assassiné en 69

Il commence sa carrière dès son enfance, à la cour de Tibère, au milieu des mignons de l’empereur, il gagne ensuite l’amitié de Caligula, grâce à ses talents de conducteurs de char, ses talents de joueur de dés lui valent l’amitié de Claude et de Néron. Il est consul durant les six premiers mois de 48, proconsul d’Afrique entre 60 et 62. En 68, à la surprise générale, Galba le nomme à la tête des légions de la Germanie inférieure. Mal lui en a pris, le 2 janvier 69, Vitellius est proclamé empereur par une partie de ses soldats mal disposés envers Galba. Peu après il obtient l’appui et le renfort des légions de la Germanie supérieure, de la Bretagne, de la Rhétie, de Belgique, de la Lyonnaise, d’Espagne.
Lorsqu’il apprend que Galba a été assassiné le 15 janvier 69, il décide de marcher sur Rome et d’éliminer Othon que les prétoriens ont placé sur le trône impérial. Ses deux généraux, Caecina et Valens franchissent les Alpes et battent Othon à Betriac, le 14 avril 69.
Le 19 avril, le Sénat confère à Vitellius tous les pouvoirs inhérents à sa nouvelle charge, entérinant ainsi le fait accompli. En juin ou en juillet, il entre dans Rome à la tête de son armée de 60 000 hommes. Pour autant, les troupes d’Orient et celles du Danube ne l’acceptent pas pour empereur.
Le 1er juillet, les troupes d’Egypte proclament Vespasien. Quand la nouvelle parvient sur le Danube, les sept légions de Mésie, de Pannonie et de Dalmatie, se rallient avec enthousiasme à Vespasien.
Commandées par Antonius Primus, elles envahissent l’Italie du Nord. Vitellius ne peut leur barrer la route, ses troupes sont trop indisciplinées. Vitellius est battu à Crémone, à la fin du mois d’octobre 69, les uns après les autres, ses plus fidèles soutiens se rallient à Vespasien. Il capitule le 18 décembre 69, le 20 décembre, Rome est prise après de violents combats. Vitellius est arrêté dans la loge du portier du Palatium, il est lapidé.

     
Empereurs Flaviens
     
 
69 - 79
 
     

VESPASIEN

Né en 9 - mort en 79

Vespasien, en latin Titus Flavius Sabinus Vespasianus. Né près de Rome, Vespasien s'engagea dans la carrière militaire. Il se battit en Thrace puis en Grande-Bretagne où il conquit l'île de Wight. En 66, il fut envoyé en Judée (voir Palestine) pour soumettre les juifs révoltés contre Rome. Après la mort de l'empereur Néron en 68, alors qu'une guerre civile avait éclaté entre les prétendants à la succession, Vespasien fut proclamé empereur par les légions d'Orient. Il confia le commandement à son fils Titus et rentra à Rome. Ayant ramené la paix, Vespasien s'attacha à rétablir l'ordre dans l'armée et à réorganiser les finances publiques. Il entreprit une réforme du système éducatif et fit construire le Colisée, inauguré en 80. Durant son règne, son fils Titus acheva le siège de Jérusalem et détruisit le Temple de Salomon (70). En Gaule, la révolte des Bataves qui vivaient à l'embouchure du Rhin, conduite par Civilis, fut écrasée. La conquête de l'Angleterre fut poursuivie par le général Agricola, beau-père de l'historien Tacite.

     
 
79 - 81
 
     

TITUS

Né en 39 - empoissonné en 81

Fils de Vespasien

En latin, Titus Flavius Sabinus Vespasianus. Il détruisit Jérusalem et acheva le Colisée à Rome. Né le 30 décembre 39, à Rome, fils aîné de Titus Flavius Vespasianus, l'empereur Vespasien, Titus servit comme tribun militaire en Germanie et en Bretagne puis combattit sous les ordres de son père durant la révolte des Juifs en Palestine. Lorsque Vespasien devint empereur en 69, Titus resta aux commandes de l'armée romaine en Palestine et mit fin à la guerre par la prise et la destruction de Jérusalem en 70. Pour commémorer cette victoire, son frère, l'empereur Domitien, fit élever l'arc de Titus (v. 81) à Rome.
À la mort de son père en 79, Titus devint empereur et se rendit très vite populaire par des dons généreux et des fêtes éclatantes. Il établit un gouvernement modéré, mettant fin à toutes les persécutions pour crime de lèse-majesté, ou atteinte à la majesté du souverain, et décréta de lourdes peines pour les délateurs. En 80, Titus acheva l'amphithéâtre flavien, appelé par la suite le Colisée, commencé par son père et construisit à proximité des bains qui portent son nom. En 79, la célèbre éruption du Vésuve détruisit les villes de Pompéi et de Herculanum, et, en 80, Rome fut victime d'un grand incendie et d'une épidémie de peste. Par l'implication et la générosité qu'il manifesta envers les victimes de ces catastrophes, Titus gagna la gratitude de la population. Il mourut le 13 septembre 81.

     
 
81 - 96
 
     

DOMITIEN

Né en 51 - assassiné en 96

Son absolutisme opposa au Sénat et à l'aristocratie romaine.

Second fils de Vespasien, il succéda à son frère, l'empereur Titus. En Germanie, Domitien, de son nom latin complet Titus Flavius Domitianus, vainquit les Chattes (83) et commença la construction des limes, une ligne de fortifications marquant la frontière romaine entre le Rhin et le Danube. Il étendit la domination romaine jusqu'en Écosse (84) et repoussa les Daces de l'autre côté du Danube (88). En 89, il réprima une révolte dirigée par Antonius Saturninus, légat de la Germanie supérieure.
Populaire auprès de son armée, Domitien était détesté des sénateurs, qu'il avait écartés du pouvoir ; en outre, ceux-ci étaient indignés qu'il eût pris le titre de Dominus et Deus (« maître et dieu »). En 85, il se nomma lui-même censeur à vie, ce qui lui donna officiellement le droit de contrôler les agissements du Sénat. Après la révolte de Saturnius, et en particulier au cours des trois dernières années de son règne, Domitien terrorisa l'aristocratie, ordonnant l'exécution de nombre de ses membres, accusés de trahison, et confisquant leurs biens, qui lui permirent de payer ses dépenses de plus en plus importantes. Le 16 septembre 96, il fut assassiné sur l'ordre de membres de l’aristocratie et de son épouse Domitia.

     
Empereurs Antonins
     
 
96 - 98
 
     

NERVA

Né en 26 - mort en 98

En latin, Marcus Cocceius Nerva. Il est né à Narnia, en Ombrie, de parents de noblesse sénatoriale. Il fut deux fois consul : en 71 avec Vespasien et en 90 avec Domitien. Lorsque Domitien fut assassiné en 96, Nerva fut proclamé empereur par le Sénat, un choix entériné par le peuple et l'armée. Empreint de sagesse et de modération, il mit fin aux activités des dénonciateurs qui s'étaient multipliés sous Domitien, choisit des sénateurs pour conseillers et permit au Sénat de remplir ses fonctions traditionnelles. Il tenta de réduire les coûts de l'administration. S'intéressant à la prospérité économique de son pays, il fit voter par le Sénat une loi agraire qui permettait l'achat de terres par les citoyens pauvres. Sa loi sur l'entretien des enfants nés de parents pauvres dans les villes italiennes aux frais de l'État fit encore plus d'effet. Soucieux de confier le gouvernement à un homme sûr, Nerva adopta et choisit pour successeur Trajan, qui commandait alors les légions romaines sur le Rhin et avec lequel il régna trois mois.

     
 
98 - 117
 
     

TRAJAN

Né en 53 - mort en 117

Fils adoptif de Nerva

En latin Marcus Ulpius Trajanus, conquérant de la Dacie et de la Mésopotamie. Il est né à Italica (près de l'actuelle Séville en Espagne) dans une famille probablement d'origine romaine. Entré jeune dans l'armée romaine, il participa à des campagnes en Espagne, en Syrie et en Germanie pendant les règnes des empereurs Titus et Domitien. Trajan se fit remarquer comme général d'une valeur exceptionnelle et fut élu consul en 91. En 97, il fut adopté par l'empereur Nerva comme collègue et successeur.
À la mort de Nerva l'année suivante, Trajan, qui était alors en tournée d'inspection sur la frontière romaine en Allemagne, devint le seul maître de l'Empire. Mais il ne rentra à Rome que deux ans plus tard. Il marqua son accession à l'Empire par des gratifications aux soldats et organisa l'entretien des enfants de citoyens pauvres à Rome et dans d'autres villes d'Italie, continuant ainsi le système d'assistance gouvernementale inauguré par Nerva. En 101, Trajan entreprit sa première campagne contre les Daces au sud-est de l'Europe. Le combat fut rude et long, mais les Romains avaient complètement soumis ce pays en 106, qui devint la province romaine de Dacie (aujourd'hui l'ouest et le centre de la Roumanie). Cette conquête fut célébrée par un triomphe et par des jeux qui durèrent quatre mois. La fameuse colonne Trajane sur le forum de Trajan à Rome fut érigée pour commémorer cette victoire (v. 106-113).
En 113, l'empereur quitta l'Italie pour sa grande expédition vers l'est, dirigée surtout contre les Parthes. Débarquant en Syrie, il annexa l'Arménie et le nord de la Mésopotamie pour en faire des provinces romaines, prit Ctésiphon (près de Bagdad, dans l'Irak actuel), capitale des Parthes sur le Tigre et arriva jusqu'au golfe Persique. À ce moment, les peuples récemment conquis se révoltèrent, profitant de la position isolée de l'empereur. Trajan, dont la santé déclinait, fit voile vers l'Italie mais mourut pendant le trajet à Sélinonte dans la province romaine de Cilicie (en Turquie actuelle). Son neveu Hadrien lui succéda.
Même si la plus grande partie du règne de Trajan fut marquée par des campagnes militaires, le gouvernement de Rome fut dirigé avec soin et il y eut plusieurs réformes administratives. Des routes, des canaux et des ponts furent construits ; la voie Appienne fut restaurée ; les marais Pontins furent en partie drainés et le magnifique forum de Trajan fut construit. En Italie, le port de CeCentumcellae (l'actuelle Civitavecchia) fut créé et la province romaine de Numidie en Afrique du Nord vit la fondation de la ville de Timgad.

     
 
117 - 138
 
     

HADRIEN

Né en 76 - mort en 138

Mit un terme à l’expansion de l’Empire et retourna dans les limites fixées par Auguste.

À la mort de son père en 85, Hadrien (en latin, Publius Aelius Hadrianus) fut adopté par Trajan. Élevé à Rome, il occupa plusieurs postes civils et militaires jusqu’à ce que Trajan devienne empereur en 98. À la mort de ce dernier, en 117, il fut proclamé empereur par l’armée.
À cette époque, l’empire fut à plusieurs reprises menacé par des révoltes populaires et des invasions. Reconnaissant la nécessité de consolider un empire désormais immense, Hadrien se résolut à abandonner les provinces les plus éloignées, limitant les frontières de l’empire aux possessions de l’époque d’Auguste. Il établit un ensemble de fortifications de défense, dont le mur des Pictes, ou mur d’Hadrien, qui marquait la limite de l’expansion territoriale romaine. À Rome, il renforça sa position par des mesures libérales envers le peuple, visitant les provinces romaines et s’efforçant de régler les affaires politiques, militaires et économiques dans le dessein de resserrer les liens de fidélité vis-à-vis de Rome. Son favori, Antinoüs, qu’il déifia après sa mort, l’accompagna dans ses voyages. En 134-135, l’empereur repartit en Judée où il réprima une révolte des Juifs. Hadrien passa les dernières années de sa vie entre Rome et son palais de Tibur (aujourd’hui Tivoli). Il mourut à Baïes le 10 juillet 138 et Antonin lui succéda.
Grand seigneur cultivé, helléniste, Hadrien s’entoura de poètes, de philosophes et de lettrés. Son œuvre comporte des vers et des textes en prose en latin aussi bien qu’en grec. Il fit construire à Rome l’Athenaeum, le Panthéon, qui fut, par la suite, détruit et reconstruit, ainsi que son mausolée, qui devint le château Saint-Ange. À Tivoli, la villa Hadrien, magnifique ensemble de bâtiments à l’architecture raffinée, abrite les statues qu’il commanda à des sculpteurs grecs, et qui sont des répliques des sculptures de l’art athénien à son apogée.
Dans ses Mémoires d’Hadrien (1951), Marguerite Yourcenar a, sous la forme de mémoires fictifs, dépeint un personnage serein, « si serein signifie découragé avec calme », et lucide face aux devoirs de l’empereur et à l’inéluctabilité de la mort de l’homme.

     
 
138 - 161
 
     

ANTONIN LE PIEUX

Né en 86 - mort en 161

Sous le règne duquel l'Empire romain, pacifié, connut son apogée. Né à Lanuvium (aujourd'hui, Lanuvio, en Italie), Titus Aurelius Fulvius Antoninus Pius se distingua par ses qualités d'administrateur alors qu'il était proconsul en Asie. Devenu, au Conseil impérial, l'un des principaux conseillers de l'empereur Hadrien, il fut adopté par celui-ci, en 138. En échange, Antonin dut adopter à son tour les futurs empereurs, Lucius Verus et Marc Aurèle.
Il accéda à la tête de l'Empire, lorsqu'Hadrien mourut cette même année. Son insistance à faire accepter la divinisation d'Hadrien par le Sénat lui valut sans doute son surnom d'Antonin le Pieux. Sous son règne, l'Empire connut la prospérité et une paix relative. En 142, de nouveaux raids menés par les Scots en Bretagne (actuelle Angleterre) l'amenèrent à faire construire, suivant l'exemple d'Hadrien, un mur entre les rivières Forth et Clyde (142). Les frontières impériales furent pacifiées. De nombreuses statues et monuments rendent hommage à l'empereur et à son épouse, Faustine, telle une colonne conservée au Vatican, à la base de laquelle Antonin et Faustine apparaissent en buste, portés par un aigle vers les cieux. En 141, le temple du Forum romain était érigé à la mémoire de Faustine. Il fut également dédié ultérieurement à son époux, et, transformé, devint l'église San Lorenzo in Miranda, à Rome. Marc Aurèle succéda à Antonin.

     
 
161 - 180
 
     

MARC-AURELE

De son vrai nom, en latin, Marcus Aurelius Antoninus

Né en 121 - mort en 180

Né à Rome, Marc Aurèle (dont le nom originel était Marcus Annius Verus), est le neveu d'Antonin le Pieux. Lorsque ce dernier monte sur le trône, il adopte son neveu et lui fait épouser sa fille (145). Empereur en 161, Marc Aurèle s’engage tout au long de son règne dans des guerres défensives sur les frontières septentrionale et orientale de l'Empire. Ses légions réussissent à repousser l'invasion parthe de Syrie en 166, mais Rome est à nouveau contrainte de livrer bataille en 167 contre les tribus germaniques sur la frontière danubo-rhénane. Marc Aurèle retourne par moments à Rome lors de la campagne de Germanie, afin d'entreprendre des réformes juridiques et administratives. Bien qu'il soit particulièrement attentif au bien-être public et qu'il vende même ses propres possessions pour alléger les effets de la famine et de la peste au sein de l'Empire, il persécute durement les chrétiens, voyant en eux une menace pour le système impérial. En 176, il retourne sur la frontière nord, dans l'espoir d'étendre les frontières de l'Empire au nord-est de la Vistule. Il meurt de la peste à Vindobona (Vienne) le 17 mars 180, avant de pouvoir entamer son invasion. Son plan est abandonné par son fils et successeur Commode.
En politique intérieure Marc Aurèle est le défenseur des pauvres, pour lesquels il fonde des écoles, des orphelinats et des hôpitaux, et dont il allège les taxes. Il a en outre tenté d'humaniser les lois criminelles et la manière dont les maîtres traitaient leurs esclaves. Ses Pensées, recueil de préceptes moraux écrits en grec au cours de ses nombreuses campagnes, constituent un important témoignage du stoïcisme antique et révèlent la vanité des biens terrestres.

     
 
180 - 192
 
     

COMMODE

Né en 161 - mort en 192

Fils de Marc-Auréle

À son arrivée au pouvoir, Commode — de son vrai nom Lucius Aelius Aurelius Commodus — ramena la paix sur le Danube, mais gouverna bientôt par la terreur. S'identifiant à Hercule, il participa à des combats de gladiateurs pour faire étalage de sa force physique et exigea qu'on le vénérât comme un dieu. De nombreux complots furent tramés pour attenter à sa vie, et il fut finalement assassiné.

     
Sévères. Bas Empire
     
 
192 - 193
 
     
Début : l'armée impose ses empereurs, pression des Barbares
     
 
193
 
     

PERTINAX

Né en 126 - assassiné en 193

     
 
193 - 211
 
     

SEPTIME SEVERE Ier

Né en 146 - mort en 211

Il fut à l'origine du renforcement du caractère militaire et autoritaire de la charge impériale. Né à Leptis Magna (près de la ville actuelle d'Homs, en Libye), Lucius Septimius Severus Pertinax devint en 172 questeur militaire dans la province de Baetica en Espagne, puis, vers 190, gouverneur de Pannonie, province romaine de l'Europe centrale. Après l'assassinat de l'empereur Commode en 192, le consul romain Publius Helvius Pertinax obtint la charge impériale. Il fut assassiné un an plus tard et Septime Sévère, décidé à venger sa mort, retourna à Rome avec son armée.
Septime Sévère devint empereur après l'assassinat de Didius Iulianus, qui succéda à Pertinax en achetant le trône à la garde prétorienne. Septime Sévère punit les assassins de Pertinax et dispersa les troupes prétoriennes, réorganisant la garde en faisant appel à des éléments provinciaux. En 194, il triompha du gouverneur romain de Syrie, Gaius Pescennius Niger, qui lui disputait le trône, et s'empara de Byzance. Il combattit en Gaule contre le général romain Decimus Clodius Albinus, proclamé empereur par ses légions après la mort de Pertinax, et le vainquit en 197. Après son succès contre les Parthes de Perse qui avaient envahi la Mésopotamie, Septime Sévère se rendit en Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne) pour juguler une révolte en 208. Il parvint avec son armée jusque dans le nord de l'île où il dirigea une expédition contre les Calédoniens et rétablit le mur d'Hadrien comme frontière septentrionale de la Bretagne romaine. Son fils Caracalla lui succéda.
Le règne de Septime Sévère marqua une période de réformes judiciaires et militaires. Il autorisa les anciens officiers à occuper des charges administratives, améliora les conditions de vie des soldats, créa un nouveau trésor impérial et, maître d'un pouvoir quasi absolu, réduisit le pouvoir du Sénat et de l'aristocratie romaine.

     
 
211 - 217
 
     

CARACALLA

Né en 188 - assassiné en 217

Il régna sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus. De son premier nom Bassianus, il naquit à Lugdunum (aujourd'hui Lyon), en Gaule ; son surnom vient du long manteau gaulois, sorte de tunique appelée caracalla, qu'il portait et introduisit dans la mode romaine. À la mort de son père, l'empereur Septime Sévère, en 211, Caracalla partagea la charge d'empereur avec son plus jeune frère, Publius Septimius Geta. En 212, Caracalla devint unique empereur après avoir ordonné l'assassinat de Geta et le massacre de plusieurs milliers de partisans de son frère. Le règne de Caracalla fut marqué par la cruauté, l'extravagance et la traîtrise, en particulier lors des campagnes militaires contre les Alamans et les peuples de la Gaule et de la Parthie. L'empereur fit construire les thermes de Caracalla et l'arche de Septime à Rome. Caracalla fut assassiné en Mésopotamie par Macrin, préfet du prétoire, qui lui succéda.

     
 
217 - 218
 
     

MACRIN

Né en 164 - mort en 218

     
 
218 - 222
 
     

HELIOGRABAL

Né en 204 - assassiné en 222

Élagabal (ou Héliogabale) doit son surnom au fait d’avoir été consacré Élagabal, dieu solaire d’Émèse, en 217. Par sa grand-mère Julia Maesa, sœur de Julia Domna, elle-même veuve de Septime Sévère, et par sa mère Soaemias, selon laquelle il aurait pour père Caracalla, Élagabal appartient à la dynastie des Sévères, issue de la province romaine de Syrie. C’est donc en Asie Mineure qu’il voit le jour et qu’il passe son enfance. En 218, la légion d’Émèse proclame Élagabal auguste et empereur. Macrin, qui a accédé à la pourpre impériale en 217 au lendemain de l’assassinat de Caracalla, envoie des troupes contre l’usurpateur : celles-ci sont anéanties et Macrin est tué en Cappadoce ainsi que Diaduménien, son fils, qu’il a fait auguste. Élagabal profite de sa victoire pour purger l’armée et fait mettre à mort plusieurs gouverneurs des provinces d’Orient. Dès lors, tout en conservant son surnom d’Élagabal, l’empereur portera les noms de Marcus Aurelius Antoninus. Il fait son entrée à Rome en 219, à la tête d’un cortège d’eunuques et de danseurs et selon une pompe et des rites habituellement réservés aux souverains orientaux. Lui-même est vêtu de soie et sa tête est coiffée de la tiare, emblème solaire. Il introduit aussitôt le culte de la pierre noire d’Émèse à laquelle il dédie un temple sur le Palatin ; il y transporte également le feu de Vesta, l’image de Cybèle, la mère des dieux, les boucliers sacrés. Ce syncrétisme exotique déplaît aux sénateurs qui, par ailleurs, s’indignent de la dépravation des mœurs qui envahit Rome. Ils ont, d’ailleurs, d’autres motifs de mécontentement. En effet Élagabal, dès sa première visite au Sénat, installe sa mère auprès des consuls et fait donner un siège de sénateur à sa grand-mère, Julia Maesa, dont il subit l’influence ; pour réprimer les manifestations d’indignation, il persécute les sénateurs et en fait exécuter plusieurs. Une fois ces opposants éliminés, il peut s’adonner à la débauche avec sa cour de mignons, d’eunuques et de prostituées. Sans mésestimer ce que la vie dissolue d’Élagabal peut avoir d’excessif et de choquant, il convient de la replacer dans le climat de Rome, qui subit l’influence croissante de l’Orient. En outre, cet adolescent est dominé par sa grand-mère et par sa mère qui intriguent depuis longtemps ; elles le poussent à adopter en 221 son cousin germain Sévère Alexandre, fils de Julia Mamea, et à le faire césar, afin que le pouvoir impérial n’échappe pas à la dynastie des Sévères. Élagabal tente de faire assassiner ce cousin trop populaire chez les prétoriens, mais ceux-ci se révoltent une première fois et Élagabal doit s’incliner. En 222, alors qu’il tente à nouveau de résister aux sénateurs et à Sévère Alexandre, les prétoriens l’assassinent, à l’instigation de Mamea. Il est décapité et son corps jeté dans le Tibre. Sa mère, Julia Soaemia, est assassinée également et Sévère Alexandre monte sur le trône impérial. Mais, même après la mort d’Élagabal, l’influence des Provinces d’Orient continuera de s’exercer sur l’Empire romain.

     
 
222 - 235
 
     

ALEXANDRE SEVERE II

Né en 205 - mort en 235

 
     
ANARCHIE MILITAIRE
     
 
235 - 238
 
     

MAXIMIN Ier LE THRACE

Né en 173 - mort en 238

En latin Caius Julius Verus Maximinus Thrax, empereur romain (235-238) célèbre pour sa cruauté. Ancien paysan thrace, il s'éleva jusqu'à commander l'armée romaine sous l'empereur Sévère Alexandre. Au cours d'une campagne contre les Germains, Maximin mena une conspiration dans laquelle Sévère Alexandre trouva la mort. S'étant fait proclamé empereur, il fut lui-même assassiné par ses propres soldats près d'Aquilée, en Italie.

     
 
238
 
     

GORDIEN Ier

Né vers 157 - mort en 238

     

BALBIN

Né en 178 - assassiné en 238

     

PUPIEN

Mort en 238

     

GORDIEN II

Né vers 192 - mort en 238

     
 
238 - 244
 
     

GORDIEN III

Né en 224 - mort en 244

     
 
244 - 249
 
     

PHILIPPE L'ARABE

Né en 204 - assassiné en 249

Marcus Julius Philippus se distingua pendant la campagne de Perse et, en 243, fut nommé préfet du prétoire. Après avoir incité les soldats à se révolter contre le jeune empereur Gordien III, il le fit massacrer et s'autoproclama empereur. Il conclut un traité avec les Perses, puis partit en guerre contre les Goths et plusieurs tribus européennes. En 248, il fêta le millénaire de la fondation de Rome en organisant des jeux profanes dans le Circus Maximus. Philippe fut tué au cours d'une bataille dans les environs de Vérone alors qu'il tentait de réprimer une révolte dirigée par son rival et successeur, Dèce.

     
 
249 - 251
 
     

DECIUS

Né en 201 - mort en 251

Il fut l'instigateur des premières persécutions contre les chrétiens. Gaius Messius Quintus Trajanus Decius naquit en Pannonie inférieure. Il fut élu empereur par l'armée de Mésie, en 249. L'empereur alors au pouvoir, Philippe l'Arabe, dirigea une armée contre lui, mais il fut défait à Vérone et tué au combat. Le Sénat romain accepta alors Dèce comme empereur.
Menacé par les Barbares, il voulut restaurer l'unité morale autour de la religion traditionnelle et faire face ainsi à la crise que traversait l'Empire. En 250, il persécuta donc les chrétiens, pour des raisons politiques plus que religieuses (voir Romain, empire). Il favorisa les apostasies, délivrant un certificat accordant la protection à tout chrétien qui participerait à des célébrations païennes. Les apostasies furent nombreuses, tout comme les martyrs : le pape Fabien, Cyprien et sainte Agathe. La persécution fut brève mais marqua profondément ; l'Église fut longtemps divisée sur le traitement à accorder aux chrétiens (appelés lapsi, les « faillis ») qui se soumettaient en façade aux ordres de Dèce et qui revenaient ensuite vers l'Église.
En juin 251, Dèce fut tué en Thrace avec son fils, au cours d'une guerre contre les Goths. Il fut peut-être trahi par Gallus, qui fut alors proclamé empereur.

     
 
251 - 253
 
     

GALLUS

Né vers 205 - Assassiné en 253

Il servit sous l'empereur Dèce dans une campagne contre les Goths, en 251, et contribua, dit-on, par sa trahison à la mort de Dèce. Gallus devint de ce fait empereur et, peu après, conclut la paix avec les Goths en acceptant de leur laisser le butin et les captifs qu'ils avaient acquis durant leur guerre contre Rome et en garantissant de leur payer un tribut annuel fixe. En 253, l'Empire romain fut à nouveau envahi par les Goths, mais ils furent battus dans la province romaine de Mésie (principalement en Serbie et dans le nord de la Bulgarie actuelles) par le gouverneur de la province, Émilien, qui fut alors proclamé empereur par ses troupes. Gallus se mit en route pour mater l'insurrection mais fut tué par ses propres soldats avant de rejoindre Émilien.

     
 
253 - 260
 
     

VALERIEN

Exécuté en 260

Après l'assassinat de l'empereur Caius Vibius Trebonianus Gallus et la mort d'Émilien, rival de Gallus, Valérien fut proclamé empereur par ses troupes. Il associa son fils, Gallien, à l'exercice du pouvoir. Durant son règne, il eut à défendre les frontières de l'Empire. Il confia à son fils le soin de protéger les frontières occidentales tandis que lui-même lutta contre les Goths et les Perses aux frontières septentrionales. Il fut vaincu et capturé par ces derniers à la bataille d'Édesse (aujourd'hui Urfa, en Turquie) en 260. Il mourut durant sa captivité.

     
 
260 - 268
 
     

GALLIEN

Né vers 218 - mort en 268

Fils de Valérien

Il devint cosouverain lorsque son père, Valérien, monta sur le trône en août 253. En 258, Gallien battit les Alamans, un groupement de tribus germaniques qui opéraient des incursions dans les provinces romaines le long du Danube. Les Alamans revinrent toutefois et se frayèrent un chemin jusqu'en Italie, où Gallien les écrasa à nouveau près de Mediolanum (aujourd'hui Milan). À la mort de son père (260), Gallien devint seul empereur, mais en théorie seulement, car de nombreux autres souverains furent proclamés dans les parties reculées de l'Empire romain. Il mit en place un corps de cavalerie mobile qui continua à faire partie des forces militaires impériales sous le règne de ses successeurs. Lors d'une attaque contre Mediolanum, aux mains d'un usurpateur, Gallien fut tué dans un complot fomenté par quelques-uns de ses officiers. Claude II, commandant de la cavalerie, le remplaça sur le trône.

     
 
268 - 270
 
     

CLAUDE II LE GOTHIQUE

Né vers 214 - mort en 270

Né en Illyrie. Il fut officier dans l'armée romaine et commanda les forces sur la frontière illyrienne de l'Empire sous le règne des empereurs Dèce, Valérien et Gallien. À la mort de ce dernier (268), Claude fut proclamé empereur par ses soldats. Son bref règne fut marqué par ses succès militaires remportés sur les Alamans et les Goths, qui menaçaient les provinces romaines. En l'honneur de sa victoire sur les Goths (269), on le surnomma le Gothique (Gothicus).

     
 
270 - 275
 
     

AURELIEN

Né vers 214 - assassiné en 275

Il rétablit, par ses succès militaires et la centralisation administrative, l'unité de l'Empire romain. Né probablement à Sirmium (Pannonie), Lucius Domitius Aurelianus servit dans l'armée romaine et occupa des postes militaires de commandement sous les empereurs romains Valérien et Claude II. À la mort de Claude en 270, Aurélien fut acclamé empereur par l'armée, après une brillante victoire sur les Goths. Son objectif était de reconstruire l'Empire romain, qui se délitait depuis la mort de Sévère Alexandre, en 235. Il repoussa les Alamans, établissant la limite nord-est de l'Empire au Danube. En 270, l'attaque de Zénobie, reine de Palmyre, entraîna Aurélien vers l'est. Il battit Zénobie en deux batailles et l'assiégea dans Palmyre, qui capitula en 272. La reine fut faite prisonnière et la ville rasée. Pour se libérer du combat contre l'Empire perse, il abandonna la province de Dacie aux Goths (275). Le Sénat lui décerna le titre de Restitutor Orbis (« Restaurateur du monde »).
Ayant rétabli l'unité politique impériale par les armes, Aurélien voulut également accomplir l'unité spirituelle. Il établit le monothéisme solaire, le Soleil devenant le dieu suprême de l'Empire, et l'empereur l'incarnation terrestre du dieu. Il fut assassiné par des officiers lors d'une expédition contre les Perses, alors qu'il projetait de reconquérir la Mésopotamie.
Le mur d'Aurélien (16 m de haut), qui entourait la ville de Rome sur 19 km, fut terminé par l'empereur Marcus Aurelius Probus.

     
 
275 - 276
 
     

FLORIEN

Mort en 276

     

TACITE

Né vers 200 - assassiné en 276

     
 
276 - 282
 
     

PHOBUS

     
 
282 - 283
 
     

CARUS

Mort en 283

     
 
283 - 284
 
     

CARIN

Assassiné en 285

     

NUMERIEN

Né en 253 -  Assassiné en 284

Fils de Carin

     
 
284 - 305
 
     

DIOCLETIEN

Né en 245 - mort en 313

Dioclétien (de son nom latin Gaius Aurelius Valerius Diocletianus) naquit dans une famille modeste près de Salone (aujourd'hui, Split) en Dalmatie. Engagé dans l'armée romaine, il gravit les échelons de la hiérarchie, devint officier et se distingua sous les empereurs Probus et Aurélien. Après le meurtre de l'empereur Numérien, en septembre 284, Dioclétien fut proclamé empereur par ses soldats de l'armée de Chalcédoine. L'empereur Carin, le frère de Numérien, contesta ce titre et mit en déroute les forces de Dioclétien à la bataille de Moesia de 285. Cependant, il fut tué par l'un de ses officiers, ce qui assura le pouvoir à Dioclétien. Il dut immédiatement faire face à plusieurs soulèvements au sein de son immense empire et fit alors appel à un officier de Pannonie, Marcus Aurelius Valerius Maximianus, mieux connu sous le nom de Maximien. Il le promut à la dignité de César en 285 puis à celle d'Auguste en 286, lui confiant l'Occident et conservant pour lui-même l'Orient. Pour assurer la défense et l'administration de l'empire, Dioclétien choisit deux collaborateurs supplémentaires en 293, promus à la dignité de César. Il avait adopté l'un d'eux, Gaius Galerius Valerius Maximianus, mieux connu sous le nom de Galère ; le second, Flavius Valerius Constantius Chlorus plus connu sous le nom de Constance Ier Chlore, fut adopté par Maximien. L'empire, devenu une tétrarchie, fut divisé en 101 provinces regroupées en 12 diocèses et en 4 grandes régions, chacune d'entre elles étant dirigée par un César ou un Auguste : Dioclétien, l'Orient, Maximien, l'Italie et l'Afrique, Galère, l'Illyrie et les régions du Danube, Constance, la Bretagne, la Gaule et l'Espagne. Chaque décret était signé conjointement par les quatre souverains mais les décisions prises par les Augustes, la plus haute dignité, et par Dioclétien qui conservait la suprématie, prévalaient.
Cette division en quatre de l'empire romain facilitait le maintien de l'ordre. Des victoires remportées sur les ennemis de Rome en Afrique et en Perse permirent d'étendre les frontières de l'empire qui s'en trouva ainsi fortifié. La réorganisation administrative permit une centralisation du contrôle, sur une base égale, de tous ses vastes territoires, et mit fin à jamais à la prééminence de l'Italie. En Italie, la capitale de l'empire ne fut plus Rome mais Mediolanum (aujourd'hui, Milan), où se trouvaient les quartiers généraux de Maximien. Dioclétien résidait à Nicomédie (aujourd'hui, Izmit, Turquie) en Bithynie, Constance à Augusta Trevirorum (aujourd'hui, Trèves), en Allemagne, et Galère à Sirmium (aujourd'hui, Sremska Mitrovica, Serbie), en Pannonie, où il installa son centre administratif. Malgré cette division de la pourpre, l'organisation de l'empire devint de plus en plus autocratique. Dioclétien introduisit à la cour des cérémonies orientales et adopta l'épithète de Jovius (de Jupiter), tandis que Maximien devenait Herculius (d'Hercule). Les réformes entreprises par Dioclétien furent rigides et oppressives, en particulier dans le domaine économique avec l'institution des diocèces et l'édit sur les prix (301) qui fixait le coût maximal des marchandises et des salaires à travers tout l'empire. Mais cet édit s'avéra inapplicable et fut vite abandonné. La fiscalité fut également sujette à d'importantes réformes comme l'extension de l'impôt à tous les citoyens de l'empire, Italie comprise. Ce fut en 303, à l'instigation de Galère, que furent prises par Dioclétien des mesures contre l'Église. La persécution des chrétiens dura dix ans.
Dioclétien, malade, et Maximien, abdiquèrent ensemble en 305 en faveur de leurs Césars. Dioclétien passa ses dernières années dans son palais à Salone.

     
GUERRES CIVILES
     
 
305 - 306
 
     

CONSTANCE Ier CHLORE

Né vers 225 - mort en 306

Flavius Valerius Constantius, appelé Constantius Chlorus servit d'abord comme général sous l'empereur Maximien. Celui-ci l'adopta et lui confia l'administration des provinces de la Gaule, de l'Espagne et de la Bretagne. Il reçut le titre de césar en 293. Lorsque Maximien et le coempereur Dioclétien abdiquèrent en 305, Constance devint auguste avec Galère. Il mit un terme aux persécutions contre les chrétiens dans ses territoires et mena une armée pour soumettre les Pictes d'Écosse. Il mourut à Eboracum pendant la campagne, après avoir désigné son fils Constantin comme successeur.

     
 
306 - 308
 
     

CONSTANTIN Ier

Né en 270 ou 288 - mort en 337

Premier souverain à s'être converti au christianisme. Il fut le fondateur de Constantinople (aujourd'hui Istanbul), qui demeura la capitale de l'Empire byzantin jusqu'en 1453.
Constantin, né Flavius Valerius Constantinus à Niš, dans la Serbie actuelle, était le fils de Constantin Chlore (futur Constance Ier) et de sainte Hélène. Proclamé Auguste en 305, il combattit en Orient et rejoignit son père en Angleterre en 306. Sa popularité auprès des troupes lui valut d'être proclamé empereur à la mort de Constance, survenue dans le courant de cette année-là. Toutefois, au cours des deux décennies suivantes, il dut affronter plusieurs prétendants au trône et ce ne fut qu'en 324 qu'il parvint à s'imposer unique souverain.
À l'instar de son père et des empereurs du IIIe siècle, Constantin fut dans sa jeunesse un adepte du culte du soleil et croyait que le dieu romain du Soleil, Sol, était une manifestation visible d'un « dieu suprême » invisible (summus deus), principe régissant l'Univers et qui, selon la croyance, était le compagnon de l'empereur romain. Sa croyance se nourrissait de la vision du dieu du Soleil qu'il prétendit avoir eue en 310, alors qu'il se trouvait dans un bosquet consacré à Apollon en Gaule. En 312, à la veille d'une bataille contre Maxence, son rival italien, la légende rapporte que Constantin fit un rêve où le Christ se révéla à lui et lui ordonna d'inscrire les deux premières lettres de son nom (XP en grec) sur les boucliers de ses troupes. Le lendemain, une croix lui serait apparue dans le soleil, portant l'inscription suivante « Triomphe par ceci » (généralement écrite en latin, in hoc signo vinces). C'est ainsi que Constantin vainquit Maxence au pont Milvius, près de Rome. Le Sénat accueillit le vainqueur en sauveur du peuple romain. Ainsi, Constantin, qui vénérait le culte païen du soleil, pensa devoir sa victoire au dieu chrétien. La persécution des chrétiens prit fin et le prétendant impérial Licinius l'enjoignit de promulguer l'édit de Milan (313), qui permit aux chrétiens d'être tolérés dans l'Empire romain. Gardienne de la religion favorisée par Constantin, l'Église bénéficia de droits légitimes et de largesses financières.
La lutte pour le pouvoir se fit bientôt jour entre Licinius et Constantin et, en 324, ce dernier en sortit victorieux pour devenir le défenseur de la foi chrétienne. Empereur d'Orient et d'Occident, il commença à mettre en œuvre d'importantes réformes administratives comme la réorganisation de l'armée ainsi que la séparation des pouvoirs civil et administratif, engagée par son prédécesseur Dioclétien. Le gouvernement central fut dirigé par Constantin et son conseil, connu sous le nom de sacrum consistorium. Le Sénat retrouva les pouvoirs qu'il avait perdus au IIIe siècle, et de nouvelles pièces d'or (solidi) furent mises en circulation, qui restèrent le titre de monnaie jusqu'à la fin de l'Empire byzantin.
Constantin intervint dans les affaires ecclésiastiques pour réaliser l'unité de l'Église. Il présida le premier concile œcuménique convoqué à Nicée en 325. Il commença également la construction de Constantinople en 326, sur le site où s'élevait l'ancienne Byzance grecque. La ville fut achevée en 330. Régie par les institutions romaines, elle fut embellie par des chefs-d'œuvre de la Grèce antique. En outre, Constantin bâtit des églises en Terre sainte, où sa mère (également chrétienne) aurait trouvé la Véritable Croix sur laquelle Jésus fut crucifié. Il fut baptisé peu de temps avant sa mort, le 22 mai 337.
Constantin unifia un empire chancelant, réorganisa l'État romain et traça la voie qui aboutit à la victoire définitive de la chrétienté à la fin du IVe siècle. De nombreux érudits modernes croient à la sincérité de ses convictions religieuses. Ainsi, sa conversion fut le fruit d'une lente évolution. D'abord, il associa le Christ au dieu victorieux du Soleil. Toutefois, lors du concile de Nicée (325), il était devenu chrétien, mais tolérait encore le paganisme parmi ses sujets. Bien que critiqué par ses ennemis pour avoir défendu une religion imparfaite et fausse, Constantin consolida l'Empire romain et assura sa pérennité en Orient. Premier empereur à gouverner au nom du Christ, il joua un rôle de premier plan dans l'avènement de l'Europe chrétienne du Moyen Âge.

     
 
308 - 311
 
     

MAXIMIN II DAIA

Mort en 313

Neveu de l'empereur Galère. Maximin II, fut battu par l'empereur Licinius, avec lequel il avait gouverné la partie orientale de l'Empire romain, et mourut peu après. On dit qu'il fut un âpre persécuteur de chrétiens.


     
 
311
 
     

GALERE

Mort en 311

Remplacé par Licinius

     
 
312 - 337
 
     

CONSTANTIN Ier

     
 
337 - 340
 
     

CONSTANTIN II

Né en 317 - mort en 340

Né à Arles et appelé Constantin le Jeune pour le différencier de son père Constantin le Grand, empereur romain, il est fait césar à l’âge d’un an et hérite en 335 d’une partie de l’Empire que son père partage entre ses trois fils ; il reçoit les diocèses des Gaules, de l’Espagne, de la Bretagne insulaire. Il s’est déjà fait remarquer en 332 pour sa brillante conduite militaire, lorsqu’il a pris une part active à la défense de l’Empire. Il entre en effet dans le pays des Sarmates pour les aider à repousser une invasion des Goths ; ces derniers sont battus ; leur roi donne son fils en otage et fournit aux Romains 40 000 hommes de troupes auxiliaires. Proclamé auguste à la mort de Constantin le Grand, en même temps que Constance II et Constant Ier par le Sénat de Rome, Constantin II s’estime défavorisé dans le partage de l’Empire par rapport à ses frères et notamment à Constant Ier, auquel il cherche querelle pour tenter de s’emparer de l’Italie et de Rome dont le prestige est encore immense. Attiré dans une embuscade près d’Aquilée, il est tué par Constant Ier qui s’empare de ses territoires en Occident et réalise ainsi pour son propre compte le projet de son frère défunt. Constantin II, dit le Jeune, n’aura régné que trois ans.

     
 
340 - 350
 
     

CONSTANT Ier

Né en 320 - mort en 350

À la mort de son père Constantin le Grand, Constant reçut l'Italie, l'Afrique, l'Illyrie, la Macédoine, se partageant l'Empire d'Occident avec son frère Constantin II.
Entré en rivalité avec lui, il le vainquit et le tua, régnant ainsi seul sur l'Occident.
Lui-même fut tué par l'usurpateur Magnence.

     

CONSTANCE II

Né en 317 - mort en 361

À la mort de son père, Constantin Ier le Grand, en 337, Constance (de son vrai nom latin complet Flavius Julius Constantius) acquit les provinces orientales de l'Empire romain et déclara la guerre à Chahpour II, roi sassanide de Perse, qui menaçait les frontières de l'Empire. Après l'assassinat de son frère, Constant Ier, empereur d'Occident, par Magnence, en 350, Constance lança une offensive dans les Balkans contre l'usurpateur ; il battit Magnence, en 351, lors de la bataille de Mursa (aujourd'hui Osijek, en Croatie) et dès lors régna en maître absolu sur tout l'Empire, dont l'unité ne cessa pourtant d'être menacée. Partisan de l'arianisme, Constance convoqua le concile de Rimini, qui fixa la règle des Églises ariennes, et s'opposa à saint Athanase, le patriarche orthodoxe d'Alexandrie.

     
Constantin Ier, Constant Ier, Constance II règnent conjoitenement.
     
 
361 - 363
 
     

JULIEN L'APOSTAT

Né en 331 - mort en 363

Neveu de Constantin Ier

Julien l'Apostat, en latin, Flavius Claudius Julianus, empereur romain (361-363), qui tenta de restaurer le paganisme après l'adoption du christianisme par Constantin le Grand, dont il était un neveu. Né à Constantinople, il abandonna le culte chrétien pour le néoplatonisme, ce qui lui valut après sa mort l'épithète peu flatteuse d'Apostat. En 355, le cousin de Julien, l'empereur Constance II, lui donna le titre de césar et en fit le commandant en chef des forces romaines en Gaule. Au cours des trois années qui suivirent, il fit campagne contre les Alamans et les Francs, qui avaient envahi la Gaule, les repoussant au-delà du Rhin. En 360, ses troupes le proclamèrent empereur. La guerre civile avec Constance ne fut évitée que par la mort de ce dernier en 361. Julien se rendit à Constantinople et Antioche, où il rouvrit des temples et restaura le paganisme à la place du christianisme. Son règne fut écourté par sa mort le 26 juin 363, survenue lors d'un combat contre les Perses en Mésopotamie, et ses réformes religieuses furent abandonnées. Il a laissé des écrits philosophiques et satiriques, dont un traité antichrétien, Adversus christianos.

 
     
 
363 - 364
 
     

JOVIEN Ier

Né vers 311 - mort en 364

     
 
364 - 375
 
     

VALENTINIEN Ier

Né en 321 - mort en 375

Il naquit à Cibalae (près de la ville moderne d'Osijek, Croatie). Important personnage militaire sous le règne des empereurs Julien et Jovien, il fut proclamé empereur par l'armée à la mort de ce dernier. Valentinien s'associa à son frère Valens en qualité d'empereur romain d'Orient, et se réserva l'Illyrie, l'Italie, la Gaule, la Bretagne, l'Espagne et l'Afrique du Nord. Sous son règne, l'autorité romaine fut rétablie en Gaule, en Afrique et en Bretagne et des victoires remportées sur les Alamans. Valentinien favorisa l'enseignement dans tout son empire et fit preuve de tolérance en matière de religion.

     
 
375 - 379
 
     

VALENTINIEN II

Né vers 371 - assassiné en 392

Fils de Valentinien Ier

Les huit premières années de son règne, il fut associé à son demi-frère Gratien. Son empire était composé de l'Afrique du Nord, de l'Italie et d'une partie de l'Illyrie. En 387, il fut chassé d'Italie par Maxime (Magnus Clemens Maximus), l'instigateur de la mort de Gratien en 383. Valentinien chercha asile auprès de Théodose Ier, empereur romain d'Orient, qui le rétablit sur le trône en 388. Valentinien fut assassiné, probablement par Arbogast, général franc qui installa alors l'empereur fantoche Eugène sur le trône.

     
 
379 - 383
 
     

THEODORE Ier

Né vers 374 - mort en 395

 
     
 
383 - 392
 
     

MAXIME

Assassiné en 388

Empereur de Gaule et en Espagne

À la fin du IVe siècle, l’empereur d’Orient Théodose et les deux empereurs d’Occident Gratien et Valentinien II, tous deux fils de Valentinien Ier et proclamés augustes, le premier en 367 et le second en 375, doivent affronter non seulement l’invasion barbare, mais aussi une anarchie endémique. Ils sont incapables de faire face à leurs énormes responsabilités, et leurs faiblesses suscitent des vocations d’usurpateurs. Magnus Clemens Maximus, né en Espagne, a servi sous les ordres de Théodose, alors commandant d’une armée romaine en Bretagne, dans les campagnes contre les peuples d’Écosse (368). Nommé commandant en chef des armées de Bretagne, Maxime a su se rendre populaire auprès de ses troupes, parce qu’il a fait montre d’une extrême bravoure sur les champs de bataille et d’une intelligente bienveillance dans les camps. Converti au christianisme, Maxime voit avec jalousie Théodose, son ancien compagnon d’armes, monter sur le trône d’Orient en 379. Il profite de l’enthousiasme de ses légions, au retour d’une campagne triomphale contre les Écossais et les Irlandais, pour se faire lui aussi proclamer empereur (381). Traversant la Manche en 383, il envahit la Gaule, met en fuite l’empereur Gratien aux environs de Lutèce, le poursuit jusqu’à Lyon. Son maître de cavalerie tue Gratien ; ce crime est désavoué par Maxime. Théodose temporise et charge l’évêque de Milan, Ambroise, d’entamer des négociations avec Maxime. Il accepte de reconnaître celui-ci comme auguste en 383. Maxime s’installe à Trèves ; mais, dévoré par une ambition excessive, il cherche à s’emparer de l’Illyrie, de l’Afrique et surtout de l’Italie où il souhaite devenir le protecteur du jeune Valentinien II, âgé de treize ans, et de sa mère, Justine, qui exerce la régence. Théodose ne peut accepter cette nouvelle usurpation, et l’évêque Ambroise excommunie Maxime. De Thessalonique où il est installé, Théodose dépêche des troupes contre Maxime, qui vient de soumettre l’Italie septentrionale. Les forces loyalistes investissent Aquilée où s’est réfugié Maxime. Fait prisonnier, Maxime est décapité ainsi que son fils Victor qu’il avait proclamé césar (388).
L’usurpation de Maxime eut des conséquences néfastes pour la sécurité de l’Empire : pendant que Théodose et Maxime s’observent puis se combattent, les Francs et les Saxons pillent Cologne, et le mur d’Hadrien en Bretagne est définitivement abandonné. Les empereurs romains, en cette fin du IVe siècle, font passer leurs ambitions personnelles avant la sécurité de l’Empire.

     
 
392 - 395
 
     

EUGENE

Usurpateur, gendre de Valentinien Ier

     
     
EMPEREURS ROMAINS D'OCCIDENT
     
     
Bas-Empire d'Occident
     
 
395 - 425
 
     

HONORIUS Ier

Né en 395 - mort en 423

Fils de Théodore Ier

     
 
425 - 455
 
     

VALENTINIEN III

Né en 419 - mort en 455

Neveu d'Honorius par sa mère Galla Placidia

Fils de Constance III et de Galla Placidia, Valentinien fut placé sur le trône sous la régence de sa mère par Théodose II, empereur romain d'Orient. De 433 à 454, c'est en fait le général Flavius Ætius qui exerça le pouvoir réel. Pendant le règne de Valentinien III, une grande partie de l'empire d'Occident fut ravagée par les envahisseurs : l'Afrique fut conquise en 429 par Genséric, roi des Vandales ; les provinces danubiennes, la Gaule et l'Italie furent dévastées par Attila, roi des Huns (441). Ætius remporta une grande victoire sur Attila en 451 aux Champs catalauniques (près de Châlons-sur-Marne), mais fut tué en 454 par Valentinien ; ce dernier fut assassiné par deux partisans d'Ætius l'année suivante.

     
 
455
 
     
 

MAXIME PETRONE Ier

Né vers 395 - assassiné en 455

     
 
455 - 456
 
     

AVITUS

Mort en 456

     
 
456 - 461
 
     

MAJORIEN Ier

Assassiné en 461

     
 
461 - 472
 
     

SEVERE III

Mort en 465

 
     
 
472
 
     
 

OLYBRIUS

Mort en 472

     
 
473 - 474
 
     

GLYCERIUS

Mort en 480

 
     
 
474 - 475
 
     

JULIUS NEPOS

     
 
475 - 476
 
     

ROMULUS AUGUSTULE

Né vers 461 - mort en 476

Dernier empereur romain d'Occident ; par dérision les Romains le nommèrent Augustule. Son père, le général romain Oreste, déposa Julius Nepos (qui régna entre 474 et 475) et proclama Romulus empereur. Oreste régna au nom de son fils pendant un an environ, jusqu'à ce que, menées par le roi hérule Odoacre, les troupes germaniques, qui l'avaient jusqu'alors soutenu, se rebellent. Oreste fut tué ; Romulus fut épargné et exilé dans une villa près de Naples. Odoacre, proclamé roi d'Italie, remit les insignes impériaux à Zénon, l'empereur romain d'Orient, qui avait refusé de reconnaître l'usurpateur ; son intronisation sonna le glas de l'Empire romain d'Occident.

     
     
EMPEREURS ROMAINS D'ORIENT
     
     
Dynastie des Théodosiens
     
 
379 - 408
 
     

THEODOSE Ier LE GRAND

Né vers 374 - mort en 395

Empereur romain d'Orient (379-395) et d'Occident (394-395), dernier souverain de l'Empire unifié.

En latin Flavius Theodosius) accompagna son père, le général romain Theodosius, en campagne contre les Bretons mais, à la mort de celui-ci, il se retira en Espagne. Lorsque l'empereur romain d'Orient Valens fut tué en combattant les Goths à Andrinople en 378, l'empereur romain d'Occident Gratien choisit Théodose pour gouverner l'Orient ; il fut couronné l'année suivante. En 382, après de multiples escarmouches, Théodose négocia la paix avec les Goths, leur permettant de résider dans l'Empire à la condition de servir dans son armée. Après le meurtre de Gratien en 383, Théodose reconnut l'usurpateur Magnus Clemens Maximus comme empereur d'Occident, à l'exception de l'Italie, où Valentinien II continua de régner comme successeur légitime de Gratien. Lorsque Maximus envahit l'Italie en 388, Théodose le battit et le tua et rétablit Valentinien comme empereur romain d'Occident.
Théodose était un champion du christianisme orthodoxe ; il persécuta les Ariens et découragea la pratique de l'ancienne religion romaine païenne. En 390, toutefois, il fit massacrer 7 000 citoyens insurgés de Thessalonique, en Grèce, et fut excommunié par l'évêque de Milan Ambroise, qui exigea une pénitence publique avant de lever l'anathème. En 392, Valentinien fut assassiné par son général Arbogaste, qui installa à sa place Eugène comme souverain fantoche. Théodose à nouveau marcha sur l'Italie, où il battit Arbogaste et Eugène en septembre 394. Au cours des quatre mois qui suivirent, il fut le souverain de l'Orient et de l'Occident. Après sa mort, à Milan, le 17 janvier 395, ses fils Arcadius, en Orient, et Flavius Honorius, en Occident, lui succédèrent.

     
 
408 - 450
 
     

THEODOSE II LE JEUNE

Né en 401- mort en 450

Petit-fils de Théodose le Grand et fils d’Arcadius, Théodose II, qui avait été fait auguste dès 402, hérita de la partie orientale de l’Empire romain à la mort de son père en 408 ; il avait alors sept ans. Le gouvernement fut exercé sous son nom jusqu’en 414 par le préfet du prétoire et patrice Anthémius. Caractère faible, Théodose resta toujours sous l’influence de son entourage. À la mort d’Anthémius, Pulchérie, la sœur de l’empereur, qui n’avait que deux ans de plus que lui, prit les affaires en main, en même temps qu’elle parachevait l’éducation du jeune prince. Autoritaire, intrigante et dévote, elle donna pour un temps à la cour une allure monastique. En 421, elle mariait son frère à la fille d’un rhéteur d’Athènes, qui fut baptisée sous le nom d’Eudoxie. L’influence de l’épouse éclipsa celle de la sœur jusqu’en 433. Eudoxie se retire alors à Jérusalem, où, privée par son mari des avantages attachés à sa qualité d’augusta, elle consacra son activité aux œuvres de piété jusqu’à sa mort, en 460. Si Pulchérie reprit alors sa place à la cour, Théodose fut en fait jusqu’à sa mort sous l’influence des eunuques impériaux, et spécialement de Chrysaphius.
Le règne de Théodose fut marqué à l’extérieur par la poussée sur les frontières de l’Empire, à l’intérieur par la lutte religieuse entre Alexandrie et Constantinople sur la question de la nature divine et humaine du Christ. Menacé au sud en Thébaïde, à l’est par les Arabes et surtout sur le Danube par les Huns d’Attila, Théodose dut conclure avec les Huns des traités onéreux qui pesèrent lourdement sur les finances impériales. Les querelles religieuses qui opposèrent Cyrille d’Alexandrie au patriarche de Constantinople, Nestorius, puis le successeur de Cyrille, Dioscore, au successeur de Nestorius, Flavien, furent marquées par le concile d’Éphèse (431) que convoqua Théodose, par un synode tenu à Constantinople en 448 qui condamna Eutychès et par un nouveau concile tenu à Éphèse en 449 et qualifié par le pape Léon Ier de « brigandage d’Éphèse ».
Théodose II mourut le 28 juillet 450 des suites d’un accident de cheval. Pulchérie fit élire pour lui succéder un officier thrace, Marcien, dont elle fit son époux.

     
 
450 - 457
 
     

MARCIEN

Né vers 391 - mort en 457

     
Dynastie de Thrace
     
 
457 - 474
 
     

LEON Ier

Né en 411 - mort en 474

     
 
474
 
     

LEON II

Petit-fils de Léon Ier

     
 
474 - 491
 
     

ZENON L'ISAURIEN

Né vers 426 - mort en 491

Né en Isaurie, en Asie Mineure (aujourd'hui Turquie). Zénon épousa la fille de l'empereur Léon Ier en 468, partagea un moment, en 474, la charge impériale avec son fils, Léon II, et devint l'unique empereur au cours de la même année. À la suite d'une révolte menée par l'oncle de sa femme, Basiliscus, Zénon fut chassé de Constantinople en 475 et se réfugia en Isaurie. Il mata la révolte en 476 avec l'aide du chef des Ostrogoths, Théodoric. Pour tenter de mettre un terme au conflit religieux résultant des activités des Monophysites, Zénon, en 482, publia l'Henoticon, un édit destiné à rassembler les factions rivales. Le rejet de l'Henoticon par le pape Félix II provoqua le premier grand schisme (484-519) entre les parties orientale et occidentale de l'Église. En 488, afin de débarrasser l'Empire d'Orient des turbulents Ostrogoths, Zénon incita Théodoric à envahir l'Italie.

     
 
491 - 518
 
     

ANASTASE Ier

Né vers 430 - mort en 518

Né à Dyrrhachium (aujourd'hui Durrës, en Albanie). Officier du palais à Constantinople, la capitale de l'Empire byzantin, Anastase fut proclamé empereur à la mort de Zénon (491), dont il épousa la veuve. Son règne fut troublé par une révolte des Isauriens (qu'il avait exclus du pouvoir), une guerre contre la Perse (502-505) et des invasions de Huns, de Slaves et de Bulgares. Pour protéger la capitale et ses alentours, Anastase construisit en 512 un mur qui porte toujours son nom, à 55 km environ à l'ouest de Constantinople. Impopulaire parce qu'il favorisait la doctrine chrétienne sectariste du monophysisme, il fut poussé par d'autres à supprimer les danses licencieuses et les combats entre gladiateurs et animaux sauvages. À sa mort, l'Empire était intact ; il laissa un trésor substantiel et une armée disciplinée.

     
Justiniens
     
 
518 - 527
 
     
 

JUSTIN Ier

Né vers 450 - mort en 527

     
 
527 - 565
 
     

JUSTINIEN Ier LE GRAND

Né en 482 - mort en 565

Il étendit la domination de Byzance à l’Occident, embellit Constantinople et paracheva la codification de la loi romaine. Son nom en latin est Flavius Petrus Sabbatius Justinianus.
Né en Illyrie, neveu de l’empereur Justin Ier, Justinien fit ses études à Constantinople (actuelle Istanbul). En 518, il devint l’administrateur de Justin, qui le choisit pour successeur. Il épousa Théodora, une ancienne actrice, en 523. Après la mort de son oncle qui l’avait associé à l’Empire la même année, en 527, Justinien devint empereur.
Presque immédiatement après son accession au trône, Justinien s’employa à reconstituer, tant sur le plan territorial qu’institutionnel et religieux, l’Empire romain, dont la partie occidentale avait été perdue au cours des invasions barbares du Ve siècle. L’intégrité de la partie orientale de l’Empire fut assurée par la paix qu’il conclut avec le roi des Perses Khosro Ier en 532. Les troubles internes furent jugulés par ses généraux. En 533, une armée impériale, dirigée par le général Bélisaire, partit à l’assaut des Vandales établis en Afrique du Nord (bataille de Gelimer), territoire qui fut réintégré à l’empire en 534. L’année suivante, l’armée impériale attaqua les Ostrogoths en Italie ; toutefois, ceux-ci opposèrent une résistance de près de vingt ans (535-553), se faisant battre par Bélisaire puis par Narsès qui assassina leur souverain (552). Une troisième campagne (550-554), contre les Wisigoths, permit de reconquérir l’Andalousie (Espagne). À la mort de Justinien, malgré la reprise de la guerre perse en 540 (achevée en 562) et l’infiltration progressive des Slaves et des Huns dans les Balkans, l’essentiel des anciens territoires romains autour de la Méditerranée, à l’exception de la Gaule et du nord de l’Espagne, faisait partie de l’Empire romain.
L’Empire centralisé tel que le concevait Justinien nécessitait un système judiciaire codifié. Par conséquent, une commission impériale dominée par les jurisconsultes Tribonien et Théophile travailla pendant dix ans à la collecte et à la systématisation du droit romain existant. Ces travaux vinrent constituer un énorme Corpus juris civilis (recueil de droit civil) également appelé Code Justinien. Ce code fut promulgué en 534 et tenu à jour en fonction des adjonctions de nouvelles constitutions ou novellae. Cette codification législative de grande ampleur reste le fondement du droit civil moderne. Simultanément à cette réforme législative, Justinien prit des mesures propres à mettre un terme aux abus dans le domaine administratif.

     
 
565 - 578
 
     

JUSTIN II

Mort en 578

Neveu de Justinien Ier

 
     
 
578 - 582
 
     
 

TIBERE II

Mort en 582

     
 
582 - 602
 
     

MAURICE

Né vers 539 - décapité en 602

Gendre de Tibère II

 
     
Phocas
     
 
602 - 610
 
     
 

PHOCAS

Mis à mort par la foule en 610

Usurpateur

     
Héraclides
     
 
610 - 641
 
     

HERACLIUS Ier

Né vers 575 - mort en 641

Fondateur de la dynastie des Héraclides.

Né en Cappadoce et fils du gouverneur de Carthage, Héraclius s'empara du trône après avoir destitué l'empereur Phocas, qui régnait depuis 602. Au début de son règne, l'Empire byzantin fut envahi par les Avars de Mongolie et par les Perses. En 622, il lança une grande contre-offensive contre les Perses sassanides, les chassa d'Asie Mineure, d'Égypte et de Syrie, et s'introduisit au cœur du territoire perse en 628. En 630, il reprit la relique de la vraie Croix, dont s'étaient emparés les Perses, et la ramena à Jérusalem. À l'ouest, Héraclius repoussa les Avars en Europe centrale. À partir de 630, Héraclius fut le premier empereur byzantin à prendre le titre de basileus, nom repris par ses successeurs. En matière de religion, il ne put amener les chrétiens monophysites de l'Empire à se convertir à la religion orthodoxe, malgré le compromis doctrinal qu'il leur proposait et qui était en fait une hérésie, le monothélisme. Afin d'améliorer la gestion des territoires conquis, Héraclius fut sans doute à l'origine de la création des thèmes, système qui assurait aux commandants de l'armée les pleins pouvoirs civils sur les provinces nouvellement rattachées à l'Empire. D'autre part, Héraclius imposa l'usage du grec et introduisit la culture hellénistique dans l'Empire d'Orient. Grâce à ses victoires militaires et à ses réformes administratives, Héraclius consolida l'empire mais les guerres incessantes ainsi que les dissensions religieuses l'empêchèrent de résister à la nouvelle menace musulmane venue d'Arabie. À la fin de son règne, les Arabes envahirent la Syrie, la Palestine et l'Égypte.

     
 
641
 
     
 

CONSTANTIN III HERACLIUS

Né en 612- mort en 641

     
 
641
 
     

HERACLIUS II HERACLINAS

Né en 612 - mort en 641

 
     
 
641 - 668
 
     
 

CONSTANT II HERACLIUS

Né en 630- mort en 668

Neveu de Héraclius II

     
 
668 - 685
 
     

CONSTANTIN IV POGONAT

Né en 645 - mort en 685

 
     
 
685 - 695
 
     
 

JUSTINIEN II RHINOTMETE

Né en 669 - mort en 711

     
 
695 - 698
 
     

LEONCE

Usurpateur

 
     
 
698 - 705
 
     
 

TIBERE III

Mort en 705

Usurpateur exécuté par Justinien II

     
 
705 - 711
 
     
 

JUSTINIEN II

Né en 669 - mort en 711

Restauré

 
     
 
711 - 713
 
     

PHILIPPIQUE BARDANES

Renversé par les militaires

 
     
 
713 - 716
 
     
 

ANASTASE II

Mort en 716

Au cours de son règne, il constitua une importante flotte et essaya de réorganiser l'armée. Mais ses troupes de Rhodes se mutinèrent et élirent empereur Théodose III (716-717), un fonctionnaire des impôts d'humble naissance. Théodose s'empara de Constantinople après six mois de siège, déposa Anastase qui s'échappa à Thessalonique et se fit moine. En 720, Anastase conduisit une révolte contre le nouvel empereur Léon III l'Isaurien (717-741), qui avait renversé Théodose, à la suite de quoi Anastase fut capturé et mis à mort.

     
 
716 - 717
 
     

THEODOSE III

Mort en 722

 
     
Isauriens
     
 
717 - 740
 
     
 

LEON III L'ISAURIEN

Né vers 675 - mort en 740

Fondateur de la dynastie isaurienne qui a régné jusqu’en 802.

Probablement né à Germanica Caesarea (aujourd’hui Marass, en Turquie), Léon III occupe, au début de sa carrière, des fonctions militaires et politiques en Anatolie. En 717, il renverse l’empereur Théodose III et au cours de la première année de son règne, il défend brillamment Constantinople, alors assiégée par les Arabes. Il libère l’Asie Mineure occidentale de ces derniers grâce à la victoire qu’il remporte à Akroïnon (740).
Léon III entreprend également la réorganisation militaire et financière de l’Empire byzantin. Il publie l’Écloga (740), un code pénal inspiré par le droit justinien, qui reste en vigueur durant deux siècles.
S’intéressant aux questions religieuses, Léon III émet un édit interdisant l’adoration des icônes — premier édit iconoclaste qui trouble fortement l’unité de l’Empire —, déclenchant la querelle des images qui, en 731, est à l’origine de son excommunication par le pape, de sa rupture avec Rome et de la perte de l’Italie.

     
 
740 - 775
 
     

CONSTANTIN COPRONUME

Né en 718- mort en 775

 
     
 
775 - 797
 
     
 

CONSTANTIN VI

Né en 771- mort en 805

Fils de Constantin Copronume

Détrôné par sa mère en 797

     
 
797 - 802
 
     

IRENE

Né en 725 - mort en 803

Mère de Constantin VI

Née à Athènes, elle épousa l'empereur byzantin Léon IV. Après la mort de ce dernier, en 780, elle fut chargée de la tutelle de son fils Constantin VI, alors âgé de 10 ans, et couronnée en même temps que lui. Favorable au culte des images (représentations du Christ et des saints), qui avait été aboli dans l'Empire byzantin en 730, elle le fit rétablir par le concile de Nicée (787). Aspirant à gouverner après la majorité de son fils, elle dut cependant abdiquer à la suite d'un soulèvement de l'armée (790). Réadmise à la Cour (792), elle finit par organiser une conspiration contre Constantin, capturé et aveuglé sur ses ordres en 797. Son pouvoir fut ensuite incontesté. En 798, elle consentit à payer tribut au calife abbasside Haroun al-Rachid. Après le couronnement de Charlemagne en l'an 800, Irène envisagea un mariage avec l'empereur d'Occident. Mais ce projet d'Union avec Charlemagne échoua. En 802, Irène fut déposée et exilée à Lesbos.

 
     
 
802 - 811
 
     
 

NICEPHORE Ier

Mort en 811

Usurpateur, assassiné à la tête de son armée

     
 
811
 
     

STAURACE

Mort en 811

Fils de Nicéphore Ier

 
     
 
811 - 813
 
     
 

MICHEL Ier RANGABE

Mort après 840

Fils de Nicéphore Ier

     
 
813 - 820
 
     

LEON V L'ARMENIEN

Mort en 820

 
     
 
820 - 829
 
     
 

MICHEL II LE BEGUE

Mort en 829

     
 
829 - 842
 
     

THEOPHILE

Mort en 842

Fils de Michel II Le Bégue

 
     
 
842 - 867
 
     
 

MICHEL III L'IVROGNE

Né en 838 - assasiné en 867

     
 
867 - 886
 
     

BASILE Ier

Né vers 812 - mort en 886

Fondateur de la dynastie macédonienne. Né à Andrinople, d'une famille de paysans arméniens établis en Macédoine, Basile travailla dans sa jeunesse comme valet aux écuries impériales de Constantinople. Il gagna les faveurs de l'empereur Michel III, pour le compte duquel il assassina, en 866, le césar Bardas, qui exerçait de fait le gouvernement de l'Empire byzantin. Un an plus tard, Basile fit assassiner son protecteur.
L'usurpateur devait se révéler un grand empereur, et la dynastie macédonienne, jusqu'à la mort de Théodora en 1056, allait mener l'Empire byzantin à son apogée. Basile Ier redressa les finances de l'empire, qui devait désormais avoir un budget centralisé, géré par un service des Finances. Grand bâtisseur, il fut également à l'origine d'une œuvre législative considérable que son fils, Léon VI, allait achever. Écartant le patriarche Photios, à l'origine d'un premier schisme entre l'Église d'Orient et la papauté romaine, il rentra dans la communion romaine, lors du VIIIe concile œcuménique de Constantinople (869-870). Photios serait rappelé quelques années plus tard.
Sous Basile Ier, l'Empire byzantin reprit son extension. Profitant des difficultés du califat abbasside, le Macédonien contraignit les Arabes à se retirer d'Asie Mineure. Aux frontières occidentales, l'autorité byzantine fut rétablie en Italie du Sud, grâce à la prise de Tarente et de la Calabre, en 880, mais la Sicile demeurait aux Arabes.

 
     
 
886 - 912
 
     
 

LEON VI LE SAGE

Né en 866 - mort en 912

Fils de Michel III

     
 
912
 
     

ALEXANDRE

Né en 886 - mort en 913

Frère de Léon VI Le Sage

 
     
 
912 - 959
 
     
 

CONSTANTIN VII PORPHYROGENETE

Né en 905 - mort en 959

Fils d'Alexandre

Peu enclin à la politique, il laissa le pouvoir à sa mère puis en 920 à son beau-père, Romain Ier Lécapène, qui devint co-empereur. Constantin poursuivit la politique instaurée par ce dernier : protection des petits propriétaires terriens d'Anatolie et attaque des États musulmans de Mésopotamie et de Syrie, même après le bannissement de Romain de Constantinople en 944. Il entretint également des relations avec les Russes, qu'il encouragea à se convertir au christianisme. Son règne fut aussi marqué par des réformes de l'enseignement, de l'administration et de la législation. Il participa notamment aux Basiliques, recueil de lois de l'Empire byzantin.
Constantin VII était avant tout un érudit et un protecteur des arts et des lettres. Ses œuvres personnelles comprennent le Traité des provinces, une histoire des territoires de l'Empire byzantin, le Traité de l'administration, un traité de politique étrangère contenant des informations précieuses sur les peuples d'Europe orientale au Xe siècle et le Livre des cérémonies.

     
 
920 - 944
 
     

ROMAIN Ier LECAPENE

Mort en 944

Usurpateur

Associé à son beau-père Constantin VII depuis 919

 
     
 
944 - 946
 
     
 

CONSTANTIN

Fils de Romain Ier Lécapéne

Appelé par certains Constantin VIII.

Associé au trône de
Constantin II

     
 
959 - 963
 
     

ROMAIN II

Né en 939 - mort en 963

Petit-fils de Constantin

 
     
 
963 - 1025
 
     
 

BASILE II LE BULGACTONE

Né en 957 - mort en 1025

Fils de l’empereur Romain II, Basile est âgé de six ans à la mort de son père. Devenu coempereur avec son frère Constantin VIII, en 963, il doit attendre l’an 976 pour régner, après qu’il eut empoisonné le second régent, Jean Ier Tzimiskès (lequel avait lui-même assassiné Nicéphore II Phocas pour accéder au trône). Constantin VIII se désintéressant des affaires politiques, Basile II dispose des pleins pouvoirs et gouverne en chef militaire et en autocrate. Durant son règne, il portera l’Empire byzantin au faîte de sa puissance.
Soucieux de voir la mise en valeur des territoires d’Asie Mineure, Basile prend la défense des petits propriétaires terriens — jusqu’alors écrasés par la fiscalité au point de devoir souvent abandonner leurs terres — et choisit de reporter l’imposition sur les grands propriétaires.
Basile II déploie également tout son art dans la mise en place d’une politique diplomatique et militaire sans précédent. Il affirme l’autorité impériale sur les territoires conquis par Jean Ier Tzimiskès et s’empare de la Géorgie, du Caucase et de l’Arménie. En 988, la conversion au christianisme orthodoxe de Vladimir, prince de Kiev, fait entrer la Russie dans la sphère spirituelle de Byzance.
Mais la grande affaire du règne de Basile II reste la lutte, impitoyable, qu’il mène contre l’Empire bulgare, de 989 à 1018. La Bulgarie du tsar Samuel, devenue chrétienne, s’étend alors du Danube à l’Adriatique. Les Arabes repoussés, elle représente désormais la principale menace pour l’Empire byzantin. C’est pourquoi plus de la moitié du long règne de Basile II est consacrée à anéantir cette puissance, l’acharnement et la cruauté dont il fait preuve lui valant le surnom de Bulgaroctone, « tueur de Bulgares ».
La victoire décisive est remportée en 1014. Des milliers de soldats bulgares, faits prisonniers par Basile II, sont renvoyés les yeux crevés à Samuel, lequel en meurt d’émotion. La Bulgarie est alors annexée à l’Empire byzantin qui parvient à son apogée. Mais l’Empire entame son déclin dès la mort de Basile II — qui n’avait pas préparé sa succession —, car il revient à son frère Constantin VIII, indifférent aux affaires de l’État.

     
 
1025 - 1028
 
     

CONSTANTIN VIII

Né vers 960 - mort en 1028

 
     
 
1028 - 1055
 
     
 

THEODORA

Né en 995 ? - mort en 1056

Fille de Constantin VIII

Epouse de l'empereur Justinien Ier, elle fit introduire dans la législation justinienne des mesures en faveur des femmes. D'après l'historien byzantin Procope, son père était dresseur d'animaux pour le cirque, et elle fut actrice et courtisane avant d'épouser Justinien en 523. Quatre ans plus tard, Justinien devint empereur et l'associa au trône ; elle exerça une grande influence sur le gouvernement de l'Empire, et infléchit notamment la politique impériale dans le sens d'une attitude conciliante vis-à-vis des monophysites, à qui allaient ses sympathies religieuses. En 532, une insurrection, dite sédition de Nika — « victoire », cri de ralliement des émeutiers —, éclata à Constantinople. Théodora parvint à sauver le trône en empêchant Justinien de fuir la ville. Les historiens mettent en question la description de Théodora par Procope, qui voit en elle un être tyrannique et cruel, mais s'accordent sur sa beauté et ses qualités intellectuelles.

     
 
Associé à
 
     

ZOE PORPHYROPGENETE

Né en 978 - mort en 1050

Fille de Constantin VIII.

Elle évincera Théodora et gouverne avec : Romain III Argyre (vers 970 - 1034), son premier mari qu'elle épouse en 1028 et qu'elle assissine ; Michel IV e Paphlagonien, son deuxième mari (1031 - 1041) ; Michel V Le Calfat, neveu de Michel IV, adopté par Zoé (1041 - 1042) ; Constantin IX Monomaqué, son troisième mari (1042 - 1055)

 
     
 
1055 - 1056
 
     
 

THEODORA

     
 
1056 - 1057
 
     

MICHEL VI STRATIOKOS

Mort en 1059

Fils de Théodora, renversé

 
     
Comnènes
     
 
1057 - 1059
 
     
 

ISAAC Ier

Né vers 1005 ? - mort en 1061.

Abdique

     
Doukas
     
 
1059 - 1067
 
     

CONSTANTIN X DOUKAS

Né 1007 - mort en 1067

 
     
 
1067
 
     
 

EUDOXIE

Sa veuve

     
 
1071
 
     

MICHEL VII DOUKAS

Fils de Constantin X

 
     
 
1067 -1078
 
     
 

CONSTANTIN XII

Le plus jeunes frère de Michel VII

     
Usurpateurs
     
 
1078 - 1081
 
     

NICEPHORE III BOTONIATE

Mort après 1081

Général élu par ses toupes révoltées contre Michel VII, relégué dans un couvent

 
     
Comnènes
     
 
1081 - 1118
 
     
 

ALEXIS Ier

Né en 1048 - mort en 1118

Neveu d'Isaac Ier

Habile diplomate, il redressa l'Empire byzantin. Sa première entreprise fut de s'allier aux Vénitiens pour résister aux envahisseurs normands dirigés en Grèce par Robert Guiscard. En 1091, il défit les Petchenègues, une tribu turque qui effectuait des incursions dans le nord de l'empire, puis stabilisa la situation à l'est en concluant un traité de paix avec les Turcs Seldjoukides. Il profita de la première croisade, que venait de lancer le pape Urbain II (1095), pour reprendre l'Anatolie occidentale aux Seldjoukides, et exigea un serment d'allégeance de la part des croisés (parmi lesquels Bohémond Ier, le fils de son ancien ennemi Robert Guiscard) mais ne put les empêcher d'établir des États indépendants en Syrie et en Palestine. Une querelle l'opposa à Bohémond au sujet de la souveraineté d'Antioche ; celui-ci finit par reconnaître la suzeraineté d'Alexis en 1108. Sa biographie, l'Alexiade, rédigée par sa fille Anne Comnène, constitue une précieuse source d'informations sur la première croisade, même si l'on y trouve beaucoup de préjugés probyzantins.

     
 
1118 - 1143
 
     

JEAN II

Né en 1088 - mort en 1143

Fils d'Alexis Ier

Fils et successeur d'Alexis Ier Comnène. Jean II se montra fidèle à l'ambitieuse politique menée par son père. Il consolida la puissance militaire de Byzance, octroyant des terres à la noblesse, tenue en contrepartie de fournir des troupes à l'armée byzantine.
Grâce à lui, l'Empire byzantin retrouva la sécurité sur la ligne balkanique. Les Petchenègues, populations turques installées entre le Don et le Danube, qui menaçaient Constantinople depuis le début du Xe siècle, furent écrasés et définitivement éliminés, en 1122. Jean II rétablit la souveraineté impériale sur les Serbes et repoussa les Hongrois. En Asie Mineure, mettant à profit les divisions des Seldjoukides, il entreprit la reconquête de la côte nord et des territoires du sud-ouest, réduisit la principauté de Petite-Arménie, constituée par les chrétiens arméniens et récupéra la Cilicie (1137-1138). S'il ne parvint pas à abaisser la puissance normande en Sicile, Jean II Comnène imposa l'autorité byzantine sur la principauté d'Antioche.

 
     
 
1143 - 1180
 
     
 

MANUEL Ier

Né vers 1122 - mort en 1180

Fils de Jean II

Fils de l'empereur Jean II, Manuel Ier essaya en vain de restaurer la puissance byzantine en Italie. En 1146, il épousa la belle-sœur de l'empereur germanique Conrad III et l'année suivante, il collabora avec Conrad et les autres chefs de la deuxième croisade, qui échoua. Allié de Venise, il fit la guerre à Roger II de Sicile en 1147-1149. En 1155, il envahit le royaume de Sicile, mais il fut battu par le successeur de Roger II, Guillaume Ier, et il dut se retirer en 1158. Après la mort de son ami Conrad III, il soutint les cités du nord de l'Italie et le pape Alexandre III contre le successeur de Conrad, Frédéric Ier (Frédéric Barberousse). Les relations de Manuel Ier avec Venise se détériorèrent dans les années 1160 et, en 1171, il révoqua les privilèges commerciaux des marchands vénitiens dans l'Empire byzantin et confisqua tous leurs biens. De 1174 à 1176, il fut en guerre contre Kilij Arslan II, le sultan seldjoukide de Rum qui le battit à Myriocéphalon, près de la ville moderne de Denizli, en Turquie, en 1176. Le successeur de Manuel fut Alexis II Comnène, le fils qu'il eut de sa seconde femme.

     
 
1180 - 1183
 
     

ALEXIS II

Né en 1167 - étranglé en 1183

Fils de Manuel Ier

 
     
 
1183 - 1185
 
     
 

ALEXIS Ier

Né en 1122 - tué en 1185

Oncle d'Alexis II

     
Anges
     
 
1185 - 1195
 
     

ISAAC II

Né vers 1155 - mort en 1204

Petit-fils d'Eudoxie, fille d'Alexis Ier

Détrôné

 
     
 
1195 - 1203
 
     
 

ALEXIS III

Mort en 1210

Frère d'Isaac II

     
 
1203 - 1204
 
     

ISAAC II

et son fils

ALEXIS IV

Né vers 1182 - assassiné en 1204 par Alexis V, gendre d'Alexis III

 
     
Doukas
     
 
1204
 
     
 

ALEXIS V MURZUPHLE

Usurpateur

     
     
ROIS DES DEUX SICILES
DE LA MAISON DE BOURBON
     
 
1734 - 1759
 
     

CHARLES

Né en 1716 - mort en 1788

Infant d'Espagne, roi des Deux-Siciles et de Jérusalem, investi par son père Philippe V, roi d'Espagne.

 
     
 
1759 - 1825
 
     
 

FERDINAND Ier

Né en 1751 - mort en 1825

Troisième fils de Charles III d'Espagne

     
 
1825 - 1830
 
     

FRANCOIS XAVIER Ier

Né en 1777 - mort en 1830

Fils de Ferdinand Ier

 
     
 
1830 - 1859
 
     
 

FERDINAND II

Né en 1810 - mort en 1859

Fils de François Xavier Ier

     
 
1859 - 1860
 
     

FRANCOIS II

Né en 1836 - mort en 1894

Fils de Ferdinand II

Il fut le dernier souverain Bourbon des Deux-Siciles. Il tenta de rester fidèle à la politique autocratique de son père, mais il perdit son royaume lors de l'unification de l'Italie. En 1860, la Sicile, puis Naples furent envahies par les Mille de Giuseppe Garibaldi. François II capitula l'année suivante, abdiqua en 1861 et vécut par la suite en exil. Il mourut sans postérité.

 
     
     
DUCS DE SAVOIE
     
 
1416 - 1440
 
     
 

AMEDEE VIII

Né en 1383 - mort en 1451

Fils aîné d’Amédée VII, Amédée VIII comte de Savoie succède à son père en 1391. Durant sa minorité, le comté tombe sous la tutelle du duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, à la faveur des querelles de factions nobiliaires. À partir de 1400, la première tâche d’Amédée VIII est donc de se libérer progressivement de cette sujétion, sans s’aliéner ce puissant voisin. La même politique prudente est appliquée à l’Est, à l’égard du duc de Milan. Peu à peu, Amédée VIII parvient à se rendre maître de terres d’obédience viscontienne (ainsi, en 1411, Domodossola, au débouché du Simplon). Il mène à bien l’unification étatique des domaines de la mouvance savoyarde ; c’est ainsi qu’en 1401 il annexe définitivement le Genevois (après l’extinction de la famille comtale), s’imposant à la féodalité locale. De même, il a la chance d’annexer le Piémont, quand meurt, sans héritier, son cousin Louis d’Achaïe (1419) : la dynastie de Savoie dispose désormais, avec Turin, d’une capitale italienne. Depuis l’annexion de Nice, enfin, le comté a atteint, sous le règne de son père Amédée VII, pour la première fois, la Méditerranée. Signe du renouveau de la puissance savoyarde, la transformation, dès 1416, par l’empereur Sigismond du comté en duché. L’expansion atteint son point ultime avec l’annexion de Chivasso et Settimo, arrachés au Montferrat, dont le marquis se reconnaîtra vassal du duc (1435). Le même processus d’unification est mené à bien dans l’organisation intérieure de l’État : en 1430, Amédée VIII promulgue les statuts de Savoie, qui unifient les lois et les coutumes en diverses parties du duché, et qui centralisent et réorganisent l’administration, la justice et le gouvernement. C’est lui qui fonde l’université de Turin. Mais, en 1431, Amédée VIII décide, sans toutefois abdiquer, d’abandonner le pouvoir à son fils et de mener une vie érémitique : il se retire au château de Ripaille. Décision malheureuse, car Louis, son successeur, est faible, gouverne mal, et laisse intriguer une noblesse provisoirement matée par son père. Mais cette attitude de renoncement impressionne l’Europe : le concile de Bâle fait de lui l’antipape Félix V, et il abdique son titre ducal le jour de l’Épiphanie 1440. En 1449, il devra renoncer au pontificat, mais il gardera le titre de cardinal. Avec lui l’État savoyard médiéval connaît l’apogée, puis le début de la décadence.

     
 
1440 - 1465
 
     

LOUIS Ier

Né en 1413 - mort en 1465

Fils d'Amédée VIII

 
     
 
1465 - 1472
 
     
 

AMEDEE IX

Né en 1435 - mort en 1472

Fils de Louis Ier

     
 
1472 - 1482
 
     

PHILIBERT Ier

Né en 1465 - mort en 1482

Fils d'Amédée IX

 
     
 
1482 - 1490
 
     
 

CHARLES Ier

Frère d'Amédée IX

     
 
1490 - 1496
 
     

CHARLES II

Fils de Charles Ier

 
     
 
1496 - 1497
 
     
 

PHILIPPE II

Né en 1438 ? - mort en 1497

Fils de Louis Ier

     
 
1497 - 1504
 
     

PHILIBERT II

Né en 1480 - mort en 1504

Troisième fils de Philippe II

 
     
 
1504 - 1553
 
     
 

CHARLES III

Mort en 1553

Frère de Philpert II

     
 
1553 - 1580
 
     

EMMANUEL-PHILIBERT

Né en 1528 - mort en 1580

Fils de Charles III (1504-1553), le malchanceux, et de Béatrix de Portugal, Emmanuel-Philibert de Savoie est à peine âgé de huit ans quand les troupes françaises et suisses occupent, pour une durée de vingt-trois ans, la quasi-totalité de l’État savoyard à l’exception de Nice, de Vercelli et de la vallée d’Aoste. Occupation qui est, en réalité, une annexion pure et simple. Aussi le jeune homme est-il placé au service de la maison d’Autriche et participe-t-il, en 1547, à la bataille de Mühlberg ; il devient ensuite gouverneur des Pays-Bas espagnols et remporte, en tant que tel, le 10 août 1557, la grande bataille de Saint-Quentin, se plaçant au tout premier rang des hommes de guerre de l’époque. Les services ainsi rendus à la cause espagnole sont récompensés au traité de Cateau-Cambrésis en 1559 : on lui restitue ses États et il épouse Marguerite de France, fille de François Ier et de Claude de France (1524-1574). Il doit, cependant, concéder aux Suisses, par les traités de Lausanne (en 1564) et d’Évian (en 1569), le pays de Vaud et la partie du Chablais proche du lac de Genève. Ainsi renaît ce curieux État double, chevauchant les Alpes, détenteur du col clef du mont Cenis et de ses accès, vallées de la Doire Ripaire et de la Maurienne. L’indépendance de cet État est désormais une pièce essentielle de l’équilibre européen qui découle de l’impossibilité pour la couronne de France comme pour la monarchie espagnole de l’emporter l’une sur l’autre. Le nouveau prince consacre la primauté du Piémont sur la Savoie en transférant officiellement la capitale, de Chambéry (5 000 hab.), où il ne reste plus que la seule Chambre des comptes et où le parlement installé sous l’occupation française est remplacé par le sénat de Savoie, à Turin (1 500 hab.). Emmanuel-Philibert met ainsi le point final à une évolution amorcée depuis le début du XVe siècle. À l’extérieur, le duc appuie, face à Genève, la politique de reconquête catholique symbolisée par François de Sales, qui reconvertit le Chablais. D’où l’hostilité de la couronne de France, qui réplique au soutien par la Savoie des cantons suisses catholiques, par le traité de Soleure (dit de protection), alliance de fait entre la France et les cantons suisses protestants, donc de Genève (alors république alliée aux cantons). À l’intérieur, le prince soutient la Contre-Réforme : installation des Jésuites en 1561, application des décrets du concile de Trente, création du séminaire de Mondoci, entre autres. Sur le plan politique, Emmanuel-Philibert est un précurseur des souverains absolus : il limite les pouvoirs des assemblées d’État, crée un noyau d’armée permanente, dans la mesure où l’équilibre budgétaire le lui permet, pousse au développement économique pour consolider l’appareil étatique. Ainsi s’explique la primauté sans cesse accrue du riche Piémont par rapport à une Savoie montagnarde précocement surpeuplée et devenue, à l’orée du XVIe siècle, comme la Suisse sa voisine, château d’hommes, fournisseur d’une émigration temporaire et permanente importante. Dans le Piémont, la paix retrouvée et l’ordre rétabli — encore que l’occupation française ne semble avoir guère entravé la croissance démographique — favorisent le développement économique. La fin du règne est cependant assombrie par la recrudescence des épidémies de peste, au début des années 1570-1580. Ces difficultés, dues au surpeuplement relatif, ne freinent pas l’essor urbain, particulièrement marqué par le développement de Turin, où la concentration de la noblesse du pays et la centralisation politique se traduisent par une intense fièvre de construction. Après le difficile et peu glorieux règne du roi Charles III, mort en 1553, celui d’Emmanuel-Philibert (1553-1580) marque, dans tous les domaines, la brillante résurrection d’un État désormais presque exclusivement italien.

 
     
 
1580 - 1630
 
     

VICTOR-EMMANUEL Ier LE GRAND

Né en 1528 - mort en 1580

Fils d'Emmmanuel-Philibert

 
     
 
1630 - 1637
 
     
 

VICTOR-AMEDEE Ier

Né en 1587 - mort en 1637

Fils de Victor-Emmanuel Ier

     
 
1637 - 1638
 
     

FRANCOIS-HYACINTHE

Fils de Victor-Amédée

 
     
 
1638 - 1675
 
     
 

CHARLES-EMMANUEL II

Né en 1634 - mort en 1675

Frère de François-Hyacinthe

     
 
1675 - 1730
 
     

VICTOR-AMEDEE II

Né en 1666 - mort en 1732

Fils de Charles-Emmanuel II

 
     
     
ROIS DE SARDAIGNE
     
 
1720 - 1730
 
     
 

VICTOR-AMEDEE II

Né en 1666 - mort en 1732

Fils de Charles-Emmanuel II

Abdique

     
 
1730 - 1773
 
     

CHARLES-EMMANUEL III

Né en 1701 - mort en 1773

Fils de Victor-Amédée II

 
     
 
1773 - 1802
 
     

VICTOR-AMEDEE III

Né en 1726 - mort en 1819

Fils de Charles-Emmanuel III

Abdique

     
 
1802 - 1821
 
     

VICTOR-EMMANUEL Ier

Né en 1759 - mort en 1824

3ème fils de Victor-Amédée III

Duc de Savoie et roi de Sardaigne ; hostile aux idées nouvelles issues de la Révolution française, il voulut imposer à son pays un régime conservateur. Victor-Emmanuel commanda les forces sardes contre les armées de la République française de 1792 à 1796 (guerres de la Révolution française), puis devint roi de Sardaigne, en 1802, à l'abdication de son frère Charles-Emmanuel IV. De 1802 à 1815, les Français occupèrent ses possessions familiales dans le Piémont, à Nice et en Savoie ; il recouvra ses États, agrandis de Gênes, au congrès de Vienne (1815). En 1821, Victor-Emmanuel abdiqua en faveur de son frère Charles-Félix, sous la pression d'une insurrection révolutionnaire — qu'encouragèrent les carbonari — provoquée par ses méthodes de gouvernement répressives.

     
 
1821 - 1831
 
     
 

FELIX-JOSEPH

Né en 1765 - mort en 1831

5ème fils de Victor-Amédée III

     
 
1831 - 1849
 
     

CHARLES-ALBERT

Né en 1798 - mort en 1849

Descendant du 3ème fils de Charles-Emmanuel

Charles-Albert (1798-1849), roi de Piémont-Sardaigne (1831-1849), acteur controversé du mouvement pour l’indépendance et l’unification de l’Italie.
Né à Turin et fils de Charles-Emmanuel de Savoie (de la branche de Savoie-Carignan), Charles-Albert n’est pas destiné par sa naissance à devenir roi. Il étudie à Genève et Paris, où il découvre les idées libérales qui le portent à se lier au carbonarisme. Mais l’abdication de son cousin Victor-Emmanuel Ier lui permet de devenir régent du Piémont en 1821. Durant les quelques semaines pendant lesquelles il assure cette fonction, il affiche sa volonté réformatrice. Mais il doit s’enfuir après avoir été désavoué par son cousin, le nouveau roi, Charles-Félix de Sardaigne, appuyé par les Autrichiens.
Dès lors, Charles-Albert doit renier ses idées libérales pour assurer sa succession au trône : il participe en 1823 à la répression du mouvement libéral en Espagne, pour donner des preuves de son engagement contre-révolutionnaire à l’empereur d’Autriche. Il rompt alors avec les milieux carbonaristes, puis se soumet, en avril 1825, au pouvoir de Charles-Félix. Ces décisions et ces reniements lui permettent d’accéder au trône du Piémont à la mort de Charles-Félix, en 1831.
Tout en faisant connaître sa sympathie aux patriotes italiens, le nouveau roi Charles-Albert n’hésite pas à les réprimer : Giuseppe Mazzini et Giuseppe Garibaldi échappent à la mort en fuyant le royaume, ce qui lui permet de revendiquer une politique conservatrice et pro-autrichienne. Mais, dans le même temps, il tolère l’organisation de patriotes réformistes qui fondent des revues nationales, comme l’Antologia italiana, à laquelle collaborent Cesare Balbo et Massimo D’Azeglio, et Il Risorgimento de Camillo Cavour.
En 1848, Charles-Albert salue le tournant libéral pris par le pape Pie IX qui met en place des réformes dans ses États. À son tour, le roi de Piémont-Sardaigne octroie un Statut constitutionnel (Statuto albertini) qui crée deux chambres et donne naissance à une monarchie constitutionnelle. Mais les révolutions libérales de 1848 déchaînent l’opposition de l’Autriche à laquelle il déclare la guerre, le 22 mars 1848. Charles-Albert est battu à Custozza (24-25 juillet) puis de nouveau à Novare le 23 mars 1849 : le soir même de cette défaite, il est contraint à l’abdication en faveur de son fils Victor-Emmanuel II et meurt quatre mois plus tard de maladie.
Malgré un bilan de règne mitigé, Charles-Albert demeure l’initiateur du Statut constitutionnel du Piémont-Sardaigne qui a été étendu à toute la péninsule lors de l’unification (1861) et a servi de constitution italienne jusqu’en 1946.

     
 
1849 - 1860
 
     

VICTOR-EMMANUEL II

Né en 1820 - mort en 1878

Fils de Charles-Albert

Marié deux fois : Adélaïde d'Autriche ; Rosa Vercellana, Comtesse de Mirafiori.

Né à Turin, fils de Charles-Albert (futur roi de Sardaigne) et d’une princesse Habsbourg, Victor-Emmanuel avoue préférer l’équitation et la formation militaire à toute autre instruction. Néanmoins, sensibilisé aux idées nationales des patriotes italiens, il approuve les réformes du nouveau pape Pie IX lors de sa première apparition au Conseil de la Couronne en 1847. De même, il soutient son père lorsque celui-ci accorde à son peuple un Statut constitutionnel (Statuto) ; c’est d’ailleurs cette politique libérale qui contraint Charles-Albert à abdiquer en sa faveur, en mars 1849.
Dès son accession au trône, Victor-Emmanuel décide de maintenir le Statut, résistant ainsi aux pressions absolutistes des Autrichiens. Par la proclamation de Moncalieri, le 20 novembre 1849, il demande aux électeurs piémontais de désigner un parlement favorable à son action et disposé à accepter le traité de paix. Cette fermeté et ce respect d’une monarchie parlementaire en font le héros des patriotes italiens qui cherchent à obtenir l’unité de la péninsule.
Il s’entoure d’un gouvernement de libéraux, attentifs au progrès économique, et militants de l’unité : Massimo D’Azeglio devient Premier ministre et le comte de Cavour occupe le ministère de l’Agriculture et du Commerce.
En 1852, malgré son peu de sympathie pour l’homme, Victor-Emmanuel II appelle Cavour à la tête du gouvernement : tout en critiquant sa politique intérieure, il approuve ses initiatives de politique étrangère qui permettent de faire avancer la cause de l’unité et de l’indépendance de l’Italie. Soutenu par Napoléon III pour repousser les Autrichiens du Piémont en 1859, il doit en contrepartie céder le comté de Nice et la Savoie (traité de Turin, 1860). Après le rattachement de la Lombardie au royaume en 1859, puis de la Romagne, de Parme, de Modène et de la Toscane en 1860, le patriote Giuseppe Garibaldi s’empare des Deux-Siciles, de la Marche et de l’Ombrie en 1861.
Victor-Emmanuel devient alors maître de la péninsule tout entière — à l’exception de la Vénétie et des États pontificaux. Au terme de cette unification italienne, il est proclamé roi d’Italie le 17 mars 1861. En 1866, la Vénétie est rattachée au royaume puis, le 20 septembre 1870, les troupes royales s’emparent de Rome, qui devient alors la capitale de l’Italie. Excommunié pour ce fait d’armes, Victor-Emmanuel II se rapproche à titre personnel de l’Église, sans toutefois modifier la politique libérale de son gouvernement à l’endroit du Vatican. Lorsqu’il meurt à Rome en janvier 1878, il reçoit les derniers sacrements ; son fils lui succède sous le nom d’Humbert Ier.

     
     
GRANDS-DUCS DE TOSCANE
DE LA MAISON DE HASBOURG
     
 
1738 - 1765
 
     

FRANCOIS II

Né en 1708 - mort en 1765

Epoux de Marie-Thérèse de Hasbourg

 
     
 
1765 - 1790
 
     
 

LEOPOLD Ier

Né en 1745 - mort en 1792

Fils de François II

     
 
1790 - 1829
 
     

FERDINAND III

Né en 1759 - mort en 1829

Fils de Léopold Ier

 
     
 
1829 - 1859
 
     
 

LEOPOLD II

Né en 1797 - mort en 1870

Fils de Ferdinand III

Abdique

     
 
1859 - 1860
 
     

FERDINAND IV

Né en 1835 - mort en 1908

Fils de Léopold II

Epouse en 1867 Alice de Bourbon-Parme

 
     
     
ROIS D'ITALIE
     
 
1861 - 1878
 
     

Victor Emmanuel II

Né en 1820 - mort en 1878
Duc de Savoie, Roi de Sardaigne et Roi titulaire de Chypre,

Epoux d'Adélaïde de Hasbourg

     
 
1878 - 1900
 
     

Humbert Ier

Né en 1844 - assassiné en 1900

Fils de Victor-Emmanuel II

Epoux d Marguerite de Savoie-Gênes

Né à Turin, capitaine dans l'armée piémontaise, il combattit contre les Autrichiens pour l'unification italienne. Son règne fut marqué par la signature en 1882 d'un pacte de défense militaire liant l'Italie, l'Autriche-Hongrie et l'Allemagne, formant la Triple-Alliance. Humbert mena également une politique d'expansion coloniale en Afrique. La tentative de conquête de l'Éthiopie s'acheva par une cuisante défaite que l'empereur Ménélik infligea aux troupes italiennes à Adoua (1896). En Italie, les difficultés sociales et économiques, la corruption et l'instabilité politique avaient favorisé l'essor de l'anarchisme. Humbert Ier fut assassiné par un anarchiste à Monza.

     
 
1900 - 1946
 
     

Victor Emmanuel III

Né en 1869 - mort en 1947

Fils d'Humbert Ier

Empereur d'Ethiopie (1936-1943) et Roi d'Albanie (1939-1943)

Epoux de la Princesse Hélène Petrivutch Njegosh de Monténégro

Né à Naples, Victor-Emmanuel monte sur le trône d'Italie en 1900, au lendemain de l'assassinat de son père, le roi Humbert Ier. Son règne est marqué par l'engagement de l'Italie aux côtés des Alliés pendant la Première Guerre mondiale en 1915. Il passe la quasi-totalité des trois années suivantes sur le front du nord de l'Italie. Après la guerre, tout en acceptant les principes de la monarchie constitutionnelle, il favorise l’avènement du fascisme au pouvoir. En effet, il refuse de signer le décret proclamant l’état de siège qui aurait permis au gouvernement Facta de s’opposer à la marche sur Rome et appelle Benito Mussolini à la présidence du conseil en octobre 1922. Par la suite, son autorité est en grande partie symbolique.
En 1929, les accords du Latran permettent de reconnaître le Vatican comme État souverain. Avec la conquête par Mussolini de l'Éthiopie en 1935-1936 et l'annexion de l'Albanie en 1939, Victor-Emmanuel acquiert de nouveaux titres. Dépossédé de la plus grande partie de ses pouvoirs, il s’entend cependant, après les défaites italiennes lors de la guerre, avec le grand Conseil fasciste et fait arrêter Mussolini le 25 juillet 1943. Mais l’intervention allemande le contraint en septembre à quitter Rome pour Brindisi, où il forme sous la protection des Alliés un gouvernement antifasciste de coalition. En 1946, après la Seconde Guerre mondiale, sous la pression des Italiens antifascites et des Alliés, Victor-Emmanuel abdique en faveur de son fils, né de son mariage avec la princesse Hélène de Monténégro, qui reste sur le trône pendant un mois sous le nom d'Humbert II. Victor-Emmanuel vit en exil au Portugal et en Égypte jusqu'à sa mort.

     
 
1946
 
     

HUMBERT II

Né en 1904 - mort en 1983

Fils de Victor-Emmanuel III

Epoux de la Princesse Marie-Josée de Belgique, fille du roi Albert Ier

 
     
En 1946, suite à un référendum constitutionnel, dont les résultats ont été fort discutés, la République italienne est proclamée et le Roi Humbert II est déposé.
     
     
PRESIDENTS DE LA REPUBLIQUE
     
 
1946 -1948
 
     

ENRICO DE NICOLA

Né en 1877- mort en 1959

Sans parti

     
 
1948 - 1955
 
     

LUIGI EINAUDI

Né en 1874 - mort en 1961

Homme d'État et économiste italien, premier président de la République italienne. Né à Carru, dans la province de Cuneo, il fit ses études à l'université de Turin. En 1896, il commença à rédiger des articles économiques qui rencontrèrent un certain écho en Grande-Bretagne et aux États-Unis aussi bien qu'en Italie. Professeur d'économie politique à l'université de Turin, il acquit une réputation internationale. En 1919, il fut élu au Sénat. Il s'opposa au régime de Benito Mussolini et, en 1943, fut contraint de s'exiler en Suisse. À son retour en Italie après la Seconde Guerre mondiale, il fut nommé directeur de la Banque d'Italie. En 1946, il devint député du Parti libéral à l'Assemblée constituante puis vice-président du Conseil. Ministre des Finances sous le gouvernement d'Alcide De Gasperi, il fut élu, en mai 1948, à la présidence pour un mandat de sept ans, au terme duquel il se retira de la vie publique.

     
 
1955 - 1962
 
     

GIOVANNI GRONCHI

Né en 1887 - mort en 1978

Homme d'État italien, fondateur du parti populaire italien et président de la République. Né à Pontedera, Gronchi fit ses études à l'université de Pise. Il joua un rôle actif au sein du mouvement syndical catholique dès l'âge de quinze ans et se distingua au cours de la Première Guerre mondiale. En 1919, il fonda le parti populaire italien et fut élu député. Dirigeant de la Confédération italienne des travailleurs chrétiens, il fut nommé sous-secrétaire d'État au sein du gouvernement formé en octobre 1922 par Benito Mussolini. Il démissionna et rejoignit les forces antifascistes en août 1923. Il joua un rôle de premier plan au sein du mouvement clandestin antifasciste pendant la Seconde Guerre mondiale, en tant que représentant du Parti démocrate-chrétien au Comité national de libération, et exerça plusieurs fonctions ministérielles dans plusieurs gouvernements de l'après-guerre. Respecté pour son libéralisme, son catholicisme militant et ses talents oratoires, il fut élu président de la Chambre des députés en 1948 et resta à ce poste jusqu'en 1955. Cette année-là, il devint président de la République et remplit cette charge jusqu'en 1962.

     
 
1962 - 1964
 
     

ANTONIO SEGNI

Né en 1891 - mort en 1972

Démissionne

     
 
1964 - 1971
 
     

GIUSSEPPE SARAGAT

Né en 1898 - mort en 1988

     
 
1971 - 1978
 
     

GIOVANNI LEONE

Né en 1908 - mort en 2001

Démissionne

     
 
1978 - 1985
 
     

ALESSANDRO PERTINI

Né en 1896 - mort en 1992

     
 
1985 - 1992
 
     

FRANCESCO COSSIGA

Né en 1928

     
 
1992 -1999
 
     

OSCAR LUIGI SCALFARO

Né en 1918

Homme d'État italien qui a œuvré à la reconstruction de l'Italie, durement ébranlée par les scandales du début des années quatre-vingt-dix.
Né à Novare, Oscar Luigi Scalfaro fit des études de droit à l'université catholique de Milan. Durant la période fasciste, il mit ses compétences juridiques au service des opposants au régime. Après la Seconde Guerre mondiale, il devint procureur de la République. Fervent catholique, il fut parmi les premiers membres du Parti démocrate-chrétien, fondé par Alcide de Gasperi. Il fut élu à l'Assemblée nationale en 1946 et y siégea sans interruption jusqu'à son élection à la présidence. Sous-secrétaire au ministère des Transports dans les années 1950, il occupa au cours de la décennie suivante, divers postes ministériels.
Scalfaro devint président de l'Italie dans une période critique, peu après l'assassinat du juge anti-Mafia Giovanni Falcone, alors que la classe politique était minée par la corruption généralisée des partis. Lors du référendum d'avril 1993, le peuple italien se prononça en faveur d'un nouveau système électoral ; Scalfaro décida alors de dissoudre le Parlement et d'organiser de nouvelles élections l'année suivante ; elles amenèrent Silvio Berlusconi au pouvoir. Beaucoup d'hommes politiques qui avaient gouverné l'Italie depuis la guerre perdirent leur siège, et les partis qui avaient dominé la scène italienne durant des décennies furent réduits à peu de chose. Scalfaro maintint avec fermeté les prérogatives constitutionnelles qui l'autorisaient à dissoudre le Parlement à tout moment et à nommer un nouveau président du Conseil en cas de changement de majorité parlementaire. Il a supervisé la difficile période de transition qui a suivi la démission de Lamberto Dini, successeur de Berlusconi, le 11 janvier 1996, et s'est achevée avec les élections législatives d'avril 1996, remportées par la coalition de centre-gauche de Romano Prodi, qui devint président du Conseil. En mai 1999, Carlo Azeglio Ciampi, ancien ministre du Trésor et ancien gouverneur de la Banque d'Italie lui a succédé à la présidence de la République.

     
     
     
Italie