Gouvernement du Pérou
     
     
     
     
EMPEREURS INCAS
     
Les Incas, une tribu guerrière du sud de la sierra, se déplacent peu à peu vers le nord de la région jusqu’à la vallée fertile de Cuzco entre 1100 et 1300. Leur expansion commence en 1438, avec Pacahuetec, qui entreprend de conquérir les terres voisines. Vers 1500, l’Empire inca s’étend de l’océan Pacifique jusqu’aux sources du río Paraguay et du fleuve Amazone, de la région de l’actuelle Quito, en Équateur, jusqu’à la rivière Maule, au Chili. Ce vaste empire est dirigé par un inca, ou empereur, qui est adoré comme une divinité. Riche en gisements d’or et d’argent, le royaume des Incas va devenir la cible des ambitions impériales des Espagnols déjà installés au Panamá.
     
 
XIème siècle
 
     
 
MANCO CAPAC

Sur les terres qui se trouvent au nord du lac Titicaca, des hommes vivaient comme des bêtes féroces. Ils n'avaient pas de religion, ni de justice, ni de villages. Ces êtres ne savaient pas cultiver la terre et vivaient nus. Ils se réfugiaient dans des cavernes et se nourrissaient de plantes, de baies sauvages et de viande crue.
Inti, le dieu Soleil, décida qu'il fallait civiliser ces êtres. Il demanda à son fils Ayar Manco et à sa fille Mama Ocllo de descendre sur la terre pour bâtir un grand empire. Ils enseigneraient aux hommes les règles de la vie civilisée et leur apprendrait à vénérer leur dieu créateur, le Soleil.
Mais avant, Ayar Manco et Mama Ocllo devraient fonder une capitale. Inti leur confia une baguette d'or en leur disant ceci :

- Depuis le grand lac, où vous arriverez, marchez vers le nord. Chaque fois que vous vous arrêterez pour manger ou dormir, planter cette baguette d'or dans le sol. Là où elle s'enfoncera sans le moindre effort, vous bâtirez Cuzco et dirigerez l'Empire du Soleil.

Le lendemain matin, Ayar Manco et Mama Ocllo apparurent entre les eaux du lac Titicaca. La richesse de leurs vêtements et la brillance de leurs bijoux firent vite comprendre aux hommes qu'ils étaient des dieux. Craintifs, les hommes les suivirent en cachette.
Ayar Manco et Mama Ocllo se mirent en marche vers le nord. Les jours passèrent sans que la baguette d'or ne s'enfonce dans le sol.
Un matin, arrivait dans une belle vallée entourée de montagnes majestueuses, la baguette d'or s'enfonça tout doucement dans le sol. C'était là qu'il fallait construire Cuzco, le "nombril" du monde, la capitale de l'Empire du Soleil.
Ayar Manco s'adressa aux hommes qui les entouraient et commença à leur apprendre à cultiver la terre, à chasser, à construire des maisons, etc...
Mama Ocllo s'adressa aux femmes et leur apprit à tisser la laine des lamas pour fabriquer des vêtements. Elle leur enseigna aussi à cuisiner et s'occuper de la maison...
C'est ainsi que Ayar Manco, devenu Manco Capac, en compagnie de sa soeur Mama Ocllo, s'assit sur le trône du nouvel Empire du Soleil. A partir de ce jour, tous les empereurs Incas, descendants de Manco Capac, gouvernent leur empire avec leur soeur devenue épouse.

     

SINCHI ROCA

Son fils

 
     
 

LLOQUE YUPANQUI

Fils du précédent

     

MAYTA CAPAC

Son fils

 
     
 

CAPAC YUPANQUI

Son fils

     

INCA ROCA

Son fils

 
     
 

YAHUAR HUACA

Son fils

     

VIRACOCHA INCA

Huitième souverain inca, Hatu Tupac Inca prit le nom de Viracocha en l’honneur du dieu qu’il considérait comme son ancêtre divin. Il est le premier souverain inca qui ait entrepris la tâche de gouverner les populations étrangères conquises. En effet, avant lui, les Incas pratiquaient une politique de conquête militaire, mais abandonnaient ensuite les territoires soumis. Viracocha inaugura une véritable politique d’intégration.
Au début du XVe siècle, la confédération chanca, qui occupait les actuels départements de Huancavelica, Ayacucho et Apurimac, se lança dans une série de guerres de conquête. Elle envahit le territoire des Quechuas, alliés des Incas, puis décida d’attaquer le Cuzco. L’empereur Viracocha, affaibli par l’âge, considéra la résistance comme difficile et abandonna la capitale pour se réfugier dans la région de Chita. Dans sa retraite, il avait emmené avec lui son fils Urco, qu’il avait désigné comme son successeur. Son second fils, Cusi Yupanqui, et les officiers les plus renommés du royaume prirent alors la défense de la capitale et, après une âpre lutte, écrasèrent les Chancas. Quand Cusi Yupanqui retourna victorieux au Cuzco, il fut reconnu comme le nouveau souverain sous le nom de Pachacutec.

 
     
 
1438 - 1471
 
     
 

YUPANQUI INCA ou PACHACUTEC

Alors que son père, l’empereur Viracocha, a renoncé à lutter contre ses voisins et envahisseurs les Chanca, l’Inca Yupanqui remporte sur ceux-ci une victoire devenue légendaire. Il se fait ensuite proclamer empereur sous le nom de Pachacutec (« le transformateur ») et, de la région du lac Titicaca à la mer, poursuit avec succès ses conquêtes sur les Aymara, ou Colla . Une armée conduite par son frère Capac-Yupanqui est envoyée vers le nord et, fortement contingentée par des troupes chanca, elle remporte des victoires qui inquiètent l’empereur. Celui-ci cherche à exterminer les Chanca qui, avertis, prennent la fuite. On rapporte, à ce propos, que Capac-Yupanqui a été exécuté à son retour pour avoir outrepassé les ordres de l’empereur.
La tradition attribue à Pachacutec la construction de nombreux bâtiments publics et surtout la reconstruction du Cuzco selon un plan grandiose. Le temple du Soleil, symbole de la puissance inca, aurait été reconstruit sous l’administration de l’empereur. Celui-ci ne fut pas seulement un grand bâtisseur, mais aussi l’inspirateur d’importantes mesures législatives et administratives destinées à faciliter le gouvernement de ce vaste empire. Après plus de trente ans de pouvoir, Pachacutec abdique en faveur de son fils.

     
 
1471 - 1493
 
     

TOPA YUPANQUI

 

Fils du grand Pachacutec, Topa Yupanqui étend l’empire de son père en entreprenant une longue série de campagnes militaires, commencées avant son accès au pouvoir, quand son père était encore le chef de l’État. Il parcourt d’abord les provinces du nord du Pérou, consolidant les conquêtes précédentes. Arrivé en Équateur, il affronte les Cañaris qu’il écrase non sans difficultés. Les Cañaris constitueront plus tard un corps d’élite de l’armée inca. Après de longues luttes, il obtient la reddition des Quito dans la région qui entoure l’actuelle capitale de l’Équateur. Le royaume chimu était le seul État qui restait indépendant dans les régions septentrionales de l’actuel Pérou. Les Chimu avaient fortifié leurs frontières, surtout pour se protéger de l’avance de l’armée inca, mais celle-ci tourna leurs défenses par surprise et le roi chimu, conseillé par ses officiers qui étaient convaincus de l’inutilité de toute résistance, capitula.
Plus tard, une révolte éclata dans la région du lac Titicaca, habitée par les Collas et les Lupaca, tribus de langue aymara qui voulaient reconquérir leur indépendance. Cette rébellion fut étouffée et Topa Yupanqui continua son expansion vers le sud, s’emparant du Nord-Ouest argentin et du nord du Chili jusqu’au río Maule qui devint la limite sud de l’Empire inca. Ce fut la dernière conquête de l’empereur qui mourut une année après la découverte de l’Amérique.
Topa Yupanqui n’est pas seulement un grand chef militaire, on lui attribue une série de mesures destinées à améliorer l’administration de l’empire : le remplacement des chefs héréditaires par des fonctionnaires nommés (curacas), la formation d’une classe de domestiques ou tenanciers (yanacona) et le recensement de toute la population du royaume. On lui attribue aussi la construction de l’énorme forteresse de Sacsahuaman, destinée à protéger la ville de Cuzco.

 
     
 
1493 - 1525
 
     
 

HUAYNA CAPAC dit LE GRAND ou LE CONQUERANT

Né en 1493 - mort en 1527/28

Onzième empereur inca, fils de Topa Yupanqui, Huayna Capac accède au pouvoir en 1493. Son règne fut long et prospère et l’Empire inca avait atteint sa plus grande extension. S’il n’a pas été un aussi grand conquérant que son père, c’est sans doute parce qu’il ne restait que peu de terres à conquérir. En effet, au sud se trouvaient les Araucans, tribu guerrière qui opposa toujours une farouche résistance à toute tentative de conquête, et à l’est vivaient les tribus de la forêt tropicale. Aucune de ces deux régions n’excitait la convoitise des Incas. Du point de vue aussi bien économique que culturel, ce n’est que vers le nord que se trouvaient des populations ayant une culture proche de la leur et qui pouvaient être facilement assimilées.
La première campagne de Huayna Capac eut pour objectif la pacification des Indiens Chachapoyas et celle des tribus voisines. Elle permit d’incorporer aux énormes territoires de l’Empire les provinces de Chachapoyas et de Moyopampa, qui, aux confins de la forêt tropicale, constituent le nord-est de l’actuel Pérou. Plus tard, apprenant que des rébellions venaient d’éclater à Quito et dans d’autres provinces de l’Équateur, l’Inca organise une puissante armée et part vers le nord. Il vainc la résistance des Indiens Pasto et celle d’autres tribus comme les Cayambi au nord-est de l’Équateur, et fixe la limite nord du royaume sur le río Ancasmayo. Cette entreprise une fois terminée, le souverain se dirige vers la côte, au bord du golfe de Guayaquil, où se trouvaient certaines tribus encore insoumises.
Huayna Capac meurt au moment où Francisco Pizarro débarque avec ses compagnons à Tumbez. La tradition rapporte que, peu de temps avant sa mort, l’empereur avait déjà reçu la nouvelle de l’arrivée des Espagnols dans les territoires andins et que la présence de ces mystérieux étrangers lui aurait fait pressentir la fin prochaine du royaume inca.

     
 
1525 - 1532
 
     

HUASCAR

Né en ?- mort en 1532

Empereur Inca, né à Cuzco, au Pérou. À la mort de son père, l'empereur Huayna Capac, en 1525, Huascar hérita de la moitié sud de l'empire, avec pour capitale Cuzco, l'autre moitié revint à son jeune demi-frère Atahualpa qui régna à Quito. La lutte qui éclata cependant entre les deux frères pour la suprématie de l'empire connut son apogée avec la bataille qui eut lieu près du volcan Chimborazo, en Équateur, en 1532. Huascar fut vaincu et fait prisonnier ; Atahualpa, craignant que les espagnols conquistadores — à qui il avait fait appel pour le secourir — ne le remettent au pouvoir, le fit noyer. Atahualpa devint alors le douzième et dernier empereur Inca du Pérou, en tant que souverain fantoche de l'Espagne.

 
     
 
1532 - 1533
 
     

ATAHUALPA

Né vers 1500 - mort en 1533

À la mort de Huayna Cápac, l’Empire inca est en proie à une guerre qui oppose le fils légitime du défunt, Huáscar, officiellement couronné dans la capitale du Cuzco, à son fils bâtard, Atahualpa, qui, avec l’appui des généraux de son père, s’empare du nord du pays. En 1531, au moment où l’Espagnol Pizarro guerroie dans le golfe du Guayaquil, Atahualpa triomphe de son demi-frère Huáscar après une bataille décisive devant le Cuzco. Pizarro n’ignore pas ces événements et, après avoir voulu soutenir Huáscar, reconnaît Atahualpa comme souverain légitime ; sa stratégie conquérante commence par la décision hardie de se rendre à Cajamarca auprès d’Atahualpa. L’empereur ne lui fait pas obstacle et même, en réponse à l’ambassadeur Fernando, il promet de venir rendre visite aux Espagnols.
Les sources rapportent l’épisode tragique de la rencontre entre l’Inca et les conquistadores du Nouveau Monde. Le souverain arrive avec dignité « dans une litière toute garnie de fin or », accompagné d’une escorte qui chante et danse autour de lui.
Les Espagnols l’exhortent à se convertir au christianisme et lui présentent les Évangiles. Atahualpa répond fièrement qu’il n’a d’autre dieu à adorer que le Soleil ; il feuillette le livre et essaye d’écouter ce qu’il dit, mais comme il n’entend rien, il le jette à terre. Ce refus est suivi d’un massacre. Pour échapper à la mort, Atahualpa promet ses richesses. Sa promesse excite la cupidité de ses adversaires et Pizarro, après avoir tiré tout le parti possible de l’Inca, le fait tuer ; la désintégration de l’Empire inca est immédiate.
L’attitude d’Atahualpa reste assez énigmatique pour les historiens : pourquoi a-t-il laissé traverser son pays par des étrangers ? Contrairement à une hypothèse qui a été avancée, il n’a pas cru à la surhumanité des Espagnols. Certes, les chevaux, les arquebuses et l’écriture l’avaient impressionné, mais il savait que ces barbus étaient des mortels auxquels on pouvait se mesurer. Juste avant qu’il ne rencontre les hommes de Pizarro, le bruit courait dans son camp que les fusils ne tiraient que deux coups et que les chevaux perdaient tout pouvoir pendant la nuit. C’est pour cela que l’empereur, après avoir convenu de l’entrevue avec Pizarro à midi, n’arriva qu’à la tombée de la nuit ; mais le piège qu’il avait pensé tendre se retourna contre lui.

     
     
CONQUETE ESPAGNOLE
     
En 1531, le conquistador espagnol Francisco Pizarro débarque au Pérou avec 183 hommes et, utilisant la guerre civile qui divise les Incas, réussit en moins de cinq ans à faire de leur empire une possession espagnole. En 1535, il fonde sur les bords de la rivière Rímac une ville dont il fait sa capitale, Ciudad de los Reyes (la « cité des Rois »), aujourd’hui Lima. Les conflits d’autorité qui opposent bientôt les conquérants espagnols entre eux débouchent sur l’assassinat de Pizarro.

En 1542, Charles Quint, dans le but de rétablir l’ordre, crée la vice-royauté du Pérou, qui englobe toutes les possessions espagnoles d’Amérique du Sud, à l’exception de l’actuel Venezuela. De « nouvelles lois » sont promulguées, afin de tenter de protéger les Indiens des violences de l’exploitation des conquistadores. Mais le premier vice-roi espagnol, Nunez de Vela, arrivé au Pérou en 1544, suscite une vive hostilité de la part des colons qui se rebellent et le tuent : les « nouvelles lois » ne sont jamais appliquées.

C’est avec l’arrivée, en 1569, du vice-roi Francisco de Toledo, que le système colonial, qui allait prévaloir pendant plus de deux siècles, se met véritablement en place. Il entreprend l’intégration de la population indienne, groupée en communautés agricoles, placées sous la tutelle d’un particulier ou de l’État, et favorise son évangélisation. La période qui suit est particulièrement prospère, les Espagnols introduisent sur les premiers plateaux andins de nouvelles cultures (blé, vigne, olivier) et se mettent à cultiver la canne à sucre dans des plantations côtières, en important des esclaves. Cependant, la véritable richesse du Pérou se trouve dans son sous-sol qui recèle de nombreux métaux précieux, et en particulier l’argent (gisement du Potosí) qui donne au pays un rôle prépondérant dans la production mondiale jusqu’au XVIIIe siècle. À partir de 1630, cependant, une phase de déclin de la production s’amorce, provoquant une longue dépression économique. Dans ce contexte de marasme économique et social, des aspirations à l’indépendance vont bientôt voir le jour.

     
 
1533 - 1537
 
     
TOPA HUALPA
 
     

MANCO INCA II

Frère d'Atahualpa

Couronné par les Espagnols

 
     
 
1537 - 1549
 
     
 
PAULLU INCA
     
 
1556 - 1571
 
     
TITU CUSI
 
     
 
1571 - 1572
 
     
 

TUPAC AMARU

Mort en 1572

dernier souverain inca à avoir pris la tête de la résistance indienne contre l’envahisseur espagnol.

Túpac Amaru, qui gouverne à partir de Vilcabamba — région du Pérou où résident les derniers souverains incas depuis Manco Capac II —, succède à son frère Tito Cusi Yupanqui. Les Incas, las des abus auxquels ils sont soumis et pensant qu’il est possible de secouer le joug de la domination espagnole, se soulèvent contre la nouvelle autorité coloniale. Depuis leur nouvelle capitale, ils mènent de multiples actions de guérilla contre les troupes du vice-roi. Le Conseil des Indes ayant ordonné que la révolte soit durement réprimée, un important contingent est dépêché à Vilcabamba par le vice-roi Francisco de Toledo, sous le commandement de Martín de Hurtado de Arbieto. Les Espagnols prennent Vilcabamba et font prisonniers Túpac Amaru et ses proches.
Jugé pour haute trahison, Túpac Amaru est décapité en public en 1572, à Cuzco, la capitale historique de l’empire inca : avec lui disparaît la dynastie inca.
Le nom de Túpac Amaru, associé à son image de libérateur, est invoqué aujourd’hui par de nombreux mouvements rebelles qui mènent une lutte armée contre le pouvoir politique en place. C’est le cas notamment au Pérou, où le mouvement révolutionnaire Túpac Amaru a contesté entre 1990 et 2000 le régime du président Alberto Fujimori, ou encore en Uruguay, où le mouvement, fondé par Raúl Sendric en 1962, s’est illustré pendant près de dix ans par des actions spectaculaires de guérilla urbaine.

     
 
1571 - 1821
 
     
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APRES L'INDEPENDANCE
     
En 1780, 60 000 Amérindiens, menés par José Gabriel Condorcanqui (qui adopte d’ailleurs le nom de son ancêtre, l’inca Túpac Amaru), se révoltent contre l’autorité espagnole. L’insurrection est écrasée en 1781 et Condorcanqui est exécuté, de même que des milliers de ses camarades révolutionnaires. En 1814, une autre révolte est à son tour réprimée ; pourtant, l’opposition à l’autorité impériale gagne toute l’Amérique du Sud espagnole.

En septembre 1820, José de San Martín, un Argentin qui a battu les forces espagnoles au Chili, débarque avec ses troupes au Pérou. En juillet 1821, il entre dans la ville de Lima, insurgée. L’indépendance péruvienne est proclamée le 28 juillet 1821 et San Martín reçoit le titre de protecteur, qu’il abandonne rapidement au profit de Simón Bolívar. En effet, le héros de la révolution vénézuélienne entre au Pérou en 1822, et met en déroute l’armée espagnole en 1824, lors de la bataille de Junín, le 6 août, et de la bataille d’Ayacucho, le 9 décembre, avec l’aide du général Sucre.

Les années suivantes sont extrêmement chaotiques. Une fois Bolívar parti pour la Grande-Colombie en 1826, le pays passe sous le joug des propriétaires fonciers et de la dictature militaire. Le Pérou ne connaît pas la paix avant 1845, lorsque Ramón Castilla, un vétéran d’Ayacucho, s’empare de la présidence. Durant ses deux mandats (1845-1851 et 1855-1862), il entreprend de nombreuses réformes : abolition de l’esclavage, adoption, en 1860, d’une Constitution libérale, construction de voies ferrées. Castilla commence également à exploiter le guano et les riches gisements de nitrate. En 1864, cette exploitation est à l’origine du conflit qui débouche sur une guerre entre le Pérou et l’Espagne, après que cette dernière s’est emparée des îles Chincha, riches en guano. Allié à l’Équateur, à la Bolivie et au Chili, le Pérou en sort victorieux et le traité de 1879, qui mettait fin à la guerre, est l’occasion de voir pour la première fois sa souveraineté officiellement reconnue par l’Espagne.

     
 
1821 - 1822
 
     

JOSE DE SAN MARTIN

Né en 1778 - mort en 1850

Général révolutionnaire argentin, qui a vaincu les armées espagnoles au Chili et au Pérou.

José de San Martín est, avec Simón Bolívar, l’un des deux grands Libertadors (« libérateurs ») des guerres d’indépendance sud-américaines contre l’Espagne (1808-1826).
Né à Yapeyú, dans la province de Corrientes (Argentine), dans une famille de nobles Espagnols, José de San Martín vit de 1784 à 1811 en Espagne où il poursuit des études au séminaire des Nobles de Madrid. En 1789, il s’engage dans l’armée espagnole et sert comme officier de la Couronne, notamment contre Napoléon Ier, en s’illustrant à la bataille de Bailén (21 juillet 1808) durant la guerre d’Espagne. De passage à Londres, il est initié à la franc-maçonnerie dans une loge favorable à l’indépendance des colonies espagnoles et se lie avec Francisco de Miranda.
De retour en Argentine en 1812, José de San Martín fonde la Logia Lautaro, une loge maçonnique dont le rôle est bientôt important dans l’émancipation de l’Argentine. Parallèlement, alors que son pays s’est soulevé contre la métropole espagnole, il s’engage au service du gouvernement indépendant. Nommé d’abord chef de l’expédition destinée à libérer le Haut-Pérou (Bolivie actuelle) en 1813, il est ensuite chargé de bâtir une armée dans la province de Cuyo, dont il est nommé gouverneur. Son dessein est de prendre Lima en passant par le Chili.
En 1816, il obtient les moyens nécessaires pour constituer un corps expéditionnaire de 5 000 hommes, parmi lesquels de nombreux émigrés chiliens. En 1817, il traverse la cordillère des Andes à la tête de son armée, et défait les Espagnols à la bataille de Chacabuco, au Chili (12 février). Occupant Santiago du Chili, la capitale, il proclame, avec son second Bernardo O’Higgins, l’indépendance du pays le 12 février 1818.
En 1820, San Martín organise une expédition argento-chilienne pour libérer le Pérou. Espérant un effondrement des armées espagnoles, il adopte dans un premier temps une stratégie d’attente. Puis, avec l’appui de la flotte commandée par lord Cochrane, il entame la campagne du Pérou. Sa victoire à Pasco (décembre 1820) lui permet d’entrer à Lima où, le 28 juillet 1821, il proclame l’indépendance du Pérou. Nommé « protecteur » du pays par le congrès, il abolit le tribut indien et la torture judiciaire, établit la liberté pour les enfants d’esclaves.
En 1822, les armées de San Martín et celles de Simón Bolívar font jonction en Équateur, et les deux Libertadors se rencontrent à Guayaquil. Partisan d’une monarchie constitutionnelle, San Martín se retire devant le républicain Bolívar. En septembre 1822, il démissionne de sa charge de protecteur et s’embarque en 1824 pour l’Europe. San Martín meurt en France, à Boulogne-sur-Mer.

     
 
1823 - 1824
 
     

JOSE DE LA RIVA AGÜERO Y SANCHEZ BOQUETE

Il est né en 1783 et décédé en 1858. Il fut un grand homme d'état et participa dans le Mouvement Indépendant sud-américain. Il donna son soutien au Général San Martín quand celui-ci arriva au Pérou; et quand celui-ci est reparti, il se fut proclamer premier Président de la République en 1823. Petit à petit il perdit l'appui du Congrès et fut banni pour avoir essayé de faire un accord avec le vice-roi d'Espagne.

     

BERNADO DE TORRE-TAGLA

Il fut Marquis de Torre Tagle et de Trujillo (1779 - 1825). Il proclama l'Indépendance à Trujillo (Pérou) en 1820 et exerca comme Président de la République en 1823 pendant l'absence de Don José de San Martín.

     
 
1824 - 1825
 
     

SIMON BOLIVAR

Général et homme d’État sud-américain, surnommé el Libertador (« le Libérateur ») en raison de sa participation à la lutte pour l’indépendance de l’Amérique latine contre les forces espagnoles.
Né à Caracas (Venezuela), Simón Bolívar est issu d’une famille aristocrate créole fortement influencée par l’esprit anti-despotique et rationaliste des Lumières qui s’indigne du mépris de la communauté « blanche » laquelle, pourtant numériquement minoritaire, s’octroie tous les postes à responsabilité. Il n’est donc pas surprenant que Simón Bolívar est instruit par un précepteur marqué par le rousseauisme et, qu’à 16 ans, il part découvrir l’Europe. En France, en Espagne et en Italie, il s’imprègne de la philosophie des Lumières et de l’esprit révolutionnaire. Après un court retour au pays natal, il repart quatre ans et revient, en 1807, avec un projet téméraire : abattre le despotisme colonial de l’Espagne en Amérique latine.
En 1807, tout en gérant son domaine, il soutient les conspirations contre l’occupant, mais n’y participe pas directement. En 1810, les rebelles étant vaincus par les troupes loyalistes, il est envoyé en Grande-Bretagne au nom de la « junte suprême » (émanation de la Société patriotique révolutionnaire qu’il a rejointe), afin de négocier un soutien anglais. Il rencontre Francisco de Miranda à cette occasion.
En 1811, Bolívar rentre au Venezuela et seconde Miranda dans ses efforts pour proclamer l’indépendance du pays (5 juillet 1811), laquelle détermine le début de la guerre civile entre sécessionnistes et loyalistes. L’Espagne défait Miranda, qui est arrêté et déporté en Europe. Bolívar, qui s’en était éloigné, devient le chef de file des révolutionnaires et, en 1812, il lance de nouvelles expéditions militaires à partir de la Nouvelle-Grenade (actuelle Colombie) où il s’est replié.
En 1813, à la suite de sa défense victorieuse de la Nouvelle-Grenade contre les Espagnols, puis de sa victoire à Taguanes, Bolívar rentre au Venezuela et prend Caracas (6 août), quelques semaines après avoir prononcé le discours de Trujillo, dans lequel il décrète « la guerre à mort » contre les royalistes. Mais, quoique auréolé du titre de Libertador, il ne peut résister à la pression militaire espagnole et doit quitter le pays en juillet 1814. Il s’exile en Jamaïque, puis en Haïti, après avoir été désavoué dans les débats qui divisent les patriotes réfugiés en Nouvelle-Grenade (1815).
Cet échec renforce Bolívar dans sa détermination. Depuis Haïti où Alexandre Sabès Pétion, président de la République noire, l’accueille et le protège, il expose ses objectifs : union de la Nouvelle-Grenade et du Venezuela dans une république colombienne, marche vers la démocratie par l’institution transitoire d’un régime autoritaire, recherche de soutiens diplomatiques en Angleterre et en Amérique.
Reste la question du retour sur le continent. Mais, en 1816, la révolte de Juncal déstabilise le pouvoir colonial et permet à Bolívar de reprendre pied sur le continent. En 1817, s’appuyant sur un pouvoir dictatorial constitutionnel (il a instauré un gouvernement révolutionnaire dans la ville d’Angostura, actuelle Ciudad Bolívar, et s’est rendu maître de toute la région de l’Orénoque) et sur son union avec les forces rebelles de José Antonio Páez et de volontaires européens, il revient au Venezuela. Il traverse les Andes pour arriver en Nouvelle-Grenade et remporte une victoire décisive contre les Espagnols à Boyacá (7 juillet 1819), mettant ainsi un terme à la présence coloniale dans cette région.
Le 17 décembre 1819, la république de Grande-Colombie — constituée du Venezuela et de la Nouvelle-Grenade — est proclamée. Bolívar en devient le président. Il assure définitivement l’indépendance vénézuélienne en battant les Espagnols à Carabobo, le 24 juin 1821.
Au terme de cette ascension foudroyante, permise entre autres par ses indéniables qualités de stratège militaire, l’envergure de Bolívar est continentale. Fort de ses succès, il envisage une Amérique latine totalement unie. En 1822, secondé par Antonio José de Sucre, il bat les loyalistes de Quito (Équateur actuel) et en obtient l’indépendance et l’intégration à la Grande-Colombie. Puis, en 1824, il parachève la révolution anti-impérialiste péruvienne et devient président du Pérou (février 1825). Enfin, en mai de la même année, après ses victoires et celles de Sucre, il instaure une république dans le sud du Pérou. Elle reçoit le nom de Bolivie en son honneur.
Bolívar, qui compte alors de nombreuses victoires militaires, tente de convertir celles-ci en succès politique afin de préserver l’unité et l’indépendance de la région. Mais l’idée qui lui est chère d’un grand mouvement panaméricain échoue dès 1826, lors du congrès de Panamá. Il ne parvient ni à fédérer les États qu’il préside ni à imposer à un continent en ébullition sa conception du passage vers l’indépendance et un régime constitutionnel, dictatorial et conservateur, qui doit faire pièce à l’éventuelle prise de pouvoir par des « médiocres tyranneaux de toutes les couleurs et de toutes les races ». Au reste, dès 1825, il a deviné l’impasse dans laquelle il s’engage en déclarant au premier président de l’Équateur, le général Juan José Flores : « l’Amérique est ingouvernable ».
En 1827, il renonce donc au pouvoir au Pérou et en Bolivie. Deux ans plus tard, après avoir échappé à une tentative d’assassinat et avoir été malmené par la contestation politique intérieure, il assiste, sans pouvoir s’y opposer, à l’éclatement de la confédération de la Grande-Colombie en trois républiques indépendantes : Venezuela, Colombie, Équateur. Le 27 avril 1830, il quitte le pouvoir et reprend la route de l’exil, sur laquelle il meurt le 17 décembre, trop tôt vieilli par la lutte et la déception consécutive à l’échec de son grand rêve unitaire.
La mémoire de Simón Bolívar est honorée dans toute l’Amérique latine. Mythe continental — même si le rêve de l’unitarisme a finalement été très fugace — il s’inscrit au-dessus des figures tutélaires nationales, tel Bernardo O’Higgins au Chili, Antonio José de Sucre en Bolivie ou José de San Martín pour l’Argentine. L’anniversaire de sa naissance est d’ailleurs célébré au Venezuela et en Bolivie.

     
 

1825 - 1826
 
     
 

HIPOLITO UNANUE

Né en 1755 - mort en 1833

     
 
1826 - 1827
 
     
SIMON BOLIVAR
 
     
 
1827
 
     

ANDRES DE SANTA CRUZ

Né en 1792 - mort en 1865

Général et homme d'État bolivien, président de la république de Bolivie (1829-1839). Il naquit à La Paz. Se prétendant descendant de la dynastie royale inca par sa mère, Santa Cruz n'en servit pas moins l'armée espagnole au début des guerres d'indépendance des pays d'Amérique du Sud (1810-1825). Il rejoignit par la suite l'armée indépendantiste de José de San Martín et prit part aux batailles de Junin et Ayacucho, à l'issue desquelles le Pérou gagna son indépendance. En 1826, Simón Bolívar le nomma président provisoire du Haut-Pérou (actuelle Bolivie), dont il fut élu président en 1829.
S'il contribua au développement économique et à l'amélioration du système éducatif boliviens, c'est par des méthodes dictatoriales impitoyables qu'il instaura la paix et unifia le pays. Grâce à la stabilité qu'il avait su instaurer en Bolivie, mais aussi à une habile politique d'ingérence qu'il avait menée au Pérou, ce qui lui permit en 1835 d'envahir ce territoire et d'en devenir le protecteur, il réalisa, en 1836, une ambition de longue date en devenant président de la Confédération du Pérou-Bolivie. Cependant, cette Confédération fut perçue comme une menace par les pays voisins, l'Argentine et le Chili, ce qui provoqua la guerre en 1839. Vaincu, Santa Cruz fut chassé du pays. Il assuma par la suite diverses fonctions diplomatiques en Europe. À la suite d'une tentative manquée pour reprendre le pouvoir (1855), il fut obligé de s'exiler jusqu'à la fin de sa vie et mourut en France.

     
     
 

MANUEL SALAZAR Y BAQUIJANO

 
     
 
JOSE DE LA MAR

     
 
1829 - 1833
 
     

AGUSTIN GAMARRA

Né en 1785 - mort en 1847

Il fut Président de la République en 1928 et 1838. Il participa à l'Indépendance comme bras droit d'Andrés de Santa Cruz. Il mourut en luttant contre les boliviens.


 
     
 
1833 - 1834
 
     

LUIS ORBEGOSO

Né en 1795 et mort en 1847

     
 
1834 - 1835
 
     

MANUEL SALAZAR Y BAQUIJANO

 
     
 
1835 - 1836
 
 

 
 

FELIPE SANTIAGO SALAVERRY

Né en 1806 - mort assassiné en 1836

     
 
1836 - 1839
 
     
LUIS ORBEGOSO
     
 
1839 - 1841
 
     

ANDRES DE SANTA CRUZ

Né en 1792 - mort en 1865

 

     

AGUSTIN GAMARRA

Né en 1785 - mort en 1841

     
 
1841 - 1845
 
     
 

MANUEL MENENDEZ

Né en 1793 - mort en ?

     
 
1845 - 1852
 
     

RAMON CASTILLA

Né en 1797 - mort en 1867

Général et homme d'État péruvien, président de la république du Pérou (1845-1851, 1855-1862). Il naquit à Tarapacá. Il servit d'abord dans l'armée espagnole, puis, en 1822, se rallia aux forces de José de San Martín, un révolutionnaire luttant contre la domination espagnole en Amérique du Sud (1810-1824). L'indépendance une fois acquise, Castilla fut nommé au poste de préfet dans sa province natale (1824), puis chef d'état-major (1830). En 1837, il se joignit au peuple péruvien dans une manifestation organisée contre Andrés Santa Cruz, président de l'éphémère Confédération péruviano-bolivienne (1836-1839). Ministre de la Guerre sous la présidence d'Agustín Gamarra, il fut l'un des chefs de l'armée péruvienne qui envahit la Bolivie en 1841. Élu une première fois président du Pérou en 1845, il remplit cette fonction jusqu'en 1851. José Rufino Echenique lui succéda mais, devant l'impopularité croissante de celui-ci, Castilla fomenta une révolution, déposa Echenique et fut réélu président en 1855. Au cours de son mandat, il développa l'industrie ferroviaire et les mines de nitrate en instituant un monopole d'État sur ces activités et en les affermant à des particuliers. Les réformes les plus marquantes de ce dictateur paternaliste furent l'abolition de l'esclavage et la suppression du tribut payé par les Indiens aux grands propriétaires terriens. En 1858, il fut réélu président et proclama en 1860 une nouvelle constitution qui resta en vigueur jusqu'en 1920. Il quitta son poste en 1862 et se retira un temps des affaires publiques, puis devint président du Sénat péruvien en 1865.

 
     
 
1852 - 1855
 
     
     
 

JOSE RUFINO ECHENIQUE

Né en 1808 - mort en 1887

     
 
1855 - 1862
 
 

 

RAMON CASTILLA

 
     
 
1862 - 1863
 
     

MIGUEL DE SAN ROMAN

Né en 1802 - mort en 1863

     
 
1863 - 1865
 
     
RAMON CASTILLA
     

PEDRO DIEZ CONSECO

Né en 1815 - mort en ?

     
 
1864 - 1866
 
     
Guerre avec l'Espagne
     
 
1865 - 1867
 
 

 

PEDRO DIEZ CONSECO

Né en 1815

   
 
MARIANO IGNACIO PRADO
     
 
1867 - 1868
 
   

LUIS LA PUERTA

Né en 1811 - mort en 1896

     
 
1868 - 1872
 
 

JOSE BALTA

Né 1816 - assassiné en 1872

     
 
1872
 
     

MARIANO HERENCIA ZEVALLOS

Né en 1820 - mort en 1872

 
    
 
1872 - 1876
 
     

MANUEL PARDO

Né en 1834 - assassiné le 16 novembre 1878

     
 
1876 - 1879
 
     

MARIANO PRADO

Né en 1826 - mort en 1901

 
     
 
1879 - 1881
 
     

NICOLAS DE PIEROLA

Élu en 1868 Nicolás de Piérola exerça une véritable dictature qui se révéla inefficace. Il confia, en effet, le portefeuille des Finances à l’inapte José Balta. Celui-ci, au lieu de prendre les dispositions économiques qui s’imposaient pour remettre en état le Trésor, entreprit des travaux publics dispendieux : construction d’un chemin de fer menant du Callao aux mines de Tarapacá, érection d’édifices administratifs, de monuments, plantation de parcs. Ayant ainsi vidé les caisses de l’État, il fit hypothéquer les ressources du Pérou, pour 164 millions de soles, à la compagnie française Dreyfus et Cie ; il eut recours aussi à des emprunts qu’il contracta auprès de l’Angleterre. À la fin de sa gestion, les deux tiers des revenus de la nation suffisaient à peine à payer les intérêts des dettes extérieures.

     
 

1881 - 1883

 
     

LIZARDO MONTERO

 
     
 
1883 - 1886
 
 

 
 
MIGUEL IGLESIAS
     
 

1885 - 1886

 
     
FRANCISCO GARCIA CALDERON
 
     
 
1886 - 1890
 
     
 
ANDRES AVELINO CACERES
     
 
1890 - 1894

 
     
REMIGIO MORALES BERMUDEZ
 
     
 

1894

 
     
JUSTINIANO BORGOÑO
     
 
1894 - 1895
 
     
ANDRES AVELINO CACERES
 
     
 

1899 - 1903

 
     
 
EDUARDO LOPEZ DE ROMAÑA
     
 
1903 - 1904

 
     
MANUEL CANDAMO
 
     
 

1904

 
     
 
SERAPIO CALDERON
     
     
 
1904 - 1908

 
JOSE PARDO Y BARREDA
 
     
     
 
1908-1912

 
 

AUGUSTO B. LEGUIA

Né en 1863 - mort en 1932

     
 
1912 - 1914
 
     
GUILLERMO BILLINGHURST

 
     
 
1914 - 1915
 
     
ÓSCAR R. BENAVIDES
     
 
1915 - 1919
 
 JOSE PARDO Y BARREDA

 
     
 
 1919 - 1931
 
     
 
AUGUSTO B. LEGUIA  
 
1931 - 1933

 
     

  LUIS MIGUEL SANCHEZ CERRO

Né en 1889 - assassiné en 1933

 
     
 
1933 - 1939
 
     
ÓSCAR R. BENAVIDES
     
 
1939 - 1945

 
     
  MANUEL PRADO Y UGARDECHE
 
     
 
 1945 - 1948
 
     
 
 JOSE BUSTAMENTE Y RIVERO
     
 
1948 - 1956
 
     
 MANUEL ODRIA
 
     
 
1956 - 1962
 
     
 
MANUEL PRADO Y UGARTECHE 
     
 
1962
 
     
 RICARDO PEREZ GODOY
 
     
 
1962 - 1963
 
     
 
 NICOLAS LINDLEY LOPEZ
     
 
1963 - 1968
 
     

 FERNANDO BELAUNDE TERRY

Né à Lima (Pérou) dans une famille de la haute bourgeoisie, Fernando Belaúnde Terry est conduit par suite de l’exil de son père, qui fut Premier ministre, à poursuivre ses études secondaires à Paris, puis à l’université du Texas, où il obtient son diplôme d’architecte. De retour dans son pays, il est député de 1945 à 1948 et candidat aux élections présidentielles de 1956. Il fonde l’Action populaire, conclut une alliance avec les démocrates-chrétiens et est installé à la présidence en 1962 à la suite d’un coup d’État militaire, que les militaires justifient par le désir d’interdire l’accès au pouvoir de la gauche, mais qui traduit en réalité un barrage dressé contre Haya de La Torre. Belaúnde sera évincé cinq ans plus tard par ces mêmes militaires.
Le mouvement A.P.R.A. (Alianza popular revolucionaria americana), fondé en 1924 à Paris par Victor Raul Haya de La Torre, s’était dès le début déclaré antiaméricain et avait proclamé sa vocation sociale, préconisant la nationalisation des terres et la défense des Indiens. Comme le populisme apriste, celui de Belaúnde visait à réintégrer dans la vie nationale la masse des exclus ; toutefois les apristes prédominaient dans la région sucrière de la côte nord du pays, tandis que les belaúndistes l’emportaient à Lima et à Callao, dans la région la plus moderne et la plus développée, et dans le sud du Pérou, région agricole arriérée. Préconisant une réforme agraire assez radicale, méfiant à l’égard de l’aide extérieure — il accepte toutefois l’aide économique et l’assistance militaire des États-Unis —, Belaúnde s’est attiré un temps à la fois les sympathies de la gauche péruvienne et celles des conservateurs. Mais le capital de confiance dont il bénéficiait au début de son mandat avait été érodé successivement par une mauvaise gestion financière, par des investissements publics parfois imprudents, causes de déficit budgétaire, et par un blocage croissant de l’institution parlementaire ; de plus, à partir de 1965, une partie de l’extrême gauche, fascinée par le modèle cubain, engageait une guérilla qui, sévèrement réprimée, détachait les intellectuels du parti de Belaúnde ; l’armée, désormais, se considérait comme le « dernier recours » et, le 2 octobre 1968, dix mois avant la fin de son mandat, déposait le président Belaúnde par un coup d’État conduit par le général Juan Velasco Alvarado.
Anticommunistes et nationalistes, les militaires du nouveau gouvernement Alvarado annulent l’accord par lequel l’International Petroleum Company avait négocié avec le président Belaúnde la nationalisation des gisements de la Brea y Pariñas. Il est notamment reproché au président de n’avoir pas exigé de la compagnie pétrolière une compensation financière, alors qu’elle a exploité les gisements de 1924 à 1968 ; la junte exige de Washington un milliard de dollars.
Exilé aux États-Unis, il regagne son pays en 1976. Quatre ans plus tard, il remporte l’élection présidentielle devant quatorze autres candidats. Il rétablit la liberté de la presse, mais se trouve confronté à un taux d’inflation très élevé, à une énorme dette extérieure et à de violentes attaques du Sentier lumineux. Le mécontentement suscité par ses mesures d’austérité et par son incapacité à contrôler les militaires dans leur lutte contre les terroristes a pour conséquence une défaite écrasante aux élections de 1985.

 
     
 
1968 - 1975
 
     
 

 JUAN VELASCO ALVARADO

Né en 1909 - mort en 1977

Né à Piura, dans une famille paysanne. Il mène une adolescence difficile entre Piura et Lima et aspire vite à la carrière militaire, qu’il conçoit comme un moyen de promotion sociale. Il entre comme simple soldat dans une armée dont il va gravir un à un tous les échelons. À vingt-quatre ans, il n’est encore que sous-lieutenant. À Pucallpa, Arequipa, Puno, Trujillo, il connaît la vie médiocre des garnisons perdues dans la jungle amazonienne, sur les hautes terres andines ou dans les oasis du désert côtier du Pérou. Il y gagne de connaître les problèmes du petit peuple péruvien et acquiert une solide méfiance à l’égard de l’oligarchie des beaux quartiers de la capitale. En 1950, il est directeur de l’École supérieure de guerre, où il forme de jeunes officiers qui lui restent fidèles jusqu’à ce qu’il prenne le pouvoir en 1968. Il est attaché militaire du Pérou en France en 1962, puis à Washington dans le cadre de la Junte interaméricaine de défense.
En 1967, il devient général d’une armée engagée depuis 1965 par le gouvernement civil de Belaunde Terry dans la répression de guérillas d’inspiration castriste installées en divers points d’un territoire national qui constitue un champ de manœuvre et d’inspiration politique exceptionnel. Cette guerre civile larvée, impopulaire parmi les officiers qui en sont chargés, leur rend plus insupportables l’impuissance et la corruption de l’oligarchie dirigeante. Juan Velasco, leur ancien instructeur et leur chef, prend la direction de leur impatience et conçoit le coup d’État militaire qui, le 3 octobre 1968, renverse le gouvernement civil, dissout le Parlement, nationalise les installations de l’International Petroleum Company.
Commence alors pour le Pérou une période politique fermement dirigée par Juan Velasco, chef d’état-major et chef de l’État. Appuyé sur une armée qui forme l’ossature du régime, il promulgue, en 1969, une réforme agraire radicale qui exproprie les grandes plantations oligarchiques ou internationales. En 1971, il liquide les derniers restes de guérillas et triomphe du blocus financier nord-américain en négociant auprès de la Banque internationale de développement un crédit de 165 millions de dollars qui relance la politique de développement agricole (irrigation du Majes) et minier (cuivre de Cerro Verde et de Cuajones). En 1973, il nationalise les mines de cuivre du plus ancien trust minier américain, la Cerro de Pasco Corporation, installée au Pérou depuis 1902. À l’extérieur, le gouvernement Velasco renoue ses rapports diplomatiques avec Cuba et la Chine populaire, en 1971 ; il adhère au groupe des pays non alignés en 1973. Avec le Chili et la Bolivie, le Pérou apparaît alors comme le chef de file d’un nationalisme de gauche andin.
Mais le blocus financier nord-américain se desserre peu et, à l’intérieur, l’ancienne opposition ne désarme pas. Obsédé par ce complot et mal préparé, par sa formation militaire et plébéienne, aux intrigues de l’oligarchie, Velasco se méfie des anciens partis politiques ; il nationalise certains de leurs journaux, expulse des personnalités d’opposition et semble s’isoler de plus en plus dans l’exercice ombrageux du pouvoir. En février 1975, une grève de policiers dans la capitale dégénère en une émeute, sévèrement réprimée. Pourtant, en août 1975, Juan Velasco prononce encore le discours d’ouverture de la Conférence des pays non alignés réunie à Lima. Mais, deux jours plus tard, il est destitué par ses pairs, ces anciens colonels qu’il a faits généraux après les avoir formés et amenés au pouvoir.
Longtemps porté par l’affection d’une partie du petit peuple qui l’avait surnommé « el Chino » (le Chinois), Velasco connut après 1974 une solitude grandissante, peut-être conforme au sort même de sa révolution, qu’il avait voulue « ni capitaliste, ni marxiste », mais « péruvienne, humaniste et chrétienne ». Il laissa derrière lui des institutions agraires, des structures industrielles et administratives puissamment modifiées, une armée équipée de matériel américain, soviétique et français, et une dette extérieure aussi importante qu’à son arrivée au pouvoir.

     
 
1975 - 1980
 
     
 FRANCISCO MORALES BERMUDEZ
 
     
 
1980 - 1985
 
     
 

FERNANDO BELAUNDE TERRY 

     
 
1985 - 1990
 
     
 
 ALAN GARCIA PEREZ
     
 
1990 - 2000
 
     

 ALBERTO FUJIMORI FUJIMORI

Né à Miraflores (Pérou), de parents japonais, Alberto Fujimori étudie d’abord à Lima, avant d’obtenir un diplôme de mathématiques à l’université du Wisconsin (Madison, États-Unis). Ingénieur agronome, il enseigne ensuite l’agronomie à l’université agricole nationale du Pérou. Il en devient le recteur, avant d’assumer la charge de président de l’Association des recteurs d’université.
Inconnu, sans expérience politique, mais persuadé de son destin présidentiel, Alberto Fujimori lance le mouvement politique Changement 90 (C90) dans la perspective de l’élection présidentielle de 1990.
Candidat à la présidence du Pérou lors de l’élection de 1990, Alberto Fujimori recueille au premier tour 29 p. 100 des suffrages, ce qui crée la surprise et le place en seconde position derrière le romancier Mario Vargas Llosa, qui obtient 34 p. 100 des suffrages. Au cours de la campagne du second tour, les deux candidats en lice insistent sur leur capacité à sortir le pays du marasme économique, encore aggravé par les déprédations du Sentier lumineux et du Mouvement révolutionnaire Túpac Amaru (MRTA, castriste).
Toutefois, Alberto Fujimori, contrairement à son adversaire, s’adresse tout particulièrement aux populations rurales, indiennes et métisses, ainsi qu’aux couches sociales les plus pauvres, mal disposées envers Mario Vargas Llosa en raison des relations qu’il entretient avec l’élite fortunée du pays. Le programme d’Alberto Fujimori insiste sur le développement économique et l’amélioration des conditions de vie des paysans.
Surnommé « El Chino » en raison de ses origines japonaises, Alberto Fujimori remporte l’élection présidentielle au second tour avec 60 p. 100 des suffrages, la plus haute majorité jamais obtenue au Pérou. Alors que, pendant sa campagne, il s’est fermement opposé aux conditions posées par le Fonds monétaire international (FMI) pour faire bénéficier le Pérou de prêts, il adoucit sa position aussitôt après son élection, et établit des relations avec le Japon dans l’espoir de bénéficier d’une aide financière. Son plan de redressement économique contribue à la diminution du taux d’inflation, mais la situation économique continue néanmoins de s’aggraver.
Le 5 avril 1992, Alberto Fujimori procède à la dissolution du Parlement, établit la censure de la presse, suspend la Constitution de 1979 et emprisonne certains adversaires politiques, toutes mesures qui, selon lui, visent à combattre le Sentier lumineux et les trafiquants de drogue. Arrêté en septembre 1992, le chef du Sentier lumineux, Abimaël Guzman, est jugé et condamné à la prison à perpétuité.
Une tentative de coup d’État, fomentée par le général Jaime Salinas dans le but de restaurer la démocratie mise à mal par Alberto Fujimori, est déjouée le 13 novembre 1992.
Une nouvelle Assemblée constituante détenant des pouvoirs législatifs est élue le 22 novembre 1992. Le parti de la majorité en place, appelé Changement 90-Nouvelle majorité (C90), apporte son soutien à Alberto Fujimori. La nouvelle Constitution, qui supprime le bicaméralisme, est adoptée par référendum le 31 octobre 1993. Elle autorise le président sortant à effectuer un second mandat consécutif.
La nouvelle Constitution permet donc à Alberto Fujimori de se présenter à l’élection présidentielle de 1995 pour un second mandat de cinq ans. Il est réélu dès le premier tour de l’élection du 9 avril 1995, avec 64,42 p. 100 des suffrages, face à Javier Pérez de Cuéllar, l’ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) de 1982 à 1991.
Fort du soutien populaire, Alberto Fujimori poursuit sa politique néolibérale de déréglementation de l’économie. Le programme d’austérité mis en œuvre à partir de 1990 avec l’appui du FMI et de la Banque mondiale permet une réduction spectaculaire du taux d’inflation qui passe de 7 500 p. 100 en 1990 à 11,1 p. 100 en 1995. Mais dans le même temps le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté ne cesse d’augmenter, passant de 7 à 12 millions.
En dépit de la Constitution, Alberto Fujimori exprime sa volonté de briguer un troisième mandat à l’élection présidentielle de 2000 : l’opposition réclame en vain la tenue d’un référendum visant à empêcher sa candidature.
Au mois de mai 2000, Alberto Fujimori est élu pour un troisième mandat, son adversaire Alejandro Toledo ayant refusé de participer au second tour de scrutin. Cette élection est l’objet de contestations dans le pays et à l’étranger. En novembre 2000, sur fond de scandale politico-financier, Alberto Fujimori se réfugie au Japon à l’occasion d'un voyage officiel et annonce sa démission. Le Congrès péruvien la refuse et prononce sa déchéance politique pour « incapacité morale permanente » par 62 voix pour, 9 contre et 9 abstentions. Cette décision prive l’ancien président de ses droits civiques, ce qui lui interdit de se présenter aux prochaines élections.

 
     
 
2000 - 2001
 
     
 
 VALENTIN PANIAGUA
     
 
2001 -
 
     

 ALEJANDRO TOLEDO

Centriste, âgé de cinquante-cinq ans, Alejandro Toledo est un Indien d’origine quechua. Il incarne la réussite sociale d’un jeune cireur de chaussures parti de rien.
Devenu docteur en économie des ressources humaines, il a travaillé pour la Banque mondiale, l’OCDE et l’Organisation internationale du travail, mais n’a pas d’expérience politique et ne dispose pas de la majorité au Congrès.

 
     
     
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