Le Palais impérial appelait jadis la "Cité interdite pourpre". La couleur "pourpre", symboliquement attribuée à l'étoile polaire, signifie qu'elle était un centre cosmique. S’étendant sur
plus de 72 hectares, le Palais impérial compte 9 999,5 pièces,
protégé par une muraille d’enceinte de Le Palais impérial (Gugong) construit sous les ordres de l'empereur Yongle, fut édifié entre 1407 et 1420. Les empereurs Ming et Qing s'y succédèrent jusqu'en 1924, date à laquelle Puyi, dernier empereur Qing, abandonna définitivement ses appartements. On accède à la Cité interdite elle-même en pénétrant dans le palais par la porte Tian'anmen puis en franchissant deux vastes avant-cours. On se retrouve devant la porte du Midi (Wumen) dont la construction rappelle un peu celle de nos châteaux forts. Elle fut édifiée en 1420, puis restaurée à plusieurs reprises, notamment en 1979. C'est ici que l'empereur recevait les soldats qui rentraient victorieux de la guerre. La Cité interdite est entourée par des douves dont on franchit le côté sud, la rivière des Eaux dorées, par l'un des cinq ponts en marbre blanc qui symbolisent les cinq vertus. A partir de là, les portes majestueuses, les cours immenses et les palais se succèdent, apparemment sans fin. Les tuiles des toits sont jaunes, c'est la couleur de l'empereur, et les murs violets, car le pourpre est la couleur de l'étoile Polaire, centre du cosmos, comme l'empereur est le centre de l'Empire. Le yin (Impératrice, chiffres pairs) et le yang (Empereur, chiffres impairs), ainsi que les 5 éléments de l'Univers : eau (Impératrice, salles du nord) , feu (Empereur, salles du sud), bois (culture, salles de l'est), métal (art militaire, salles de l'ouest) , terre sont les principes philosophiques directeurs qui organisent la Cité interdite. Le chiffre 9 y est partout présent (nombre d'animaux, de clous sur les portes, etc.). |
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Dans
la maison du « Fils du Ciel »
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Au
coeur du palais
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Il
faut encore franchir deux autres portes - celle de la Droiture (Duan-men)
et celle du Midi (Wu-men) - avant de pénétrer
dans la Cité interdite stricto sensu. Construite en 1420 et
plusieurs fois restaurée, la porte de la Droiture est surmontée
de cinq pavillons (communément appelés les Cinq Phénix).
C'est ici que le souverain passait les troupes en revue après
une victoire et qu'il établissait le calendrier de la nouvelle
année, cérémonie très importante en Chine
depuis l'Antiquité.
La porte du Midi est flanquée de deux édifices religieux du plus grand intérêt le temple dédié au culte des ancêtres de la dynastie et le temple de la divinité de la Terre et du Grain, c'est-à-dire aux dieux tutélaires de l'État impérial chinois. Au-delà de cette porte s'étend un très vaste espace traversé d'est en ouest par un canal en forme d'arc mongol, le Ruisseau des Eaux d'or (Jinshui ho), que franchissent également cinq ponts, plus grands que ceux dont il a été question plus haut. L'importance du chiffre cinq s'explique par le fait que pour les Chinois il existait cinq vertus, cinq montagnes sacrées, cinq couleurs, cinq points cardinaux (ils considéraient en effet le centre comme un point cardinal) et cinq éléments. Le symbolisme de ce chiffre remonte à plusieurs siècles avant l'ère chrétienne. |
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Le premier pavillon,
maintes fois reconstruit, est édifié sur une terrasse
accessible par trois escaliers en marbre. En son centre se dresse le
trône de l'empereur, entouré de meubles d'époque.
C'est ici que se déroulaient les cérémonies les
plus importantes - comme l'intronisation du souverain, son anniversaire
ou encore la fête du Solstice d'hiver - et que l'on proclamait
les résultats des concours littéraires ouverts à ceux
qui se destinaient à la carrière administrative.
Un trône occupe le centre du deuxième pavillon, où le Fils du Ciel se préparait avant d'entrer dans la salle de la Suprême Harmonie. Dans la salle du trône, l'empereur regardait toujours vers le sud, alors que quiconque s'approchait de sa personne devait avoir le visage tourné vers le nord. C'est ici que, à l'automne, on offrait au souverain des échantillons de la récolte de l'année, cueillis dans le champ qui entourait le temple de l'Agriculture, où il se livrait une fois l'an à la cérémonie du labourage. Cette tradition fut successivement reprise par Louis XV (1756), puis par l'empereur Joseph d'Autriche et par le grand-duc de Toscane (1769). Le troisième pavillon, qui abrite également un trône, était la salle où, sous la dernière dynastie, étaient reçus les ambassadeurs étrangers et où l'on passait les concours littéraires, d'un niveau élevé, permettant d'accéder au rang de jin ski. Ce sont ces examens - ils ont existé en Chine depuis la dynastie des Han jusqu'en 1905 - qui, au XIXe siècle, donnèrent aux Occidentaux l'idée d'organiser des concours d'État pour l'entrée dans l'administration. Ce troisième pavillon abrite aujourd'hui de nombreux chefs-d'oeuvre de l'art chinois exposés par ordre chronologique. |
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Quant
au palais de la Tranquillité terrestre, il était sous
les Ming la résidence personnelle de l'impératrice. La
porte de la Tranquillité terrestre (Kunning men) conduit
au jardin impérial (Yuhua yuan), aménagé à l'époque
Ming et possédant de beaux arbres séculaires, où Qianlong
composa quelques beaux poèmes. En son centre se trouve le pavillon
de la Tranquillité impériale (Qinan dian), dont
deux licornes en bronze doré (Qilin) gardent l'entrée.
On quitte le jardin par la porte de l'Esprit martial (Shenwu men),
qui limite la Cité interdite au nord.
Le parcours suivi jusqu'à présent correspond à l'axe sud-nord, qui est évidemment le plus important, mais il ne faut pas pour autant négliger les axes latéraux. A l'ouest de la porte de la Pureté céleste se trouve un passage qui mènera le visiteur dans le secteur occidental de la ville Rouge. S'il poursuit son chemin en direction du nord, il découvrira tour à tour le pavillon de la Nourriture de l'Esprit (Yangxin dian), résidence de prédilection des trois derniers empereurs, puis le complexe des six palais occidentaux (Xiliu gong), où vivaient l'impératrice et les concubines du souverain. A l'est de la porte de la Pureté céleste, un autre passage, symétrique du précédent, donne accès à l'axe oriental, où l'on visite, toujours du sud vers le nord, le palais de l'Abstinence (Zhai gong), une des constructions les plus récentes puisqu'elle remonte à 1731 (elle abrite aujourd'hui une riche collection de bronzes sacrés antiques). Lui font suite les six palais orientaux (Dongliu gong), autrefois également réservés aux femmes. A l'est de la porte de l'Abstinence se trouve le pavillon des Ancêtres (Fengxian dian), où l'on rendait hommage aux ancêtres de la famille impériale. Après avoir franchi plusieurs portes et traversé différentes cours, on atteint le pavillon de la Tranquillité et de la Longévité (Ningshou gong), où, dans trois salles contiguës, disposées suivant un axe sud-nord, sont exposés quelques chefs-d'oeuvre provenant des collections impériales. |
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En
remontant le temps
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Si
l'on veut comprendre pourquoi la Cité interdite fut reconstruite
de manière à être le centre cosmique de la capitale
et de l'Empire, il faut remonter à la plus haute Antiquité.
Quand on édifie une ville, il est indispensable d'orienter sa
planimétrie en fonction des points cardinaux. Le mur d'enceinte
affecte la forme d'un quadrilatère. L'entrée principale
s'ouvre généralement vers le sud, et les principaux monuments
religieux sont également localisés dans le secteur méridional
de la ville. Les divinités essentielles de l'antique religion
préconfucéenne étant le Ciel et le dieu de la
Terre et du Grain, il n'est pas étonnant que l'autel du Ciel
et le temple de l'Agriculture se trouvent dans le secteur sud de Pékin.
Après la chute de la dynastie mongole des Yuan, des envahisseurs venus du nord qui avaient conquis tout l'Empire, la dynastie purement chinoise des Ming, dans son souci de restauration nationale, se tourna résolument vers le nord et transféra sa capitale de Nankin à Pékin. Celle-ci était un centre urbain très ancien, une ville frontière établie au contact des deux grands axes d'expansion politique, économique et culturelle de la Chine, dirigés l'un vers le sud, l'autre vers l'Asie centrale. Pékin avait été la capitale de dynasties non chinoises, comme les Liao [Leao] (937-1125) et les Jin (1210-1234), et surtout la capitale de l'ensemble de la Chine sous Khoubilay khan : connue sous les noms mongol de Khanbalik (Cambaluc) et chinois de Ta-tu, elle se présentait comme une agglomération composite groupant des édifices en dur et des yourtes mongoles (tentes en feutre et en peau). |
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Comment
apparut la Cité impériale aux premiers Occidentaux qui
arrivèrent à Pékin? En 1598, le jésuite
Matteo Ricci en donnait cette courte description : « Le palais
du roi se trouve à l'intérieur du mur intérieur,
sitôt que l'on a franchi la porte sud, et s'étend jusqu'à la
porte nord en position centrale, de sorte que tous les autres habitent
des deux côtés ; il semble ainsi que le palais du roi
occupe toute la ville. Il est plus petit que celui de Nankin, mais
beaucoup plus beau, d'autant que, à cause de l'absence du roi
(qui n'y va jamais), celui-ci se détériore de jour en
jour, alors que du fait de sa présence celui de Pékin
se rénove de jour en our. » Ce témoignage vieux
de quatre siècles montre donc la Cité interdite de l'extérieur
et fait état d'incessants travaux d'agrandissement et de restauration.
Sans reprendre toutes les descriptions faites par les voyageurs occidentaux, il est néanmoins intéressant de faire un saut de deux siècles dans le temps pour observer ce que Ricci n'avait pas pu voir. Voici, par exemple, en quels termes la Cité interdite est décrite en 1777 dans les célèbres Mémoires concernant les Chinois, publiés à Paris par un missionnaire anonyme : « Les palais de l'empereur sont de véritables palais et témoignent de la grandeur du seigneur qui les habite par l'immensité, la symétrie, l'élévation, la régularité, la splendeur et la magnificence des innombrables édifices qui les composent. » Le Louvre tiendrait largement dans une des cours du palais de Pékin, et l'on en compte un bon nombre à partir de la première entrée jusqu'à l'appartement plus secret de l'empereur, sans parler des édifices latéraux. Tous les missionnaires que nous avons vu arriver d'Europe ont été frappés par l'air de grandeur, de richesse et de puissance du palais de Pékin. Tous ont confessé que si les diverses parties qui le composent n'enchantent pas la vue, comme les plus beaux exemples de la grande architecture européenne, leur ensemble constitue un spectacle auquel rien de ce qu'ils avaient vu auparavant ne les avait préparés. Ce palais mesure 236 toises et 2 pieds d'est en ouest, et 236 toises et 9 pieds du nord au sud. A quoi il faut ajouter les trois cours antérieures, qui, bien qu'entourées d'édifices plus grands que les autres, ne sont pas comprises dans ces mesures. Ces milliers de toises [la toise chinoise équivaut à dix pieds], toutes occupées ou entourées par des tours, des galeries, des portiques, des salles et des édifices importants, produisent d'autant plus d'effet que les formes sont très variées, les proportions plus simples, les plans plus assortis et que l'ensemble tend vers le même but : tout, en effet, devient plus beau à mesure que l'on approche de la salle du trône et des appartements de l'empereur. |
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La
vie dans la Cité Interdite
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Centre
cosmique de l'Empire, la Cité interdite est aussi la résidence
principale de l'empereur et de la Cour. En chinois, empire se dit tianxia,
c'est-à-dire « tout ce qui est sous le ciel ». Dans
les plus anciens textes, on retrouve cette identification de l'État
au monde, une conception d'une monarchie universelle unique; la Chine
est entourée de peuples et de pays barbares, qui doivent se
considérer comme ses vassaux et lui payer périodiquement
tribut. Sous le règne de Qian-long, une ambassade britannique
envoyée par le roi George III dans le but d'améliorer
les relations commerciales entre les deux pays arriva dans la Cité interdite.
L'ambassadeur d'Angleterre, Lord Macartney, ayant refusé de
faire les révérences d'usage (ko-tou) devant
l'empereur et donc de reconnaître la suzeraineté de la
Chine, la mission échoua. En 1816, une autre ambassade, menée
par Lord Amherst, faillit pour les mêmes raisons, et le souverain
asiatique écrivit à George III : « Si vous acceptez
loyalement notre souveraineté et vous montrez soumis, il n'est
pas nécessaire d'envoyer une mission à notre Cour chaque
année pour prouver que vous êtes véritablement
notre vassal. »
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En
Chine, la mnogamie ne date que du XXe siècle. Traditionnellement,
chaque Chinois pouvait avoir, outre son épouse, une ou plusieurs
concubines, et les empereurs n'échappaient pas à la règle.
La famille impériale se composait de la première épouse,
c'est à dire de l'impératrice (Huang hou) et
d'une kyrielle d'épouses et de concubines (fei ou pin),
ces dernières étant choisies sous les Qing (T'sing) parmi
la noblesse mandchoue. Le harem impérial pouvait compter de
quelques dizaines à plus d'une centaine de femmes, et le service
y était assuré par des eunuques. L'empereur Kangxi [K'ang-hi]
(1662-1723), qui eut au total trente-cinq fils et vingt filles, fut
cependant obligé de réduire à trois cents personnes
les effectifs du personnel vivant dans la Cité interdite, alors
que sous la dynastie précédente des Ming plusieurs milliers
de serviteurs et de fonctionnaires étaient attachés au
service de la Cour.
A cette époque, le groupe des eunuques était si puissant qu'à certains moments ils en arrivèrent à diriger la vie de l'Empire, favorisant l'expansionnisme politique et économique de la Chine. Il suffit de citer les nombreuses expéditions navales qui eurent lieu entre 1405 et 1430 dans les mers du Sud, l'océan Indien et sur les côtes d'Afrique orientale. Sous la dernière dynastie impériale, le pouvoir des eunuques fut nettement réduit, et ils se retrouvèrent relégués à leurs tâches spécifiques. A la mort de l'empereur, il arrivait que sa veuve (huang taihou) occupe une position importante à la Cour. Si elle avait une forte personnalité, elle pouvait, comme ce fut le cas pour Ci xi (T'seu-hi), qui mourut en 1908, jouer un rôle politique et intervenir largement dans la vie de l'Empire. C'est Ci xi qui, avec l'appui des conservateurs, fit échouer le mouvement réformiste de 1898 et enfermer dans un des palais de la Cité interdite l'empereur Guangxu (Kouang-siu), favorable aux réformes; c'est elle aussi qui abandonna la capitale lors de la révolte des Boxers (Yihetuan), en 1900, et qui, après la mort de Guangxu, désigna son successeur, le jeune Pu Yi (P'ou-yi), alors âgé de deux ans. |
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Le
pavillon de la Profondeur littéraire (Wenyuan ge),
localisé plus à l'est, abritait la bibliothèque
de Qian-long. Également connue sous le nom de Siku,
celle-ci regroupait plus de dix mille ouvrages, répartis, selon
l'ancienne classification des livres chinoise, en quatre dépôts
(siku) ou quatre sections (sibu) : oeuvres classiques,
historiques, philosophiques et littérature variée.
Qian-long fit exécuter six copies identiques de cette bibliothèque constituée exclusivement de manuscrits une fut déposée dans le Yuanmingyuan (l'ancien palais d'Été de Pékin, détruit par le corps expéditionnaire franco-anglais en 1860), une autre à Jehol (l'actuelle Chengde, à l'époque résidence d'été de la Cour), une troisième à Moukden (aujourd'hui Shenyang, berceau de la dynastie mandchoue), les autres enfin dans diverses villes. Autrefois conservés dans la Cité impériale, ces manuscrits peuvent aujourd'hui être consultés à la Bibliothèque nationale de Pékin. Des rites particuliers se déroulaient dans la Cité interdite en présence du souverain et de la Cour. C'est ainsi que le premier mois de l'année lunaire était marqué par la fête de la veille du Nouvel An (chuxi), durant laquelle le Fils du Ciel, installé dans la salle d'audience, recevait de bon matin l'hommage des membres de la famille impériale et des hauts fonctionnaires vivant à la Cour. Beaucoup plus importante était la fête du Nouvel An proprement dite (yuandan). A cette occasion, les Chinois avaient coutume de brûler de l'encens en l'honneur des esprits, pour les inviter à descendre sur terre, et de tirer de grands feux d'artifice. Les princes, les ducs, les fonctionnaires et les gardes de l'antichambre impériale pouvaient accéder librement à la Cité interdite pour offrir leurs félicitations au souverain dans la salle de la Suprême Harmonie. Le Fils du Ciel était assis sur son trône, entouré d'une cinquantaine de personnages de premier rang, tandis que sur les marches de l'estrade se tenaient, debout, les princes et les nobles, placés selon la position qu'ils occupaient dans la hiérarchie. |
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Au
cours du deuxième mois lunaire, on célébrait dans
le pavillon de la Gloire littéraire (Wenhua dian) la
fête des Classiques, durant laquelle des lettrés illustres
commentaient devant l'empereur les plus grands textes classiques.
La Chine était dotée depuis des siècles d'un puissant appareil bureaucratique, et la sélection des fonctionnaires reposait essentiellement sur la connaissance des classiques confucéens. Les empereurs de la dernière dynastie favorisèrent de grandes entreprises littéraires collectives. C'est ainsi que Kangxi fit compiler le grand dictionnaire (49 000 caractères chinois) qui porte son nom (Kangxi zidian) et dont la première édition fut imprimée dans le palais en 1716. C'est là aussi que, en 1725, fut éditée, sous le titre Gujin tushu jicheng, la plus grande encyclopédie chinoise illustrée. A son tour, Qian-long fit préparer l'édition des classiques confucéens, de textes historiques et autres, et fit publier le catalogue complet des oeuvres figurant dans la bibliothèque impériale. Presque tous les empereurs des deux dernières dynasties collectionnèrent des oeuvres d'art. Bien qu'une partie des pièces ait été volée après la révolte des Boxers et que d'autres aient été transférées avant 1949 au musée du Palais à Formose, il reste dans la Cité interdite de nombreux objets provenant des collections impériales. Celles-ci se sont enrichies de pièces archéologiques mises au jour à la faveur des campagnes de fouilles menées depuis la fondation de la République populaire de Chine (1eroctobre 1949). La Cité interdite abrite plus de 900 000 objets précieux - chefs-d'ouvre de peinture et de calligraphie (l'art noble par excellence aux yeux des Chinois), bronze, céramique, porcelaines, sculptures, tissus, bijoux, etc. -, et leur nombre s'accroît sans cesse. |
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Les
portes du palais
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Quatre bastions,
surmontés chacun d'un pavillon à la toiture aussi jaune,
flanquent l'enceinte aux quatre angles. Quatre portes donnent accès
au palais, soit une sur chaque mur : au sud, Wu Men (la Porte du Midi
), au nord, Shen Wu Men (la Porte de la Fierté divine), à l'est
et à l'ouest, Dong Hua Men et Xi Hua Men (les Portes fleuries
de l'Est et de l'Ouest). On pénètre par la Porte Tian
An Men, puis franchit deux avant-cours, pour atteindre Wu Men, la plus
grande des quatre portes.
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Wu
Men
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Wu
Men (Porte du Midi ou du Méridien) est la plus grande porte
du Palais impérial. Edifiée en 1420, puis restaurée
deux fois, en 1647 et en 1801, elle donne sur le sud. Haute de 10 m,
longue de 92 m au sud et de 126 m au nord, la porte est flanquée
de deux ailes en retour et surmontée de cinq pavillons, un grand
rectangulaire au centre et quatre autres carrés, plus petits,
aux quatre coins. D'où vient le nom de "Pavillons de Cinq
Phénix". Leurs toitures sont en tuiles jaunes comme celles
du palais. Sous la dynastie des Qing, une pièce latérale
de la porte était réservée aux fonctionnaires
et officiers de haut rang, qui y restaient chaque jour de bonne heure
pour attendre l'audience de l'empéreur. Quand celui-ci les recevait
en audience, le tambour et la cloche sur la porte retentissaient à la
fois.
Lorsque la cloche sonnait simplement, ceci signifiait que l'empéreur allait prier aux Temples du Ciel et à l'Autel de la Terre pour les bonnes récoltes. Quand il se rendait au Temple des Ancêtres pour faire le sacrifice, on battait le tambour seulement. L'empereur y présidait également les cérémonies de triomphe à Wu Men lorsque la guerre fut gagnée ou que le nouveau calendrier. La porte était aussi le lieu du châtiment pour les fonctionnaires qui offensaient l'empereur dans leurs interventions. Sous l'empereur Jia jing (1522-1566) des Ming, 134 fonctionnaires furent fouettés devant la porte pour ce genre d'offense, dont 17 étaient battus à mort |
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Shen
Wu Men
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La Porte de la Fierté divine,
en chinois Shenwumen, était la "porte de derrière" du
Palais impérial. Elle fut bâtie sous les Ming et restaurée
sous le règne de Kang Xi des Qing. A l'étage se trouvaient
un tambour et une cloche servant à donner l'heure aux occupants
du palais.
C'était par cette porte que l'empereur et l'impératrice se rendirent aux jardins impériaux à l'ouest de Beijing ou allaient effectuer une tournée d'inspection. C'était aussi par là que l'impératrice douairière Ci Xi s'enfuit avec l'empereur Guang Xu, en 1900, lorsque les troupes alliées des huit Etats envahissaient la capitale. |
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La
Porte Tian An Men
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Construite
en 1420 et reconstruite en 1651, la Porte Tian An Men (Porte de la
Paix céleste en français) portait son nom actuel sous
le règne de l'empereur Shun Zhi des Qing. Elle s'appelait Cheng
Tian Men (Porte des Faveurs du Ciel) auparavant, sous les Ming.
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Elle était
l'entrée principale de la Cité interdite. Au-dessus de
la porte se dresse un pavillon splendide en bois, soutenu par une rangée
de colonnes pourpres et surmonté d'une double toiture aux tuiles
jaunes vernissées. Le faîtage du toit supérieur
est orné de dix dragons (animal fabuleux) dont les deux principaux
ferment les deux extrémités du faîte, deux épées
en éventail perçant leur dos pour empêcher leur
fuite. Les huit autres se trouvent respectivement sur les bouts des
huit arêtiers. Cet ornement sert à protéger l'édifice
contre l'incendie, le dragon étant un animal capable de verser
la pluie. Chaque arêtier est orné également de
dix autres faîteaux pour écarter les catastrophes. Les
dix faîteaux s'alignent en ordre suivant: dragon, phénix,
lion, cheval ailé, hippocampe, licorne, poisson, xie (animal
fabuleux), boeuf et bou (animal fabuleux). Cette rangée est
commencée par un génie à califourchon sur phénix.
Ces faîteaux furent installés pour écarter les
catastrophes au moment de la construction de l'édifice, mais
ont été laissés par la suite comme ornements.
Les faîteaux remontent au déluge en Chine. On en trouve
dans les fresques des Tang et les tombes des Han.
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Le
pavillon est long de neuf travées (62,77 m) et large de cinq
(27,25 m.) La combinaison du chiffre "neuf-cinq" symbolise
la dignité impériale, d'après le Yijing (Livre
des mutations). Sa façade sud est percée de trente-six
fenêtres à losanges, aux allèges magnifiquement
décorées, et d'une porte à double battant.
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La
Porte Tian An Men, haute d'une dizaine de mètres, possède
cinq couloirs d'accès dont le central était réservé à l'empereur.
Rien que dans les grandes occasions, l'empereur le traversait en grande
pompe pour se rendre aux lieux sacrés.
Les cinq couloirs d'accès de la Porte Tian An Men étaient hermétiquement clos d'ordinaire. Ce n'est que dans les grandes occasions que l'on pouvait les emprunter, mais selon l'ordre hiérarchique. Seuls l'empereur et ses parents pouvaient passer par le couloir central, le plus grand des cinq. L'impératrice ne pouvait le franchir qu'une seule fois toute sa vie durant, soit pendant les noces impériales. Les quatre couloirs de côté étaient destinés aux princes et hauts dignitaires. Sous les Ming et Qing, pour faire les sacrifices aux dieux célestes et terrestres ou prier pour la bonne récolte de l'année, les empereurs se rendaient, en le traversant, au Temple du Ciel au solstice d'hiver du calendrier lunaire, à l'Autel de la Terre au solstice d'été et au Temple de l'Agriculture au début du printemps. En ces occasions, toutes les portes du Palais impérial étaient grand ouvertes et le cortège impérial s'ébranlait en grande pompe vers ces lieux. |
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Sous
les Ming et Qing, la Porte Tian An Men était le théâtre
des cérémonies solennelles. Les plus grands rites avaient
lieu lors de la proclamation du prescrit impérial: l'ordonnance,
glissée dans le bec d'un phénix en bois, était
descendue du haut de la porte par une corde coloriée. Agenouillés
au pied de la porte et face vers le nord, les hauts dignitaires de
la Cour recevaient le prescrit sur un plateau de bois décoré,
avant de l'apporter au Ministère des Rites pour le recopier
en plusieurs exemplaires. Les copies étaient envoyées
ensuite en province. La cérémonie se nommait "les
prescrits impériaux édictés par le phénix
doré."
C'est du haut de cette porte que le président Mao Zedong a proclamé le 1er octobre 1949 la fondation de la République populaire de Chine. La porte est devenue ainsi le logo de la Chine nouvelle. |
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Les
différents palais
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Le
Palais de l' Harmonie Suprême
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En
remontant du sud vers le nord, on visite d'abord le palais de l'Harmonie
suprême (Taihedian). Construite en 1420 sous les Ming
et réaménagée en 1695 sous les Qing, la salle,
haute de 35 m, longue de 64 m et large de 33 m, occupe une surface
de 2 377 m². Vous remarquerez, sur la terrasse en marbre blanc,
un cadran solaire et l'emplacement d'une mesure à grains, symboles
de la justice impériale. Les cigognes et les tortues en bronze
sont des symboles d'immortalité. C'est dans ce palais qu'étaient
annoncés les résultats des examens impériaux et
que l'empereur recevait les candidats lauréats. C'est aussi
dans ce palais que se déroulaient les cérémonies
les plus importantes : le couronnement, les anniversaires de l'empereur,
les fêtes des solstices et du Nouvel An, et bien d'autres.
La longue galerie (hongyige) qui longe le côté ouest de la cour et la délimite, abrite des expositions temporaires, souvent très intéressantes. |
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Le
Palais de l' Harmonie Parfaite
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Sur la même terrasse que le palais de l'Harmonie Suprême, le palais de l'Harmonie Parfaite, plus petit que le précédent, contient un trône, une chaise à porteurs et divers ustensiles tels que des encensoirs. C'est ici que l'empereur se préparait avant de se rendre dans le palais voisin pour les grandes cérémonies. Construite en 1420 sous les Ming, la Salle de l'Harmonie parfaite, Zhong He Dian en chinois, est située derrière la salle de l'Harmonie suprême. Ce bâtiment carré, 27 m de haut, couvre 583 mètres carrés. Les quatre murs sont percés de fenêtres.
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Le
Palais de l'Harmonie Préservée
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Le palais de l'Harmonie
Préservée(Baohedian) est le dernier des Trois
Grands palais (Sandadian), qui forment la première partie de
la Cité interdite, la partie officielle et donc la plus majestueuse.
Dans le Baohedian, se trouve exposée une belle collection de
terres cuites, bronzes et autres reliques anciennes. C'est ici que
l'empereur offrait des banquets aux ambassadeurs et autres hauts dignitaires
chinois et étrangers.
La Salle de l'Harmonie Préservée, Bao He Dian en chinois, a été construite en 1420 sous les Ming et réaménagée en 1765 sous les Qing. C'était là que l'empereur des Qing offrait les grands banquets aux vassaux de Mongolie et de Xinjiang le Jour de l'An lunaire ou aux hauts dignitaires lors du mariage de la princesse. La Salle abritait également les examins d'Etat présidés par l'empereur. Derrière la salle, on trouve une énorme dalle sculptée en bas-relief représentant neuf dragons se disputant une grande perle dans les nuages. Elle est la plus belle sculpture en pierre du Palais. 16,57 m de long, 3,07 m de large et 1,7 m d'épais, la dalle pèse 250 tonnes. Ce massif y a été amené d'une montagne à 100 km de Beijing. Les transporteurs creusaient des rigoles le long des routes avant de les remplir d'eau en plein hiver. La dalle était tirée par des chevaux sur les rigoles gelées jusqu'au palais. Les galeries latérales de la salle servent ajourd'hui à exposer de riches collections d'objets d'art de valeur selon un ordre chronologique. La partie orientale abrite des objets d'art et la partie occidentale renferme des peintures traditionnelles et calligraphies anciennes. |
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Le
Palais de la Pureté Céleste
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Après avoir
passé la grande porte qui mène à ces palais d'une
nature plus privée que les trois premiers, vous suivrez un large
sentier surélevé et bordé d'une balustrade de
marbre blanc qui mène au palais de la Pureté céleste,
ou Tianginggong. Ce palais était autrefois la chambre à coucher
de l'empereur, puis devint une salle de réception. On y voit
maintenant un trône imposant auquel l'empereur accédait
par un triple escalier. Les armoires et autres meubles de bois sculpté sont
de magnifiques spécimens de l'art du meuble chinois.
Construit en 1420 sous les Ming et recontruit en 1798 sous les Qing après l'incendie, le Palais de la Pureté céleste est le plus important des trois. 20 m de haut, il est un bâtiment de neuf travées sur cinq. Ces deux chiffres ¡°9¡± et ¡°5¡± unis symbolisent la dignité impériale d'après le Yijing (Livre des Mutations). |
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Le
palais servait de chambre à coucher jusqu'à l'époque
de l'empereur Yong zheng des Qing. Il tenait ensuite lieu de cabinet
de travail ou de salle d'audience. L'empereur y recevait les ambassadeurs étrangers
ou donnait des banquets lors des fêtes. Sous les Qing, on y plaçait
temporairement le cercueil de l'empereur décédé avant
la tenue de la cérémonie funèbre officielle.
Sous les Ming, c'était là que avait lieu l'attentat manqué à la vie de l'empereur. Douze servantes outrées tentaient d'étrangler avec un lacet leur empereur débauché lorsque celui-ci dormait. Mais elles ont échoué, à cause du mauvais noeud coulant. Les coupables furent toutes exécutées par décapitation. Les galeries latérales du palais abritent des objets d'art antiques. Dans l'ouest, se trouve la salle des bronzes, et dans l'est, c'est la salle des céramiques et porcelaines. Le Palais de la Pureté céleste, domicile de l'empereur, et le Palais de la Tranquillité terrestre, demeure de l'impératrice, symbolisaient respectivement le ciel et la terre. Avec les Portes du Soleil et de la Lune devant la Porte de la Pureté céleste, ils incarnaient les quatre éléments de l'Univers. Cette disposition cosmogonique signifiait la stabilité du pouvoir impérial comme le ciel et la terre et son rayonnement comme le soleil et la lune. |
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Le
Palais de l'Union
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Derrière
ce palais s'élève un petit édifice: Jiaotai
dian, palais de la Puissante Fertilité, palais de l'Union,
ou encore palais des Relations célestes et terrestres. Le palais, Jiao
Tai Dian en chinois, a été construit en 1420 sous
les Mings et réaménagé en 1798 sous les Qing.
C'est là qu'étaient gardés, et que se trouvent
toujours, les lourds sceaux impériaux gravés dans le
jade et dans d'autres matériaux précieux. On remarquera
aussi à gauche une horloge à carillon qui fut construite
au début du xixe siècle dans le palais même et
qui marche toujours, et à droite une clepsydre, horloge qui
marque l'heure à l'aide d'eau s'écoulant dans trois grandes
cuves. Au fond, sur un panneau, les deux caractères wu wei (non
agir).
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Le Palais de la Tranquillité Terrestre |
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Le dernier des trois
palais de derrière est le palais de la Tranquillité Terrestre.
C'était là que l'impératrice habitait sous les
Ming. En 1655 sous le règne de Shun zhi des Qing, le palais était
séparé en deux parties inégales par une cloison.
L'une, vouée intégralement à la couleur rouge, était
la chambre nuptiale de l'empereur, l'autre étant réservée
au culte du dieu du foyer. La grande salle à l'ouest servait
de lieu des sacrifices offerts au dieu du foyer.
La petite salle était une chambre nuptiale, où l'empereur et l'impératice passaient leur première nuit de noces. Trois jours après, ils revenaient respectivement à leur propre demeure.La chambre nuptiale est peinte en rouge et décoré du caractère "double xi" (double bonheur.) Un grand lit nuptial en occupe le quart. Dans la galerie orientale du palais sont exposés des automates des 18ème et 19ème siècles, qui faisaient partie à l'époque des collections impériales. Ils étaient pour la plupart de fabrication européenne (France, Angleterre, Allemagne, Suisse.) Un petit nombre en était fabriqué par des ateliers chinois. |
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Le
Palais de la Nourriture de l'Esprit
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Le
Palais de la Nourriture de l'Esprit, sis devant les Six Palais de Derrière, était
le centre du pouvoir suprême des Qing à partir du règne
de Yong Zheng. Il servait à la fois de chambre à coucher
et de cabinet de travail pendant deux cent ans. Les empereurs depuis
Yong zheng y habitaient et expédiait les affaires courantes
d'Etat. La salle centrale abrite un trône, un bureau et des bibliothèques.
L'empereur y donnait l'audience à des mandarins avant leur nomination ou mutation. Sous le règne de son fils Tong zhi, encore en bas âge, l'impératrice douairière Ci xi, assise derrière le rideau qui la séparait du trône, assistait à l'audience impériale. Sa surveillance durait jusqu'au bel âge de l'empereur Guang xu, son neveu. La salle de l'ouest était le lieu de lecture des comptes-rendus de mandarins. |
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Le
Palais de l'Abstinence
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Le Palais de l’Abstinence
(Zhaigong) s’élève au sud-ouest de la
Salle de la Prière pour de Bonnes Moissons. C’est là que
l’empereur jeûnait pendant trois jours avant d’offrir
le sacrifice au Ciel. Ce palais comprend une salle principale et des
chambres à coucher. Au nord-est de ce palais se trouve la tour
d’une cloche fondue sous les Ming. Dès que l’empereur
sortait du Palais de l’Abstinence pour aller prier le ciel, la
cloche retentissait jusqu’à ce qu’il ait gravi le
tertre circulaire puis pour marquer la fin de la cérémonie.
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Le
Palais de la Longévité et de la Tranquillité
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Construit
en 1773 sous le règne de Qian Long, le mur aux neuf dragons,
en céramique polychrome, se dresse comme l'écran d'ornement
devant la Porte de la tranquillité et de la Longévité (Ningshoumen).
C'est un chef-oeuvre d'art fantastique, qui présente neuf dragons
(animal légendaire en Chine) se disputant une grande perle dans
les nuages et les vagues tourbillonnantes. Le pays en compte trois,
les deux autres murs se trouvant respectivement dans le Parc de Beihai
(Palais d'hiver) à Beijing et dans la ville de Datong (province
du Shanxi).
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Les
Six Palais de l'Ouest
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Ils sont disposés à l'ouest
des Trois Palais de Derrière. C'était là que vivaient
l'impératrice, les concubines, les veuves et leurs dames de
compagnie. L'impératrice douairière Ci xi habitait le
Palais du Printemps éternel sous le règne de Tong zhi,
son fils. Les murs de la cour de ce palais sont ornés de belles
fresques inspirées du célèbre roman classique "Le
Rêve du Pavillon rouge." (la version en français
déjà publiée.)
Ci xi fêta son 50e anniversaire de naissance dans le Palais des Elégances accumulées. C'était là aussi que la femme du dernier empereur Pu yi résidait jusqu'en 1924 où son mari fut chassé du Palais impérial sous la République. |
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Les
Six Palais de l'Est
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Ils
sont disposés trois par trois comme les Six Palais de l'Ouest.
C'était là qu'habitait une partie de concubines sous
les Ming et Qing. Aujourd'hui, ils abritent des expositions de reliques
culturelles. L'exposition de fournitures de bureau impérial
se trouve dans le Palais Zhong Cui et l'exposition d'objets d'artisanat
des Ming et Qing, dans le Palais Jing Yang.
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Le
Pavillon Hongyi
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Le
pavillon Hongyi renfermait l'encyclopédie de l'ère de
l'empereur Chengzu des Ming. Il est large de 9 travées et comprend
3 étages dont les 2 inférieurs sont dépourvus
de fenêtres. Le pavillon Hongyi est à l'ouest du palais
de l'Harmonie Suprême.
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Le
Jardin Impérial
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Le
jardin impérial, situé au nord de la Cité interdite,
mesure 130 m d'est en ouest et 90 m du nord au sud. Il compte un palais
et plus de 10 pavillons, kiosques et belvédères disposés
symétriquement. On y trouve également des rocailles,
des plantations, des sculptures et de nombreux arbres dont des cyprès
plusieurs fois centenaires.
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Les détails | |||||
La porte de l'Harmonie
suprême est l'entrée principale des palais de la cour
extérieure. L'accès à la porte se fait par un
escalier de marbre. Le faîtage des bâtiments est orné d'animaux
fabuleux dont le nombre dépend de l'importance de l'édifice.
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Deux lions de bronze
de l'époque Ming protègent la porte de l'Harmonie Suprême.
A gauche de l'escalier, une lionne tient sous sa patte un lionceau,
c'est un symbole de l'amour. Sur la droite de l'escalier, une autre
sculpture représente un mâle, symbole de la puissance.
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Un escalier de marbre permet d'accéder à la
porte de l'Harmonie Suprême.
Les escaliers situés de part et d'autre de cet escalier central étaient destinés aux porteurs du palanquin impérial. Le souverain seul
avait le droit de passer sur l'image du dragon, symbole de sa puissance
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Au centre de l'escalier
qui conduit au palais de l'Harmonie Suprême, se trouve une longue
dalle sculptée de dragons.
Les "dragons flottant parmi les nuées" sont sculptés dans un bloc de granite monolithique (16,57 m de longueur, 3,07 m de largeur, 1,70 m d'épaisseur) pesant près de 250 t. |
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Le trône
qui occupe le centre la salle de la Suprême Harmonie est fait
d'un bois richement sculpté et doré; il est placé sur
une plate-forme à laquelle on accède par sept marches,
chaque escalier étant flanqué de précieux brûle-parfum
en émail cloisonné Derrière le trône, on
peut admirer un superbe paravent en bois sculpté et doré Le
siège impérial est entouré de six colonnes dorées,
ornées de motifs représentant des dragons flottant et
différentes des autres colonnes la même salle (elles sont
au nombre de soixante-deux), qui, elles, sont laquées en rouge.
Elles soutiennent le plafond à caissons entièrement sculpté et
doré, et décoré en son centre de dragons jouant
avec les perles. C'est dans cette salle que l'empereur recevait l'hommage
des princes et des dignitaires, qui se prosternaient devant lui dans
l'attitude du ko-tou, une génuflexion répétée
trois fois, le front touchant le sol. Édifiée entre 1407
et 1420, la salle la Suprême Harmonie fut reconstruite en 1669
et restaurée en 1775.
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La première
figurine représente un homme à cheval. Les autres des
animaux mythiques.
Selon la tradition, ils avaient pour rôle de protéger la maison contre les esprits malins et les fantômes qui pouvaient rôder aux alentours pendant la nuit et à chercher à y pénétrer. Ces êtres maléfiques se heurtaient alors aux animaux du toit et s'évanouissaient dans l'obscurité. |
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La grue est le
symbole de la longévité des femmes.
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Considéré comme
l'emblème de la puissance impériale, de la longévité et
de la sagesse, la tortue revêt une grande importance dans la
symbolique chinoise.
A l'entrée de chaque quartier impérial, on trouvait des tortues en pierre, en marbre ou en bronze, portant parfois sur le dos une stèle sur laquelle sont gravées des maximes tirées des classiques. |
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Détails
des lions en bronze situés devant la porte de la Pureté Céleste.
Des statues de ce type en bronze ou en marbre, se retrouvent devant
l'entrée de tous les pavillons de la Cité Interdite :
symbole de la force, le lion est en effet considéré comme
le gardien du palais.
Les statues sont généralement par couples, représentant un mâle et une femelle. Le mâle tient sous la patte une balle, symbole de la domination sur le monde. |
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Le mur des Neuf Dragons,
situé dans le secteur oriental de la Cité, au-delà de
la porte de la Commémoration, fut construit pendant la trente-huitième
année de règne de Qian-Long (1774). Ce mur est recouvert
de 270 carreaux de céramique disposé de façon à constituer,
dans la partie supérieur, un fond de nuage et, dans la partie
inférieur, des vagues sur lesquelles se détachent neuf
dragons, tous de teintes différentes (celui du centre est jaune,
la couleur de l'empereur). Quant au chiffre neuf, il est symbole de
la perfection dans la mythologie chinoise.
Ce merveilleux panneau de céramique mesure 31 m de longueur et 6 m de hauteur ; il n'existe dans toute la Chine que deux autres ouvrages de ce type : l'un dans le parc de beihai (lac du Nord) et l'autre à Datong dans le Shanxi. |
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Une vue du plafond
du pavillon impérial : tous les bois sont en palissandre, les
assemblages ne comprennent aucun clou ou vis : uniquement des tenons
et mortaises !
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Les toits jaunes
de tuile ornés de dragons étaient partout. Le nombre
de dragons déterminent l'importance d'un bâtiment.
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La tour de guet
nord-est : les architectes chinois accordent une grande importance
au toit, constitué de pans superposés. Les tuiles sont
alternativement concaves et convexes : grises pour les édifices
communs, elles sont émaillées de bleu, jaune ou vert
pour les édifices importants.
Les toits de la Cité Interdite sont tous jaunes, couleur de l'empereur |
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La salle de l'Harmonie
Préservée avec le trône flanquée de deux
brûle-parfum.
Les quatre murs de la pièce sont constitués de portes vitrées et de fenêtres qui créent une atmosphère lumineuse. C'est ici que l'on mettait au point le message qui, après avoir été présenté à l'empereur, était lu durant la célébration du rite traditionnel dans le pavillon des Ancêtres. Par ailleurs, on y examinait une fois l'an la semence de la nouvelle récolte et l'on y faisait des voeux propotiatoires. |
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enfilade des portes
qui se succèdent le long du couloir parallèle aux grands
palais, sur lequel donnent les entrées des résidences,
elles-mêmes constituées de plusieurs pavillons.
On y retrouve le schéma typique de la maison chinoise : l'entrée fait face au pavillon principal, derrière lequel s'alignent les édifices secondaires. |
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Toutes les informations de cette page proviennent des livres et des sites suivants : | |||||
Pékin,
La Cité Interdite, Les Passeports de l'Art,
n° 25, 1987, Editions Atlas
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En
Chine, à Hong Kong et Macao, Guides Visa, Hachette Guide Voyages,
1994
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Chine,
Guides Arthaud, Paris, 1993
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