Rois d'Ecosse
     
     
     
     
 
490 - 501
 
     
 

FERGUS MorMacErc

Mort en 501

Roi des Scots de Dalriada "Réti"

     
 
501 - 506
 

DOMANGART Ier MacFergusso

Mort en 506

Roi des Scots de Dalriada "Réti"

Fils de Fergus MorMacErc.

 
     
 
506 - 559
 
     
 

GABHRAN MacDomangairt

Mort en559)

Roi des Scots

Fils de Domangart MacFergusso

     
 
574 - 608
 

AIDAN MacGabhran

Mort en 608

Roi des Scots

Fils de Gabhran MacDomangairt.

 
     
 
608 - 629
 
     
 

EOCHAIDH Ier Buidhe MacAidan

Mort en 629

Roi des Scots

Fils de Aidan MacGabhran.

     
 
629 - 643
 
     

DOMNALL Brecc l'Ecrasé

Mort en 643

Roi des Scots

Fils de Eochaidh Buidhe MacAidan.

 
     
 
643 - 673
 
     
 

DOMANGART II MacDomnaill

Mort en 673

Roi des Scots

Fils de Domnall Brecc l'Écrasé.

Assassiné.

     
 
673 - 697
 
     

EOCHAIDH II Nez-d'Escroc

Mort en 697

Roi des Scots

Fils de Domangart II MacDomnaill.

Assassiné.

 
     
 
697 - 733
 
     
 

EOCHAIDH III MacEchdach

Mort en 733

Roi des Scots

Fils de Eochaidh II Nez-d'Escroc.

     
 
731 - 761
 
     

ANGUS Mac Fergus

Mort en 761

Roi des Pictes

Angus (Hungus, Oengus, Onuist, Unuist) Mac Fergus, c’est-à-dire fils de Fergus, fut roi des Pictes pendant trente ans, probablement de 731 à 761. Un document fait remonter sa mort à 759, mais plusieurs autres la fixent en 761. Selon certaines sources, son règne fut intermittent. Il eut à livrer bataille à d’autres chefs pictes, aux Irlandais du royaume de Dalriada, aux Bretons (Gallois) et aux Anglais. En 736, il s’empara de Dunadd, la principale forteresse de Dalriada. En 756, il s’allia au roi Eadberht de Northumbrie contre les Bretons du royaume de Strathclyde et attaqua leur capitale, Dumbarton, la « forteresse des Bretons ». Malgré les revers subis par les Bretons, ceux-ci récupérèrent par la suite le territoire perdu.

 
     
 
761 - 778
 
     
 

AEDH Ier le Blanc

Mort en 778

Roi des Scots

Fils de Eochaidh III MacEchdach.

     
 
780 - 834
 
     

EOCHAIDH IV le Vénéneux

Mort vers 834

Roi des Scots

Fils de Aedh Ier le Blanc.

Marié à Unuisticc princesse royale des Pictes.

 
     
 
789 - 820
 
     
 

CONSTANTIN Ier Mac Fergus

Mort en 820

Roi des Pictes

Il semble avoir eu également les Scots sous son autorité, au moins nominale.

     
 
834 - 834
 
     

ALPIN de Kintyre

Mort à Galloway en 834

Roi d'Ecosse

Fils de Eochaidh IV le Vénéneux et de Unuisticc princesse royale des Pictes.

Tué en combattant par les Pictes.

Roi de Kintyre.

 
     
 
834 - 859
 
     
 

KENNETH Ier Mac Alpin

Mort à Forteviot en 859

Roi d'Ecosse

Fils de Alpin de Kintyre.
Roi des Scots de Dariada (Réti) en 834, puis roi des Scots et des Pictes.

Il parvint en 843 à faire triompher les droits qu'il tenait de sa mère sur le royaume picte.
Cette union fut la première étape vers la formation de l'Ecosse.

     
 
860 - 863
 
     

DONALD Ier

Mort près de Scone en 864

Roi des Scots et des Pictes

Frère et successeur de Kenneth Ier Mac Alpin, fils de Alpin de Kintyre.

 
     
 
863 - 877
 
     
 

CONSTANTIN II

Mort à Forgant in Fife en 877

Roi des Scots et des Pictes

Fils de Kenneth Ier, neveu et successeur de Donald Ier.

     
 
877 - 878
 
     

AEDH II (Ethus) Pied-Rapide

Mort à Strathallan en 878

Roi d'Ecosse

Fils de Kenneth Ier, frère et successeur de Constantin II.

 
     
 
878 - 889
 
     
 

EOCHAID IV (GIRIC ou GRIG ou GREGOIRE le GRAND)

Mort en 889

Roi d'Ecosse

Fils de Macarthgail Rùn (roi) Strathclyde, petit-fils de Kenneth Ier par sa mère Eochaid MacAlpin.

     
 
889 - 900
 
     

DONALD II

Mort à Dunfother, Danottar, Kincardine ou Forres vers 900

Roi des Scots et des Pictes

Fils de Constantin II

 
     
 
900 - 942
 
     
 

CONSTANTIN III

Mort à Saint Andrews en 952

Roi d'Alba

Fils de Aedh II pied-rapide.

En 942, il abdique en faveur de son héritier présomptif Malcolm.

     
 
942 - 954
 
     

MALCOLM Ier

Mort en 954

Roi d'Alba

Fils de Donald II.

 
     
 
954 - 962
 
     
 

INDULF

Mort à Muir of Findochty en 962

Roi d'Ecosse

Fils de Constantin III, successeur de son frère Malcolm Ier.

Il abdiqua en 962 et devint moine.

     
 
962 - 967
 
     

DUBH

Mort àForres en 967

Roi d'Ecosse

Fls de Malcolm Ier, successeur d'Indulf.

 
     
 
967 - 971
 
     
 

CUILEAN (Colin)

Mort en 971

Roi d'Ecosse

Fils d'Indulf, successeur de Dubh

     
 
971 - 995
 
     

KENNETH II

Mort à Fettercairn en 995

Roi d'Alba

Fils de Malcolm Ier, successeur de Cuilean.

 
     
 
995 - 997
 
     
 

CONSTANTIN IV

Mort à Ratinver Almond en 997

Roi d'Alba

Fils de Cuilean, successeur de Kenneth II.

     
 
997 - 1005
 
     

KENNETH III

Mort le 25 mars 1005 à la bataille de Monzievaird)

Roi d'Alba

Fils de Dubh, successeur de
Constantin IV.

 
     
 
1005 - 1034
 
     
     
 

MALCOLM II

Mort le 25 novembre 1034, Glamis Castle, Angus)

Roi d'Ecosse

Fils cadet de Kenneth II, successeur de Kenneth III.

     
1034-1040
     

Duncan Ier Le Gracieux

Mort à Bothngouane, Pitgaveny, près d'Elgin, 14 août 1040

Roi d'Ecosse

C'était le petit-fils du roi Malcolm II auquel il succéda. Avant son accession au trône écossais, il fut souverain du royaume de Strathclyde. Il périt assassiné par son général Macbeth, comte de Moray qui lui succéda sur le trône d'Écosse. La tragédie de Shakespeare, Macbeth, relate la lutte entre les deux hommes.

 
     
1040-1057
     
 

MACBETH

1005 - mort à Lumphanan, Aberdeenshire le 10 août 1057.

Roi d'Ecosse

Origines obscures, mais dont le destin tragique fut rendu légendaire par William Shakespeare.

Petit-fils de Ruaidri et fils de Finloech, Macbeth aurait été chef de clan du district de Moray, et donc seigneur héréditaire, selon les annales de Tigernach, et fils d'un roi d'Écosse, selon les annales irlandaises. Il semblerait en tout cas qu'il n'ait eu aucun droit à la royauté et que c'est comme commandant au service du roi Duncan Ier qu'il fit assassiner ce dernier, en 1040, afin de s'approprier le royaume. Il aurait eu un règne prospère de dix-sept ans, jusqu'à ce qu'il fût tué au combat, en 1057, lors d'une bataille contre l'armée de Siward, comte de Northumbrie, qui soutenait la famille royale légitime.
Son histoire inspira à Shakespeare son Macbeth, tragédie en cinq actes écrite aux alentours de 1606 et parue d'abord dans l'édition de l'œuvre de Shakespeare publiée en 1623. Celle-ci est fondée sur certains épisodes de la vie de Macbeth. La principale source utilisée par l'auteur pour cette œuvre fut les Chroniques d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande (1577) de Raphael Holinshed. Cette tragédie est une étude profonde sur l'ambition, le crime et le remords. En effet, après avoir assassiné son hôte le roi d'Écosse, sous l'influence de son épouse Lady Macbeth, puis son ami Banquo, Macbeth, obsédé par ses crimes, pense apercevoir le spectre de ce dernier au cours d'un festin. De même, lady Macbeth, hantée par le remords, se donne la mort, tandis que son époux périt dans l'affrontement qui l'oppose aux armées du fils de Duncan. Ce drame shakespearien fut également à l'origine du livret de l'opéra Macbeth (1847) de Giuseppe Verdi.

     
 
1057 - 1058
 
     

LULACH le Fou

Né vers 1030 - mort à Essie, Strathbogie, 17 mars 1058

Roi d'Ecosse (15 août 1057-17 mars 1058)

Fils de Gruoch, femme de Macbeth.

 
     
1058-1093
     
 

MALCOLM III Canmore ("Grosse Tête")

1031- mort à Alnwick, Northumberland, 13 novembre 1093

Roi d'Ecosse (25 avril 1058-13 novembre 1093)

Fils de Duncan Ier le Gracieux et de Sybile de Northumbrie.

Il vécut en exil durant presque tout le règne de Macbeth, l'assassin de son père. Malcom vainquit Macbeth en 1054 et, à la mort de ce dernier en 1057, fut couronné roi. Il épousa la princesse anglo-saxonne Marguerite, sœur d'Edgar Atheling, ce qui eut pour conséquence l'anglicisation des Lowlands et l'intervention de l'Écosse dans les affaires anglaises. Appuyant les prétentions d'Edgar Atheling au trône d'Angleterre, Malcom fit plusieurs incursions vers le sud, mais fut repoussé par Guillaume Ier le Conquérant, à qui il prêta hommage en 1072. Il poursuivit ses efforts de conquête de l'Angleterre jusqu'à ce que Guillaume II le Roux envahisse l'Écosse, en 1091. Il fut alors obligé de se soumettre. Invité à la cour de Guillaume à Gloucester en 1092, Malcolm refusa d'être le vassal du roi. Il fut tué le 13 novembre 1093, au cours d'une bataille, par Guillaume II le Roux, lors de l'invasion du Northumberland.

     
 
1093-1094
 
     

DONALD III BAN

1033 - 1097

Roi d'Ecosse (novembre 1093-Mai 1094)

Frère de Malcolm III

 
     
 
1094
 
     
 

DUNCAN II

vers 1060 - mort à la bataille de Monthechin, Kincardineshire 12 novembre 1094)

Roi d'Ecosse (avril 1094-12 novembre 1094)

Fils de Malcolm III.

En 1093, il déposa son oncle Donald Bane (v. 1033-1097) et devint roi d'Écosse. Il fut assassiné un an plus tard par les émissaires de son oncle, qui remonta sur le trône.

     
 
1094 - 1097
 
     

DONALD III BAN

1033 - 1097

Roi d'Ecosse (1093-Mai 1094, novembre 1094-octobre 1097)

Frère de Malcolm III

Lutte contre son neveu Duncan II qu'il tua et son neveu Edgarqui réussi, en 1097, à le vaincre et à le destituer.
Il mourut emprisonné.

 
     
 
1094 - 1097
 
     
 

EDMOND

Mort à Montacute en ?

Roi d'Ecosse (12 novembre 1094-octobre 1097)

Fils de Malcolm III Canmore.

Déposé en octobre 1097 en faveur de son frère Edgar. Il est le joint avec Donald III son oncle. Plus tard, il devint un moine à l'abbaye de Montacute dans le Somerset.

     
 
1097-1107
 
     

EDGAR

vers 1074 - Edimbourg 8 janvier 1107

Roi d'Ecosse (octobre 1097-8 janvier 1107)

Fils aîné de Malcolm III et de sainte Marguerite, successeur de Donald III

Edgar était vassal du roi d’Angleterre Guillaume II le Roux. Il succéda sur le trône d’Écosse à son oncle Donald Bane déposé pour ses menées anti-anglaises. En 1098, Edgar fut contraint de céder les Hébrides au roi de Norvège Magnus II. Il fut un bienfaiteur de l’Église et, selon un contemporain, saint Aelred de Rievaulx, ses mérites étaient comparables à ceux d’Édouard le Confesseur. À sa mort, son frère Alexandre Ier lui succéda.


     
 
1107-1124
 
     
 

ALEXANDER Ier Le Farouche

vers 1080-Stirling, 23 avril 1124

Roi d'Ecosse

Fils de Malcolm III et de Sainte Margueritte, frère et successeur d'Edgar.

Laissant l'Ecosse méridionale en apanage à son frère David, il résida au nord du Forth.

     
 
1124-1153
 
     

DAVID Ier

1084 - le 24 mai 1153 à Carlisle

Roi d'Ecosse (23 avril 1124-24 mai 1153)

Fils de Malcolm III et de Sainte Margueritte, frère cadet et successeur d'Alexandre Ier

A la mort de son frère aîné, le roi Edgar, David céda les domaines écossais situés au au nord du Firth of Clyde à un autre de ses frères, le roi Alexandre Ier, gardant en sa possession le sud de l'Écosse avec le titre de comte de Cumbria. David épousa la fille du comte de Northumbrie et devint comte de Huntingdon et vassal de la Couronne d'Angleterre. En 1124, à la mort d'Alexandre, David devint roi d'Écosse. De 1136 à 1138, il tenta vainement d'aider sa nièce Mathilde à conserver le trône d'Angleterre. Par la suite, David consacra son énergie à gouverner l'Écosse. Il substitua à l'organisation tribale écossaise traditionnelle un système féodal fondé sur le modèle anglo-normand et fut célèbre pour les châteaux qu'il construisit et les monastères qu'il fonda.

 

 

 

     
 
1153-1165
 
     
 

MALCOLM IV La Jeune Fille

20 mars 1141 - 9 décembre 1165, Jedburgh

Roi d'Ecosse (24 mai 1153-9 décembre 1165)

Petit-fils et successeur de David Ier par son père Henry de Huntingdon

     
 
1165-1214
 
     

GUILLAUME Ier le Lion

1143 - Striling, 4 décembre 1214

Roi d'Ecosse (24 décembre 1165-4 décembre 1214)

Fils de Henry de Huntingdon, frère cadet et successeur de Malcolm IV

Succédant à son frère Malcolm IV, Guillaume Ier reconnut la suzeraineté en 1166, mais s'engagea, en 1168, aux côtés du roi de France Louis VII contre Henri II d'Angleterre. Battu en 1173, Guillaume Ier fut contraint de signer à Falaise, en 1178, un traité de vassalité. En 1189, le successeur d'Henri II, Richard Ier Cœur de Lion lui revendit la souveraineté écossaise pour une forte somme. Le fils de Guillaume Ier, Alexandre II lui succéda sur le trône d'Écosse.

 

 

 

     
 
1214-1249
 
     
 

ALEXANDER II

Haddington, 24 août 1198-Kerrera, 6 juillet 1249

Roi d'Ecosse (6 décembre 1214-6 juillet 1249)

Fils et successeur de Guillaume le Lion

     
 
1249-1286
 
     

ALEXANDER III

4 septembre 1241-Kinghorn Fife, 19 mars 1286

Roi d'Ecosse (13 juillet 1249-19 mars 1286)

Fils et successeur d'Alexandre II

 

 

 

     
 
1286-1290
 
     
 

MARGARET de NORVEGE

Tönsberg, Norvège v.1282-Mer du Nord, 26 septembre 1290

Reine d'Ecosse (19 mars 1286-26 septembre 1290)

Petite-fille et successeur d'Alexandre III par sa mère Marguerite d'Ecosse

     
 
1292-1296
 
     

JOHN BALLIOL

vers 1240-1313

Roi d'Ecosse (30 novembre 1292-1296)

Arrière-arrière-petit-fils de David Ier, par Henry de Hundington, Marguerite de Galloway, Devorguilla de Galloway sa mère

D’une famille originaire de Bailleul (Somme), John Balliol hérite de terres en Écosse, en Angleterre et en France ; de sa mère lui vient le duché de Galloway. En 1290, à la mort de Margaret, la « demoiselle de Norvège », héritière du trône d’Écosse, il est un des treize prétendants à la succession entre lesquels Édouard Ier d’Angleterre doit jouer le rôle d’arbitre. Des droits certains reposant sur la primogéniture, peut-être aussi sa faiblesse de caractère, le font choisir contre son principal rival Robert Bruce (1292). Il prête alors hommage à Édouard Ier, mais sous certaines conditions. Roi sans autorité ni prestige, le peuple le surnomme Toom Tabard (vêtement vide) et l’aristocratie ne lui obéit pas ; il est soumis aux exigences sans cesse accrues du roi d’Angleterre qui, en particulier, le cite devant sa cour et exige l’aide militaire lors de l’expédition de Gascogne de 1294. Ces demandes, contraires à l’accord de 1292, portent à son comble l’irritation des Écossais qui nomment un conseil d’évêques et de barons, concluent une alliance avec la France (1295) et pénètrent dans le nord de l’Angleterre, tandis que Balliol dénonce l’hommage qui le liait au roi d’Angleterre. Celui-ci réagit vigoureusement et entre en Écosse avec son armée ; Balliol se rend et abdique en faveur d’Édouard Ier (juill. 1296) . Il est publiquement dépouillé de ses armes et de sa dignité de chevalier, et enfermé à la Tour de Londres. Relâché en 1299, il finit ses jours en Normandie. Si le soulèvement de Wallace contre les Anglais se fait au nom du roi prisonnier, Robert Ier ne reconnaîtra aucune validité aux actes de Balliol.

 
     
 
1306 - 1329
 
     
 

ROBERT Ier BRUCE

 

1274, Turnberry - 7 juin 1329, près de Dumbarton

Roi d'Ecosse (27 mars 1306-7 juin 1329)

Arrière-arrière-arrière-petit-fils de David Ier, par Henry de Hundington, David de Hundington, Isabelle le Scot, Robert V Bruce, Robert VII Bruce son père

Issu de la famille normande des Brus arrivée en Écosse au début du XIIe siècle, Robert est le petit-fils de Robert Bruce, « le Compétiteur », cousin du roi d’Écosse Alexandre II et candidat malheureux au trône en 1292. Après l’abdication de John de Balliol (1296), Robert Bruce, comte de Carrick depuis 1292, se rallie un moment à l’insurrection conduite par William Wallace contre l’occupant anglais mais l’abandonne assez vite. Sa véritable carrière politique commence en 1306 par le meurtre d’un autre prétendant à la couronne, John Comyn. Pourchassé par les amis de la victime mais aussi par les Anglais, excommunié, Robert Bruce joue d’audace et se fait couronner roi d’Écosse à Scone le 25 mars de la même année. Le nouveau roi, considéré comme traître et rebelle par Édouard Ier d’Angleterre en faveur de qui John de Balliol avait abdiqué, est dans une position très difficile : son armée est peu nombreuse, il est loin de rallier à lui tous les Écossais, et les Anglais tiennent de nombreuses places fortes et les principales villes du pays. Au cours de l’été il est battu à deux reprises, sa famille arrêtée ; trois de ses frères seront exécutés ainsi que nombre de ses partisans ; lui-même doit fuir en Irlande. Il rentre en Écosse au début de 1307, peu de temps avant la mort de son principal ennemi Édouard Ier. Ses premières victoires sont suivies de succès plus importants et Robert Bruce rallie à sa cause des partisans de plus en plus nombreux et puissants, dont James Douglas qui devient un de ses principaux lieutenants. Perth est prise en 1313 puis Édimbourg, l’Église d’Écosse le reconnaît comme roi. En juin 1314 l’Écosse est presque totalement libérée, mais les Anglais tiennent encore le château de Stirling. Édouard II rassemble une armée qui rencontre les troupes écossaises à Bannockburn, près de Stirling. Les Anglais ont pour eux la supériorité numérique et une forte cavalerie lourde, mais, sur le terrain étroit et marécageux choisi par Bruce, l’avantage reste à l’infanterie écossaise et la défaite anglaise se transforme bientôt en déroute ; Édouard II doit s’enfuir, de nombreux seigneurs anglais sont tués ou faits prisonniers ; leurs rançons et le butin saisi apportent à l’Écosse des ressources inespérées. Malgré son importance, la bataille de Bannockburn, la plus célèbre et la plus glorieuse de l’histoire écossaise, ne met pas fin au conflit. Si en 1322, un raid anglais arrive jusqu’à Édimbourg, les Écossais ont pris Berwick en 1318 et, à plusieurs reprises, envahissent et pillent le nord de l’Angleterre. Le traité de Northampton apporte enfin la paix (1328) et reconnaît Robert Bruce comme roi d’une Écosse indépendante ; peu après, l’excommunication pontificale qui pesait encore sur lui est levée. La monarchie est aussi restaurée à l’intérieur, le Parlement admet pour la première fois des représentants des villes, les finances sont réorganisées. Cependant, si, en récompensant par des dons de terres et de châteaux les barons fidèles, le roi s’assure l’appui de l’aristocratie, ses successeurs auront à souffrir de cet affaiblissement du pouvoir royal. Robert Ier meurt en 1329 à la suite d’une longue maladie, peut-être la lèpre. Son œuvre considérable s’explique par ses qualités d’homme d’État et de chef de guerre, mais aussi parce qu’il a su incarner les aspirations du peuple écossais, de ses barons et de son Église tous engagés dans la lutte contre l’Angleterre. La déclaration d’Abroath (1320), réponse des barons écossais au pape, est significative ; parlant de Robert ils affirment : « Nous lui sommes reconnaissants et nous sommes résolus à le suivre en toutes choses, à la fois à cause de ses droits et de ses mérites, comme étant l’homme qui a restauré la sécurité du peuple et défendra sa liberté... » Le poème de John Barbour, Bruce (env. 1375) célèbre le roi tout en respectant l’histoire, mais la légende s’emparera du héros de l’indépendance nationale.

     
 
1329-1371
 
     

DAVID II ou DAVID BRUCE

5 mars 1324 - Edimbourg, 22 février 1371

Roi d'Ecosse (24 novembre 1331-22 février 1371)

Fils de Robert Ier Bruce

Il succéda à son père à l'âge de 5 ans seulement, mais fut déposé en 1331, peu de temps après son couronnement, par Édouard de Baliol, que soutenait Édouard III d'Angleterre. Exilé en France, il revint en Écosse, en 1341, et envahit cinq ans plus tard l'Angleterre avec le soutien de la France. Battu à Neville's Cross en octobre 1346, il demeura prisonnier des Anglais durant onze ans. En 1357, il fut libéré contre la promesse d'une rançon. Son neveu Robert II lui succéda et fonda la dynastie des Stuarts.

 
     
 
1333 - 1346
 
     
 

EDOUARD de BALIOL

Mort à Wheatley, Yorkshire en 1363

Roi d'Ecosse (août-décembre 1332)(1333-1346)

Fils de Jean de Baliol

     
 
1371-1390
 
     

ROBERT II

2 mars 1316, Paisley - 19 avril 1390, Dundonald

Roi d'Ecosse (26 mars 1371-19 avril 1390)

Fils de Walter (Gautier), le Sénéchal (Stewart (Stuart)) d'Ecosse et de Marjorie, fille de Robert Ier Bruce. Il succède à son oncle David, roi peu brillant

Premier souverain de la dynastie des Stuarts. Fils de Walter, steward héréditaire d’Écosse, et de Majorie, fille de Robert Ier, Robert lutte contre les Anglais en 1333-1334 et devient l’un des régents du royaume en 1338 jusqu’au retour de David II en 1341. En 1346, la capture du roi par les Anglais lui rend la régence jusqu’en 1357. David II n’ayant pas d’enfant, il est l’héritier du trône, mais leurs rapports sont très mauvais. Le souverain cherche, au moins en deux occasions, à conclure un accord avec l’Angleterre qui ferait d’un des fils d’Édouard II son héritier, en échange de la rançon toujours impayée depuis sa libération. Robert se révolte en 1362-1363 ; plus tard il est emprisonné (1368-1369). En 1371, la mort de David le place sur le trône. Il a alors cinquante-cinq ans et s’occupe peu des affaires du royaume. En 1384, il confie le pouvoir à son fils aîné, John, comte de Carrick, le futur Robert III, puis après l’accident survenu à ce dernier en 1388, à son autre fils Robert, comte de Fife, plus tard duc d’Albany. Roi médiocre et faible, il laisse de nombreux enfants tant légitimes qu’illégitimes. Les enfants de son premier lit voient leur héritage contesté pour avoir été légitimés par un mariage postérieur à leur naissance ; ce fait entraînera les prétentions du comte d’Atholl, qui fera assassiner Jacques Ier.

 
     
 
1390-1406
 
     
 

ROBERT III

1337 - 4 avril 1406, Rothesay

Roi d'Ecosse (14 août 1390 - 4 avril 1406)

Fils de Robert II

Fils aîné de Robert II Stuart et d’Elizabeth Mure, légitimé par leur mariage, le futur Robert III porte à sa naissance le prénom de John. Il participe avec son père à la rébellion de 1362-1363 contre David II et, toujours avec lui, est emprisonné en 1368-1369. Robert Ier lui confie en 1384 la charge du gouvernement ; mais un accident de cheval le rend infirme en 1388, et ses fonctions passent à son frère, Robert, comte de Fife. À la mort de Robert II (1390), il est couronné sous le nom de Robert, car celui de John rappelait le triste règne de John de Balliol ; mais son frère, devenu duc d’Albany, continue à gouverner. Le fils aîné de Robert III cherchant à prendre le pouvoir, Albany le fait, très probablement, assassiner. Le roi voulant mettre en sécurité son second fils, Jacques, l’envoie en France, mais il est capturé en mer par les Anglais (1405). Cette nouvelle aurait causé la mort du souverain. Son règne est marqué par l’invasion anglaise en réponse au soulèvement de la noblesse et par la défaite des Écossais à Hamilton Hill.

     
 
1406-1437
 
     

JACQUES Ier dit le Captif

1394, Dunfermline - 21 février 1437, Perth

Roi d'Ecosse (2 mai 1424-21 février 1437)

Troisième fils de Robert III, Jacques devient son héritier à la mort de son frère aîné, assassiné probablement à l’instigation de son oncle, le duc d’Albany. Robert III, à l’approche de la mort, décide d’assurer la sécurité de son fils en l’envoyant en France, mais celui-ci est pris par des marins anglais et retenu captif en Angleterre (1406). À la mort de Robert III, Albany devient régent, puis son fils Murdoch lui succède dans ses fonctions. Jacques Ier n’est libéré qu’après la mort d’Henri V (1422) ; il épouse Jeanne Beaufort et rentre en Écosse en 1424. Pour restaurer le pouvoir royal très affaibli, il doit d’abord lutter contre les nobles : il en fait arrêter un bon nombre qu’il relâche dans la plupart des cas, fait exécuter les plus dangereux des Albany et met la main sur de nombreuses terres par confiscation ou sous prétexte de défaut d’héritier. Ces mesures affaiblissent l’aristocratie et renforcent le domaine royal. Jacques Ier réorganise la justice, les finances, supprime des pensions et lève des impôts. Son règne est marqué par de fréquentes réunions du Parlement. Il s’attache à la réforme du clergé, mais, très soucieux de ses droits, il s’oppose à Rome au sujet de la nomination des évêques. Il développe l’armée tout en menant une politique étrangère prudente : s’il évite longtemps tout conflit avec l’Angleterre, il se rapproche de la France en 1436 ; un mariage est prévu entre sa fille et le dauphin Louis. Il est assassiné à la suite d’un complot aristocratique mené par le comte d’Atholl, un descendant de Robert II, mais le pouvoir est solidement établi et les assassins sont traduits en justice. Homme cultivé, poète, Jacques Ier a été un roi populaire.

 

     
 
1437-1460
 
     

JACQUES II

Edimbourg, 16 octobre 1430 - Roxburgh, 3 août 1460

Roi d'Ecosse (Edinburgh 25 mars 1437-Roxburgh, 3 août 1460)

Monté sur le trône en 1437, après le meurtre de son père Jacques Ier, Jacques II n’exerça le pouvoir qu’à partir de 1449, année de son mariage avec Marie de Gueldre, nièce de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. L’aristocratie ayant profité de la minorité du roi pour relever la tête et causer bien des troubles, le conflit éclate en 1450 entre Jacques II et la plus puissante famille du pays, les Black Douglas qui dominent le sud de l’Écosse. La lutte, entrecoupée de trêves et de réconciliations, se termine en 1455 par la victoire du roi, qui s’est appuyé sur une armée rénovée et dotée d’une solide artillerie achetée aux Pays-Bas avec la dot de la reine. Les biens des vaincus sont confisqués au profit de la Couronne. Son œuvre intérieure est assez limitée. Il continue la politique paternelle, défend les prérogatives de la monarchie contre les prétentions pontificales et, dans le domaine social, garantit les droits des tenanciers. En revanche, la politique étrangère tient une place importante, surtout dans la seconde partie du règne. Les négociations avec la France sont nombreuses et, en 1448, l’alliance est renouvelée. Jacques II cherche à profiter de la guerre des Deux-Roses pour se débarrasser des dernières positions anglaises en Écosse, mais, en assiégeant Roxburgh, il est tué par l’explosion d’un de ses canons.

     
 
1460-1488
 
     

JACQUES III

10 juillet 1451, Stirling - 11 juin 1488, Bannockburn

Roi d'Ecosse (10 août 1460-11 juillet 1488)

Fils de Jacques II Stuart, Jacques III succéda à son père en 1460, à l’âge de huit ans. Pendant sa minorité, les affaires du royaume furent dirigées par la sage expérience de l’archevêque James Kennedy. À la mort de ce dernier, l’influence de Gilbert Kennedy, frère du prélat, fut impuissante à contenir les ambitions de sir Alexander Boyd qui mit la monarchie écossaise en tutelle avant de tomber en disgrâce, d’être condamné à mort et exécuté. Après la chute des Boyd, Jacques III prit la tête du gouvernement. Il n’avait aucune des qualités qui font un grand roi. Walter Scott a laissé de lui un portrait peu flatteur : « Il était craintif, grand défaut dans un siècle belliqueux, et sa poltronnerie lui faisait soupçonner sans cesse tous ceux qui l’entouraient, et particulièrement ses deux frères. Il tenait beaucoup à l’argent, ce qui l’empêchait de se montrer généreux à l’égard des grands de sa cour, seul moyen de s’assurer leur attachement ; il cherchait, au contraire, à augmenter ses richesses en empiétant sur les droits des prêtres et des laïcs, ce qui lui attira tout à la fois la haine et le mépris. » Son frère, le comte de Mar, fut sauvagement assassiné sur ses ordres. Un autre de ses frères, le duc d’Albany, parvint à s’enfuir avant de connaître le même sort. En 1482, Édouard IV fit des préparatifs pour envahir l’Écosse. Jacques III rameuta aussitôt le ban et l’arrière-ban de son royaume. Les turbulents barons écossais en profitèrent pour placer le roi en résidence surveillée dans son château d’Édimbourg après avoir mis à mort ses favoris. Après le rétablissement de la paix, Jacques III fut remis en liberté. Il retomba aussitôt dans ses errements, offensant et pressurant le peuple et les nobles. Une ligue se forma contre lui et s’assura de la personne du fils héritier, le futur Jacques IV. Le roi leur livra bataille le 18 juin 1488, à proximité de Stirling. Il périt assassiné alors qu’il tentait de fuir le champ de bataille où ses troupes se faisaient tailler en pièces.

     
 
1488-1513
 
     

JACQUES IV

17 mars 1473-Flodden, 9 septembre 1513

Roi d'Ecosse (26 juin 1488-9 septembre 1513)

Fils aîné de Jacques III, le futur Jacques IV est aux côtés des rebelles qui battent son père au Sauchieburn (1488), bataille suivie du meurtre du roi. Son rôle dans ces événements est mal connu et contesté. Malgré son jeune âge, il s’empare immédiatement du pouvoir. À l’intérieur, il continue l’œuvre de pacification de ses prédécesseurs ; le sud du pays étant calme, il cherche à imposer, non sans mal, son autorité aux Highlands et aux Îles ; en 1493, il confisque les biens du dernier seigneur des Îles. Parallèlement, il poursuit l’œuvre d’organisation monarchique, améliore la justice malgré un manque de spécialistes et de moyens financiers, prend des mesures pour encourager le commerce à un moment où la conjoncture est favorable à l’Écosse (commerce avec la Hollande et l’Espagne), développe sa puissance militaire et en particulier la marine. Si sa politique étrangère est active (il entretient des rapports avec les principales puissances), elle est longtemps prudente : l’alliance avec la France est maintenue, mais un traité de paix, le premier depuis 1328, est signé avec l’Angleterre en 1502. Mais avec Henri VIII, qui accède au trône en 1509, les rapports se tendent et la guerre éclate en 1513. La rencontre décisive à lieu le 9 septembre 1513 à Flodden où les Écossais sont battus et leur roi tué. Homme intelligent et cultivé, favorisant la vie littéraire et la médecine aussi bien que l’imprimerie et la marine, Jacques IV sait utiliser les circonstances pour renforcer l’unité du pays autour de la monarchie et donner à l’Écosse sa place dans la politique européenne.

     
 
1513-1542
 
     

JACQUES V STUART

Linlithgow, 15 avril 1512-Falkland Palace, 14 décembre 1542

Roi d'Ecosse (21 septembre 1513-14 décembre 1542)

Fils et successeur de Jacques IV Stuart et de Marguerite Tudor

Roi alors qu’il n’a pas encore deux ans, Jacques V connaît une jeunesse difficile, marquée par les luttes de clans et l’affrontement en particulier du comte d’Angus, deuxième époux de sa mère, et du duc d’Albany, régent théorique du royaume jusqu’en 1524. Il ne prend réellement le pouvoir qu’à l’âge de seize ans. À l’intérieur, il n’échappe pas aux conséquences de fréquentes luttes féodales, malgré ses efforts pour asseoir son autorité et confisquer les biens de ses adversaires les plus dangereux : cette politique lui vaut une popularité certaine, mais aussi l’opposition croissante de la majeure partie des aristocrates. À l’extérieur, il pratique la politique traditionnelle de recherche de l’appui français pour contrebalancer la puissance anglaise proche ; il épouse successivement Madeleine de France, fille de François Ier (1537), puis Marie de Guise (1538) ; de ce dernier mariage naîtra Marie Stuart. Du côté anglais, il se heurte rapidement à Henri VIII, à qui il a refusé le mariage projeté entre lui- même et le princesse Marie, et qui lui reproche de soutenir en sous-main les turbulentes familles aristocratiques du nord de l’Angleterre. La guerre éclate en 1542, après une trêve de huit ans, et Jacques V ne peut compter que sur une armée affaiblie par l’indiscipline de sa propre noblesse. Il est défait à Solway Moss et meurt quelques jours plus tard. Cette disparition précoce replongera son royaume dans la situation incertaine qui était la sienne en 1513.

     
 
1542-1567
 
     

MARY STUART

Linlithgow, 7 décembre 1542-Londre, 8 février 1587

Reine d'Ecosse (9 septembre 1543-1567)

Fille et successeur de Jacques V Stuart et de Marie de Guise

Epouse de François II, Henry Stuart, Lord Darnley et Bothwell

Déposée en 1567, exécutée en 1587après 19 ans de prison.

 

     
 
1567-1625
 
     
JACQUES VI STUART

Edimbourg, 19 juin 1566-Herts, 27 mars 1625

Roi d'Ecosse, Jacques VI (1567-17 mars 1625)

Fils de Marie Ière Stuart et de Henry Stuart son cousin

Roi d'Angleterre, Jacques Ier (25 juillet 1603-27 mars 1625) (22 ans de règne) par son arrière-grand-mère Marguerite Tudor, sœur de Henri VIII

Roi de Grande-Bretagne, Jacques Ier (25 juillet 1603-27 mars 1625)

     
 
1625 - 1660
 
     

CHARLES Ier

Dunfermline, 19 novembre 1600-Londres, 30 janvier 1649

Roi de Grande-Bretagne (2 février 1626-1648) (22 ans de règne)

Fils et successeur de Jacques Ier (VI) Stuart (âge 25 ans).

Roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, second fils de Jacques VI Stuart, roi d’Écosse, qui deviendra roi d’Angleterre en 1603 sous le nom de Jacques Ier, Charles Ier monte sur le trône en 1625. Jeune, séduisant et indécis, il est un jouet entre les mains de son entourage. L’impopulaire duc de Buckingham le pousse à attaquer l’Espagne. Pour se garantir du côté de la France, Charles Ier demande la main d’Henriette-Marie, la plus jeune fille de Henri IV. Le couple royal, tendrement uni, mènera une vie exemplaire contrastant vivement avec l’existence dissolue de Jacques Ier. Mais Buckingham accumule les maladresses. Vaincu par les Espagnols à Cadix (1626), il s’aliène les Français en soutenant les protestants de La Rochelle, ce qui lui vaut d’être battu à l’île de Ré (1627). Les princes protestants d’Europe se trouvent bientôt en mauvaise posture. Malgré ses prétentions absolutistes, Charles Ier doit convoquer le Parlement en 1628 afin d’obtenir des subsides. Il est mis en demeure d’accepter la pétition du Droit qui limite les prérogatives royales. Nouvelle rebuffade : le renouvellement des droits de douane (tunnage and poundage), traditionnellement accordés à vie au monarque, est refusé par les parlementaires. Au mois d’août enfin, Buckingham meurt sous le poignard du lieutenant Felton. À la session de 1629, le conflit se déplace sur le terrain religieux. Charles Ier soutenait la réaction épiscopalienne et arminienne de William Laud, évêque de Londres puis archevêque de Canterbury. Le Parlement vote trois résolutions condamnant le papisme, l’arminianisme, et la perception d’impôts non votés par le Parlement. Charles Ier fait jeter les meneurs en prison, renvoie le Parlement, et décide de gouverner sans son appui. Pendant onze ans, il se conduit en monarque absolu. On a naturellement parlé de « tyrannie » et stigmatisé à l’envi la fameuse Chambre étoilée. Pour être équitable, constatons que l’absolutisme de Charles Ier était moins dirigé contre le peuple que contre l’individualisme effréné des classes enrichies (limitation des enclosures, défense de la théorie médiévale contre le prêt à intérêt) et contre le fanatisme des puritains (laxisme de la censure ecclésiastique et tiède répression de la sorcellerie). C’est d’Écosse que jaillit l’étincelle. Laud y voulait introduire le rituel anglican. Les farouches presbytériens se soulèvent en masse. Devant ce danger, Strafford, homme de confiance du roi, conseille la manière forte. Il part lever une armée dans cette Irlande où, en tant que vice-roi, il a joué les colons anglicans contre les presbytériens d’Ulster et les indigènes catholiques. Néanmoins, Charles Ier doit à nouveau réunir le Parlement en 1640. L’opposition véhémente qu’il y rencontre l’incite à dissoudre ce Court Parlement dix-huit jours après l’ouverture de la session. L’avance victorieuse des Écossais pousse cependant les lords et le peuple à exiger la convocation d’un nouveau Parlement. Charles Ier s’incline. Convoqué au mois de novembre 1640, le Long Parlement durera treize ans. Il est déjà révolutionnaire, même s’il ne met pas encore la personne du roi en cause. Abandonné par l’ingrat Charles Ier, Strafford est cité à comparaître devant le Parlement, condamné à mort et exécuté (1641). Laud est décapité peu après. Voyant l’Angleterre en proie à ces luttes intestines, les Irlandais se soulèvent et massacrent les colons. Charles Ier demande des crédits pour organiser une expédition punitive. Méfiant, le chef de l’opposition parlementaire, John Pym, fait voter la « grande remontrance » qui énumère les griefs contre la couronne. Présumant de la faiblesse de l’opposition, Charles Ier exige l’impeachment pour haute trahison de Pym et de quatre autres chefs parlementaires. Il va même jusqu’à se rendre en personne aux Communes, afin de se saisir des cinq
parlementaires qui ont pris la précaution de se mettre à l’abri. Le roi quitte alors Londres au bord de l’émeute. La guerre civile est commencée. Cavaliers royalistes et Têtes rondes puritaines s’empoignent aux quatre coins du pays. Mais la victoire boude les deux camps. Le Parlement signe alors avec les Écossais un traité d’alliance qui lui permet de prendre rapidement l’avantage. Le 2 juillet 1644, à Marston Moor, les royalistes sont vaincus. Parmi les troupes victorieuses, on remarque particulièrement les Côtes de fer d’Olivier Cromwell. L’armée parlementaire est réorganisée selon ses instructions. Lui-même, nommé adjoint du commandant en chef, prend une part essentielle à la déroute royaliste de Naseby (14 juin 1645). Charles Ier ne voit d’autre solution que de se rendre, peu après, à la merci des Écossais. Ceux-ci s’empressent de le livrer au Parlement qui lui présente aussitôt les Dix-Neuf Propositions stipulant notamment l’adoption du Covenant presbytérien, l’abolition de l’épiscopat, le droit pour le Parlement de contrôler l’armée, la marine, et la nomination aux grandes charges de l’État, enfin, la proscription des chefs royalistes. Le souverain biaise et négocie en sous-main avec toutes les factions. Sur ces entrefaites, une crise éclate entre l’armée et le Parlement. Cromwell occupe Londres avec vingt mille soldats décidés à faire reconnaître leurs droits. Indécis malgré tout, Cromwell fait des ouvertures au roi qui le lanterne comme il l’a fait avec le Parlement, avant de se réfugier dans l’île de Wight (1647) d’où il appelle les Écossais à son secours. Le péril rétablit la concorde entre l’armée et le Parlement. Cromwell met en pièces les Écossais à Preston en août 1648. En décembre, l’armée se retourne contre le Parlement. Le colonel Pride et ses mousquetaires ne laissent à Westminster qu’une cinquantaine de députés sûrs. Enlevé dans l’île de Wight, Charles Ier est ramené à Londres, déféré devant ce « Parlement croupion », mis en procès et condamné à mort malgré de vives résistances de la part de nombreux chefs puritains. Le 30 janvier 1649, le roi Charles Ier montait à l’échafaud avec un courage exemplaire, sans avoir rien renié des convictions absolutistes qui périssaient avec lui.

     
 
1660-1685
 
     

CHARLES II

Londres, 29 mai 1630-Londre, 6 février 1685

Roi de Grande-Bretagne (23 avril 1661-6 février 1685)

Fils de Charles Ier Stuart, successeur de Cromwell

Fils aîné du roi décapité, privé du trône d’Angleterre en 1649, chassé en 1651 de l’Écosse qui l’avait reconnu roi en janvier de la même année, Charles doit mener une longue vie d’exilé, plus ou moins bienvenu dans les pays de l’Europe occidentale, en particulier en Hollande ; il doit au choix de Monk, en 1660, de retrouver ses droits légitimes, au prix de la déclaration de Breda qui garantit la liberté religieuse, reconnaît les prérogatives du Parlement et promet une amnistie générale. Sceptique et prudent, avide de plaisirs, profondément tolérant, trop peu sûr de son trône pour oser afficher sa conversion in pectore au catholicisme, il cherche à développer l’autorité royale, mais refuse de soutenir les doctrines politiques de Hobbes, son ancien précepteur. L’intransigeance d’un Parlement ultra-royaliste et intégriste dans le domaine religieux limite le champ de l’amnistie et entraîne la condamnation à mort des régicides ; elle empêche toute tolérance au profit même des non-conformistes protestants et, en 1673, l’adoption du bill du Test, douze ans après le vote de la loi sur les municipalités, achève d’écarter des fonctions publiques ceux qui ne communieraient pas au sein de l’Église établie ; Charles II a quelque peine à prévenir l’adoption, après 1679, du bill d’Exclusion qui aurait privé son frère, Jacques d’York, catholique, de la possibilité de lui succéder. Le souvenir de la sanglante révolution et de l’anarchie des années 1658-1660 assure à Charles II des relations paisibles avec le Parlement, au moins pendant la première décennie de son règne, et la libre disposition d’importantes ressources fiscales indirectes prévient le retour des grands antagonismes financiers d’antan ; le roi peut aussi compter sur des subsides de Louis XIV, mais ils sont moins importants que nombre d’historiens ont paru le croire ; cette aisance financière explique que le souverain, lassé des controverses parlementaires et de l’opposition whig, ait pu se passer de Parlement pendant les trois dernières années de son règne.
La politique extérieure de Charles II fut un sujet de graves controverses : son pacifisme parut souvent excessif, ses relations avec Louis XIV trop étroites, on lui reprocha le traité de Douvres de 1670 et la vente de Dunkerque à la France, de même que la guerre contre la Hollande en 1672-1674 ; dans sa politique française, l’attitude du roi ne dépassa jamais une neutralité teintée d’agressivité. Charles a tiré profit de la prospérité économique, du développement du commerce colonial et de transit, en partie favorisé par la confirmation de l’Acte de navigation, de la satisfaction des propriétaires agricoles ; la rapide reconstruction de Londres après le Grand Incendie de 1666 témoigne des énormes possibilités financières de ses sujets. Ce règne a été marqué par une activité intellectuelle intense, favorisée par exemple par la création de l’observatoire de Greenwich et de la Société royale ; la Restauration a été aussi l’époque du renouveau théâtral et d’une vie de plaisirs mondains. L’image laissée par Charles est celle d’un souverain intelligent, capable de surmonter habilement les obstacles, et qui a su rétablir un indéniable loyalisme monarchique.

 

     
 
1685-1688
 
     

JACQUES VII STUART

Londres, 14 octobre 1633-St. Germain-en-Laye, France, 6 septembre 1701

Roi de Grande-Bretagne (23 avril 1685-1689)

Frère et successeur de Charles II Stuart, fils de Charles Ier Stuart (âge 51 ans)

     
 
1689 - 1694
 
     

MARIE II STUART

Londres, 30 avril 1662-Londre, 28 décembre 1694
Reine de Grande-Bretagne (11 avril 1689-28 décembre 1694)

Fille et successeur de Jacques VII Stuart

En Angleterre, au terme des guerres civiles du XVIIe siècle, l’accession au trône de Marie II Stuart, fille de souverain catholique, et de son époux Guillaume d’Orange, prince protestant, fournit le prétexte de l’affirmation de l’importance des droits fondamentaux à travers le Bill of Rights de février 1689. Au-delà de cet apport, cette Déclaration des droits est une étape primordiale dans l’établissement du régime parlementaire. Désormais, les lois ne pourront être adoptées qu’après avoir été votées par les chambres et sanctionnées par le roi, qui ne peut ni les faire seul, ni en suspendre l’exécution. On appelle alors « Parlement » l’organe formé du roi et des deux chambres. Tout comme la Grande Charte de 1215, la Pétition des droits de 1628, la Déclaration de Breda de 1660 ou l’Habeas corpus Act de 1679, le Bill of Rights n’est pas seulement un texte décisif de l’histoire politique et juridique britannique, mais aussi une référence dans l’histoire constitutionnelle européenne.

     
 
1689-1702
 
     

GUILLAUME III STUART d'Orange

La Hague, 14 novembre 1650-Londre, 8 mars 1702

Prince d'Orange (1672-1702)

Roi de Grande-Bretagne (11 avril 1689-8 mars 1702)

Petit-fils de Charles Ier Stuart par sa mère Marie-Henriette

Mari de Marie II Stuart

Roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande (1689-1702), et stathouder de Hollande (1672-1702), qui contribua à former la Grande Alliance et dirigea l'Angleterre à l'issue de la seconde révolution.

Né à La Haye en Hollande, Guillaume d'Orange-Nassau était le fils posthume de Guillaume II, prince d'Orange et stathouder de Hollande, et de Marie, fille aînée du roi Charles Ier. En 1672, après l'invasion des Pays-Bas par Louis XIV, un soulèvement populaire renversa Jan De Witt, grand pensionnaire de Hollande, au profit de Guillaume d'Orange, qui fut élu stathouder, capitaine-général et amiral. Il lutta contre les Français avec détermination, et détruisit en 1673 des digues près d'Amsterdam pour noyer la campagne environnante et entraver ainsi la progression des armées françaises. Les Hollandais subirent cependant des revers cinglants lors des batailles suivantes, mais, grâce à la diplomatie habile de Guillaume III, dont les liens avec l'Angleterre s'étaient renforcés par son mariage (1677) avec la princesse Marie (fille aînée de son oncle Jacques, duc d'York, futur roi sous le nom de Jacques II), Louis XIV dut accepter de mettre fin à la guerre.
L'ascension du parti catholique qui suivit l'accession au pouvoir de Jacques II en Angleterre détermina les principaux adversaires du roi à faire appel à Guillaume III, qui apparaissait comme le champion du protestantisme en Europe. À la tête d'une armée d'environ quinze mille hommes, Guillaume III débarqua à Torbay le 5 novembre 1688. La plupart des nobles anglais prirent le parti de Guillaume, et Jacques II dut s'enfuir en France. Guillaume accepta la Déclaration des droits votée par le « Parlement Convention » qui s'était réuni le 22 janvier 1689, et le 13 février, Guillaume et Marie furent proclamés roi et reine d'Angleterre.
Peu de temps après la conclusion de la seconde révolution d'Angleterre, le Parlement écossais reconnut les nouveaux souverains. Cependant, l'Irlande, majoritairement catholique, manifesta sa fidélité à Jacques II et dut être conquise par la force. En 1690, Guillaume prit la tête de l'armée qui battit Jacques II et ses partisans à la bataille de la Boyne, mais l'agitation jacobite persista durant tout le règne de Guillaume III, qui régna seul après la mort de la reine Marie, en 1694.
En 1689, pour contenir les ambitions territoriales de la France, Guillaume III était entré avec l'Angleterre dans la ligue d'Augsbourg, appelée la Grande Alliance. Très impliqué dans la politique étrangère, il s'engagea dans la guerre de Succession du Palatinat, au terme de laquelle, par la paix de Ryswick (1697), Louis XIV le reconnut comme roi d'Angleterre.
En matière intérieure, Guillaume III s'opposa fréquemment au Parlement, qui fut à l'origine des réformes réalisées sous son règne, notamment la loi sur les droits et les libertés, l'institution de la Banque d'Angleterre et l'introduction du principe de la responsabilité ministérielle.
Guillaume III mourut alors qu'il s'apprêtait à prendre part à la guerre de Succession d'Espagne. La sœur de sa femme, la reine Anne Stuart, lui succéda sur le trône.

     
 
1702-1714
 
     

ANNE STUART

Londres, 6 février 1665-Londre, 1er août 1714

Reine de Grande-Bretagne (23 avril 1702-1er août 1714)

Sœur et successeur de Marie II Stuart, fille de Jacques VII Stuart

Elle fonda le Royaume-Unis (United Kingdom, U.K.) en 1707 en réunifiant les couronnes d'Angleterre et d'Ecosse.

Reine d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande (1702-1714), dernière souveraine de la maison des Stuart.

Née à Londres, elle était la deuxième fille du roi Jacques II et de sa première femme, Anne Hyde. En 1683, elle épousa le prince Georges de Danemark. Malgré la conversion au catholicisme de son père en 1672, Anne n'abandonna pas le protestantisme et approuva le renversement de Jacques par la Révolution anticatholique de 1688, qui permit à sa sœur Marie et à l'époux de cette dernière, Guillaume d'Orange, d'accéder au pouvoir. À la mort de Guillaume III en 1702, Anne Stuart monta sur le trône. Elle favorisa la carrière de John Churchill, tombé en disgrâce auprès de son prédécesseur, lui conféra le titre de duc de Marlborough et le chargea du commandement de l'armée. Marlborough remporta une suite de victoires sur la France pendant la guerre de Succession d'Espagne (1701-1714), et exerça, ainsi que sa femme Sarah, une grande influence sur la reine pendant les premières années de son règne.
Fidèle à l'Église anglicane, Anne eut tendance à favoriser les tories, faction soutenant l'Église, au détriment des whigs. Toutefois, influencée notamment par les Marlborough, elle écarta dans un premier temps les tories du pouvoir. Le règne d'Anne Stuart fut marqué par l'unification des royaumes d'Angleterre et d'Écosse (1707). Elle mourut à Londres le 1er août 1714, sans laisser d'héritier, et eut pour successeur son cousin allemand, George, Électeur de Hanovre, qui accéda au trône sous le nom de George Ier.

     
     
A partir de 1714, L'Ecosse devient parti de l'Angleterre.
     
     
     
Ecosse