Les régions Israëliennes
 
 
 

Eretz Israël signifie en hébreu la « Terre d'Israël », expression souvent réduite à « Ha'aretz », la Terre.

Israël, officiellement État d’Israël, pays du Proche-Orient, situé sur la côte orientale de la Méditerranée et s’étirant au sud jusqu’au golfe d’Aqaba. Le pays a pour voisins le Liban au nord, la Syrie au nord-est, la Jordanie à l’est et l’Égypte au sud-ouest.

Géographiquement, Israël est situé au seuil de l'Asie et de l'Afrique, dans la grande dépression de la vallée du Jourdain, qui se déroule de l'Afrique orientale jusqu'aux monts Amanos, dans le sud de la Turquie, après avoir longé la mer Rouge. On pense que cette faille s'est formée il y a des millénaires, au moment de la dissociation des masses continentales de l'Afrique et de l'Arabie. Plus récemment, à savoir au milieu du pléistocène (début de l'ère quaternaire), elle fut le site d'un grand lac qui s'étalait depuis la vallée de Houla jusqu'à la mer Morte.
Cette vallée demeure la caractéristique géologique la plus importante de l'actuel État d'Israël, car elle recèle la plupart des précieuses ressources en eau du pays. Dans son tracé, on trouve l'historique lac de Tibériade, un lac d'eau douce dont le niveau est sans doute le plus bas de la planète; le Jourdain, fleuve sinueux et révéré, dont le lit est également au-dessous du niveau de la mer et la mer Morte, site désolé et surprenant qui s'étale à 400 m au-dessous du niveau de la mer.
En dehors de cette vallée, les principales régions géographiques comprennent la plaine côtière, fertile et sablonneuse, interrompue au nord par la chaîne du mont Carmel; les terre basses et vallonnées de la Galilée; et les étendues limoneuses et désertiques du Néguev, entrecoupées de pointes calcaires et d'étranges formations, comme les vastes cratères et les piliers de grès nubien qui s'élèvent au-dessus d'Élat.

Israël, État centralisé, comprend six districts administrés par un commissaire nommé par le ministre de l’Intérieur. Le gouvernement local s’exerce par le biais de conseils municipaux, locaux et régionaux.

 
 
 
LA COTE MEDITERRANEENNE
 
Une des quatre mers baignant la terre d'Israël, la Méditerranée borde toute la façade ouest du pays.

En bord de côte on y trouve la capitale économique et industrielle d'Israël : Tel-Aviv, les ports d'Haïfa et d'Akko (St. Jean d'Acre), les villes de Netanya, Hertzliya et Ashkelon.

En arrière de la côte vous découvrez de vastes plaines fertiles bénéficiant du climat méditerranéen.

 
 
Tel-Aviv 
 

Tel-Aviv-Jaffa, ville d’Israël, sur la côte méditerranéenne, au sud de l’embouchure du Yarqon. Ville métropole, Tel-Aviv-Jaffa s’étend sur un cordon littoral long d’environ 8 km et large de 4 km, bordant la mer Méditerranée.

Il y a cent ans, qui aurait pu prévoir l'existence de Tel-Aviv ? La côte au nord de Jaffa n'était qu'une suite de dunes désolées, désertiques et sans grandes ressources. Mais dès les années 50, la métropole en herbe affichait des boulevards plantés d'arbres et de resplendissants immeubles neufs de style international. Sa population et sa vitalité surpassaient déjà celles de son antique ville mère.
Tel-Aviv est aujourd'hui devenu le centre de la culture, des affaires, de la haute couture et de la vie nocturne en Israël. Ses plages blanches, son climat ensoleillé et ses hôtels luxueux en ont fait un agréable lieu de séjour touristique. Si la ville ne compte que 350 000 habitants, le grand Tel-Aviv - avec les agglomérations périphériques - regroupe plus d'un million d'habitants, ce qui représente près d'un quart de l'ensemble de la population du pays. Ses célèbres cafés et ses nouvelles tours de bureaux confèrent à la première ville juive moderne du monde un aspect à la fois contemporain et exubérant. Tel-Aviv allie la joie de vivre du peuple méditerranéen au style et à la sophistication des villes les plus chics d'Europe.
Tel-Aviv est une partie de l'agglomération urbaine Tel-Aviv-Jaffa : ces deux secteurs ayant été officiellement combinés en 1950. Si Tel-Aviv est une ville du XXème siècle siècle, Jaffa (ou Yafo, selon la transcription phonétique littérale) est une ville ancienne au riche passé historique.

Tel-Aviv a presque surgi du jour au lendemain des dunes désertiques au nord de Jaffa. En 1909, un groupe de résidents juifs de Jaffa acquirent quelques terrains, pour construire une banlieue verdoyante dans laquelle ils pourraient se détendre après une journée de travail dans le bruit et l'encombrement de la ville de Jaffa. Mais ils chérissaient aussi l'espoir de créer la première ville juive moderne des deux mille dernières années.
Ils l'appelèrent Tel-Aviv, la « colline du printemps », un nom qui symbolisait l'espoir d'édifier un futur nouveau sur les ruines du passé. Tel signifie, en hébreu, une colline artificielle, créée par les débris accumulés des villes abandonnées du passé; Aviv, en hébreu « printemps », évoque le renouveau de la vie. Mentionnée pour la première fois dans le livre d'Ezéchiel, Tel-Aviv était le nom d'une ville d'exil à Babylone, où Ezéchiel avait prononcé sa prophétie des ossements. Tel-Aviv est également le titre de la traduction en hébreu du livre de Herzl, Alteneuland (« terre vieille/nouvelle »), dans lequel il prédit la construction d'un État juif.

 
La Maison de la Diaspora
 
Toute l'histoire de la dispersion des Juifs à travers le monde y est retracée : de la destruction du second Temple de Jérusalem en 70 après l'ère chrétienne, jusqu'à la création de l'Etat d'Israël, en 1948 (2500 ans d'Histoire et d'épopées fascinantes). Vous y verrez entre autre, une collection de maquettes représentant les différentes synagogues et communautés juives d'Europe, d'Amérique, de Chine et d'Asie, d'Afrique, d'Inde, etc. Sans oublier un ordinateur exceptionnel qui retrouve la signification des noms de famille depuis leurs origines bibliques !
 
La tour Shalom
 
L'édifice le plus haut du Moyen-Orient est la tour Shalom, un austère rectangle blanc sur la rue Herzl, qui s'élève sur trente-sept étages au-dessus de la ville. C'est surtout son emplacement qui lui donne une importance particulière, car sur ce site se dressait l'un des premiers bâtiments construits à Tel-Aviv, le lycée Herzliya. Érigé, en 1909, dans la première rue principale de la nouvelle ville, le lycée symbolisait l'espoir des pionniers et devint le noyau culturel et économique de la ville embryonnaire. Le lycée fut démoli en 1957, pour faire place à la tour Shalom, privant ainsi la ville de l'un de ses plus anciens édifices historiques et culturels, qui, de surcroît, présentait un intérêt architectural. Il ne reste du vieux bâtiment qu'une vaste fresque sur le mur de la tour, réalisée par l'artiste Nahum Gutman. Quant au lycée, il occupe de nouveaux locaux sur l'avenue Jabotinsky.
 
La résidence Breuer
 
Elle fut construite en 1922. Elle est dotée de minuscules balcons décoratifs, d'un toit en bois incliné à la manière d'une pagode, d'un minaret et d'un grand jardin intérieur. Sur le point d'être démoli, en 1948, l'édifice fut sauvé de justesse par l'ambassadeur russe qui voulait y établir son quartier général.
 
La mosquée Hassan Beq
 
Encadrée par Neve Tzedek et la mer, elle présente un contraste surprenant avec les immeubles contemporains environnants. En 1916, le gouverneur turc-arabe de jaffa, Hassan Beq, avait fait constuire cette mosquée afin d'enrayer le développement de Tel-Aviv vers la mer.
 
Java
 
L'histoire de Jaffa remonterait au Déluge. Après que l'arche de Noé eut échoué sur le mont Ararat, le fils cadet de Noé, Japhet, découvrit une agréable colline. Il s'y installa et l'appela Jaffa (« belle » en hébreu).
Jaffa, l'une des plus vieilles villes du monde, a conservé une atmosphère biblique, que les événements historiques et les mythes sont venus enrichir à travers les âges. C'est ici que l'on situe l'histoire de Jonas et la baleine. Les fameux cèdres du Liban, dont le roi Salomon se servit pour construire le Temple à Jérusalem, étaient expédiés à Jaffa, devenue très tôt un important port commercial méditerranéen. L'apôtre Pierre réalisa le miracle de Tabitha, alors qu'il vivait à Jaffa dans la maison de Simon le Tanneur (Acte 5; 19, 36-42). Et, selon la mythologie grecque, c'est près du port de Jaffa qu'Andromède, l'éblouissante fille du roi de Jaffa, fut enchaînée à un rocher, pour apaiser la colère du monstre marin.
Il y a 3 400 ans, Jaffa fut conquise par les Égyptiens. Voyant tour à tour ses murs détruits et reconstruits, elle subit successivement le passage des Philistins, des Hébreux, des Perses, d'Alexandre le Grand, des Syriens, des Maccabées (les guerriers israélites), des Romains, d'Hérode le Grand, des musulmans, des croisés, de Richard Ceeur de Lion, des Mamelouks, de Bonaparte et des Turcs. Les Anglais finirent par la prendre aux Ottomans à la fin de la Première Guerre mondiale.
Ce n'est que pendant la guerre d'indépendance, en 1948, que Jaffa redevint une ville juive. Mais les Juifs étaient revenus bien avant cela. En 1820, un voyageur juif de Constantinople s'y était installé. Peu de temps après, une communauté d'immigrants juifs, composée essentiellement de marchands et d'artisans nordafricains, se mêla à la communauté locale. Au moment de l'indépendance d'Israël, la ville comptait une population d'environ 100 000 habitants, dont plus de 30 000 étaient juifs. La ville moderne a gardé son parfum oriental, offrant aujourd'hui une fresque colorée d'immigrants d'Afrique du Nord et d'Europe centrale.
La vieille ville de Jaffa, avec ses allées pavées et ses ruelles tortueuses serpentant à travers les fortifications de pierres massives qui entourent la ville, fut reconstruite et rénovée en 1963. Elle compte aujourd'hui une colonie d'artistes, des galeries d'art, des boutiques d'artisanat, des restaurants aux spécialités de poissons et des boîtes de nuit. Le port de la vieille ville, destiné à être démoli (pour être éventuellement remplacé par une marina), demeure le port d'attache des pêcheurs locaux qui, chaque matin à l'aube, y apportent leurs prises.
 
La tour de l'Horloge
 
Elle fut construite en 1906 par le sultan Abdoul Hamid II, à l'occasion du trentième anniversaire de son règne. Située en face du commissariat, la tour signale l'entrée de la vieille ville. Les vitraux qui illustrent l'histoire de la ville furent posés en 1948. En face de la tour, une entrée voûtée vous conduira dans une grande cour intérieure, où autrefois se tenait l'auberge arménienne, point de ralliement des voyageurs et des convois qui faisaient le va-et-vient entre les colonies juives disséminées dans le pays.
 
Musée des Antiquités
 
Il retrace l'histoire et le développement de la ville du néolithique à l'époque judéo-samaritaine. Érigé au XVIIIème siècle, ce bâtiment servit de quartier général au gouverneur turc, et de prison. Plus tard, il abrita la fabrique de savon de la famille grecque orthodoxe Damiani, célèbre dans tout le MoyenOrient.
 
Monastère Saint Louis
 
Nommé ainsi en souvenir du roi Louis IX, qui, arrivé à la tête d'une croisade, y résida en 1247. Le monastère servit plus tard d'auberge aux pèlerins allant à Jérusalem. Au XVIIème siècle on l'appelait « la maison des Européens ». Bonaparte s'y reposa également, après sa conquête de Jaffa.
 
Mosquée de Jama El-Baher
 
Avoisine la première maison juive de Jaffa. Construite en 1820, cette maison servit d'auberge aux habitants de Jérusalem qui venaient se baigner sur les plages de Jaffa. Sur le site du couvent et de l'église arméniens se trouvaient un centre d'hébergement pour pèlerins arméniens du XVIIème siècle siècle.
 
 
Ashqelon
 

Ashqelon, l'une des plus vieilles villes du monde, vous attend à environ 16 km au nord des kibboutzim. Située sur une crête de dunes dominant la mer, la nouvelle Ashqelon est une cité animée, amalgame d'usines, d'appartements modernes, de grands immeubles et de très jolies plages. Mais elle se distingue surtout par son patrimoine archéologique. Cette ancienne ville philistine est très accessible au public, grâce aux aménagements dont elle a fait l'objet.
Les ruines de cette ville portuaire stratégique se présentent en strates distinctes, et témoignent de la diversité des populations qui s'y établirent au cours des siècles. Érigée le long de la célèbre via Maris, la route reliant l'Égypte à la Syrie, la cité a, dès ses débuts, été un centre de commerce, exportant, entre autres, du vin, du grain et une variété d'oignons locaux que les croisés français appelèrent « escalions » du nom de son lieu d'origine, ce qui donna plus tard le mot « échalote ». Au XIIème siècle av. J.-C., Ashqelon devint, avec Ashdod, Gaza, Gat et Eqron, l'une des cinq grandes villes philistines. Pendant deux siècles, une amère rivalité opposa Hébreux et Philistins. Les Juifs ne réussirent jamais à prendre la ville. Après que le roi Saül eut été assassiné par les Philistins, David prononça cette complainte souvent citée : « Ne l'annoncez pas dans le Gath, n'en portez pas la bonne nouvelle dans les rues d'Ascalon, de peur que n'exultent les filles des - incirconcis » (2 Sam., 1, 20).
Trois siècles plus tard, Ashqelon était toujours un bastion philistin, ce qui provoqua la colère du prophète Sophonie, et le fit proclamer dans les dernières pages de l'Ancien Testament : « Car Gaza sera abandonnée, Ascalon sera en dévastation, Asdod, sera abandonnée en plein midi, et Eqron sera déracinée »
Ashqelon fut conquise ensuite par les Assyriens (VIIIème siècle av. J.-C.), puis par les Babyloniens. Elle connut ensuite un nouvel essor sous les empires grec et romain. On suppose qu'Ashqelon fut la ville natale d'Hérode le Grand, et ce dernier contribua à l'embellissement de la cité. Au vue siècle, Ashqelon tomba aux mains des Arabes, puis aux mains des croisés, en 1153. Après sa destruction, en 1270, par le sultan Baibars, la ville sombra plus ou moins dans l'oubli.
Aujourd'hui, la plupart des vestiges de la ville sont regroupés sur le domaine aménagé du parc national. Là, il vous sera possible de flâner entre des ruines de colonnades du temps d'Hérode et les vestiges d'anciennes synagogues, ou sur une voie romaine que commande la statue décapitée de Nikè,la déesse de la victoire, ou encore dans un amphithéâtre romain abandonné depuis longtemps. Une muraille (le mur des croisés restauré par Richard Coeur de Lion) encadre le site et domine la plage.

 
 
Nétanya
 
La capitale de la région de Sharon est située à 20 km environ au nord de Herzliya. En 1929, une communauté de planteurs établie dans la région baptisa la ville du nom du millionnaire Nathan Strauss, afin de l'encourager à devenir un bienfaiteur de la ville et à contribuer à son développement (semble-t-il sans résultat). Netanya, ville de 100 000 habitants, a prospéré tout aussi bien sans lui et peut se féliciter de sa très belle plage et de sa florissante industrie hôtelière.
 
 
Césarée
 

Cet agréable site de villégiature fut autrefois la capitale administrative des Romains établis en Judée. D'après les textes, les Francs y découvrirent le Saint-Graal en 1104 autour duquel résonnent encore les célèbres noms de Lancelot, Merlin, le Roi Arthur et les Chevaliers de la Table ronde.... C'est plutôt à son passé de colonie romaine que Césarée doit son importance historique, mais ce sont ses vestiges des croisés qui y attirent les cars bondés de touristes, et il faut reconnaître que ce site est un des plus impressionnants d'Israël. La majeure partie de la ville a depuis longtemps été rasée, mais même le touriste le plus exigeant admettra que la formidable grandeur de ce qui demeure est imposante. La dissonance visuelle des arches, des murs effrités des croisés et des colonnes romaines effondrées frappe sans cesse l'imagination et témoigne du passé historique des occupations successives de ce lieu.
L'existence de communautés dans cette région remonte à l'époque phénicienne, mais l'histoire de la ville commence vraiment avec les Romains, en 22 av. J.-C. Hérode, maître d'oeuvre royal, fonda la ville et la nomma Césarée en l'honneur de l'empereur César Auguste. Vers l'an 6 apr. J.-C., après que la Judée fut devenue une province romaine, Césarée devint le siège officiel des procurateurs de Judée et demeura pendant quelque cinq cents ans la capitale administrative des Romains en Palestine. Ponce Pilate y vécut à l'époque de Jésus, et saint Paul y fut emprisonné pendant deux années, avant d'être embarqué vers Rome.
La ville fut le foyer de la première grande rébellion juive, à la suite de la profanation de la synagogue, en 66 apr. J.-C. Durant cette révolte, de nombreux prisonniers zélotes furent torturés et exécutés dans les prisons de la ville, ou livrés aux fauves dans l'amphithéâtre. En 70 ap. J.-C., le général romain Vespasien envoyé par Néron débarqua à Césarée. Lors de la révolte de Bar Kokhba, de nombreux notables juifs y trouvèrent la mort, dont, en 135, le grand sage et spirituel rabbi Aqiba. Un monument a été érigé en sa mémoire dans la communauté voisine de Or Aqiba.
Pendant les périodes de la pax romana, la ville devint un centre réputé de la culture hellénique, puis chrétienne. Parmi les premiers chrétiens les plus connus, signalons Eusèbe, théologien grec, un des piliers de l'Église chrétienne, ordonné premier évêque de Césarée au IVème siècle. Responsable de la codification de la loi religieuse chrétienne, il rédigea également l'Onomastikon, une géographie biblique de la Palestine.
En 640 les Arabes prirent la ville, mais délaissèrent le port qui s'ensabla.
Les croisés de Baudouin le,, après s'être emparés de Césarée en 1101, pillèrent la ville et massacrèrent les habitants. Ils trouvèrent cependant un morceau de verre hexagonal de couleur verte qu'ils prirent pour le Graal (le calice du Christ). En 1187 Saladin reprit la ville, réoccupée par les croisés en 1228. Les fortifications massives qui la caractérisent si bien aujourd'hui ne furent érigées qu'après 1254, lors de la reconquête de la ville par Louis IX, Saint Louis. Les armées arabes s'emparèrent à nouveau de la ville en 1265, puis en 1291.
Aux mains des Mamelouks, Césarée tomba plus ou moins dans l'oubli, ses magnifiques colonnes et ses bas-reliefs de marbre pillés, au cours de siècles, par ses souverains successifs. En 1878 les Turcs y installérent des réfugiés, arrivant de Bosnie qui créèrent un petit village de pêcheurs détruit en 1948.

 
L'aqueduc Romain
 
Long de 11 km, il acheminait vers la cité d'eau d'une source qui jaillit au pied du mont Carmel. L'arcade qui le soutien s'offre en perspective le long d'une belle plage sablonneuse. Cet aqueduc fut construit par Herods le Grand, restauré au II ème siècle par Hadrien.
 
 
Haïfa et le Mont Carmel
 
Dans un accès de dépit, Daher el-Omar, un cheik bédouin, détruisit un misérable petit village côtier - déjà dévasté par les croisés au XIIème siècle -, parce que ses habitants avaient négligé de lui rendre hommage. Le village resta en ruine pendant huit ans, après quoi cet émir décida de le reconstruire et de réorganiser son port naturel. Malgré des débuts malheureux, la ville moderne de Haïfa, rutilante cité sertie dans une mer de saphir, est devenue un foyer culturel et industriel actif, ainsi qu'un centre portuaire et maritime animé.
Elle est, aujourd'hui, la troisième ville d'Israël et le centre des fameuses industries technologiques de pointe du pays. De son premier berceau sur l'étroite bande côtière entre la Méditerranée et la chaîne biblique du Carmel, Haïfa a colonisé les versants de la montagne, s'installant peu à peu sur ses pentes douces. La ville est essentiellement construite sur trois niveaux, qui s'élèvent à partir du bord de mer. Le deuxième niveau, Hadar, est situé au pied des collines du Carmel. C'est le centre des affaires et le plus vieux quartier résidentiel de la ville. Agrippés aux pentes, les quartiers les plus récents ont gagné les crêtes. Ils sont reliés par un excellent réseau de routes. Le Carmel central est perché sur le point le plus haut il comprend quelques-unes des maisons les plus exquises de la ville, et regroupe la plupart des hôtels et des boutiques de luxe.
 
Kababir
 
Haut perché sur un sommet dominant la Méditerranée, Kababir offre un contraste marqué avec Wadi Nisnas. C'est un quartier arabe aux somptueuses demeures et aux jardins luxuriants. Cette communauté devint indépendante en 1830, mais elle choisit d'être rattachée à Haïfa au moment de la création de l'État d'Israël, en 1948, prévoyant qu'elle pourrait ainsi bénéficier des écoles, des centres de soins médicaux, de l'eau courante et du système des égouts.
 
Le Mont Carmel
 
Le mont Carmel, dont l'arête longe le littoral sur environ 25 km selon un axe nord-ouest/sud-est, atteint une hauteur de 500 m et plonge abruptement jusqu'à la Méditerranée. A ses pieds, coule la rivière Qishon, mentionnée dans la Bible. Le nom Carmel vient des mots Kerem-El, " les vignes de Dieu ", cette région évoquant traditionnellement l'image de fruits mûrs. Elle englobe le parc national du mont Carmel, la plus grande réserve forestière du pays, luxuriante avec ses collines boisées, ses sentiers de randonnées bien balisés, ses aires de pique-nique et ses panoramas à vous couper le souffle. Ce parc de 9 000 ha comprend aussi une réserve naturelle d'environ 900 ha, dans laquelle des cerfs et des gazelles se promènent en toute liberté. De l'autre côté du parc, les villages druzes de Isfiya et Daliyat el-Karmil sont nichés sur les
versants et dans les vallées du mont Carmel. Les villages, ceints de précipices couleur ocre qui plongent sur des verdoyantes vallées tapissées de feuillages enchevêtrés, sont facilement accessibles par voiture ou par bus. Vous pourrez apprécier, au bazar, la production artisanale traditionnelle, et déguster un café turc et de succulentes pâtisseries, sous les arbres, aux tables d'agréables cafés. Le couvent carmélite proche de Muhraqa surplombe le site où le pro-phète Elie vainquit les prêtres de Baal.
Depuis les temps anciens, les hommes ont été sensibles à l'aura de spiritualité qui entoure le mont Carmel. Les traditions juive, chrétienne, musulmane et druze révèrent cette région. Des vagues successives de conquérants ont établi leurs autels sur ses sommets et ses flancs boisés. Thoutmès III considérait le mont Carmel comme un lieu saint. Les Grecs y dédièrent un temple à Zeus. Le prophète Élie parcourut ses pentes, en approfondissant sa foi. Le roi Salomon le loua dans son Cantique des Cantiques, et Isaïe exalta sa gloire.
 
 
Akko
 
Si Israël devait élire une capitale pour le charme de son cadre et de son ambiance, ce serait certainement Akko. La vieille ville de Jérusalem est, bien sûr, hors catégorie. Quant à la vieille de Jaffa, vénérable cité ceinte de murailles, elle a été intégrée dans le tissu urbain de Tel-Aviv et est devenue une ville-musée et un centre d'artisanat d'art. Seule Akko - assaillie, à maintes reprises au cours des siècles, par une succession d'envahisseurs - a tenu bon contre le passage du temps et des touristes.
Taciturne, la vieille muraille de la mer, construite à l'origine par les croisés, à l'extrémité nord de la baie de Haïfa, regarde toujours vers la Méditerranée, tandis que, dans l'enceinte de la ville, arcades gothiques et minarets se côtoient. Les anciennes jetées de pierre accueillent toujours les pêcheurs qui ramènent leur prise quotidienne; et des commerçants bienveillants, des visages mystérieux peuplent toujours marchés et cafés. En 1104, Baudoin let fit d'Akko le principal port du royaume des croisés. Ayant résisté aux assauts de célébrités telles que Simon Maccabée et Napoléon Bonaparte, Akko a aujourd'hui laissé derrière elle toute la furie glorieuse de son passé. Mais c'est néanmoins une ville passionnante, car pour celui qui la parcourt, ses ruelles, ses pierres et ses paysages sont imprégnés d'un silence dont l'éloquence n'a rien à envier à celle des autres sites du pays.
Mentionnée par le pharaon Thoutmès HI, il y a 3 500 ans, Akko est l'un des plus vieux ports que l'on connaisse. Après avoir repoussé plusieurs attaques, Akko fut conquise par la tribu d'Asher. Dans le passé, ses prestigieuses activités comprenaient le travail du verre (l'historien romain, Pline, accorde à Akko la découverte de la technique de la fabrication du verre), et les teintures violettes - l'extrait vient d'une variété locale d'escargot qui donna son nom à la couleur. Cité phénicienne, Akko refoula ensuite les attaques des Assyriens puis des Perses. En 333 av. J.-C., Alexandre le Grand entra dans la ville, qui était alors une colonie grecque florissante. Quelque trois cents ans plus tard, en 48 av. J.-C., Jules César et ses légionnaires s'y installèrent. Au cours de son séjour, il posa les premiers pavés de ce qui allait être la première route pavée de la Judée romaine, reliant Akko à Antioche. Akko tomba aux mains des Arabes en 636, demeurant sous leur domination jusqu'en 1104. Durant cette période, les califes fortifièrent et reconstruisirent une grande partie de la ville. Ce n'est pourtant que sous les croisés qu'Akko atteignit le sommet de sa gloire.
La première croisade démarra brusquement par la prise de Jérusalem, en 1099. Cinq ans plus tard, après un long siège, les croisés s'emparèrent d'Akko. Ils ne tardèrent pas à apprécier la valeur de leur conquête, une ouverture sur la Méditerranée. Les Génois développèrent alors Akko et en firent un grand centre commercial. La ville fut alors rebaptisée Saint-Jean-d'Acre. En peu de temps, la ville devint le port principal de la bordure orientale de la Méditerranée. Quelquesuns des plus puissants ordres des croisés y établirent leur centre : les Templiers, les chevaliers Teutoniques, l'ordre de SaintLazare, et l'ordre hospitalier de SaintJean.
Saladin reprit la ville aux croisées en 1187. Mais Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion, à la tête des chevaliers de la troisième croisade la reconquirent en 1191. Ayant échoué devant Jérusalem, ils proclamèrent Saint-Jean-d'Acre la capitale du royaume des croisés, en 1192. Juifs et chrétiens, après avoir fui devant les armées arabes, revinrent s'installer dans la ville, qui connut son « heure la plus glorieuse » au cours du siècle suivant. Des marchands vénitiens, marseillais, génois... y ouvrirent de nombreux comptoirs. En 1291, les Mamelouks reprirent la ville, mettant fin au royaume chrétien de Palestine.-La ville en grande partie détruite rentra alors dans l'ombre pour plusieurs siècles.
Dans les années 1750, le port fut rénové par le cheikh bédouin Dahar et Omar. Son successeur, le pacha ottoman Ahmed, que sa cruauté proverbiale fera surnommer El Jazzar, « le boucher », sera le bâtisseur le plus notoire d'Akko. N'oublions pas de mentionner également son conseiller financier, Haim Farhi, un Juif de Damas, qui l'assista dans ses projets, avant d'être assassiné par Soliman. L'héritage architectural d'El Jazzar comprend les sites les plus célèbres d'Akko. En 1799, appuyé par une flotte de navires britanniques, El Jazzar accomplit ce que l'ensemble de l'Europe n'avait pas réussi à faire : il l'emporta sur Bonaparte, qui l'assiégeait depuis deux mois.
La domination turque et l'apparition du bateau à vapeur entraînèrent le déclin d'Akko en tant que port. La ville ne retrouva une certaine prééminence que pendant les dernières années du mandat britannique. Depuis l'indépendance, la ville a su garder son caractère portuaire, tout en développant ses industries. Akko compte aujourd'hui 40 000 habitants, dont les deux tiers sont des immigrants juifs.
 
La Mosquée El Jazzar
 
L'élégante mosquée d'El Jazzar est la première structure qui s'impose à la vue, lorsque l'on pénètre dans la ville. Elle fut construite en 1781 par El Jazzar, et abrite aujourd'hui sa tombe et celle de son fils adoptif et successeur, Soliman. Ceinte d'arcades surmontées de dômes, cette mosquée, considérée comme la plus belle d'Israël, est un centre spirituel de première importance pour la communauté musulmane israélienne. L'intérieur de la mosquée renferme une relique qui, selon la tradition, contiendrait des poils de la barbe du prophète. La cour a été édifiée au-dessus d'une cave creusée par les croisés; l'édifice fut également bâti sur des structures des croisées.
 
La citadelle souterraine des croisés
 
C'est une vaste structure de plus de huit salles communicantes étonnamment spacieuses, de style purement gothique et médiéval. Elles portent des noms aussi évocateurs que Hall des chevaliers, Grand Manoir et Crypte. Cette crypte faisait à la fois fonction d'église, de réfectoire et de salle de cérémonies. Les allées ne sont pas encore entièrement dégagées ; elles abritent de rares témoignages historiques, comme ces fleurs de lis gravées dans la pierre.
 
La citadelle turque
 
Contiguë au musée et à la cité fortifiée des croisés, l'immense citadelle turque domine la ligne d'horizon de la vieille ville. Construite par El Jazzar sur des ruines des croisées, la forteresse servit tour à tour d'arsenal et de caserne et, depuis l'époque turque, de prison. Baha U'llah, un fondateur de la religion bahaï y fut détenu. Sous le mandat britannique, la citadelle devint un centre d'incarcération, et de nombreux résistants juifs y furent fusillés. A l'intérieur de la citadelle, le musée de l'Héroïsme expose des documents sur cette époque agitée.
 
 
 
LA GALILEE
 

La vallée du Jourdain relie les deux mers intérieures du pays, la mer de Galilée (ou Lac de Tibériade) et la Mer Morte. Au nord-est, se trouvent le plateau du Golan et le massif du Hermon avec ses neiges éternelles.

Située sur l'artère principale qui reliait les anciens empires, la Galilée fut un champ de bataille où combattirent les pharaons, les rois bibliques, les Romains et les Juifs, ainsi que les chrétiens et les musulmans.
Plus récemment, les pionniers juifs ont triomphé de ce qui était devenu une région de marais et ont réussi à établir les premiers kibboutzim du pays - qui se sont depuis multipliés, occupant une grande partie de la Galilée. Des tribus de Bédouins parcourent encore cette région parsemée de villages arabes et druzes, blottis dans les collines.
La vallée de Jezréel est simplement appelée « la Vallée » ou, en hébreu, Ha'Emeq. La plus grande vallée d'Israël s'étend des collines de Samarie, au sud, jusqu'aux pentes de la Galilée, au nord.
Par sa situation stratégique sur l'antique via Maris, ce paysage, apparemment si tranquille, a été, à plusieurs reprises, la scène de batailles dramatiques. La bataille de tous les temps n'a pourtant pas encore eu lieu. Il s'agit de celle de l'Apocalypse (Jean 16, 16) où, à la fin du monde, s'affronteront, à Armagedon, les forces du Bien et du Mal. Armagedon vient de l'hébreu Har Megiddo (mont Megiddo), une cité érigée il y a 4 000 ans, et située au centre de la Vallée.
Un texte (en hiéroglyphes) gravé sur les murs du temple de Karnak à Louqsor décrit comment, en 1468 av. J.-C., une guerre fut menée contre Megiddo par Thoutmès III, puissant pharaon. Depuis, plus d'un personnage célèbre a connu un funeste destin sur cet ancien champ de bataille. Le roi Josias fut vaincu par les Égyptiens à Megiddo vers l'an 600 av. J.-C., en voulant leur couper la route de l'Assyrie : « Ses serviteurs ramenèrent en char, de Megiddo, son corps mort... » (2 Rois 23, 30). Pendant la Première Guerre mondiale, les Anglais lancèrent une attaque déc Turcs dans le passage d général anglais en sortit vit attribuer le titre de comte de Megiddo.

 
Le lac Tibériade
 
Rutilant comme une émeraude, sa surface lisse sertie dans l'auréole brune aux nuances violettes des montagnes environnantes, le lac de Tibériade est probablement le lac le plus impressionnant et certainement le plus grand du pays (21 km de long sur 11 km de large. Le lac de Tibériade est aussi connu sous les noms de mer de Galilée et mer de Ginnosar. En hébreu, on l'appelle le Kinneret, parce qu'il a la forme d'une kinnor, ou d'une lyre. Il y a environ 2 000 ans, voici comment l'historien juif Flavius Josèphe décrivait le paysage autour du lac « Admirable par sa beauté naturelle (...) De fait la région non seulement produit, contre toute attente, les fruits les plus divers, mais elle les fait durer. » Il n'est donc pas surprenant que ces rives fertiles soient peuplées depuis des millénaires. Les plus anciennes traces d'occupation remontent à environ 5 000 ans. Trois mille ans plus tard, le même lac assista à la naissance et à la propagation du christianisme sur ses berges (c'est ici que Jésus demanda à des pêcheurs de devenir des « pêcheurs d'hommes »), tandis qu'au sommet des falaises bordant le lac, des rebelles juifs tentaient de fuir les soldats romains.
 
 
Tibériade
 
Plus que tout autre lieu, Tibériade, la capitale du lac, incarne la « joie de vivre au soleil ». Grande ville de 30 000 habitants, située à mi-chemin sur la rive occidentale du lac, Tibériade est devenue l'une des stations balnéaires les plus populaires du pays. Sur sa nouvelle promenade en planches bordée de restaurants de fruits de mer, vous pourrez savourer de succulents poissons saint-pierre, tout en admirant la vue sur le lac.
Tous les divertissements offerts par ce lieu de plaisance très apprécié peuvent faire oublier que Tibériade est considérée comme l'une des quatre villes sacrées juives. Les tombeaux de plusieurs grands sages de la tradition juive sont là pour vous le rappeler. C'est ici que sont enterrés, entre autres, l'éminent philosophe du XIIème siècle, Moïse Maimonide, et l'érudit autodidacte et martyr, Rabbi Aqiba.
Lorsque Tibériade (baptisée ainsi en l'honneur de l'empereur romain Tibère) fut fondée par Hérode Antipas dans l'année 20 de notre ère, elle ne réussit à attirer ni les Juifs ni les chrétiens pratiquants, car ils la considéraient impure, la croyant construite sur un ancien cimetière juif. Mais finalement, des raisons économiques et la purification symbolique de la ville par un rabbin eurent raison de cet état de choses. La ville connut un essor considérable pendant les ne et me siècles. Regroupant une population de 40 000 habitants, Tibériade devint le foyer de la vie académique juive. Ce fut à Tibériade que les érudits codifièrent les sons de l'écriture hébraïque (la « vocalisation »), et établirent le texte du grand commentaire de la Bible, la Mishna.
A la veille de la conquête arabe de 636, Tibériade se repeupla, mais fut de nouveau réduite en cendres en 1837, cette fois-ci par un tremblement de terre. Quelques juifs religieux reconstruisirent la ville, et, jusqu'en 1948, ils y vécurent paisiblement à côté de leurs voisins arabes, qui abandonnèrent la ville au moment de la guerre d'indépendance.
Les destructions répétées de la ville expliquent la manque de vestiges de son passé flamboyant. Quelques ruines de tours croisées parsèment encore ses rives, et une mosquée du XVIIIème siècle se dresse près du square principal.
Pour l'historien, comme pour l'hédoniste, la source thermale, située dans la périphérie sud de la ville, est le plus grand atout de Tibériade. Plusieurs légendes circulent sur l'origine de cette merveille de la nature. En réalité, ce sont les mêmes convulsions sismiques qui ont à la fois creusé, il y a des millions d'années, le rift du Jourdain, et provoqué la formation de ces dix-sept sources dont les eaux chaudes (60 °C) et fortement minéralisées jaillissent d'une profondeur d'environ 2 000 m. Depuis des siècles, on connaît et on exploite les propriétés thérapeutiques de ces sources.
 
Les Cornes de Hittim
 
Les Cornes de Hittim se trouvent juste à l'extérieur de la ville. C'est ici qu'en 1187 les forces musulmanes de Saladin vainquirent les croisés dans la bataille décisive qui marqua la fin du royaume chrétien de Palestine.
 
Les falaises d'Arbel
 
Ce site, un paradis pour les amateurs d'escalade, servit de cachette aux rebelles lors de la révolte des Maccabées au IIème siècle avant J.C.
 
Capharnaüm
 
A l'extrémité nord du lac, se trouvent les ruines de Capharnaüm, l'un des sites judéo-chrétiens les plus importants de l'époque romaine. Après avoir quitté Nazareth, Jésus y résida quelque temps, dans la maison de son disciple Pierre.
C'est à Capharnaüm que Jésus accomplit la plupart de ses miracles : il y guérit un démoniaque (Marc 1, 23-26), la bellemère de Pierre (Marc 1, 29-31), un lépreux (Luc 5, 12-16), le serviteur d'un centurion (Luc 7, 1-10). C'est dans la synagogue de Capharnaüm que Jésus enseigna ses premiers disciples (Marc 1, 21). La ville, occupée jusqu'au IVème siècle apr. J.-C., fut ensuite laissée à l'abandon après l'invasion arabe à la fin du VIIème siècle. Ce sont les franciscains qui, à la fin duXIXème siècle, après avoir racheté le site, entreprirent les premières fouilles. Ils mirent au jour une synagogue de la fin du nie siècle environ, qui aurait été bâtie au même endroit que celle où prêchait Jésus. Juste à côté se trouveraient les fondations de la maison de Pierre, sur lesquelle furent construites plusieurs églises.
Du sommet d'une colline dominant le lac de Tibériade, Jésus proclama à une foule rassemblée au-dessous : « Bénis soient les humbles, car ils hériteront de la terre. » Cette phrase tirée du fameux Sermon de la Montagne est immortalisée dans la majestueuse église de Béatitudes, située, elle aussi, non loin de Capharnaüm.
 
 
Nazareth
 
Nazareth, ville chrétienne depuis les premiers temps du christianisme, fut tran formée en centre administratif de L Galilée par les croisés. Mais après h défaite des croisés au Cornes de Hittin en 1187, les chrétiens perdirent la ville qui sera en partie détruite en 1263 par le cruel Baibars. Ce n'est qu'au XVIIème siècle que les franciscains purent rétablir uni présence chrétienne à Nazareth. Jusqu'à la fin du mandat britannique en Palestine Nazareth fut la capitale administrative de la Galilée. Le 16 juillet 1948, la Hagam faisait son entrée à Nazareth.
La deuxième ville arabe après Jérusalem, fortement touchée depuis 1987 par la guerre des Pierres, est le berceau du christianisme. Après la fuite d'Égypte, la Sainte Famille s'installa à Nazareth, où Jésus passa son enfance Aujourd'hui, une vingtaine d'église; commémorent le passage du Christ.
 
La basilique de l'Annonciation
 
La monumentale basilique de l'Annonciation est la plus magnifique d'entre elles. C'est la plus grande église du Moyen-Orient. Commencés en 1962 les travaux furent achevés en 1969. Le architectes ont incorporé à cet édifice les vestiges d'églises byzantines antérieures. La basilique abrite deux églises : l'église inférieure et l'église supérieure. L'église inférieure marque le site où l'archange Gabriel aurait informé Marie que Dieu l'avait choisie pour porter son enfant Une série de muraux détaillés, provenant chacun d'un pays différent, illustrent cc événement à l'intérieur de l'église supérieure. Sur l'un d'entre eux, une Mari aux yeux bridés est vêtue d'un kimono dans un autre, elle porte un turban et un costume africain. Pour ne pas être e reste, les Américains ont produit une version extrêmement moderne de la Vierge.
 
 
Safed
 
 
A quelques kilomètres au nord-est du lac, se découpent les deux plus hautes cimes de la Galilée. Une indescriptible et mystérieuse aura semble en émaner, les faisant paraître encore plus élevées que leurs 1 170 m. La magie du mont Méron est attribuée au village légendaire qui lui fait face : Safed. Au XVIème siècle, un des grands poètes de Safed qui retournait dans son village, après une absence prolongée, rencontra sur son chemin une bande de voleurs qui menaçaient de le tuer. On lui accorda un dernier voeu. Prenant sa flûte, il se mit à jouer une obsédante mélodie de prière. La mélodie plut tellement aux chameaux qu'ils se mirent à danser, au grand effroi de leurs propriétaires qui prirent aussitôt la fuite. Quatre siècles plus tard, les notes de cette mélodie envoûtante s'égrènent toujours à Safed. Elles enchantent les visiteurs et rendent vraisemblables - au moins en esprit - les nombreuses légendes qui entourent cette ville magique.
Protégée par les cimes les plus hautes de la Galilée, Safed semble également protégée du passage du temps. Ses étroites petites ruelles pavées serpentent parmi les voûtes de pierre et s'ouvrent parfois sur les toits des maisons du XVIème siècle. Une ville moderne, d'environ 18 000 habitants, s'est formée autour de ce noyau originel. Mais au coeur de la vieille ville, la Safed de l'âge d'or ne semble pas bien loin. Quand, à la suite de l'Inquisition espagnole, des milliers de Juifs prirent la fuite, bon nombre d'entre eux finirent par s'établir à Safed. Les rabbins érudits de Safed furent tellement productifs qu'en 1563 la ville décida de fonder la première imprimerie d'Orient.
Ce fut ici que l'on compila le Shulhan Aroukh, le recueil de base des rituels juifs quotidiens. Cependant, ce n'était pas le domaine du prosaïque, mais celui du mysticisme, qui intéressait vraiment les sages de Safed. Cette ville les avait d'abord attirés par sa proximité avec la tombe du rabbi Simeon Bar Yochaï, ce sage du jje siècle, à qui l'on attribue l'essentiel du Zohar, le « livre de la Splendeur », le texte le plus éminemment mystique du judaïsme. Les sages de Safed, dans leurs efforts pour rapprocher le ciel et la terre, léguèrent de grandes oeuvres érudites et d'émouvantes poésies, mais aussi des légendes contant leurs mystérieux pouvoirs.
Lors d'un tremblement de terre, une des synagogues (Abohav) fut presque entièrement détruite : seul le pan de mur faisant face à Jérusalem demeura intact. Chaque synagogue ici est drapée du mystère de ses propres légendes. Toutes les synagogues ne sont pas d'origine médiévale, plusieurs ayant été détruites au cours des siècles et remplacées par des édifices plus modernes. Mais les quelques ruelles rayonnant de Kikar Meginim conservent le souvenir d'un lointain passé.
 
La colline de la Citadelle
 
 
La colline de la Citadelle, où abondent les vestiges des croisés, domine le centre de Safed. C'est un point de vue incomparable d'où vous pourrez contempler un panorama qui s'étend des pentes du Liban au lac de Tibériade.
 
 
Le plateau du Golan
 
 
Le Golan, massif sombre et menaçant, s'élève au-dessus de la vallée supérieure du Jourdain. Cet impressionnant château fort naturel a été destiné par l'Histoire à être le triste théâtre de guerres presque ininterrompues.
Pendant l'ère tertiaire, les plissements géologiques soulevèrent ce rocher de basalte dur de la croûte terrestre. C'est aujourd'hui un plateau incliné qui atteint, au nord, des altitudes supérieures à 1 000 m. Il s'étend sur 67 km du nord au sud, et sur 25 km d'est en ouest.
Israël considère aujourd'hui le plateau du Golan comme un territoire israélien. Et, en 1981, l'occupation militaire israélienne a été remplacée par une juridiction et une administration civiles. En termes pratiques, le Golan fait aujourd'hui autant partie d'Israël que le Néguev. Israël a justifié son occupation du Golan par la belligérance implacable des Syriens, qui se servaient du plateau comme base pour attaquer les populations israéliennes en contrebas. La Syrie ayant déclaré une guerre permanente à Israël, l'État d'Israël n'a pas intérêt à ce que cet extraordinaire avantage militaire se retrouve sous juridiction syrienne.
Le Golan a toujours été convoité à travers l'Histoire. A une époque reculée, il constituait la plus grande barrière naturelle franchie par la via Maris, cette « route de la mer » qui reliait l'Égypte au royaume de Mésopotamie en passant par la plaine littorale, la Galilée et le Golan.
Le quatorzième verset de la Genèse nous relate les luttes d'Abraham contre les quatre rois mésopotamiens qui, Kédarlaomer d'Élam à leur tête, pillaient le pays. Rassemblant trois cent dix-huit de ses meilleurs guerriers, Abraham pour
les envahisseurs et les surprit à Dan, à l'extrémité nord-ouest du Golan. Le patriarche chassa les brigands en déroute au-delà des plaines, jusqu'aux portes de Damas. Attribué à la tribu Menasseh pendant l'ère biblique, le Golan fut souvent perdu, puis repris par les Israélites au cours des siècles qui suivirent. La population juive du Golan s'accrut sous l'Empire romain. En 67 apr. J.-C., lors de la révolte juive contre Rome, plusieurs milliers de personnes trouvèrent une mort cruelle au cours de la bataille qui opposa Juifs et Romains pour le contrôle de la forteresse de Gamla.
Le massif changea souvent de mains au cours des siècles suivants, mais des fouilles archéologiques ont révélé la présence d'une population juive substantielle jusqu'à l'époque des croisades. Pendant les huit siècles qui suivirent, la région resta, en grande partie, inhabitée.
A la fin du xixe siècle, les Turcs ottomans au pouvoir essayèrent de repeupler le Golan avec des habitants non juifs, afin de créer une zone de protection contre les invasions venant du sud. Parmi les nouveaux résidents, on trouvait des Druzes, des Circassiens, fuyant l'invasion russe du Caucase en 1878, et des Turkmènes émigrant de l'Asie centrale.
Après la Première Guerre mondiale, le général britannique Edmund Allenby ayant chassé les Ottomans du Golan, le plateau fut inclus dans le mandat britannique de Palestine; mais, lors de la conférence de San Remo, en 1920, le Golan, tout comme la Syrie tomba sous la sphère d'influence française.
De 1948 à 1967, le plateau du Golan servit aux Syriens d'avant-poste et de base pour leurs opérations contre Israël. Les villages juifs de la vallée de Houla étaient constamment bombardés par l'artillerie installée juste au-dessus. Pendant les années 60, la Syrie transforma la région en zone militaire et mit en place d'imposantes fortifications.
La guerre finit par éclater le 6 juin 1967. Les Syriens lancèrent une attaque contre les kibboutzim Dan, Ashmura et She'ar Yashuv. Le jour suivant, l'assaut syrien fut freiné et, le 9 juin, les troupes israéliennes contre-attaquèrent, contournant les positions de défense syriennes. En 48 h, toutes les unités syriennes du Golan s'étaient enfuies ou rendues.
Au moment de la victoire israélienne, il ne restait au Golan que six villages habités, composés de cinq communautés druzes et l'unique village des Nousséries à Ghajar, ce qui constituait au total une population de 6 000 habitants. Dans les semaines qui suivirent, les kibboutzim israéliens commencèrent à établir des communautés soeurs dans les collines non habitées. La première fut Méron Golan, fondée en juillet de cette même année.
Au cours des années suivantes, la région accueillit des écoles, des hôpitaux, etc. Les méthodes agricoles israéliennes modernes augmentèrent de façon extraordinaire la production de nombreuses cultures, en particulier, celles des pommes, des poires, des pêches, des amandes, des prunes et des cerises. Tous les résidents du Golan furent intégrés au système de l'échelle des salaires israélien.
Mais la guerre éclata de nouveau le 6 octobre 1973, jour du Pardon pour les Juifs, alors que la plupart des troupes israéliennes étaient en permission. Le lendemain, les troupes syriennes occupaient presque la moitié du Golan. Le 8 octobre, Israël répliquait au cours de ce qui allait devenir la plus grande bataille de chars de l'Histoire. En une semaine, la Syrie perdit mille deux cents de ses mille cinq cents chars de fabrication soviétique. Le 24 octobre, les unités israéliennes étaient à portée de vue de Damas. Les Nations unies lancèrent alors un appel à la paix, auquel Israël répondit.
Ces dernières années, le Golan s'est taillé une nouvelle réputation, d'une nature plus pacifique, dans le domaine de la viticulture. Considéré comme le meilleur vin d'exportation israélien, le Yarden, produit sur les hauts plateaux, peut se comparer à quelques-uns des vins français les plus prisés.
 
Le mont Hermon
 
 
L'extrémité nord du Golan est dominée par le mont Hermon, le djebel et Shikh des Arabes, une immense montagne de 2 814 m d'où rayonnent plusieurs massifs. Le mont Hermon occupe une superficie d'environ 40 km sur 20 km et se partage entre le Liban, la Syrie, Israël et plusieurs zones démilitarisées sous la juridiction des Nations unies. A peu près 20 % du Golan se trouve sous contrôle israélien, dont le col Ketef HaHermon, « l'épaule d'Hermon », au sud-ouest, qui culmine à 2 200 m.
Les sommets les plus élevés du mont Hermon sont généralement couverts de neige toute l'année, et il neige chaque hiver au-dessus de 1200 m.
 
Banyas
 
Banyas, grâce à sa source, est l'une des attractions naturelles les plus populaires du pays, et ceci depuis des millénaires. Banyas est une déformation du mot grec Paneas (de Pan), et vous verrez, en effet, dans une grotte près de la source, les vestiges d'un vieux temple consacré à Pan, la divinité grecque des forêts. Cette réserve naturelle abrite également d'anciens vestiges des croisés. Mais le plus beau spectacle reste le paysage, avec ses magnifiques lauriers-roses sauvages en fleur et ses cascades qui dévalent la montagne.
 
 
 
LE CENTRE
 

Au centre, la capitale du pays, Jérusalem, et la chaîne de montagnes comprenant la Samarie et le désert de Judée.

Il y a quelques millénaires, les grandes routes historiques entre les Empires égyptien et mésopotamien ne faisaient que traverser cette région qui s'étend des limites de la Samarie, au nord, jusqu'aux sables de la bordure septentrionale du Néguev, au sud, et jusqu'à la citadelle souvent assiégée de Jérusalem, à l'est. Cette tradition se maintint au cours des siècles suivants. Plus récemment, pendant la guerre d'indépendance, ce territoire devint une enclave stratégique entre la plaine du littoral et la nouvelle capitale de l'État, Jérusalem. Les nombreuses vagues de oonquérants, d'immigrants, de voyageurs et de colons ont marqué le paysage, et cette région, qui demeure le carrefour central du pays, recèle aujourd'hui une richesse historique qui égale la richesse de ses ressources humaines.
Cette oontrée s'élève de la plaine rase du littoral aux collines ondoyantes des contreforts judéens. Sa densité démographique a toujours été la plus importante du pays. Sous contrôle égyptien jusqu'au XIIIème siècle av. J.-C., elle fut le théâtre de quelques-unes des plus âpres batailles, notamment lors de la conquête de Canaan par Josué. A l'époque du royaume israélite, de nombreux petits villages se développèrent dans cette région, mais la plupart furent détruits à la fin du vie siècle av. J.-C, lors de la chute de Jérusalem. La région fut ensuite rapidement traversée par Alexandre le Grand, au ive siècle, puis assista au déclenchement de la révolte des Asmonéens contre l'Empire gréco-syrien. Quelques-unes des premières colonies juives modernes s'y établirent dans les années 1880. Aujourd'hui, plusieurs d'entre elles sont devenues de véritables petites villes.


 
 
Jérusalem, la ville d'Or
 
La ville d'or. La ville éternelle. La ville de David. La ville de paix. Les métaphores se succèdent et rivalisent de lyrisme. Jérusalem, jadis considérée comme le centre du monde, possède une qualité intemporelle. Appelée la « ville de la paix », elle a pourtant subi les ravages de siècles de conflits. C'est une ville sacrée pour les trois grandes religions monothéistes. Les Juifs y voient l'incarnation de l'antique Israël, le lieu où Abraham, sans l'injonction d'un ange, sacrifiait Isaac, celui de la gloire de David et du temple de Salomon, la capitale éternelle du peuple juif. Pour les chrétiens, c'est la ville où Jésus passa ses derniers jours sur terre, le site de la Cène, de la Crucifixion et de la Résurrection. Les musulmans l'appellent Al Qouds, « la sacrée », la cité où Mahomet serait monté au ciel sur son destrier, la troisième ville sainte après La Mecque et Médine. Que ce soit par son symbolisme puissant et durable ou par la qualité de sa lumière, Jérusalem est une ville unique et, trois mille ans après que David en eut fait sa capitale, nulle autre ville sur terre ne possède, comme elle, la capacité de toujours émouvoir et enflammer l'imagination.
 
Jérusalem, la vieille ville, les huit portes
 
La vieille ville de Jérusalem est l'une des plus anciennes cités au monde à peuplement continu. Les murailles de la vieille ville entourent un espace d'une superficie inférieure à un kilomètre carré. Elles ont été construites par Soliman le Magnifique au XVIème siècle.
Huit portes sont construites sur les murailles, sept d'entre elles permettent l'accès à la vieille ville.  
 
La Porte Dorée
 
Egalement appelée en hébreu et en arabe "Porte de la Miséricorde". Selon la tradition juive, c'est la porte par laquelle le Messie entrera dans Jérusalem. Elle est murée depuis plusieurs siècles.
 
La Porte de Jaffa
 
C'est la plus connue et la plus fréquentée, elle s'ouvre sur l'Ouest en direction du port de Jaffa. C'est en fait l'entrée principale.
 
La Porte Neuve
 
Au Nord, elle permet un accès direct au quartier chrétien.
 
La Porte de Damas
 
Elle est l'entrée principale du quartier musulman. Son portail étroit et le pont de bois ont été remplacés par une esplanade avec un amphithéâtre et un pont en pierre plus important. Elle donne sur le Nord en direction de Naplouse.
 
La Porte d'Hérode
 
Au Nord elle aussi est également appelée Porte des Fleurs en raison des motifs floraux gravés sur sa façade.
 
La Porte des Lions
 
est décorée de lions héraldiques de chaque côté du portail. Elle est également appelée Porte de Saint-Etienne, elle s'ouvre à l'Est vers Jéricho.
 
La Porte des Détritus
 
au Sud est la plus proche du Mur Occidental (Mur des Lamentations).
 
La Porte de Sion ou Porte de David
 
 
a été constuite sur le Mont Sion par le sultan Soliman en 1540 et fait face au Sud en direction d'Hébron.
 
Jérusalem, la ville sainte
 
Le Mur des Lamentations
 
 
Les grandes marches de pierre, au bout de la rue Tiferet, conduisent au site le plus important, non seulement du quartier, mais de toute la civilisation juive. Il s'agit, bien entendu, du HaKotel Ha'Ma'aravi, le Mur occidental, ou mur des Lamentations.
A toute heure du jour et de la nuit, un flot ininterrompu de fidèles, de pèlerins et de touristes déferlent sur les marches. Le murmure fervent qui s'échappe à droite est celui des étudiants de la yeshiva Porat Yosef. C'est la plus grande école talmudique du quartier, et sa reconstruction est l'oeuvre d'un architecte israélien de renom, Moshe Safdie.
En bas, à gauche de l'escalier, se trouve l'esplanade du Mur occidental et le Mur lui-même, par-dessus lequel se profile la colline du Temple, le mont Moriah où Abraham sans l'intervention de l'ange de Yavé allait sacrifier Isaac. Le premier et le deuxième Temple s'y dressaient jadis, mais ils ont été remplacés par les coupoles dorées et argentées du dôme du Rocher et de la mosquée d'El Aqsa. A droite de la colline du Temple, un vaste réseau de fouilles archéologiques s'étend jusqu'aux murailles de la vieille ville et jusqu'à la porte des Immondices, ainsi nommée, car c'est par cette porte qu'aux époques romaine et byzantine la population jetait ses ordures.
Le Mur occidental, qui s'élève jusqu'à 15 m hauteur, fut élevé par Hérode en 20 av. J.-C. Les pierres les plus hautes furent rajoutées lors de rénovations entreprises par les Mamelouks et les Turcs.
Le Mur ne faisait pas partie du Temple à proprement parler, mais constituait seulement le mur de soutènement du flanc occidental de la colline du Temple. Mais comme le Mur est l'unique vestige de l'ensemble du Temple qui a survécu au pillage de la ville par les Romains en 70 apr. J.-C., il inspire la vénération des Juifs, depuis mille neuf cents ans. Les Juifs ayant coutume de s'y rassembler pour pleurer la perte du Temple, on le surnomma le « mur des Lamentations ». Les femmes (décemment vêtues) devront se diriger vers la gauche du mur et les hommes (tête couverte) vers la droite.
 
La synagogue Ben Zakkai
 
 
 
Le "Dôme du Roc"
 
 
 
Le Mont des Oliviers
 
ette colline, qui s'ouvre sur une vue spectaculaire de la vieille ville, est surtout le site d'un cimetière juif datant de l'ère biblique et toujours utilisé. Un esprit de tolérance reflète la révérence partagée pour le plus sacré des monts. Depuis quelques années pourtant, certains Juifs ultra-orthodoxes, traumatisés par les ravages occasionnés par les Jordaniens dans le cimetière (profanations de plusieurs tombes juives entre 1949 et 1967), protestent contre l'expansion de la présence chrétienne en cet endroit. Dernièrement, c'est une branche de l'université mormone de Brigham Young, en train d'être construite entre le mont des Oliviers et le mont Scopus avoisinant, qui a été l'objet de leur indignation. On voit donc, de temps en temps, des zélotes qui parcourent Jérusalem en affichant des avertissements contre les « étrangers qui accaparent notre cimetière immémorial ».
Quant aux raisons pour lesquelles le mont des Oliviers est si dénudé, on dit que ce sont les Romains qui abattirent tous les arbres, pour construire les catapultes utilisées contre Jérusalem en l'an 70 apr. J.-C., mais qu'au moment de la Résurrection, les oliviers seront de nouveau florissants.
 
Le Mont Sion
 
Le mont Sion se dresse à l'extérieur de la porte de Sion, construite par Soliman le Magnifique en 1540-1541. Depuis longtemps symbole des aspirations juives à un foyer national, le mont Sion a prêté son nom au mouvement de libération national juif. On dit que Soliman fit exécuter les architectes de ses grandioses murailles pour avoir négligé d'inclure le mont dans l'enceinte de la vieille ville. Après 1948, la vieille ville tomba aux mains des Jordaniens, mais Israël conserva ce mont. Le mont Sion est aujourd'hui moins disputé, mais non moins prisé. Des églises et des yeshivot se côtoient en cet endroit vénéré, tapies pan-ni les jardins et les pins.
 
Le Dôme du Rocher
 
Le Dôme du Rocher, ou la mosquée d'Omar, est naturellement l'édifice le plus remarquable d'Haram es-Sherif. L'extérieur de la mosquée (restaurée à maintes reprises, notamment sous le règne de Soliman qui fit rajouter des carreaux de mosaïque sur la façade, aujourd'hui remplacés par des carreaux de faïence) est une fantaisie de marbre, de mosaïques, de verre coloré, de tuiles décorées et de citations du Coran, surmontée d'un dôme en aluminium doré. Notez aussi les piliers qui se terminent en arcs, au haut des marches. Selon la tradition, le jour du jugement dernier, une balance sera suspendue à ces piliers, afin de peser les âmes des hommes.
Les murs octogonaux qui soutiennent le dôme recouvert d'or ont été élevés au VIIème siècle. Ils enserrent le fameux rocher, doublement sacré puisqu'il serait le site du sacrifice d'Abraham et qu'il est également le lieu à partir duquel le prophète Mahomet se serait élevé vers le ciel.
 
La Mosquée Al Aqsa
 
 
La mosquée coiffée d'argent, à l'extrémité sud de la colline, est celle d'El Aqsa, un vaste édifice pouvant accueillir cinq mille fidèles. Servant essentiellement de lieu de culte, El Aqsa, par son plan, est plus fonctionnelle que le Dôme du Rocher. Probablement construite sur les vestiges d'une basilique byzantine, El Aqsa s'élève au-dessus de grandes salles souterraines appelées Écuries de Salomon.
El Aqsa figure au premier plan de l'histoire moderne de cette région. En 1951, sur les marches d'entrée de cette mosquée, un musulman fanatique assas-sina le roi Abdullah de Jordanie sous les yeux de son petit-fils, l'actuel roi Hussein. En 1969, un fanatique australien mit le feu à l'édifice, occasionnant des dégâts considérables et déclenchant dans le monde musulman une flambée d'exhortations au jihad, à la guerre sainte contre Israël. Ce fut également à El Aqsa qu'en 1977 le président égyptien Anouar el-Sadate pria pendant sa mission de paix à Jérusalem.
 
Le Monastère de la Dormition
 
 
 
L'Eglise Sainte Anne
 
L'église Sainte-Anne s'élève directement en face de la place. Elle est considérée comme l'église croisée la mieux conservée de la Terre sainte. La crypte se trouverait à l'emplacement de la maison des parents de Marie, Anne et Joachim. L'enceinte de l'église abrite une piscine probatique, autrefois appelée Bethseda, où Jésus accomplit une guérison miraculeuse. En 1856, en remerciement de son aide pendant la guerre de Crimée, la Sublime Porte offrit cette église à la France, qui bénéficie donc de l'extra-territorialité française.
 
La Via Dolorosa
 
la Via Dolorosa est le Chemin de Croix qu'aurait emprunté le Christ jusqu'au Saint Sépulcre. La Via Dolorosa commence avec le couvent de la Flagellation et ses deux chapelles et va en 14 stations jusqu'à la basilique du St-Sépulcre qui abrite le Golgotha, le rocher sur lequel aurait été plantée la Croix, et le tombeau de Jésus. Un arrêt à la 3e et la 6e station vous permettra d'admirer l'Arc de l' Ecce Homo (Lithostrotos, vestige de l'arc de triomphe élevé par Hadrien), et les pavés originaux de la forteresse Antonia où Jésus a comparu devant Ponce Pilate (à l'intérieur du couvent des Dames de Sion).

 
Le Saint Sépulcre
 
L'église surprend par sa monumentalité et par sa complexité. Sur cet emplacement, le plus élevé de la vieille ville, les Romains érigèrent un temple dédié à Vénus. AuIVème siècle, après que sainte Hélène, la mère de Constantin, eut identifié le site du tombeau de Jésus, l'empereur y construisit une église, qui fut détruite plus tard. L'édifice actuel fut élevé au xtie siècle par les croisés, de nombreuses adjonctions ayant été faites depuis leur départ.
Actuellement, plusieurs communautés chrétiennes se partagent l'église. Elles s'occupent chacune du maintien de leur chapelle et de leur autel, et célèbrent leur culte selon leur propre horaire.
Au premier abord, l'église du SaintSépulcre peut être intimidante, avec sa lumière lugubre, l'animation de ses chantiers, les chants divers qui se font concurrence et le mélange aromatique d'encens. Les principaux centres d'intérêt de l'édifice sont bien entendu la section bâtie sur la butte où eut lieu la Crucifixion (son nom, Golgotha, est dérivé de l'hébreu, et celui de Calvaire vient du latin) et la tombe où fut placé le corps de Jésus.
A droite, juste à l'intérieur de l'église, un escalier conduit au Golgotha et à la dixième station, où eut lieu la division des vêtements de Jésus. L'emplacement est marqué par un pavement de mosaïque. Des autels latins et grecs, situés au même niveau, à proximité les uns des autres, signalent les trois stations suivantes : la orucifixion sur le Golgotha, ou Calvaire selon les Latins, la mort de Jésus (à l'intérieur du sanctuaire grec) et la remise du corps de Jésus à Marie. La quatorzième station est en dessous. C'est le Saint-Sépulcre lui-même. Le tombeau du Christ repose à l'étage inférieur sous la rotonde principale de l'église.
Golgotha est un nom hébreu qui signifie « crâne »; il fait référence à une tradition chrétienne selon laquelle lors du martyr de Jésus on aurait découvert le crâne d'Adam enseveli en ce lieu.
Le Saint-Sépulcre abrite de très nombreuses chapelles, dont la chapelle de l'Ange, où Marie Madeleine constata la la
disparition du corps de Jésus et vit l'ange de la Résurrection assis sur l'autel de pierre; juste à côté se trouve le tombeau de Joseph d'Arimathie.
Les autres sites remarquables de l'église sont : le chœur des Grecs; la grande cathédrale grecque orthodoxe près de la rotonde principale, le calice sur le pavement indique le centre du monde; la crypte Sainte-Hélène, où un pavement de mosaïque commémore le génocide arménien; la chapelle d'Adam et la chapelle de l'élévation de la Croix, et les tombeaux des rois croisés de Jérusalem (Godefroy de Bouillon et Baudouin Ier)
 
Le jardin de la Tombe
 
Le jardin de la Tombe - ou calvaire Gordon, du nom de l'officier britannique qui en 1883 identifia l'emplacement comme étant le tombeau du Christ - se tient sur la rue de Naplouse, qui relie la porte de Damas à la ville orientale. Vous découvrirez, dans un décor qui rappelle un somptueux jardin anglais, une double caverne révérée par les protestants comme l'authentique tombeau de Jésus. Le jardin de la Tombe est situé sur une colline dont la forme, vue du terminus de bus de la ville orientale, évoque pour beaucoup celle d'un crâne..., la signification justement du mot hébreu Golgotha.
 
 
Bethléen
 
Située à environ cinq kilomètres au sud de Jérusalem (à l’est de la route Jérusalem-Hébron), la ville biblique de Bethléem (en hébreu, Beit Lehem signifie la « maison du pain ») est mentionnée pour la première fois dans le Livre de la Genèse (35 : 19) qui rapporte que Rachel mourut en couches près de Bethléem sur la route d’Efrat, et que Jacob dressa un monument sur sa tombe. (Le site du tombeau de Rachel, à la sortie de Bethléem, est un lieu saint juif, et jusqu’à ce jour, les fidèles s’y rendent en pèlerinage et pour y prier). Bethléem est cependant plus connue, dans la tradition juive, en relation avec le roi David et, dans la tradition chrétienne, comme le lieu de naissance de Jésus.
Des fouilles archéologiques indiquent qu’à l’époque du premier Temple, la ville fortifiée était située dans le secteur de la basilique de la Nativité, et que les grottes situées sous cet édifice avaient probablement été utilisées comme des dépendances des habitations privées (débarras, écuries, etc.). Cette utilisation des grottes et de logements taillés dans le roc était courante dans la région jusqu’à l’époque moderne. Au IVe siècle, l’une de ces grottes devint un lieu saint considéré comme le site traditionnel de la Nativité.

 
La basilique de la Nativité   

 
L’actuelle basilique de la Nativité fut construite par l’empereur Justinien (527-565) sur le site de l’ancienne basilique constantinienne du IVe siècle qui avait été gravement endommagée durant la révolte samaritaine de 529. La basilique est consacrée à la Sainte Mère de Dieu (Theotokos). Le site traditionnel de la Nativité est vénéré dans la grotte située sous le chœur.

A l’époque des royaumes latins, lorsque les croisés contrôlaient effectivement la région (1099-1187), la basilique de la Nativité à Bethléem fut utilisée pour les cérémonies d’investiture royale.

Le plan du bâtiment, conforme à celui d’une basilique classique, comprend un narthex, une nef, quatre nefs latérales (deux de chaque côté), un chœur, des transepts et une abside. D’orientation générale est-ouest, l’abside et le sanctuaire sont tournés vers l’est. De part et d’autre du chœur, des escaliers monumentaux conduisent à la grotte de la Nativité.

Sur le côté sud de la basilique, des portes mènent aux monastères grec et arménien attenants ; sur le côté nord de l’édifice, les portes donnent sur l’église franciscaine (catholique romaine) de Sainte-Catherine-d’Alexandrie.

L’entrée principale de la basilique se trouve à l’ouest. Deux entrées d’origine, datant du VIIe siècle, ont été condamnées. Le portail nord est masqué par un contrefort ; celui du sud par un mur du monastère arménien contigu. La taille du portail central subsistant a été réduite à plusieurs reprises et l’actuelle porte basse ne mesure plus que 1,2 mètre de hauteur.

Pour le reste, la basilique est demeurée, sur le plan architectural, telle qu’elle se présentait à l’époque de sa construction, bien qu’il ne subsiste que bien peu des décorations d’origine ou médiévales. Des fragments de mosaïques byzantines datant du XIIe siècle sont encore visibles sur les murs supérieurs de la nef. Des traces de décorations de l’époque des croisés subsistent aussi sur les piliers séparant les nefs latérales dans la partie centrale de l’église. Des peintures de divers saints des Eglises occidentales et orientales (entre autres saint Sabas, saint Euthyme, saint Olaf de Norvège, saint Knut du Danemark et saint Cathal d’Irlande) ornent les parties supérieures de ces piliers.

Le toit de la basilique date du XIVe siècle.

Depuis les croisades, des parties de l’église sont devenues la propriété des communautés grecque-orthodoxe, orthodoxe arménienne et catholique romaine. Les droits, privilèges et titres de propriétés de ces communautés sont protégés par le Statu quo sur les lieux saints (1852), garanti par l’article LXII du traité de Berlin (1878).

La partie principale de la basilique, notamment la nef, les nefs latérales, le katholicon (le chœur et le sanctuaire), le transept sud et l’autel de la Nativité dans la grotte, appartiennent à la communauté grecque-orthodoxe.

Les orthodoxes arméniens possèdent le transept nord et l’autel. Ils utilisent également, à l’occasion, l’autel grec-orthodoxe de la grotte.

Les Latins (catholiques romains) ont un droit de propriété exclusif sur l’autel de l’Adoration des Mages à proximité de la grotte de la Nativité connue sous le nom de « grotte de la Mangeoire ». Les Latins possèdent également l’étoile d’argent située sous l’autel de la Nativité voisin et portant l’inscription, « Hic de Virgine Maria Jesus Christus Natus Est. »

Aussi bien les Arméniens que les Latins ont des droits de passage et de procession dans la nef.

 
L’église de Sainte-Catherine-d’Alexandrie
 
L’église franciscaine (catholique romaine) de Sainte-Catherine-d’Alexandrie fut construite en 1882 sur les ruines de l’église et du monastère des croisés appartenant aux Augustins. La colonnade de l’actuel atrium (dessiné en 1948 par Antonio Barluzzi) comprend des vestiges d’un cloître médiéval.

Sous le dallage du cloître se trouvent les fondations d’un ancien monastère byzantin, peut-être celui de Saint-Jérôme.

Une porte de l’angle sud-ouest du cloître mène à la chapelle des croisés. Cette pièce fut aménagée au XIIe siècle lorsque les croisés dressèrent un mur à l’extrémité nord du narthex de Justinien pour construire un clocher (aujourd’hui disparu). Les murs de la chapelle sont décorés de fresques murales de l’époque des croisés, partiellement restaurées en 1950.

Dans la nef latérale sud, un escalier étroit conduit à un ensemble de grottes et de chambres taillées de le roc, contenant quelques chapelles. L’une d’elles passe communément pour la pièce où, à partir de l’année 384, saint Jérôme traduisit la Bible de l’hébreu et du grec pour produire la Vulgate latine. Un petit couloir partant de l’une des chambres attenantes mène à la grotte de la Nativité, mais la porte d’accès est généralement fermée à clef.

 
 
La Mer Morte
 
Au cours des siècles, les pèlerins chrétiens qui passèrent par là furent saisis par ce paysage inerte, c'est pourquoi ils lui donnèrent ce nom de mer Morte. Un nom tout à fait justifié, car cette masse d'eau, la plus salée de notre planète, ne renferme aucune vie. Mais aujourd'hui la mer Morte est devenue une source de vie et de santé : la potasse que contiennent ses eaux amères est un engrais précieux, exporté dans le monde entier, et les sources qui l'alimentent ont, depuis l'Antiquité, guéri toutes sortes de maladies, de l'arthrite au psoriasis. Les amateurs de soleil et de séjours de remise en forme envahissent régulièrement les sources et les hôtels, en quête des bienfaits de la détente. Beaucoup de touristes, et même des Israéliens, s'aventurent ici, pour respirer un oxygène abondant, se laisser flotter sur la surface salée de l'eau et s'émerveiller devant un panorama accidenté et sauvage.
Situé à près de 400 m au-dessous du niveau de la mer, dans une faille géologique qui s'étend sans interruption jusqu'à l'Afrique occidentale, la mer Morte est le point le plus bas de la surface du globe, et elle est environnée du paysage le plus saisissant qu'Israël puisse offrir. Des falaises escarpées de silex rose bordent la rive ouest, contrastant avec les contreforts de calcaire beige et la blancheur aveuglante des étendues de plaine. De l'autre côté de la surface scintillante et dorée de l'eau, sur la rive est, s'élèvent les montagnes mauves et pourpres, Moab et Edom, à peine perceptibles dans la lumière du matin, et qui prennent consistance peu à peu au cours de la journée. En fin d'après-midi, les oueds et les canyons se détachent plus nettement, et leurs masses sombres déchiquetées forment une toile de fond spectaculaire.
Si le bassin de la mer Morte est une région douce et agréable en hiver, c'est une véritable étuve en été.
La rive sud de la mer Morte est partiellement asséchée, en raison de l'utilisation de l'eau du Jourdain. Du côté israélien, les fossés creusés pour les usines de potasse forment un réseau de petits lacs superficiels, destinés à l'extraction des sels.
 
Le désert de Judée
 
Le désert de Judée qui s'étend entre les collines de Judée et la mer Morte fut traditionnellement une région fréquentée par les ermites, les prophètes et les rebelles. David fuyant Saül vint s'y réfugier. Les Asmonéens qui brandirent la bannière de l'indépendance juive face à l'Empire gréco-syrien, au IIème siècle av. J.-C., se regroupèrent ici après leur défaite. Jésus se retira dans le désert de Judée pour méditer, les Esséniens établirent leur communauté dans cette région. La guerre des Juifs contre Rome, en 6367 de notre ère, débuta par la prise de Massada, place forte du désert de Judée.
Avant 1967, la frontière entre Israël et la Jordanie se déroulait, au nord, jusqu'à Ein Geidi, à peu près à mi-chemin de la rive occidentale de la mer Morte, ce qui signifie que seule la moitié sud du désert de Judée appartient à proprement parler à Israël. Certains des sites décrits dans ce guide ne furent donc accessibles aux Israéliens qu'après la guerre des Six Jours et pourraient, dans le futur, retomber sous administration arabe.
 
Qumran

 
Sur la rive nord-ouest de la mer Morte se trouve le site de l'ancienne colonie essénienne de Qoumrân, où furent découverts les fameux manuscrits de la mer Morte. Les Esséniens, une secte juive ascétique datant de la période du second Temple, installèrent délibérément leur communauté dans ce lieu inaccessible, qui fut saccagé par les Romains, en 68 apr. J.-C.
Au début de l'été 1947, un berger bédouin partit à la recherche d'une de ses chèvres qui s'était égarée sur les rives de la mer Morte. Il lança une pierre dans l'une des grottes situées à flanc de colline, et entendit un bruit de choc contre une poterie. Il venait de faire la découverte archéologique la plus excitante du siècle : des manuscrits, datant des tout premiers siècles avant et après JésusChrist, conservés dans des jarres en terre.
Certains de ces documents furent acquis par Israël dans des circonstances plutôt dramatiques. Eliezar Sukenik, professeur d'archéologie à l'université hébraïque, se vit proposer par un marchaud arménien une collection de manuscrits anciens. Ayant eu l'occasion d'en examiner un fragment, il fut impressionné par leur ancienneté mais, pour voir la collection, il lui fallait se rendre à Bethléem, où elle était entreposée. Ceci se passait juste avant la création de l'État d'Israël, et Jérusalem était alors une zone de combats. Bethléem, tout proche, était sous contrôle des forces arabes et l'accès, pour les Juifs, en était particulièrement dangereux. Sukenik consulta son fils, Yigael Yadin, archéologue et chef de l'IDF (forces de défense israéliennes). Yadin fit cette réponse à son père : « En tant qu'archéologue, je t'incite vivement à y aller, mais en tant que chef de l'armée, je t'interdis d'y aller ! » Sukenik partit pour Bethléem, prenant un risque personnel considérable, et parvint à acheter trois rouleaux. Il ne put acquérir les trois autres, qui aboutirent aux États-Unis, mais que Yadin racheta ultérieurement, pour le compte d'Israël.
Les fouilles entreprises par la suite dans ces grottes ont permis de mettre au jour d'autres manuscrits et des milliers de fragments dont la plupart sont aujourd'hui exposés en Israël, soit au musée d'Israël, à Jérusalem, dans le sanctuaire du Livre, soit au musée Rockefeller, dans l'ex-secteur jordanien de la ville.
Ces manuscrits ont révolutionné l'étude de la période du second Temple et projeté un nouvel éclairage sur les origines du christianisme. Ils nous renseignent également sur le mode de vie des Esséniens et sur les croyances de la secte, en nous révélant les détails du culte et du rituel liturgique.
 
Ein Guedi
 
A moins de 15 km de là, toujours vers le sud, s'étale l'oasis luxuriante d'Ein Gedi (« source de l'enfant ») qui est à la fois le site d'un kibboutz, une réserve naturelle et un centre de formation. C'est un endroit particulièrement plaisant, avec une végétation qui grimpe jusqu'au sommet des falaises, derrière les cascades d'eau douce. Ein Gedi abrite toute une variété d'oiseaux et d'animaux, dont des gazelles, des ibex, des oryx, des renards, des chacals et même quelques léopards.
La cascade de David est le lieu de baignade le plus fréquenté et le point de départ de nombreuses excursions, dont celle qui mène à une magnifique cascade, enfouie dans les fougères, où David, selon la tradition, venait se réfugier lorsque Saül était saisi d'une de ses crises de paranoïa royale. « Saül choisit alors trois cents hommes dans tout Israël et vint chercher David et ses compagnons dans les rochers où grimpaient les chèvres sauvages » (1 livre de Samuel 1, 24). Saül pénétra alors dans la grotte même où David s'était caché et, comme il s'y endormit, David coupa un morceau de la tunique du roi, prouvant ainsi qu'il aurait pu le tuer mais qu'il y avait renoncé.

 
Massada
 
A 20 km environ au sud d'Ein Gedi, surplombant le rivage de la mer Morte de près de 300 m, se dresse le rocher de Massada, le site archéologique le plus spectaculaire d'Israël. Faisant partie de la ligne de crête qui se profile jusqu'au désert de Judée, Massada se détache de son environnement par des oueds profonds au nord, au sud et à l'ouest, qui le rendent pratiquement inaccessible.
C'est sur cette mesa désolée qu'Hérode le Grand fit construire, en 35 av. J.-C., une forteresse imprenable, qui devait lui servir de refuge contre toute rébellion éventuelle de ses sujets. Les visiteurs peuvent se promener entre le somptueux palais à trois étages qui occupe l'extrémité nord de la falaise, les bains romains, avec leur ingénieux système de chauffage, les vastes entrepôts, le palais occidental avec ses superbes mosaïques, et les énormes citernes d'eau creusées dans le roc. Ils apprécieront le remarquable paysage désertique depuis le sommet, facilement accessible par l'ouest, via la rampe romaine, ou, par l'est, en empruntant la télécabine. Les plus courageux pourront même grimper le long du « chemin des serpents », toujours par la face est.
En 66 apr. J.-C., un groupe de rebelles juifs, surnommés Sicarii (à cause de leur arme favorite, une sorte de dague appelée sica), arrachèrent Massada aux troupes romaines qui l'occupaient, déclenchant la guerre contre Rome. Après y avoir installé leur quartier général, ils se rendirent à Jérusalem, où ils prirent la tête de la révolte juive. Mais après la mort de leur chef, tué dans les combats qui opposaient les diverses factions rebelles, ils retournèrent à Massada pour se regrouper.
Le nouveau leader des Sicarii, Elazar Ben Yair, attendit la fin de la guerre à Massada. Il maîtrisait toujours la place, après la chute de Jérusalem, en 70. Mais en 73, laXème légion romaine arriva au pied du rocher pour mettre fin au dernier bastion de la résistance juive.
La légion, avec à sa tête le général Flavius Silva, comptait plus de quinze mille hommes, auxiliaires et aides de camp inclus. Pour défendre Massada, les Juifs (hommes, femmes et enfants) étaient moins d'un millier, mais les magasins d'Hérode étant bien garnis, ils ne manquaient de rien. Les Romains détruisirent l'aqueduc qui alimentait les citernes grâce aux barrages construits dans les oueds, mais celles-ci contenaient suffisamment d'eau pour tenir un long siège.
Les Romains incendièrent alors les dernières défenses juives, mais lorsque le brasier se calma et qu'ils pénétrèrent dans Massada, ils y trouvèrent neuf cent soixante cadavres alignés. Refusant la défaite et l'esclavage, les Juifs avaient décidés de se donner la mort. Ils tirèrent au sort dix d'entre-eux, chargés d'exécuter tous les autres. Neuf de ces dix malheureux élus se donnèrent ensuite la mort, et le dernier après avoir mis le feu à la forteresse se suicida. Seuls cinq enfants et deux femmes échappèrent au massacre.
 
Sodome
 
Le long du rivage, juste au nord de la biblique Sodome, les stations d'Ein Bokek et de Neve Zohar attirent les malades des quatre coins du monde, avec un large éventail de possibilités hôtelières, toutes basées à proximité des fameuses sources minérales. Connues depuis le Ier siècle de notre ère, ces eaux bienfaisantes sont censées guérir toutes sortes de maladies, depuis les maladies de peau jusqu'aux lumbagos, en passant par l'arthrite et les rhumatismes. Les établis
sements médicaux, dirigés par des médecins et des infirmières, proposent tous des bains de boue, des massages et des programmes de gymnastique. Les prix offrent une grande variété, de l'hôtel le plus modeste aux hôtels cinq étoiles, construits sur les sources mêmes.
Si vous y séjournez, ne ratez pas les bains de boue. On dit que Cléopâtre, dans les temps anciens, envoyait ici ses esclaves pour lui en rapporter et, aujourd'hui encore, la boue de la mer Morte est devenue un produit d'exportation très recherché pour ses propriétés hydratantes naturelles.
Il règne dans la Sodome moderne une atmosphère extraordinairement paisible qui, malgré la chaleur oppressante, en fait un lieu étonnamment calme, pour nager, bronzer, ou simplement flâner. C'est un curieux contraste avec la légende de Sodome et Gomorrhe, les « villes du péché » qui, dans la Bible, furent détruites par le feu et le soufre, à cause de la perversion sexuelle de leurs habitants.
Selon l'histoire, Loth, le neveu d'Abraham, pria Dieu d'épargner les deux villes et fut autorisé à s'enfuir avec sa famille. Mais sa femme se retourna pour voir le châtiment divin et fut changée en statue de sel. Sur les bords de la mer Morte, il existe une grotte dans laquelle se trouve une colonne creuse. On dit que cette colonne, baptisée la Femme de Loth, est le seul reste de cette dame illustre (Genèse 19, 24-25). Elle est d'ailleurs toujours salée.
Plus au sud, évoquant une station lunaire, les courroies des tapis roulants, les entonnoirs et les fours des mines de la mer Morte grincent nuit et jour.
 
Arad
 
Entre les sources sulfureuses et l'usine chimique, une route s'achemine résolument vers l'ouest, à travers les montagnes, grimpant jusqu'à Arad, la première ville planifiée d'Israël.
L'histoire de la population d'Arad remonte à cinq mille ans, mais si la ville moderne est construite sur une élévation proche de la mer Morte, pour préserver un climat tempéré, le site historique se trouve en fait au milieu de terres cultivables, plus à l'ouest, à quelque 8 km de là. L'ancien monticule de Tel Arad a été dégagé et partiellement reconstruit, et les fouilles méritent une visite. Ici, on a retrouvé des quartiers de la ville cananéenne du IIIème millénaire av. J.-C., ainsi que des poteries datant de la ILe Dynastie égyptienne, témoins de l'existence d'échanges commerciaux entre les deux nations.
Sur le plan architectural, Arad fut conçue comme une forteresse faisant front au désert : les bâtiments furent regroupés autour de places; les allées pavées, ombragées par des maisons basses; la végétation fut implantée par zones concentrées, nécessitant un arrosage réduit. Arad est aujourd'hui une ville agréable, équipée d'hôtels de diverses catégories, d'une auberge de jeunesse, d'un centre sportif et de plusieurs piscines. A l'opposé de l'urbanisme improvisé de Beer Sheba, celui d'Arad est la quintessence même d'une planification avant-gardiste : la création rationnelle d'une ville adaptée au désert, et capable d'en exploiter les ressources.
 
 
 
LE NEGUEV ET EILAT
 
Au sud, le désert du Néguev constitue une grande partie du pays. Beer-Shev'a est la capitale du sud. Eilat, grande station balnéaire sur la mer Rouge marque la frontière sud d'Israël.
 
 
Le Neguev : le désert du sud 

 
Le nom même de Néguev évoque l'image de paysages déchiquetés, une étendue d'espaces désolés, un soleil harassant et un air sec et brûlant. De fait, il est aussi vaste qu'on peut s'y attendre, représentant 60 % de la superficie de l'État d'Israël, mais habité par 10 % seulement de sa population. Pourtant, le Néguev est loin d'être désertique : on y trouve une nuée de communautés agricoles florissantes, une « capitale » en expansion, un écosystème complexe et - depuis qu'Israël a renoncé au Sinaï, en 1982 - d'importantes installations militaires.
Le terme hébreu signifie « pays sec », et le Néguev est en effet un véritable désert géologique, avec des précipitations variant de 300 mm de moyenne annuelle dans le nord, à pratiquement zéro dans la région d'Élat.
Au nord et à l'ouest, le Néguev est une plaine plate et poussiéreuse, ponctuée d'oueds, de lits de rivière caillouteux et asséchés, remplis occasionnellement par les violentes précipitations hivernales. Au sud, s'élèvent des montagnes de silex, de calcaire et de craie, de spath et de granite, avec, à l'est, la vallée de l'Arava qui les sépare de l'Edom biblique, aujourd'hui en territoire jordanien.
Mais, bien qu'il soit un désert, le Néguev, comme le reste du pays, est saturé d'histoire. Dans les temps préhistoriques, la région, plus verdoyante, était habitée. La désertification s'est faite ultérieurement.
A l'époque d'Abraham, vers 2000 av. J.-C., le pays était peuplé par des tribus nomades. Et lorsque au xine siècle av. J.-C., les fils d'Israël quittèrent l'Égypte, les belliqueux Amalécites leur barrèrent le chemin de la Terre promise, retardant de plusieurs décennies leurs projets d'installation. Josué finit par conquérir Canaan et attribua le Néguev à la tribu de Siméon, mais seule la partie nord fut alors investie. Le roi David étendit la règle israélite à l'ensemble du Néguev, au Xème siècle av. J.-C., et son fils Salomon fit construire une succession de forts, pour le défendre. Salomon développa également les fameuses mines de cuivre de Timna et le port méridional d'Etzion Geber, l'actuel Elat. Après la division du royaume en Israël et Judée, la région fut occupée par les Édomites qui en furent chassés à leur tour par les Nabatéens, au iei siècle av. J.-C. Au Moyen Age, ce fut un centre important de l'Empire byzantin. Au cours des siècles suivants, le Néguev resta le domaine des tribus nomades bédouines jusqu'aux débuts de l'immigration sioniste en Palestine, dans les années 1880. Mais ce n'est qu'en 1939 que le premier kibboutz, le kibboutz Negba, réussit à s'installer au nord-ouest de Beer Sheba. Trois autres postes avancés furent créés en 1943, toujours dans le Néguev occidental, puis onze de plus en 1946.
Les Juifs durent se battre pour l'intégration du Néguev dans l'État d'Israël, et la résolution de l'ONU de 1947 leur en accorda la plus grande partie. Le reste fut conquis au cours de la guerre d'indépendance de 1948, avec la retraite des troupes égyptiennes et transjordaniennes.
David Ben Gourion, le premier premier ministre d'Israël, était un fervent supporter du développement du Néguev, et lorsqu'il se retira de la vie politique, il choisit d'aller vivre dans ce qui n'était alors qu'un kibboutz minuscule et isolé, en plein coeur du désert, Sde Boqer. C'est d'ailleurs là qu'il fut enterré, en 1973.
 
Beer Sheba
 
Bien que Beer Sheba soit devenue une ville moderne, elle a gardé quelque chose de l'atmosphère du poste frontière qu'elle était à l'origine : bruyante, affairée et débordante d'énergie.
En dépit des efforts des urbanistes pour créer un nouveau centre, plus à l'est, la « vieille ville » reste le coeur vivant de Beer Sheba. Le plan rectangulaire de ses rues, plutôt inattendu en ce lieu, est l'oeuvre d'un ingénieur allemand qui avait servi dans les rangs de l'armée turque avant la Première Guerre mondiale. Le reste de la ville est moins rigoureux : concession à l'esprit d'improvisation qui régnait en Israël à une certaine époque, vaguement inspirée des cités-jardins britanniques, sans considération aucune pour les conditions climatiques et topographiques spécifiques du désert.
Malgré des efforts héroïques de la municipalité pour planter des arbres et créer des espaces verts, il y a encore trop de terrains vagues, et Beer Sheba a dû fonder sa propre compagnie d'autocars urbains (qui fonctionne à perte), car la compagnie régulière, qui assure les transports urbains dans tout Israël, refusait d'opérer sur un réseau aussi étendu.
Mais la ville, construite hâtivement à une époque où la population d'Israël avait doublé du fait de l'arrivée d'immigrants venus d'Europe et du Moyen-Orient, n'aurait pu être bâtie autrement. Le temps manquait pour une planification plus adéquate. Aujourd'hui, avec une population de cent vingt mille habitants, une industrie de base florissante, une université, un hôpital, une école de médecine, un conservatoire de musique, une école de danse, un orchestre et un centre artistique, Beer Sheba est la quatrième ville d'Israël.
Beer Sheba est une communauté d'immigrants, dans tous les sens du terme. Ses habitants sont originaires de plus de soixante-dix pays, et les tout premiers immigrants, venus de Roumanie et du Maroc, y côtoient ceux qui sont arrivés plus récemment d'Argentine ou d'Union soviétique. Ville arabe jusqu'en 1948, c'est aujourd'hui une ville à dominante juive. Mais des centaines de Bédouins des environs sont venus s'installer ici, et ils forment aujourd'hui une partie importante de la population.
Le nom de Beer Sheba signifie « le puits du serment », en souvenir du pacte qui lia le patriarche Abraham et Abimélech, le souverain local, pacte qui accordait à Abraham l'usage d'un puits pour abreuver ses troupeaux. La localisation exacte de ce puits fait l'objet de nombreux débats. Le site traditionnel se trouve au bout de la rue principale, dans la vieille ville, mais, plus récemment, les archéologues ont suggéré qu'il pouvait s'agir du puit de 40 m creusé sur le site de Tel Beer Sheba, à 6 km à l'est de la ville moderne.
Beer Sheba est mentionné à d'autres reprises dans la Bible : Isaac, Jacob et Josué sont passés par là, et Élie s'y réfugia pour échapper au courroux de Jézabel.
 
La vallée de l'Arava
 
La route de l'est passe devant le moshav de Nevatim, installé au début des années 50 par des Juifs venus de Cochin, en Inde du Sud. Dans le kaléidoscope que forme la population israélienne, ces superbes Indiens à peau sombre se distinguent vraiment. Au cours des dernières années, ils ont fait parler d'eux en faisant pousser des fleurs d'hiver qui sont exportées par avion dans toute l'Europe. Cette industrie, qui bénéficie du climat tempéré du désert, a été développée par d'autres communautés, et est devenue l'une des plus grosses exportations d'Israël.
Plus à l'est, les villes nouvelles de Yeroham et de Dimona, construites au milieu des années 50, furent établies à l'origine par des immigrants venus d'Afrique du Nord. Yeroham possède un nouveau parc, à 10 km au sud de la route, qui devrait devenir un jour une sorte d'oasis verte, tranchant sur un environnement gris-brun et aride. Mais, pour l'instant, la poussière et le sable ont tendance à prendre le pas sur les arbres encore à hauteur d'homme. Tout près, s'étend un lac artificiel, créé à partir d'un oued dont les eaux hivernales sont retenues par un barrage.
 
Le Néguev occidental et le plateau
 
A l'ouest de Beer Sheba, le désert est plat et morne, plus propice à la colonisation qu'au tourisme. C'est une région de plantations de coton et de pommes de terre, d'immenses champs de blé, irrigués par
les eaux de la National Water Carrier, qui aboutissent ici et à Beer Sheba. Les premiers kibboutzim du Néguev furent construits dans cette région dans le années 40 et, après la signature du trait de paix avec l'Égypte, certaines de implantations israéliennes dans le nord d Sinaï furent transférées à Pit'hat Shalor (la région de la Paix) à proximité de la frontière internationale de 1982. A l'est de ces villages, se trouve le Eshkol Pari 1 500 ha d'arbres, de pelouses et de terrains de jeux, avec un amphithéâtre, un piscine et un étang naturel, entouré de typhas et de bambous.
La route du Néguev occidental, qui part vers le sud, est considérée comme « zone militaire », car elle longe de très près la frontière égyptienne, et les usagers qui la traversent doivent remplir des formulaire fournis par l'armée. Depuis la signature du traité de paix avec l'Égypte en l979, elle ne présente plus aucun danger, mais l'armée tient à connaître l'identité de ceux qui y circulent pour éviter que de voyageurs ne s'égarent à la tombée de la nuit.
 
 
Elat : Porte de la Mer Rouge
 
Élat est la communauté la plus méridionale d'Israël, une enclave sur la mer Rouge. La station balnéaire la plus populaire d'Israël est aussi un véritable paradis pour les plongeurs, les spécialistes de planche à voile, de surf, de ski nautique, pour les nageurs, les navigateurs, les constructeurs de châteaux de sable, les amateurs de bikinis, de poissons tropicaux, d'oiseaux exotiques, ou les adorateurs du soleil. La seule industrie significative d'Élat consiste justement à aider les gens à ne rien faire de productif. C'est une ville sensuelle qui attire les contemplatifs sensibles à la beauté naturelle des sites, et qui incite à la sieste, aux plats épicés et à la bière fraîche.
Les habitants d'Elat ont curieusement baptisé leur ville « Première Ville », parce qu'elle aurait été le premier lieu du territoire de l'État moderne d'Israël à avoir été, peut-être, occupé par les Fils d'Israël après leur départ d'Égypte (Deutéronome 2, 8).
Quelques siècles plus tard, le roi Salomon construisit un port à cet emplacement et le baptisa Etzion Geber. Avec l'aide du roi Hiram de Phénicie, le monarque avisé fit partir une flotte de ce nouveau port vers l'est et le pays d'Ophir pour « aller chercher de l'or, quatre cent vingt talents, et les ramener au roi Salomon » (1 Rois 9, 26). Et comme il fallait environ trois mille shekels pour faire un talent, et une demi-once d'or pour faire un shekel, ces marins ont dû embarquer près de vingt tonnes d'or.
Élat changea de mains à plusieurs reprises au cours des siècles suivants. Les Edomites l'occupèrent pendant un temps, puis le roi Ozias, qui la rendit à la tribu de Juda. Mais les Syriens la leur arrachèrent ultérieurement. Toute une succession de conquérants s'y installèrent par la suite : les Nabatéens, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Mamelouks, les croisés, les Turcs ottomans... Lescroisés laissèrent derrière eux une forteresse du XIIème siècle, sur Coral Island, juste au sud de Taba. Le colonel T.E. Lawrence (Lawrence d'Arabie) y fit une étape après sa conquête d'Akaba.
La dernière « conquête » d'Elat est à mettre sur le compte des forces de défense israéliennes, qui foncèrent sur les ruines de Umm Rashrash - un « poste de police » déserté, en torchis, qui se dressait solitaire à l'endroit où se trouve aujourd'hui le centre de la ville - lors de l'opération Uvda, en mars 1949.
Bien, que les Nations unies aient accordé lat à Israël dans leur plan de partage, la guerre d'indépendance fut conduite si hâtivement dans cette partie de la Terre promise que les troupes israéliennes arrivèrent sur les lieux sans même un drapeau pour proclamer ce territoire partie intégrante du nouvel État. C'est ainsi qu'un soldat qui avait fait preuve de talents artistiques se vit remettre un drap blanc et une bouteille d'encre bleue avec pour mission de fabriquer pour la circonstance un drapeau israélien de dimensions appropriées.
 
Les rochers
 
Un adage est né parmi les habitants d'Élat : « Si nous pouvions exporter des rochers, nous serions tous millionnaires ! » Le secret de la réussite touristique de la ville est le renversement de cet adage : faire venir les étrangers jusqu'à ces rochers.
Ces rochers, formés par des soulèvements de la croûte terrestre, bien avant l'apparition de la vie sur notre planète, sont presque tous d'origine précambrienne. A une époque très lointaine, la plage s'étirait vers le nord et vers la mer de Téthys, qui recouvrait alors la Terre d'Israël. Au sud, s'étendait le vaste bloc continental du Gondwana qui, à la fin du trias, se détacha de l'Inde, de l'Afrique, de l'Amérique du Sud, de l'Australie et de l'Antarctique, soulevant le lit de la mer de Téthys qui vint former la surface rocheuse d'Israël.
 
Le Mont des Ardoises
 
 
 
 
 
 
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L'Israël