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Les débuts de l'exploration européenne
Grâce aux Hollandais, établis principalement dans les ports indonésiens de Bantam et de Batavia (Jakarta), la découverte européenne de l’Australie devient bientôt une réalité. Au début de l’an 1606, Willem Janszoon parvient en effet au détroit situé entre le continent australien et la Nouvelle-Guinée, et aperçoit une partie de la côte australienne. Le détroit reçoit cependant le nom de l’explorateur espagnol Luis Váez de Torres, qui visite la région l’année suivante. Encouragés par les voyages de Janszoon, les gouverneurs généraux hollandais de Batavia organisent des expéditions dans les mers du Sud et, en 1642-1643, le Hollandais Abel Tasman découvre l’île aujourd’hui connue sous le nom de Tasmanie.
Expéditions et revendications britanniques
L’engagement de l’Angleterre en Australie semble, au départ, suivre la même voie et relever des mêmes intérêts que les Espagnols et les Hollandais. En 1688, le corsaire anglais William Dampier débarque dans le Nord-Ouest et, de retour en Angleterre, persuade les autorités de financer une nouvelle expédition. Lors de son deuxième périple, en 1699-1700, il fournit le rapport le plus complet de l’époque sur le continent, toutefois sa description est si négative que les Anglais perdent tout intérêt pour l’Australie et suspendent les explorations pendant soixante-dix ans environ. Baptisée Nouvelle-Galles du Sud, au nom de la Grande-Bretagne. Les côtes australiennes ne sont néanmoins entièrement explorées qu’au xixe siècle. Matthew Flinders, officier de marine, est le premier à faire le tour du continent de 1801 à 1803 et demande par ailleurs à ce qu’il porte le nom d’Australie et non de Nouvelle-Hollande. Pour la Grande-Bretagne, l’Australie représente une possession stratégique qui, après la perte des colonies américaines en 1783, se transforme rapidement en intérêt économique. Le contrôle du continent offre en effet une base à la puissance navale et marchande de la Grande-Bretagne dans les mers orientales, ainsi qu’un débouché pour le commerce dans le Pacifique et en Asie orientale. En 1786, le gouvernement britannique annonce son intention d’établir une colonie pénitentiaire à Botany Bay ; le 18 janvier 1788, le capitaine de la Royal Navy, Arthur Phillip, y fait débarquer 759 prisonniers. Ne se satisfaisant toutefois pas du choix de cette baie, il se dirige alors vers le nord, à Port Jackson, que Cook avait mentionné auparavant sans l’explorer, et qui se révèle être l’un des meilleurs ports naturels du monde. Le 26 janvier (aujourd’hui fête nationale australienne, ou Australia Day), il y établit la première colonie européenne permanente en Australie. Située bien à l’intérieur de Port Jackson, elle est baptisée Sydney, du nom du secrétaire d’État à l’Intérieur, lord Sydney, responsable des plans de colonisation. La poursuite de la colonisation Lorsque le gouvernement britannique met fin à la déportation de prisonniers en Australie orientale, en 1852, plus de 150 000 ont déjà été envoyés en Nouvelle-Galles du Sud et en Tasmanie et le commerce de la laine tisse désormais le lien entre l’Australie et la Grande-Bretagne. Entre 1820 et 1880, l’Australie connaît des changements rapides qui jettent les bases de la société actuelle, notamment la création, entre 1829 et 1859, de quatre des six colonies qui ont, par la suite, acquis le statut administratif d’État et l’expansion de l’élevage de moutons et de bétail à l’intérieur du pays et la découverte d’or et d’autres minerais. En 1827, puis de nouveau en 1829 (en tant que gouverneur de la colonie d’Australie-Occidentale), le capitaine James Frazier Stirling explore le fleuve Swan sur la côte ouest du pays, accompagné d’un groupe d’investisseurs britanniques. Ce n’est qu’avec la découverte d’or dans les années 1890 que l’Australie-Occidentale prend son véritable essor. De nouvelles colonies sont alors fondées : le Victoria en 1835 et l’Australie-Méridionale en 1837. La totalité du continent n’a cependant pas encore été explorée. L’essor de l’élevage La nature des sols, les faibles précipitations et les sécheresses récurrentes prédisposaient l’Australie à l’élevage extensif beaucoup plus qu’aux cultures. Le développement de l’élevage ovin entraîne la colonisation du district de Port Phillip, dans le sud de la Nouvelle-Galles du Sud, au cours de la seconde moitié des années 1830. La construction de Melbourne débute en 1835, et la ville se développe immédiatement. Au cours des années 1840, les colons demandent à être séparés de la Nouvelle-Galles du Sud, revendication satisfaite en 1851. Le district de Port Phillip devient la colonie de Victoria, avec Melbourne pour capitale. Cependant, les éleveurs de moutons établissent progressivement les frontières de la sixième colonie australienne, le Queensland, dont Brisbane devient la capitale. Le Queensland est détaché de la Nouvelle-Galles du Sud en 1859. Entre 1830 et 1850, les exportations de laine augmentent, en valeur marchande, de 2 millions de livres à 41 millions. Parallèlement à ce développement économique, l’arrivée de nouveaux immigrants et le développement des capitales, dont chacune constitue le port principal de sa région, incitent les colonies australiennes à réclamer une plus grande autonomie politique. Le développement des institutions politiques Le transfert de pouvoir aux colonies australiennes est facilité par l’adoption par la Grande-Bretagne du système de libre-échange à la fin des années 1840. Profitant de prix particulièrement concurrentiels et de conditions de revente avantageuses sur le marché européen, la Grande-Bretagne est en effet moins directement dépendante de ses colonies. C’est pourquoi, en 1850, en vertu de l’Australian Colonies Act, les colonies de Nouvelle-Galles du Sud, de Victoria, d’Australie-Méridionale et de la Terre de Van Diemen (qui prend le nom de Tasmanie en 1854) se voient accorder un gouvernement autonome. En 1855 environ, le pouvoir au sein des nouveaux systèmes de gouvernement est détenu par un cabinet, ou Conseil de ministres, responsable devant la Chambre basse élue par le peuple : en 1860, dans tous les États de l’Est, à l’exception de la Tasmanie, les élections se déroulent au suffrage universel. Le régime démocratique de ces nouveaux gouvernements est en outre particulièrement en avance sur son temps ; les nouvelles Constitutions reflètent, par exemple, les intérêts des populations urbaines en pleine croissance, qui veulent réduire le pouvoir politique des éleveurs ; ceux-ci parviennent cependant encore au cours des années 1850 et 1860 à asseoir davantage leur pouvoir. La ruée vers l'or La ruée vers l’or, découvert à Bathurst (Nouvelle-Galles du Sud) en 1851, puis à Bendigo, bouleverse le cours de l’histoire de l’Australie, entraînant notamment une augmentation brutale de la population : en 1861, la population de colons atteint environ 1,2 million de personnes, soit trois fois plus qu’en 1850. La politique dite de « l’Australie blanche », visant à exclure du pays tout colon non européen, est vigoureusement défendue dès que pèsent de nouvelles menaces sur l’emploi ou la culture des Australiens blancs et devient politique nationale en 1901. Dans les années 1860, les filons aurifères commencent à s’épuiser ; bien que les colonies restent relativement prospères grâce à leurs exportations de laine, le rôle de l’État dans l’économie est remis en question. La construction du chemin de fer, en raison de son coût élevé, est ainsi placée sous la responsabilité du gouvernement. Tout au long des années 1870 et 1880, la lutte entre les partisans du libre-échange et ceux du protectionnisme divise la presse, les partis politiques et les colonies. Ajoutée aux jalousies permanentes entre les États, cette opposition bloque toutes les grandes tentatives de coopération et d’éventuelle union entre les six colonies jusque dans les années 1890. Le traitement des Aborigènes Les premiers contacts réguliers entre les Européens et les Aborigènes datent de l’arrivée de Phillip en 1788. Quelques grands conflits opposent les colons et la population indigène au cours des dix premières années de colonisation blanche : dans la Terre de Van Diemen, les communautés aborigènes sont exterminées et sur le continent, cherchant des terres pour leurs troupeaux de moutons, ils doivent se replier dans les régions arides de l’intérieur du pays. Certains Aborigènes sont employés dans des élevages de moutons, mais la plupart sont brutalement chassés et maltraités par les colons. La ségrégation se développe par l’établissement de réserves qui excluent les Aborigènes de la vie sociale. Leur nombre diminue régulièrement. Ce n’est que dans les années cinquante que leur traitement s’améliore progressivement. Société et culture au XIXe siècle L’augmentation rapide de la population australienne entre 1830 et 1860 contribue à la croissance des six capitales. Les colonies s’urbanisent de plus en plus autour des points de colonisation initiale, dans les plaines côtières. Le déclin de l’exploitation aurifère dans l’État de Victoria et en Nouvelle-Galles du Sud dans les années 1860 contraint même les prospecteurs à émigrer vers les villes. Au tournant du siècle, Sydney et Melbourne figurent parmi les plus grandes villes du monde, bien que l’Australie reste dans son ensemble encore faiblement peuplée. Les autres colonies étant considérées comme des adversaires, seuls les liens avec la Grande-Bretagne importent et les phénomènes de rivalité se généralisent. Vers la fédération La fédération des colonies australiennes apparaît tardivement, même si l’idée d’unification est évoquée dès 1847 par Earl Grey, alors secrétaire d’État aux Affaires coloniales du Royaume-Uni. La création du dominion du Canada en 1867 incite les autorités britanniques à la prudence quant à d’éventuelles revendications similaires en Australie. Parallèlement, les inquiétudes australiennes face aux visées des Français, des Allemands, des Américains et des Asiatiques dans le Pacifique sont à l’origine du premier pas concret vers l’unification dans les années 1880. Soucieuses d’améliorer leur défense et craignant de ne pouvoir diriger la politique britannique dans le sens de leur intérêt, les colonies australiennes créent, en 1885, un Conseil fédéral destiné à coordonner leur action. Toutefois, la Nouvelle-Galles du Sud refuse de l’intégrer et le conseil est réduit à un centre de débats sans pouvoirs exécutifs. Le mouvement fédératif aboutit toutefois en 1901, avec la création du Commonwealth of Australia. Les six États australiens sont alors dotés d’un gouvernement fédéral. Le Territoire de la Capitale australienne est créé en 1911 pour accueillir la nouvelle capitale, Canberra, suivant le modèle américain de Washington. D’une
guerre à l’autre Un conflit au sein du Parti national, créé par Hughes, le contraint à quitter le pouvoir en 1923. Stanley Melbourne Bruce, chef de l’aile conservatrice, devient Premier ministre grâce à une coalition dont le Parti travailliste est le principal adversaire. Pour maintenir les niveaux de production et d’expansion en vigueur pendant la guerre, le gouvernement cherche à développer les industries de base, mais la dépression des années trente affecte en profondeur l’économie australienne : la dette publique et privée augmente et le chômage est important. En 1929, les travaillistes reviennent au pouvoir. La reprise économique est très chaotique, puisque des désaccords concernant la politique à suivre entraînent de nouvelles scissions au sein du Parti travailliste. Le gouvernement est dissous en 1931 et le United Australia Party (« parti de l’Australie unie »), placé sous la direction de Joseph A. Lyons, conserve le pouvoir jusqu’à la fin des années trente. Lorsque la guerre frappe de nouveau l’Europe en 1939, l’Australie envoie dans un premier temps ses forces armées au secours de la défense britannique puis, en 1941, après l’attaque de Pearl Harbour, le nouveau gouvernement travailliste de John Joseph Curtin cherche à s’allier avec les États-Unis. Jusqu’à la libération des Philippines, le général américain MacArthur et ses troupes utilisent l’Australie comme base d’opération. Bien que les pertes soient moins lourdes que pendant la Première Guerre mondiale, les Australiens sont psychologiquement plus touchés en raison de la menace d’une invasion japonaise qui pèse sur eux. La victoire des Alliés lors de la bataille de la mer de Corail empêche cependant toute offensive et débarquement japonais en 1942. L’industrie australienne se transforme à nouveau pendant cette période pour répondre aux nécessités de la guerre ; l’économie est redéployée vers les industries de transformation, et des industries lourdes s’implantent autour des capitales. Le développement d’après-guerre s’articule autour des bases établies pendant la guerre. Curtin meurt en 1945. Le nouveau gouvernement travailliste, dirigé par Joseph Benedict Chifley, renforce les relations de l’Australie avec les États-Unis au sein du pacte de l’ANZUS, également signé par la Nouvelle-Zélande. L’ère Menzies En 1949, Robert Menzies devient Premier ministre, inaugurant une longue période de stabilité politique. La guerre a marqué la disparition de l’United Australia Party. Sur ses traces naît le Parti libéral, qui attire les opposants au Parti travailliste. Menzies, Premier ministre conservateur jusqu’en 1966, insiste sur les liens sentimentaux avec la Couronne britannique, mais s’intéresse plus activement que ses prédécesseurs aux affaires du Pacifique et du sud de l’Asie. Des relations sont ainsi nouées avec les pays de l’Asie du Sud-Est, le Japon et la Chine. Sans que soit renié l’attachement sentimental de Menzies pour la Grande-Bretagne, l’alliance entre l’Australie et les États-Unis devient également de plus en plus étroite, et le pays combat notamment aux côtés des États-Unis lors de la guerre de Corée et pendant la guerre du Viêt Nam. L’Australie participe en outre à l’Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est (OTASE) de 1954 jusqu’à sa dissolution en 1977. L’alternance
politique et la question aborigène Sur le plan intérieur, la question des droits fonciers des Aborigènes (qui considèrent avoir subi d’importantes spoliations) reste en suspens : le gouvernement évoque en effet la possibilité de revenir sur la loi votée en juillet 1998. Lors des élections générales d’octobre 1998, la coalition conservatrice, au pouvoir depuis 1996, recueille la majorité des suffrages et 78 sièges dans la nouvelle Assemblée. Le Premier ministre John Howard conserve son poste et poursuit la mise en œuvre de son programme libéral. Quant à la proposition de transformer l’actuelle monarchie constitutionnelle australienne en république, soumise à référendum le 6 novembre 1999, elle est rejetée par 55 p. 100 des Australiens, le « oui » n’ayant été majoritaire que dans un seul État (celui de Victoria). Un second référendum, tenu le même jour, qui propose de réviser la Constitution aux fins d’y mentionner les populations aborigènes, est également rejeté. En septembre 2000, l’Australie accueille les jeux Olympiques à Sydney avec succès : elle termine à la quatrième place pour le nombre de médailles remportées, les bénéfices sont au rendez-vous et les jeux agissent comme une gigantesque publicité pour le pays. Cathy Freeman, athlète aborigène, en est la star et le symbole : elle allume la flamme olympique et remporte la finale du 400 mètres, rassemblant tous les Australiens derrière elle. Peu après, le 1er janvier 2001, commencent les célébrations du centenaire de la Fédération d’Australie. Elles marquent l’anniversaire de la fondation de l’Australie moderne en une nation unifiée. Toutefois, l’atmosphère de liesse cède rapidement face à une situation économique qui se dégrade. Les élections législatives de novembre 2001 se déroulent dans un contexte politique marqué par la question des boat people, les autorités australiennes ayant refusé d’en accueillir plusieurs centaines au cours des mois précédents. Les travaillistes, sortis victorieux de toutes les élections locales, sont donnés gagnants depuis plusieurs mois, mais c’est la coalition au pouvoir qui l’emporte avec 51,2 p. 100 des voix (81 sièges). La politique gouvernementale de lutte contre l’immigration irrégulière conduit les conservateurs à une nouvelle victoire en ramenant vers eux des électeurs de la formation xénophobe One Nation, qui disparaît pratiquement du paysage électoral, mais elle contribue aussi à la défaite du Labour Party qui, en emboîtant le pas du gouvernement, perd bon nombre de ses électeurs traditionnels. Son dirigeant, Kim Bazley, annonce sa démission au lendemain des élections, tandis que le Premier ministre, John Howard, est reconduit à la tête du gouvernement. |
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Officiellement Commonwealth of Australia, pays insulaire situé entre l’océan Indien et le Pacifique Sud, au sud-est de l’Asie. L’Australie est l’un des plus grands États du monde. Sa vaste superficie (7 682 300 km²), presque celle de l’Europe, ne contient néanmoins que 17,4 millions d’habitants (2,2 hab./km2) en 1992. De plus, cette population est très inégalement répartie. Plus des trois quarts sont concentrés dans les capitales de la fédération et des États et dans les grandes villes, toutes situées sur les côtes ou à proximité. La plupart se trouvent dans la région du Sud-Est, qui s’étend d’Adélaïde jusqu’à Brisbane et où sont situées la capitale fédérale Canberra et les métropoles Melbourne et Sydney . Mais la campagne australienne, en comparaison avec la campagne française, est très faiblement peuplée ; en outre, d’immenses régions sont encore aujourd’hui quasi désertiques. Le continent australien est bordé au nord par la mer de Timor, la mer d’Arafura et le détroit de Torres, à l’est par la mer de Corail et la mer de Tasman, au sud par le détroit de Bass et l’océan Indien et à l’ouest par l’océan Indien. Le Commonwealth of Australia s’étend sur environ 4 000 km du cap Byrne (extrémité est) à l’Australie-Occidentale (limite ouest) et sur environ 3 700 km du cap York, au nord, à la Tasmanie, au sud. La superficie de l’Australie, Tasmanie incluse, est de 7 682 300 km². C’est la plus grande île du monde. Le Commonwealth of Australia se compose de six États — Nouvelle-Galles du Sud, Queensland, Australie-Méridionale, Tasmanie, Victoria, et Australie-Occidentale — et de deux territoires — Territoire de la Capitale australienne et Territoire du Nord. Les dépendances de l’Australie comprennent le territoire Antarctique-Australien, Christmas Island, les îles Cocos, les îles Heard et MacDonald, l’île Norfolk, le Territoire des îles Ashmore et Cartier, et le Territoire des îles de la mer de Corail. Canberra est la capitale de l’Australie. |
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Vous pouvez trouver plus de renseignements sur les sites suivants : l'Australie, Australie Autrement, l'Ambassade d'Australie |
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